LE COMBAT MERITOIRE DE YACINE DIOUF ET SON ASSOCIATION KAYAM AU PROFIT DES VICTIMES DE VIOLENCES ENVERS LES FEMMES
Lutter contre les violences sous toutes les formes faites aux femmes. C’est l’objectif de l’association Kayam. Elle a initié ce mercredi un panel du genre dans son local à Mbao.

Lutter contre les violences sous toutes les formes faites aux femmes. C’est l’objectif de l’association Kayam. Elle a initié ce mercredi un panel du genre dans son local à Mbao. Une rencontre qui entre dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes lancée hier par le ministère de la Femme.
Portée sur les fonts baptismaux en 2015, l’association Kayam est devenue une réalité cinq ans plus tard. Elle ambitionne de faire partie des voix qui s’élèvent en faveur de l’éradication des violences conjugales et domestiques. Elle a ouvert un centre qui a reçu depuis le démarrage de ses activités une cinquantaine de femmes victimes de violences. « Souvent, les contraintes sociales font que les femmes victimes de violence rejettent leur ambition ou même n’ont pas le courage de les dénoncer. Alors, nous Kayam, on les incite à faire ce pas lorsqu’ elles sont en danger. On les met à l’abri en leur offrant une aide psychologique, médicale, sociale et un renforcement de capacités » explique la présidente fondatrice de l’association Kayam, Yacine Diouf.
Après ce premier pas réussi, Kayam ambitionne de créer dans le futur des centres d’hébergement et de services dans les régions, en priorité dans les localités les plus touchées par le fléau. Et bien évidemment, selon sa présidente, en privilégiant l’équilibre social et en respectant les contextes sociaux, culturels et religieux. « Notre vœu le plus cher, c’est de pouvoir nous positionner dans toutes les régions du Sénégal. À commencer par celles qui sont les plus touchées par le fléau. Vous avez des régions comme Kédougou, Diourbel. Le constat est fait que dans tout lieu minier, il y a énormément de violence sur les femmes, de prostitution, de viols, de proxénétisme. Ce sont ces régions là que nous ciblons. Mais, à terme, nous voudrions vraiment couvrir tout le Sénégal » a souhaité la fille de l’ancien président de la République, Abdou Diouf
La mise sur pied d’une association pour l’aide et la protection de femmes est une initiative à saluer car étant d’une importance particulière pour la prise en charge des victimes de violences, selon la représentante de l’Association des juristes du Sénégal, (Ajs). « Nous, en tant qu’intervenants, nous rencontrons des problèmes par rapport aux possibilités de pouvoir faire héberger ces femmes victimes de violence. Parce que quand il y a des victimes, c’est lié aux violences physiques, psychologiques, morales, économiques ou sexuelles. Les statistiques nous ont montré que la plupart des victimes, le sont par des proches, des parents, et conjoints. Souvent ces victimes ont besoin d’être mises à l’abri. C’est à saluer que le centre Kayam soit à jour pour accueillir ces femmes qui en avaient fortement besoin » a magnifié la juriste représentante de l’AJS, Madame Bakhoum Ndèye Madjiguène Sarr.
Pour rappel, au Sénégal, le taux de violence contre les femmes et les filles est de plus de 50 %. Dans le monde, chaque année, la violence engendre plus 16 millions de décès de femmes âgées de 15 à 44 ans. En moyenne, 30 % des femmes signalent avoir subi une forme quelconque de violence physique ou sexuelle de la part de leur partenaire.