FÉMINICIDES AU SÉNÉGAL, ACTIONAID LANCE UN CRI D’ALERTE FACE À L’URGENCE NATIONALE
Face à l’augmentation tragique des meurtres de femmes, l'organisation appelle à une mobilisation collective et une réponse forte des autorités.

Le Sénégal est confronté à une vague inquiétante de féminicides, ces meurtres de femmes liés au genre, souvent perpétrés dans un contexte conjugal ou sexiste. Ces violences extrêmes, devenues presque routinières, laissent derrière elles des familles brisées et une société choquée, mais encore trop silencieuse. Dans un communiqué rendu public ce 22 mai 2025, l’ONG ActionAid Sénégal dénonce avec force cette situation qu’elle qualifie de « période particulièrement sombre ».
« Chaque femme tuée est une vie de trop. Chaque silence est une complicité », martèle l’organisation, qui exige des mesures concrètes et immédiates pour enrayer ce fléau.
Des défaillances systémiques pointées du doigt
Pour ActionAid, les féminicides ne peuvent plus être considérés comme de simples faits divers. Ils sont le symptôme de violences structurelles profondément enracinées dans la société, alimentées par l’impunité, la banalisation et l’inaction. L’organisation déplore l’absence d’une politique publique forte et efficace en matière de prévention, de protection et de justice pour les femmes victimes de violences.
Des revendications à l’endroit des autorités
Dans son appel, ActionAid Sénégal formule plusieurs recommandations prioritaires :
La reconnaissance officielle des féminicides comme une urgence nationale, relevant des droits humains et de la sécurité publique ;
L’application rigoureuse des lois déjà en vigueur et la mise en place de mécanismes de protection pour les femmes en danger ;
Le renforcement des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale pour déconstruire les normes patriarcales et changer les mentalités ;
Une réponse judiciaire exemplaire, avec des poursuites systématiques et des sanctions dissuasives contre les auteurs de violences.
Un appel à la mobilisation générale
ActionAid exhorte l’ensemble des composantes de la société – citoyen·ne·s, organisations de la société civile, leaders religieux et traditionnels, journalistes et parlementaires – à s’engager activement contre les féminicides. L’heure n’est plus à la résignation. Il est temps, selon l’organisation, de briser les tabous, de sortir du silence et d’agir ensemble.