LES DÉFIS DU SÉNÉGAL DANS LE DOMAINE DE L'EAU
Appelé «Forum des réponses», la 9e édition du forum mondial de l’eau se tiendra dans la capitale dakaroise du 21 au 26 mars prochain

En prélude du 9e forum mondial de l’eau qui se tiendra à Dakar du 21 au 26 mars prochain, le Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME) s’est réuni hier pour discuter des défis qui attendent le Sénégal, lors de ce grand évènement qui va réunir tous les acteurs du monde entier sur les problématiques de la gouvernance de l’eau. Pour Mignane Diouf, ces défis pour le Sénégal comme pour les autres régions de l’Afrique restent le problème d’accès à l’eau.
Appelé «Forum des réponses», la 9e édition du forum mondial de l’eau se tiendra dans la capitale dakaroise du 21 au 26 mars prochain. Ainsi, le Sénégal devient le premier pays de l’Afrique subsaharienne à abriter ce rendez-vous mondial qui va réunir tous les acteurs de l’eau autour d’une même table. Les premières éditions s’étant déroulées en 2003 en Italie, en Suisse en 2005, à Mexico en 2006, à Istanbul Turquie en 2009, à Marseille en 2012 et à Brasilia en 2018. Mais cette neuvième édition n’est pas sans défis si l’on se fie aux propos du président du Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME).
Selon Mignane Diouf, pour cette première édition en Afrique, il y a tout un enjeu et des défis qui feront de Dakar la capitale de la gouvernance de l’eau pendant quelques jours. Lesquels défis portent sur la problématique de l’accès à l’eau.
A l’en croire, ce forum, c’est aussi le rendez-vous des mouvements sociaux, des Organisations des sociétés civiles du monde qui travaillent sur le droit à l’eau et à l’assainissement et qui luttent pour que l’eau reste un « bien commun » et non comme une marchandise à vendre. L’eau étant source de vie, cela dénote, de l’avis de Mignane Diouf, toute l’importance de ce liquide dans la vie humaine et dans l’écosystème. «L’eau, c’est plus de 70% de notre corps donc, aucune vie n’est possible sans eau. Pourtant, l’eau de bonne qualité pour les usages humains est de plus en plus rare et c’est désormais irréversible», renseigne-t-il. Pour M. Diouf, cette pénurie qui augmente, pousse les multinationales du monde, au plan local et national, à accaparer à leur profit les terres et les ressources hydrauliques à travers le monde. Dans un contexte mondial marqué aussi par une poussée massive et même agressive des multinationales dans la gestion et la gouvernance de l’eau, dans beaucoup de pays africains au Sud du Sahara.
Revenant en outre sur la rencontre du Forum Alternatif Mondial de l’Eau, Mignane Diouf renseigne que le Fame est un évènement parallèle au Forum mondial de l’eau. « Le Forum Alternatif Mondial de l’Eau est un espace ouvert de rencontres, visant à approfondir la réflexion, le débat d’idées démocratique, la formulation de propositions, l’échange en toute liberté d’expériences, et l’articulation en vue d’actions efficaces, d’instances et de mouvements de la société civile qui s’opposent à l’exploitation capitaliste du “Bien Commun” qu’est l’eau, et militent pour une gestion écologique, sociale et citoyenne de ce bien, sa préservation et sa répartition entre les différents usages des sociétés et des communautés », a-t-il annoncé face à la presse.
Poursuivant, il rappelle les différentes péripéties du dernier appel d’offres international du Sénégal pour la signature d’un contrat d’affermage de l’eau dans les milieux urbains et périurbains. Selon lui, Le Forum social sénégalais en avait largement parlé et aujourd’hui, l’histoire lui a donné raison. Car, révèle-t-il, en dehors des péripéties et de tous les soupçons d’irrégularités qui y étaient dénoncés, toutes les promesses qui étaient faites en son temps n’ont jamais été respectées jusqu’ici. Ce qui lui fait dire que Dakar 2022 s’annonce déjà avec tous ces problèmes auxquels vient s’ajouter la proposition de faire entrer l’eau en Bourse des valeurs, comme toutes les marchandises ordinaires. Il renseigne que l’objectif fixé depuis l’an 2000 par l’ONU de ne laisser personne de côté est cyniquement ignoré, car plus de 2,1 milliards d’êtres humains sont encore sans eau potable en quantité suffisante.
Pour finir, il soutient que l’objet du FAME 2022 est de construire et de constituer une alternative concrète aux tendances à la marchandisation de l’eau, comme le veulent des sociétés transnationales qui prétendent s’arroger la gouvernance mondiale de l’eau qu’il considère comme une ressource marchande comme le pétrole et le gaz.