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L’ESCRIME ET L’ART COMME THÉRAPIE

Tout détenu qui entre en prison sera un jour amené à en sortir. Se pose alors la lancinante question de sa réinsertion dans la société et de sa capacité à prévenir toute récidive.

Jean Michel DIATTA  |   Publication 08/07/2019

Chose qui semble quelque peu ardue au vu des difficiles conditions de détention, à savoir le surpeuplement carcéral, les problèmes de sécurité, la promiscuité, la prise en charge ou encore le regard de la société sur les personnes en conflit avec la loi. C’est dire que la réinsertion doit être préparée pendant la détention et accompagnée à la sortie, à l’image de certaines initiatives qui depuis quelques années se sont inscrites dans ce sillage. Il en est ainsi des actions menées à travers l’escrime et l’art par l’association « Pour le Sourire de l’enfant », en collaboration avec Osiwa et l’administration pénitentiaire de Thiès. La semaine dernière, samedi 29 juin, le vernissage de l’exposition Osiwa sur la Justice réparatrice a ainsi permis de prendre la mesure de cette innovation pédagogique et artistique. Les initiateurs du projet, Osiwa, l’association “Pour le Sourire d’un enfant“, l’administration pénitentiaire de Thiès, de même que les bénéficiaires sont revenus sur les contours d’une démarche thérapeutique qui a permis d’éviter la récidive à quelque 277 mineures après leur élargissement de prison.

NELLY ROBIM, PRESIDENTE DE L’ASSOCIATION “POUR LE SOURIRE DE L’ENFANT“ «Parmi les 277 mineurs qui ont participé à ce projet, nous n’avons eu jusqu’à ce jour aucune récidive»

Implantée à Thiès depuis 1989, et travaillant depuis 1991 avec les populations carcérales, spécifiquement les mineurs et les femmes, l’association “Sourire de l’enfant“, en collaboration avec la fondation Osiwa et l’administration pénitentiaire de Thiès ont organisé, samedi 29 juin 2019, un vernissage de leurs œuvres suivi d’une vente aux enchères. Les meubles décorés par les femmes détenues à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès de même que l’exposition photographique les mettant en exergue, le visage couvert, en tenue de combat et/ou de travail artistique , ont été exposés dans l’enceinte de la fondation Osiwa.

Trouvée sur les lieux, la présidente de l’Association “Pour le Sourire d’un enfant“, Nelly Robim explique que le vernissage mettait en perspective deux des projets qui, depuis 2012, ont été développés très étroitement avec l’administration pénitentiaire, en collaboration avec Osiwa. Elle souligne que le premier projet qui concerne les mineurs filles et garçons s’appelle «Justice réparatrice et pratique de l’escrime“ consiste à faire du temps de détention, un temps de reconstruction». Les mineurs sortent de la prison dans le bus de l’association, encadrés bien évidemment par des gardes pénitentiaires qui participent au projet, pour rejoindre la salle d’escrime équipée. Une démarche qui a marché à 100%, semble dire Nelly Robim.

Ainsi dira-t-elle  : «parmi les 277 mineurs qui ont participé à ce projet, nous n’avons eu jusqu’à ce jour aucune récidive». Poursuivant, elle indique que le second projet s’appelle “JiggenART“ et qu’il consiste à envoyer en prison, au quartier femmes, des meubles conçus par des jeunes en conflit avec la loi et qui leur ont été confiés par le tribunal pour enfants, pour leur décoration par la technique du street-art. Les détenues femmes produisent ainsi des pièces uniques signées avec le label “JiggenART“ et leurs noms. L’idée du vernissage, selon toujours la présidente de l’association c’est non seulement de faire connaitre ledit projet et ses réalisations, mais aussi de permettre aux auteurs de bénéficier de 30% des prix de vente de leurs œuvres. Quid du suivi et de la pérennisation de cette démarche pédagogique et artistique, après la prison ? Mme Robim indique que les mineurs qui font de l’escrime, bénéficient d’un suivi très important autour de leurs familles. Pour ce qui est des femmes, toutes celles qui le souhaitent peuvent continuer à peindre des meubles après la prison, soit en venant travailler dans l’atelier de l’association, si elles résident à Thiès, soit en se faisant livrer les meubles chez elles, avant de les rapporter après travaux. Concernant la pratique de l’escrime, l’association a proposé et obtenu son insertion dans le curriculum de formation de l’administration pénitentiaire. Ce qui doit permettre, à son avis, de dupliquer la pratique dans au moins 6 régions du Sénégal, avec le concours d’Osiwa.

