«LES SYNDICALISTES DE L’ONAS SONT EN MISSION COMMANDEE»
L’Union des Cadres de la Sénégalaise des Eaux (UDC) réplique au gouvernement qui trouve illégale la revendication des travailleurs pour l’obtention de 10% du capital de la nouvelle société de Suez.

L’Union des Cadres de la Sénégalaise des Eaux (UDC) réplique au gouvernement qui trouve illégale la revendication des travailleurs pour l’obtention de 10% du capital de la nouvelle société de Suez. Dans une déclaration parvenue à «L’AS», l’éminence grise de la Sde explique la justesse de son combat et le bien-fondé de son action.
Les cadres de la SDE soutiennent que « l’argument selon lequel l’actionnariat du personnel n’est pas un droit est totalement réducteur et rétrograde ». Il témoigne, d’après eux, d’un manque manifeste d’ambition des personnes qui le défendent alors que la vision politique de renforcement de la participation du personnel était déjà un acquis depuis la réforme de première génération intervenue 20 ans plus tôt. « Cette mesure traduisait la reconnaissance, par l’Etat, du mérite de cette composante majeure du système qui constitue, avec les consommateurs, les parties intéressées les plus constantes et les seules dont les intérêts vitaux sont totalement engagés », disent-ils dans leur déclaration.
Dans le même sillage, ils recommandent à l’Etat, «par souci de transparence et en vertu des principes de bonne gouvernance, d’édicter et de publier les règles qui présideront à la sélection des détenteurs des parts de capital réservées au secteur privé national». Pour eux, ce point demeure encore l’une des grandes inconnues du processus de recapitalisation et contribue malheureusement à alimenter les suspicions et autres supputations. Aussi, les cadres de la SDE notent-ils, pour le regretter, que «l’absence d’une démarche à caractère inclusif est l’une des plus grandes faiblesses de la présente réforme».
En effet, ils estiment que contrairement au processus de la première réforme intervenue en 1996, les travailleurs des sociétés d’eau ont été royalement ignorés lors de la seconde réforme. «Pis, cette dernière n’a pas été évaluée en relation avec toutes les parties prenantes de manière à bénéficier du retour d’expériences de celle dite de première génération», s’indignent-ils dans un communiqué parvenu à «L’AS». Ainsi invitent-ils l’Etat du Sénégal à corriger ce manquement en conduisant dans l’immédiat des négociations ouvertes et transparentes avec les partenaires sociaux qui en sont seulement à leur première grève, 23 ans après la privatisation du secteur. Ce qui témoigne, vantent-ils, « d’un sens élevé des responsabilités et d’un souci constant de se mettre au service des populations».
«LES SYNDICALISTES DE L’ONAS EN MISSION COMMANDEE»
Par ailleurs, l’Union des cadres de la Sénégalaise des Eaux (UDC) constate à travers les médias « des sorties virulentes et d’une coïncidence troublante de représentants d’organisations syndicales de la SONES et de l’ONAS ».
D’après le bureau des cadres, ces sorties donnent l’impression d’une mission commanditée dont le seul but semble être de jeter le discrédit sur les travailleurs de la SDE. «L’UDC est surprise par cette aversion affichée par ces organisations avec qui elle partage le secteur depuis plusieurs décennies et qui n’a finalement eu que le mérite d’accentuer la confusion au sein de l’opinion publique et de raviver la tension dans un contexte déjà assez chargé», lit-on. Ils restent convaincus que l’équilibre et la durabilité de ce secteur tiennent avant tout à la cohésion et à la synergie qui existent entre les différentes entités qui le composent. C’est la raison pour laquelle, l’Union invite les organisations syndicales susnommées ainsi que tous les acteurs à recentrer le débat et les réflexions sur les véritables défis du secteur dont certains ont été relevés dans le dernier rapport annuel 2017 de l’ARMP. « Ces défis ont pour noms : les besoins d’anticipation et de réalisation à temps des programmes d’investissement en vue de régler de manière durable le problème latent des pénuries en eau à Dakar et dans les autres grandes villes du Sénégal, la préservation des ressources en eau, le maintien de la baisse du prix de l’eau, l’accès à un service d’assainissement de qualité et la lutte contre les inondations, la réussite de la réforme hydraulique en cours dans le monde rural et enfin le besoin de régulation d’un secteur devenu complexe du fait d’une pluralité d’acteurs avec des risques de conflits potentiellement élevés».