EPIDEMIE DE CORONAVIRUS, L’EGLISE CATHOLIQUE DEMANDE DE CHANGER CERTAINES PRATIQUES
La conférence épiscopale qui regroupe les églises de la sous-région (Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert, Guinée Bissau) demande aux officiers du culte d’adopter de nouvelles pratiques liturgiques face au coronavirus.

La conférence épiscopale qui regroupe les églises de la sous-région (Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert, Guinée Bissau) demande aux officiers du culte d’adopter de nouvelles pratiques liturgiques face au coronavirus. Ainsi, les fidèles catholiques vont désormais recevoir le corps du Christ dans la paume des mains. En même temps, il n’y aura plus de baiser de paix qui précède la communion. En changeant ses pratiques, l’Eglise se veut au cœur du processus de lutte contre le coronavirus.
Les fidèles catholiques ne vont plus se serrer la main lors des différentes célébrations. Ni recevoir le corps du Christ dans la paume des mains. Le covid- 19 oblige. De ce fait, face à cette maladie plus connue sous le nom de coronavirus, la province ecclésiastique de Dakar rappelle que l’Eglise, à travers ses structures de santé et sa doctrine, n’est jamais en reste dans le combat pour la défense et la promotion de la vie. La décision prise lors de la conférence épiscopale fait l’unanimité chez les fidèles. Benoit Diédhiou, un fidèle de la paroisse Notre Dame de Diamaguène, adhère à la décision. « L’Eglise doit s’adapter aux réalités du moment. Il s’agit d’une question de santé publique. Si la maladie se transmet par la main, mieux vaut ne pas se serrer la main.
La décision est vraiment salutaire », estime M. Diedhiou. Il faut aussi souligner que ces nouvelles règles de conduite sont applicables dans toutes les églises catholiques qui composent la conférence épiscopale. Fabienne Sagna, une jeune dame de la paroisse Saint François d’Assises de Keur Massar, dans la banlieue dakaroise, s’inscrit dans la même logique que l’Eglise. La jeune dame soutient que la mission de l’Eglise, dans ce cas de figure, est de protéger les fidèles. « Nous sommes à l’église qui est le centre de convergence de milliers de fidèles en provenance de tous les horizons. Donc l’Eglise a bien fait. Ce d’autant plus que le fait de surseoir jusqu’à nouvel ordre au baiser de paix qui précède la communion et de recevoir le corps du Christ dans la paume des mains n’affecte point le bon déroulement de la messe » considère-t-elle. Toutefois très peu de fidèles pensent qu’il y aura un certain vide. Surtout l’absence du baiser de paix.
A les en croire, il y aurait plusieurs gestes qui peuvent symboliser le baiser de paix. Charles Faye de la paroisse Saint Dominique explique qu’il suffit juste, par exemple, de se serrer les doigts au-dessous du menton et de baisser doucement la tête. Comme le font les indiens dans l’autre côté bout du monde pour saluer. Juste après la marche nocturne du 07 mars suivie d’une messe vers 06h du matin, le dimanche, et organisée par le doyenné Plateau Medina, , deux jeunes fidèles rencontrés approuvent la décision. Eux aussi pensent qu’il est possible d’incliner la tête vers le bas pour remplacer le baiser de paix. Une chose est sûre : la décision prise par l’Eglise catholique de changer certaines pratiques liturgiques pour barrer la route à l’épidémie de coronavirus qui continue de faire des ravages dans le monde, est approuvée par les fidèles dans leur écrasante majorité. Ainsi soit-il.