LE JAPON EQUIPE LE SENEGAL
Deux bulldozers flambant neufs viennent de rejoindre le parc d’équipements du Sénégal pour appuyer les opérations de déminage humanitaire en Casamance.

Deux bulldozers flambant neufs viennent de rejoindre le parc d’équipements du Sénégal pour appuyer les opérations de déminage humanitaire en Casamance. Offerts par le gouvernement japonais, ces engins, d’une valeur de 2 milliards de francs CFA, ont été remis officiellement à la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, au cours d’une cérémonie sobre mais chargée de sens.
Le geste du Japon intervient alors que le déminage manuel, longtemps pratiqué au péril de la vie des équipes sur le terrain, atteint ses limites. Ce soutien logistique remplace du matériel vétuste et marque un tournant dans les efforts de dépollution. « Ces bulldozers vont considérablement réduire les risques liés au déminage manuel, tout en accélérant les opérations sur le terrain », a souligné Elimane Ndiaye, ingénieur au Centre national d’Action antimines du Sénégal (CNAMS).
Présent à la cérémonie, l’ambassadeur du Japon à Dakar, Takeshi Akamatsu, a salué l'engagement du Sénégal en faveur de la paix en Casamance. « Entravée par les vestiges d’un conflit passé, la région a besoin de sécurité pour se relever. Le Japon est heureux de contribuer à cet effort à travers des moyens concrets », a-t-il déclaré.
Ce soutien s’inscrit dans le cadre de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, à laquelle le Sénégal a adhéré. Le pays s’est engagé à achever ses opérations de déminage d’ici mars 2026, conformément au calendrier fixé par la Conférence des États parties.
Supervisées par le CNAMS, les nouvelles machines permettront de sécuriser des milliers d’hectares contaminés, facilitant ainsi le retour des populations déplacées et la relance économique. Le Premier ministre Ousmane Sonko, qui a pris part à la cérémonie, a salué la coopération japonaise et réaffirmé l'engagement de l'État dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance. Ce programme, selon lui, « vise à restaurer la paix, favoriser le retour des déplacés, et appuyer un développement économique endogène dans une région longtemps meurtrie ». Il a notamment indiqué que 1 281 000 m² de terres contaminées ont déjà été identifiés, et que le nouveau matériel contribuera à accélérer leur dépollution. Le gouvernement envisage par ailleurs, sur financement national, d’acquérir d’autres engins similaires afin de renforcer les capacités de déminage et de couvrir davantage de zones à risque
« Notre priorité reste le retour des populations déplacées, mais dans des conditions qui garantissent leur sécurité et leur dignité. Ces communautés à forte vocation agricole doivent pouvoir exploiter leur terroir, libéré des engins explosifs hérités du conflit », a affirmé le Premier ministre.
Avec ce matériel moderne et une volonté politique réaffirmée, le Sénégal franchit une nouvelle étape dans la sécurisation de la Casamance. La relance de l’agriculture, la réinstallation des familles et le développement local s’annoncent désormais plus proches. Quant au Japon, il réaffirme, à travers ce geste concret, sa solidarité avec une région qui aspire à tourner définitivement la page de la guerre.