LE CAYOR ET LE BAOL RÉCLAMENT LEURS ROUTES
Brassards rouges au bras, les populations de Darou Bakhoum, Koul et Dinguiraye ont manifesté lundi pour exiger la reprise des travaux routiers abandonnés depuis plus d'un an dans le département de Bambey

À l'appel du mouvement Carrefour Citoyens, les populations de Darou Bakhoum, Koul et Dinguiraye, arborant des brassards rouges, ont battu le pavé ce lundi pour exiger la reprise des travaux sur deux axes routiers cruciaux : Ngaye-Mékhé – Baba Garage (21 km) et Baba Garage – Keur Ngana.
L'arrêt des chantiers depuis plus de douze mois inquiète et irrite dans ces localités enclavées du département de Bambey. La manifestation, encadrée par la brigade de gendarmerie de Baba Garage, s'est déroulée dans le calme mais avec détermination.
Pancartes en main, les protestataires ont réclamé des infrastructures à la hauteur de leurs attentes, scandant : « Le Cayor et le Baol réclament des routes bitumées » ou encore « Nous marchons pour ne pas marcher dans la boue ». Une manière pour eux de rappeler que leur marche n'est ni un caprice ni une manœuvre politique, mais une revendication citoyenne.
Massaer Ndiaye, porte-parole du mouvement Carrefour Citoyens, précise : « Nous ne sommes pas là pour troubler l'ordre public, mais pour réclamer la reprise des travaux de la route Baba Garage – Ngaye Mékhé. Cela fait bientôt un an que tout est à l'arrêt. Pourtant, cette route est vitale, stratégique, essentielle pour notre mobilité, notre accès aux soins, et au développement. »
Selon les manifestants, l'arrêt brutal des travaux coïncide avec la chute du régime de Macky Sall, ce qui laisse planer des interrogations sur les priorités du nouveau gouvernement. Serigne Modou Mbacké, figure religieuse influente de la zone, rappelle de son côté un engagement pris en pleine campagne électorale par Ousmane Sonko, aujourd'hui Premier ministre : « Il nous avait promis l'achèvement de la route. »
Les marcheurs évoquent également une correspondance adressée au ministre des Infrastructures de l'époque, El Hadji Malick Ndiaye. Dans une réponse datée du 11 juin 2024, le ministère assurait que les travaux seraient terminés « au plus tard le 25 mars 2025 ».
À ce jour, non seulement l'échéance est dépassée, mais aucun engin n'a été vu sur les chantiers. Dans les rangs des protestataires, le slogan « Sans carrefour, Carrefour ne cèdera pas » résonne comme un avertissement.
La détermination reste intacte, et les leaders communautaires, à l'instar des chefs religieux présents à la marche, promettent de maintenir la pression jusqu'à la relance effective des travaux.