«LES BISSAU-GUINEENS VIENNENT AU SENEGAL FAIRE DES RAZZIAS »
Ces derniers temps, les habitants de la commune de Niagha, dans le département de Goudomp, région de Sédhiou, ont le sentiment de vivre “une forme de guerre froide entre la Guinée-Bissau et le Sénégal’’, déclare le maire Yoro Mballo

Le maire de la commune de Niagha, Yoro Mballo, par ailleurs Vice-Président du Conseil départemental de Goudomp, région de Sédhiou, souligne que les populations en ont marre que les Bissau-Guinéens viennent au Sénégal faire des razzias et emporter leur bétail. Il met en garde les autorités des deux pays que les populations du département feront justice elles-mêmes.
Ces derniers temps, les habitants de la commune de Niagha, dans le département de Goudomp, région de Sédhiou, ont le sentiment de vivre “une forme de guerre froide entre la Guinée-Bissau et le Sénégal’’, déclare le maire Yoro Mballo, par ailleurs Vice-Président du département de Goudomp. En cause, le vol de bétail dans toute la zone frontalière. La situation est à ce point tendue que “tous les propriétaires de troupeaux, qu’ils soient du coté du Sénégal ou de la Guinée-Bissau, détiennent des fusils. Et ces armes-là, c’est quoi ? Ce que la justice appelle la légitime défense. Car, ces derniers jours, les Bissau-guinéens franchissent la frontière et viennent au Sénégal non pas pour voler nos bêtes, mais pour faire une razzia. Et si les autorités sénégalaises et bissau-guinéennes n’en prennent pas garde, les populations du département de Goudomp feront justice elles-mêmes’’. Car, selon l’édile, la coupe est pleine, depuis longtemps. “Les populations en ont marre. Parce qu’elles ne peuvent pas accepter que quelqu’un vienne dans leurs troupeaux faire une razzia. Si tu parles, ils te tuent et s’emparent de ton bétail, avant de prendre la poudre d’escampette, direction la Guinée-Bissau. Donc, si tu as un fusil, tu ne vas pas de te laisser dépouiller. Il est temps que les autorités étatiques des deux pays prennent la question du vol de bétail à bras le corps, afin d’éviter le pire qui se profile à l’horizon’’. Il souligne qu’en tant que vice-président du Conseil département de Goudomp, il a adressé des requêtes aux Ong pour obtenir un appui financier et matériel afin d’organiser un dialogue transfrontalier à Lambang, dans la région d’Oio, en Guinée-Bissau, à 1 km de la frontière entre les deux pays. “Cette rencontre va regrouper tous les propriétaires de troupeaux du département de Goudomp, les autorités sénégalaises et bissau-guinéennes et même les éléments du Mfdc seront invités à cette grande réunion dont l’objectif est de trouver une solution durable et d’éviter la guerre froide entre les deux pays’’, explique-t-il. Car l’ensemble des villages situés le long de la frontière abritant des éleveurs de bétail ont des armes. Et il suffit d’une étincelle pour que la guerre éclate entre les deux peuples’’. D’ailleurs, il invite les propriétaires de troupeaux à déposer des demandes de port d’arme, du fait que le vol de bétail est devenu un véritable casse-tête chinois pour les éleveurs de la région de Sédhiou, surtout ceux du département de Goudomp.
Deux propriétaires de troupeaux tués par des voleurs
Yoro Mballo de rappeler que deux éleveurs ont été tués par des voleurs de bétail. “Ces derniers voulaient se défendre, malheureusement pour eux, les voleurs, comme à l’accoutumée, étaient armés jusqu’aux dents. Et devant la résistance, ils ont tiré sur eux. Nous avons perdu un propriétaire de troupeaux à Mangaroungou et le deuxième vers le Simbadi Brassou’’. Tout récemment, 25 bovins ont été volés sous le regard impuissant de leurs propriétaires, dans la commune de Simbandi Brassou. En représailles, une expédition punitive a été organisée par les populations de la commune de Samine qui ont franchi la frontière et ont confisqué des vaches en usant de la force. Malgré de multiples négociations, les bêtes ne sont pas restituées aux Bissau-guinéens. Les Sénégalais persistent que tant que leurs bêtes ne sont restituées par les Bissau-Guinéens, ils ne vont pas leur restituer les leurs. En attendant une solution, les deux peuplades se regardent en chiens de faïence.