LES TRAVAILLEURS DE LA NSTS PLONGES DANS LE CALVAIRE
Après 15 ans d’arrêt, la visite du Président Macky Sall à la Nouvelle Société Textile du Sénégal (NSTS), lors du Conseil des Ministres décentralisé à Thiès, dans le cadre du processus de relance de l’entreprise, avait suscité de réels espoirs.

Après la relance des activités de la Nouvelle Société Textile du Sénégal (NSTS), des centaines de familles avaient retrouvé le sourire. mais, même si la direction a acquis un matériel de haute technologie, l’usine est encore à l’arrêt, faute de fonds de roulement. Et une telle situation découle, selon les travailleurs qui vivent encore le calvaire, du fait que le contentieux entre la NSTS et l’Etat n’ait pas encore été vidé, pour permettre à l’entreprise d’avoir les fonds nécessaires à une relance définitive.
Après 15 ans d’arrêt, la visite du Président Macky Sall à la Nouvelle Société Textile du Sénégal (NSTS), lors du Conseil des Ministres décentralisé à Thiès, dans le cadre du processus de relance de l’entreprise, avait suscité de réels espoirs. D’ailleurs les promesses du Président Macky Sall s’étaient concrétisées et c’est ainsi que les activités de l’usine avaient bel et bien repris. Mais aujourd’hui, c’est encore le silence dans l’usine, faute de fonds de roulement. Selon les travailleurs, il urge maintenant d’accompagner davantage les efforts de la volonté de la direction, pour aller dans le sens de la pérennisation des acquis.
Selon Lamine Ndiaye, travailleur à la NSTS, avant même d’accéder à la Magistrature Suprême, le Président Macky Sall avait exprimé la volonté de relancer les activités et il l’avait encore clairement exprimée lors de la campagne électorale qui a produit l’alternance. C’est après, dit-il, qu’il a commencé à instruire son gouvernement à tout mettre en œuvre pour la reprise des activités de la NSTS. Et pour atteindre cet objectif, il fallait d’abord vider le contentieux qui existe entre l’Etat du Sénégal et la NSTS. C’est parce que l’Etat avait retiré la NSTS de la location gérance de Kaolack et de Louga alors que des investissements y avaient été faits, dans l’ordre de 10 milliards de F Cfa.
Le dossier est pendant devant la justice, mais les autorités ont demandé à ce qu’une solution à l’amiable soit trouvée. Il ajoute : « Depuis lors, c’est toujours la longue attente. Evidemment, il y a eu des évolutions car le président de la République avait donné des instructions pour que les titres détenus par la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) soient remis à la NSTS, ce qui a été déjà fait. Mais des instructions avaient également été données pour que le contentieux soit vidé, et des experts ont été commis pour procéder effectivement à des évaluations. C’est ainsi que promesse a été donnée de verser cet argent, mais jusqu’à présent, on ne voit rien. Or c’est cet argent qui devrait permettre la réalisation de la seconde phase de l’investissement ». De l’avis de Lamine Ndiaye, ce qui est curieux, c’est qu’il y a un net déphasage entre la volonté clairement exprimée par le président de la République et l’attitude des autorités étatiques et locales.
L’illustration en est donnée à ses yeux, lors du panel organisé à Thiès, par le Groupe d’Informations Républicain (GIR), dans le cadre de la vulgarisation des réalisations du président de la République. Selon lui, une délégation des travailleurs est allée prendre part à ce panel. Il ajoute pour s’en désoler : « Nous avons constaté que les Thiessois n’ont pas répondu à l’appel, malgré la présence de 4 Ministres de la République, de Directeurs généraux, du Maire de la Ville de Thiès. Pis encore, tous les pénalistes ont parlé des réalisations du président de la République dans la région de Thiès, en passant totalement sous silence celles qu’il a faites au niveau de la NSTS.
A cette occasion, Talla Sylla, Maire de Thiès, a magnifié les réalisations du président de la République au niveau de la région, mais sans citer une seule fois la NSTS. Il en est de même pour les Ministres Omar Youm, Augustin Tine, Dame Diop, du député Abdou Mbow, natif de Thiès, qui n’ont jamais parlé de la NSTS, ni dans la ville, ni au niveau de l’Assemblée Nationale ».
Pour Lamine Ndiaye, aujourd’hui, on ne peut pas parler d’industrialisation, de reprise de l’emploi, sans parler du textile qui est l’un des secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois. Et la NSTS est une entreprise qui peut démarrer avec 500 emplois et atteindre rapidement le millier dans la seconde phase. Selon lui, il faut que les travailleurs sachent quel est le sort réservé à la NSTS, au moment où les clients convergent de partout, notamment les Guinéens, les Burkinabé, les Togolais et les Manufactures Sénégalaises des Arts Décoratifs (MSAD) qui cherchent à faire passer une commande de 50 millions de Fcfa, depuis 6 mois. « Nous allons nous battre pour que cet investissement soit réalisé afin que Thiès puisse revivre, ce qui est impossible sans le textile », ajoute Lamine Ndiaye.
Pour sa part, Mouhamadou Wone, électricien de l’usine, affirme qu’avec la réhabilitation de la FTT, le Directeur Général Ibrahima Macodou Fall a pu décrocher une nouvelle dotation, avec des machines de dernière génération, notamment la R20, qui est actuellement la machine la plus moderne dans la filature. Selon lui, la NSTS a acquis cette machine moderne en 2015 alors que le Maroc ne l’a eue qu’en 2017. Il renseigne d’ailleurs que la direction, dans son engagement de faire de la NSTS un outil moderne et performant, a acquis une deuxième R20, qui n’est même pas encore montée.
Suffisant pour qu’il affirme que la NSTS est actuellement la filature la plus moderne de l’Afrique et que si aujourd’hui elle avait reçu 2 000 à 3 000 tonnes de coton, elle serait capable de procéder aussitôt à la transformation. Il ajoute : « Notre problème, c’est d’être dans une usine capable de fonctionner, mais qui n’a pas de matière première. Le président de la République a beaucoup fait, mais il ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. L’usine est fonctionnelle et il suffit de mettre à disposition un fonds de roulement pour assurer le redémarrage. Le Directeur général a même fait l’impossible pour que l’usine marche et le président de la République doit le soutenir encore, après avoir consenti d’immenses efforts qui ont permis de rouvrir les portes, avec 150 nouveaux travailleurs. »