«IL Y A UNE FAIBLESSE NOTOIRE DANS LA COUVERTURE MEDICALE DES POPULATIONS»
Une opération de circoncision d’une centaine d’enfants issus des « daaras » et des couches défavorisées de la ville de Thiès, a été initiée à l’hôpital Ahmadou Sakhir Ndiéguène, par le mouvement social « Action », dirigé par le professeur Daouda Ndiaye

Une opération de circoncision d’une centaine d’enfants issus des « daaras » et des couches défavorisées de la ville de Thiès, a été initiée, ce vendredi 12 juillet, à l’hôpital régional Ahmadou Sakhir Ndiéguène, par le mouvement social « Action », dirigé par le professeur Daouda Ndiaye, chef du Département de parasitologie à la faculté de médecine et de pharmacie à l’université Cheikh Anta Diop, avec l’accompagnement des autorités sanitaires de la ville et surtout des maîtres coraniques communément appelés « Serignes daara ».
« Je n’épargne pas certes l’Etat mais je dois dire qu’on l’attend dans le cas de la santé pour qu’il fasse plus que ce qu’il est en train de faire. Car quoiqu’on dise, le constat est que la demande est largement supérieure à l’offre ». Ce sont là les propos du Pr Daouda ndiaye, lequel pense que « face à cette situation faite d’une faiblesse notoire dans la couverture médicale des populations, il faudrait que l’Etat se décide à doubler les moyens de la prise en charge des patients au niveau des structures sanitaires pour quelque peu soulager les populations ». Mais, se veut d’avis le chef du département de parasitologie à la faculté de médecine et de pharmacie à l’université Cheikh anta Diop, « il faudrait aussi que ces populations comprennent qu’elles ont aussi leur partition à jouer dans l’amélioration des services attendus du secteur de la santé ».
Et de penser qu’« il est important qu’on comprenne que ceux d’entre nous qui en ont les moyens doivent contribuer à l’amélioration de la prise en charge médicale de leurs compatriotes qui en ont le plus besoin ». Pourquoi pas, se demande le président du mouvement social « action », « créer des hôpitaux mobiles comme est en train de le faire notre mouvement, pour mettre à la disposition des populations des zones les plus reculées du pays des plateaux techniques assez relevés avec des conditions de prise en charge améliorées ». il en appelle à ce titre aux mouvements et associations caritatives pour une synergie d’actions qui permettrait d’éviter les actions dispersées qui, à la limite, n’auront pas d’impact par rapport à l’objectif.
«La misère quotidienne d À la question de savoir si son mouvement est dans les dispositions de porter le plaidoyer en faveur de l’hôpital Ahmadou Sakhir NDIEGUENE qui fonctionne avec les moyens du bord, « 300 millions FCFa comme subvention de l’etat », et tarde à « être élevé au niveau 3 », le brillant Professeur a fait savoir que l’opération qui est en train d’y être déroulée est en soi une forme de plaidoyer. il souligne que « le premier acte en termes de plaidoyer c’est de mettre en place quelque chose et ensuite d’appeler pour que l’état et les populations viennent accompagner ».
Une occasion pour Serignes daaras venus accompagner leurs talibés, de se réjouir de « l’acte posé par le mouvement ‘’action’’ ». Un acte qui « nous a enlevé une grosse épine du pied », selon le porte-parole du jour des maîtres coraniques, Cheikh Oumar Diagne, qui est revenu sur « les difficultés énormes auxquelles nous faisons face quotidiennement pour assurer à nos apprenants des conditions adéquates de vie et d’études ».
Lesquelles difficultés sont liées à l’accès à l’eau, aux services sanitaires mais aussi et surtout à l’alimentation. il remarque que « les maîtres coraniques, avec toutes les charges qui les incombent en termes d’entretien des apprenants et de leurs propres familles, ne sont pas des salariés ». Une situation qui, devait-il mettre en relief, « explique la mendicité des enfants ». Et de regretter : « s’il ne tenait qu’à nous, tous les enfants que nous recevons vont terminer leur apprentissage coranique à temps pour pouvoir aller suivre leurs études à l’école ou apprendre un métier. Mais malheureusement les moyens ne suivent pas ».