VIDEOLES ASP INTERPELLENT MACKY ET MENACENT
Les Agents de sécurité de proximité (ASP) continuent de décrier les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent depuis 2013.

En conférence de presse, hier vendredi 7 janvier 2022, après un mouvement de grève de trois jours, les Agents de sécurité de proximité (ASP) ont haussé le ton pour dénoncer les mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils exercent leur fonction depuis 2013. Ils réclament aussi leur intégration dans la fonction publique et exhortent à l’Etat de revenir à de meilleurs sentiments.
Les Agents de sécurité de proximité (ASP) continuent de décrier les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent depuis 2013. Après une grève de 72H observée du mercredi 5 au vendredi 7 janvier 2022, ils ont fait face à la presse hier, pour exprimer leur désaccord, hier ils ont renouvelé leur souhait et réclament leur intégration dans la fonction publique. Aïcha Koné, membre de l’Union des ASP, de déclarer : «après plusieurs années de bons et loyaux services rendus à la nation, Monsieur le président, vous n’êtes pas sans savoir que depuis le début, jusqu’au moment où nous parlons, ce sont des pécules que nous recevons de la part de l’Etat du Sénégal. Aucune avancée significative n’a été notée dans le cadre du traitement salarial. Nous marquons toujours le pas et faisons du surplace, au moment où d’autres travailleurs sociaux avancent, sans tambour ni trompette.
S’agissant de la protection sociale et d’autres avantages, n’en parlons même pas», soutient Aicha Koné. Selon elle, les ASP sont relégués au second plan. «Nous sommes tous réunis ici, pour élever la voix, pour nous faire entendre, afin que l’Etat du Sénégal revienne à de meilleurs sentiments», fait-elle savoir. Avant de s’adresser au président Macky Sall qu’elle interpelle en ces termes : «nous savons qu’impossible n’est pas l’Etat. Tout n’est qu’une question de volonté. Tout ce que nous demandons et souhaitons, c’est une intégration dans la fonction publique, sans conditions, à l’instar des autres travailleurs sociaux ainsi qu’une reconsidération de la fonction d’ASP. Tout travailleur qui s’active dans n’importe quel secteur aspire aux progrès et à l’avancement», relève-t-elle. Aïcha Koné n’a pas manqué d’évoquer l’impact de la cherté de la vie car, dit-elle, «depuis quelques temps, nous assistons à une inflation généralisée du coût de la vie, sans une réelle augmentation de salaires», peste-elle.
POUR UN SALAIRE MENSUEL DE 50.000, «SI TU T’ABSENTES UN JOUR, ON T’ENLEVE 15.000 F CFA ET IL TE RESTE 35.000 F CFA»
Prenant part à cette conférence, Samba Cisse revient sur les conditions précaires de leur travail et estime que l’exploitation que les ASP subissent est inconcevable. «L’exploitation pendant 8 ans de service ou plus, c’est dure et nous réclamons notre avenir. A vrai dire, 50.000 F CFA comme salaire, c’est peu et cela ne peut pas entretenir un célibataire et encore moins un père de famille sur qui les autres comptent», assène-t-il. «Nous lançons un appel au président Macky Sall qui avait créé ce corps, en 2013. Lors de sa création, on a entendu toutes sortes de propos malveillants de la part des opposants. Malgré ça, nous avons faits le sourd. Les ASP font un excellent travail dans les Polices, Gendarmeries, Préfectures et partout. Il y a même des ASP qui perçoivent moins de 50.000 F CFA parce que ce qu’on coupe sur leur salaire, est énorme», révèle Samba Cisse. Il explique : «si tu t’absentes un jour, on t’enlève 15.000 F CFA et il te reste 35.000 F CFA, une somme qui n’est pas raisonnable. Monsieur le président, les autres personnes que vous recrutez dans les autres domaines ne sont pas meilleures que nous. Aucun responsable de la communication n’a évoqué notre sujet et on est au bout du gouffre. C’est pour cela qu’on a décidé de faire cette conférence pour réclamer nos droits. Et si nous n’obtenons pas ce que nous voulons, nous allons passer à la vitesse supérieure», menace-t-il.
Selon lui, le combat ne s’arrêtera pas là. Et s’ils veulent qu’il s’en s’arrête là, l’Etat doit agir. «Nous avons démarré en 2013 pour un contrat de deux ans renouvelable. Il a été renouvelé deux ans puis un an. Ce contrat est arrivé à son terme depuis le 31 décembre. Lors de son discours à la nation, il n’a pas évoqué le sujet sur les ASP et aucune des autorités ne l’a fait. Aujourd’hui, nous élevons la voix pour nous faire entendre, malgré les menaces que nous recevons».