GUERRE ÉPIQUE AUTOUR DE L'EAU
La confrontation entre la Sénégalaise des Eaux (SDE) et le ministère de l’Eau et de l’Assainissement pendant la procédure d’appel d’offres, cède la place à une nouvelle passe-d'armes entre travailleurs

La répartition des actions octroyées aux travailleurs a fini par installer une tension entre des collègues du secteur de l’eau. Les agents de la Sde et ceux de la Sones se livrent à une rude bataille. Si les travailleurs de la Sde pensent que leurs collègues de la Sones n’ont pas droit à des actions en tant que régulateur du secteur, ces derniers répliquent en les traitant de cupides. Pendant ce temps, les consommateurs sont privés d’eau dans plusieurs quartiers de Dakar.
La guerre de l’eau a fortement marqué l’actualité en 2019. La confrontation entre la Sénégalaise des Eaux (SDE) et le ministère de l’Eau et de l’Assainissement pendant la procédure d’appel d’offres, cède la place à une guerre épique des travailleurs.
En effet, le partage des parts dans le capital la nouvelle société EAU SENEGAL, a fini de diviser les travailleurs du secteur de l’eau. Les travailleurs de la SDE, ceux de la Sones et elrus collègues de l’Onas se crêpent le chignon.
Dans Eau Sénégal, les actions étaient répartis ainsi : 45% du capital social reviennent à la société attributaire du marché, la partie sénégalaise 55%. Ces actions sont réparties comme suit : secteur privé national 25 %, 25% pour l’Etat du Sénégal et 5% pour les salariés. Mais les travailleurs de la SDE ont toujours rejeté cette répartition en réclamant d’abord 15%. Maintenant ils exigent au minimum 10% parce que l’Etat a décidé de rajouter 5% aux travailleurs. Ce sont ces 5% qui sont à l’origine du quiproquo entre les travailleurs de la SDE et ceux de la SONES. Ainsi donc, la Sde se retrouvera avec ses 5% plus 1% et SONES et l’ONAS se partagent les 4%. Ce qui a mis en colère les travailleurs de Sde qui veulent avoir 10% ou rien. Leurs collègues de la SONES dénoncent leur cupidité. Bonjour la guerre.
Pour les agents de la SDE, leurs collègues de la SONES ne doivent pas bénéficier de parts dans le capital de Suez. Leur argument consiste à dire qu’un régulateur n’a pas le droit d’avoir des actions dans une entité dont il assure contrôle. Par analogie, ils soutiennent que l’Autorité de régulation des télécommunications et postes (Artp) ne peut être actionnaire par exemple à Orange.
Ainsi en tant que régulateur, estiment-ils, la Sones ne peut être actionnaire de Suez. Un argument battu en brèche par les travailleurs de la SONES qui pensent qu’ils ont bien droit à des parts à Suez. Puisque lors de la privatisation de la SONEES en 1996, on avait octroyé 3,5% aux agents de la SDE sur les 5% réservés aux travailleurs. Les travailleurs de la SONES et de l’ONAS se partageaient les 1,5% restants. Mais ils n’ont pas pu mobiliser l’argent nécessaire pour acheter leurs actions.
C’est ainsi que les agents de la SDE ont hérité plus tard des 5% octroyés aux travailleurs en rachetant les parts de la SONES et de l’ONAS (1,5). En tout état de cause, ce sont les consommateurs qui vont pâtir de cette guerre. Déjà que l’eau ne coule plus dans plusieurs quartiers de Dakar.