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QUAND LES MORTS SONT À L’ETROIT

Entre mémoire, conflits et manque d’espace…A Dakar et dans les autres localités du pays, les cimetières connaissent des fortunes diverses

Daouda DIOUF  |   Publication 17/06/2025

A Dakar et dans les autres localités du pays, les cimetières connaissent des fortunes diverses. Si au niveau de la capitale, Bakhiya de Yoff espère mettre en œuvre une nouvelle politique avec des stèles pour éviter les constructions qui prennent trop d’espace, à Saint Lazare de Béthanie, plein à 95 %, les acteurs appellent l’Etat à prendre les mesures idoines pour l’ouverture du cimetière de Guédiawaye. Tandis que dans les autres localités comme Touba, on assiste à une maitrise du foncier funéraire malgré le fait qu’en 2024, le cimetière de la ville sainte a accueilli les dépouilles de 12.192 personnes dont 5.896 hommes et 6.296 femmes.

Cimetière de Bakhiya de Yoff : Dialogue bruissant entre morts et vivants

Au cœur de la cité Djily Mbaye de Yoff, le cimetière Bakhiya est bien plus qu’un lieu de sépultures. Dans ce havre de paix, rythmé par les cortèges funèbres, se croisent prières, souvenirs et gestes d’amour. Loin du vacarme et de l’agitation de la capitale, le cimetière Bakhiya impose un calme impressionnant, presque sacré. Ici, le silence de mort prend tout son sens. C’est dans cette nécropole, située au cœur du quartier de la Cité Djily Mbaye à Yoff, que reposent des centaines de milliers d’âmes ayant fait le voyage vers l’Au-delà. Le soleil y filtre ses rayons dorés à travers un ciel souvent dégagé et de temps à autre, une brise marine, chargée d’embruns, vient caresser les narines, comme un souffle venu d’un autre monde. Ce lieu de repos éternel, baptisé Bakhiya en hommage au cimetière des compagnons du Prophète (Psl) à Médine, ne connaît de perturbations que les allées et venues des cortèges funèbres.

En ce jeudi après-midi, les sirènes de corbillards retentissent. S’ensuivent de longues files de véhicules : taxis, 4×4, « Ndiaga Ndiaye », « cars rapides », transportant parents, amis, voisins, collègues. Tous animés d’un seul désir : accompagner les défunts à leur dernière demeure. Dans ces moments, l’on perçoit un pacte d’humanité, un lien profond qui transcende les frontières du visible. Sur les lieux, certains sont déjà là, devançant l’arrivée du corps. D’autres tiennent à faire le chemin complet, par respect et fidélité. Sous le hangar jouxtant la petite mosquée du cimetière, les sièges sont occupés par des hommes et femmes de tous âges, en boubous traditionnels.

Les gardiens de l’ombre

Tandis que certains coordonnent les derniers détails au téléphone, d’autres murmurent des invocations en égrenant leur chapelet. Parmi eux, Ibrahima Sarr, un homme grand au teint ébène, visiblement accablé. « Je viens pour déposer le permis d’inhumation et le certificat de décès, mais j’ai oublié ma pièce. J’attends mon neveu… », explique-t-il, d’une voix lasse.  Son cousin est décédé. Un peu plus loin, Mohamed Charles Ndoye, en djellaba, débarque de son scooter. Il a quitté la Médina après le travail pour venir enterrer une voisine. « Nous habitions à la rue 19×22. C’est la sœur de mon ami. J’ai tenu à être là, pour témoigner ma solidarité et entretenir les liens de bon voisinage », confie-t-il. Au bureau du gestionnaire, les déclarations s’enchaînent. Abdoulaye Blondin Diouf, responsable du site, semble débordé. « Tu vois, je n’ai même pas le temps de parler. Les déclarations ne s’arrêtent jamais », lance-t-il en jonglant entre dossiers et appels.

Mais Bakhiya, ce n’est pas seulement un cimetière. C’est un espace de vie silencieux, un territoire habité par des liens invisibles, où les vivants viennent converser avec les morts. Mame Diarra Diop, vêtue d’un voile blanc immaculé, s’agenouille auprès de la tombe de son époux. Elle y vient chaque jeudi. « Mon mari était un fervent disciple de la tarikha Cheikh. Il faisait beaucoup de prières les nuits du vendredi. Je perpétue cette tradition pour lui », murmure-t-elle, les yeux embués, le chapelet entre les doigts.

Plus loin, deux frères nettoient une tombe soigneusement carrelée, ornée d’une plaque de marbre. C’est celle de leur mère. « Elle nous a tout donné. C’est notre façon de lui rendre hommage », confie Maguette Niang, la voix tremblante, l’émotion à fleur de peau. Le cimetière de Yoff, c’est aussi le domaine des vivants dont l’existence est liée à celle des morts. Les fossoyeurs, les laveurs mortuaires, les bénévoles y jouent un rôle central. Vêtus de gilets où l’on peut lire « fossoyeurs », ils creusent, guident, ensevelissent des vies. Mamour Faye, vieil homme aux cheveux blancs, est fossoyeur depuis 1986. « On creuse les tombes à 3.000 FCfa. Mais souvent, on le fait gratuitement, pour l’amour de Dieu. Tous les fossoyeurs ici sont des bénévoles», affirme-t-il avec fierté. Leur revenu dépend des enterrements du jour et des dons des familles.

Les tombes… des vivants

Un membre d’une famille témoigne : « C’est ma mère qui avait acheté cet espace pour moins de 200.000 FCfa ». Au fond de l’aile est du cimetière, à quelques minutes de marche du portail, surgissent des tombes bien différentes : celles des vivants. De grandes surfaces fermées, soigneusement entretenues. Des pierres tomba les y portent de curieuses inscriptions : «réservé famille Sall », « réservé famille Ka », « réservé famille Ndiaye ». Ces sépultures en attente rappellent que l’homme, en prévoyant sa propre mort, tente d’apprivoiser l’inéluctable. Selon Ousseynou, il y avait des réservations, mais aujourd’hui, la mairie a mis fin à sa pratique. Une nouvelle qui s’est propagée comme une traînée de poudre. Ce qui a poussé certains à venir entretenir leurs espaces réservés auparavant. À Bakhiya, le silence n’est pas vide. Il est habité. Habité de prières, de souvenirs, de gestes simples et de fidélité. Ici, les morts dorment, mais les vivants veillent encore.

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