L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE ROUVRE LES PORTES DES PRISONS AUX VISITEURS
Après les mesures prises par l’administration pénitentiaire dans le cadre de la lutte contre le coronavirus et consistant à interdire les visites en plus des dons qui n’étaient plus acceptés, les portes des prisons ont été ouvertes ce mardi.

La prison du Camp pénal de Liberté 6 a été prise d’assaut par les parents des détenus. En effet après les mesures prises par l’administration pénitentiaire dans le cadre de la lutte contre le coronavirus et consistant à interdire les visites en plus des dons qui n’étaient plus acceptés, les portes des prisons ont été ouvertes ce mardi.
Les détenus du Camp pénal ont pu, enfin, recevoir des visiteurs. Pour des raisons de santé publique, l’Administration pénitentiaire avait interdit depuis le 5 mars toutes les visites dans les lieux de détention. Il est 10h. A l’entrée de la prison, deux agents gèrent l’accueil des visiteurs. Dans un registre, sont enregistrés les noms et prénoms des différents visiteurs. Mais également les différents dons qu’ils soient en nature ou en espèces.
Toutefois, coronavirus oblige, les visiteurs sont obligés de se laver les mains. Ceci est une obligation. Dans la cour sont stationnés deux véhicules 4x4 de couleur blanche floqués aux flancs des symboles de l’Administration pénitentiaire. Juste à côté, un petit terrain de basketball, des chaises en plastique de différentes couleurs sont installées à l’intérieur d’une tente. Il y a plus de femmes que d’hommes parmi les visiteurs. Le mouvement des lèvres d’une dame, la quarantaine, un foulard blanc sur les épaules, chapelet à la main, laisse croire qu’elle fait des incantations. « Aujourd’hui, je suis gagnée par la peur. Et pourtant, ma fille m’a appelée dans la journée du lundi dernier pour me dire quelle se porte bien », dit la dame. Son grand souci, c’est qu’elle ne pouvait rien préparer à manger pour sa fille. Parce que l’Administration pénitentiaire avait strictement interdit toute nourriture extérieure. Une Administration pénitentiaire qui ne badine pas avec les règles préventives pour lutter contre le Covid-19. Une fois dans la salle d’attente, pas d’embrassades de ni contacts physiques entre détenus et visiteurs, pas même des salutations avec la main.
Bref il était interdit de se toucher et une certaine distance était requise entre le visiteur et la prévenue. Des mesures qui entrent, bien sûr, dans le cadre de la prévention du coronavirus. Des contraintes difficiles à supporter pour les détenues et leurs parents. « Il est très difficile de rester entre quatre murs sans visite. Surtout la journée du 08 mars dernier, journée dédiée à la femme où d’habitude les organisations non gouvernementales (ONG), les associations et les artistes organisaient des manifestations festives pour nous. Sans compter les discours qu’ils tenaient pour nous redonner confiance » déplore une détenue par rapport aux nouvelles règles établies.
Dans le quartier des hommes, une jeune dame, un bébé dans les bras, dit comprendre parfaitement la décision de l’Administration pénitentiaire. « La vie des détenus dépend d’elle. Le coronavirus fait des ravages en Chine et en Italie. L’autre paramètre, le virus se transmet par la main. Donc, si interdire les visites peut freiner la propagation du coronavirus, mieux vaut le faire », soutient la jeune maman qui était venue rendre visite à un ami. Pour des raisons de santé publique, l’Administration pénitentiaire avait interdit tout contact avec les détenus depuis le 05 mars dernier. Avec la situation stable du covid-19 au niveau national, les détenus peuvent désormais recevoir des visites. Même si leurs adhèrent à cette situation, certaines se disent inquiètes de rester des jours sans savoir ce que leurs proches mangent.
En effet certains détenus se plaignent de troubles gastriques depuis qu’était entrée en vigueur la mesure interdisant l’entrée des repas et autres dons à l’intérieur de la prison. Les mesures ayant été assouplies, tout est bien qui finit bien donc…