LE FONCIER TUE L’AGRICULTURE FAMILIALE ET L’ELEVAGE A MBOUR
Mbour, à l’image des autres départements du pays, fait face à de multiples conflits fonciers qui ne cessent d’impacter négativement le vécu des paysans de la zone.

Mbour, à l’image des autres départements du pays, fait face à de multiples conflits fonciers qui ne cessent d’impacter négativement le vécu des paysans de la zone.
L’urbanisation galopante, le tourisme, le développement de l’agrobusiness pratiqué par des promoteurs privés soutenus par les organes exécutifs des collectivités territoriales… sont des exemples parmi tant d’autres d’activités qui concurrencent l’agriculture familiale et le pastoralisme dans le département. À cela s’ajoutent d’autres facteurs ayant occasionné soit la baisse, soit l’insuffisance des rendements, à savoir : le changement climatique avec surtout la baisse de la pluviométrie ; la dégradation des terres due à la surexploitation ; la forte croissance démographique qui accentue la demande en terres agricoles et d’habitat ; le manque de moyens techniques et financiers etc…
La conjugaison de tous ces facteurs a fini par créer un stress socio-économique au sein des populations et pousse certains paysans à vendre des terres qui constituent leur unique source de revenus. Une pratique pourtant prohibée par la loi.
Le département de Mbour subit aussi une forte pression foncière liée à sa situation géographique, à sa belle façade maritime, sa proximité d’avec la capitale mais aussi aux nombreuses infrastructures réalisées ou en perspective d’être réalisées dans la zone (AIBD, stations hôtelières, futur port de Ndayane, Pôle urbain Dagga-kholpa, Akon city...). Autant d’atouts qui font que le département attire de nombreux investisseurs privés prêts à acheter des terres à exploiter, au détriment et à l’insu de la population, avec complicité notable des autorités locales
Les conseils municipaux délibèrent pour des centaines d’hectares au profit de ces investisseurs au moment où les populations locales peinent à avoir un lopin de terre pour y habiter ou à des fins d’activités agricoles. Aussi, les paysans, par peur d’être dépossédés de leurs terres par les conseils municipaux, préfèrent les brader à ces investisseurs qui par la suite les emploient comme de simples ouvriers agricoles.
Par ailleurs, ces pratiques s’étendent également aux zones touristiques, industrielles, extractives ; ce qui menace la propriété des populations et agresse l’environnement. Le CPVTP «condamne fermement ces pratiques illégales, irrégulières et dangereuses pour la paix sociale et s’engage à accompagner les paysans pour la préservation et la valorisation de leurs terres.»
Le cas de Dagga-kholpa dans la commune de Diass en est un exemple parfait. La délégation communale de Diass a fustigé l’absence de démarche participative dans la réalisation dudit projet.
Par ailleurs, le CPVTP considère que le décret n° 2020-1173 relatif aux conditions d’affectation et de désaffectation des terres du domaine national, modifiant le décret n° 72- 1288 du 27 octobre 1972, est juste une manière de déplacer le niveau de responsabilité dans l’approbation des délibérations sur l’affectation des terres, le représentant de l’Etat ayant toujours approuvé ces actes.