HAWA BA, DIRECTRICE DU BUREAU PAYS D’OSIWA AU SENEGAL «Ces activités sont à la fois des activités ludiques, mais aussi thérapeutiques»

Collaboratrice dans ledit projet, la fondation Osiwa travaille avec l’association “Pour le Sourire d’un Enfant“ depuis 7 ans déjà, dans l’accompagnement des détenus mineurs et récemment des détenues femmes, à savoir l’accompagnement juridique, l’assistance psycho-sociale, la médiation et la conciliation avec les familles, l’intermédiation avec les acteurs de la chaine judiciaire et enfin la contribution à l’humanisation de la détention et des rapports entre les détenues et la famille de l’administration pénitentiaire. Prenant part au vernissage-vente aux enchères, la Directrice du bureau pays d’Osiwa au Sénégal, Hawa Ba explique que les aspects les plus négatifs sont le plus souvent mis en exergue, quand on parle de longue détention. Mais, se félicitant du travail des détenues femmes, elle dira que cette exposition montre «les possibles et les visages positifs de ce qu’il est possible de faire pour atténuer les souffrances des personnes en détention, mais surtout impulser des changements aussi bien dans nos normes, lois, mais aussi dans les pratiques des acteurs de la chaine judiciaire». Suffisant pour considérer que «ces activités sont à la fois des activités ludiques, mais aussi thérapeutiques à la fois». Le but visé, en réalité, a-t-elle poursuivi, «c’est d’aider ces personnes-là à se reconstruire pendant qu’elles sont en détention, mais aussi qu’elles soient préparées à réintégrer de manière harmonieuse leurs familles, leurs communautés et si possible à être des acteurs économiques». Quid du feed-back obtenu, après toutes ces années  ? Sur ce point, Hawa Ba note 3 retours majeurs. Elle informe que du côté du personnel de l’administration pénitentiaire qui est en contact permanent avec les détenues, il a été noté «le changement qualitatif de comportements». Selon elle, les gardes les ont trouvées apaisées, plus pacifiques, avec d’autres ambitions. «Par exemple, parmi des jeunes qui sont enfermés pendant des années, les rapports sont plus humains, moins de bagarres, mais aussi il y a un rapport beaucoup plus humain entre les détenus et le personnel pénitentiaire», cite-t-elle en référence. Comme deuxième retour heureux, Mme Ba renseigne que les surveillants participent pleinement à tous les programmes. A titre illustratif, elle cite la pratique de l’escrime à laquelle sont initiés les surveillants qui accompagnent les enfants hors de la prison. Enfin, l’autre type de retour noté, «c’est celui de l’adhésion de l’administration pénitentiaire». S’expliquant, elle informe que l’escrime considérée comme une méthode de justice réparatrice «est intégrée de manière officielle dans le curriculum de formation de l’administration pénitentiaire». Ce qui sera, à son avis, une manière de pérenniser ces acquis à une échelle plus large.

FELWINE SARR, UNIVERSITAIRE ET ECRIVAIN «Cela permet de comprendre que la justice doit être aussi réparatrice et non une justice punitive»

Vice-président du Conseil d’administration d’Osiwa, l’universitaire et écrivain Felwine Sarr a pris part à l’exposition sur la justice réparatrice. Rencontré sur les lieux, il s’est félicité du travail fait par les détenues. Pour lui, c’est en fait une excellente chose de considérer que les individus, surtout les femmes qui sont incarcérées, ont droit à «une vie sociale, à une vie culturelle». Il pense que ce type d’intervention qui révèle les aptitudes et les talents des détenues, ou encore l’escrime comme sport de combat, mais qui travaille sur leur identité, leur confiance, leur rapport à violence, «est un moyen de les réinsérer». A son avis, cela permet de «comprendre que la justice doit être aussi réparatrice et non une justice punitive». Il reste convaincu qu’il n’est pas question de considérer les individus qui sont durant un temps dans l’univers carcéral comme des gens «perdus pour la société» et de «résumer toute leur vie à un moment donné ou à un acte». Par conséquent, rappelant que c’est une affaire de justice, de droits humains, de dignité humaine, il trouve important de «les outiller pour la vie d’après». D’ailleurs même, il pense qu’il y a lieu de penser à ces univers carcéraux «où, quand on est dans les prisons, on t’oublie». Alors que, poursuit-il, «les individus qui y sont, sont des gens qui doivent revenir dans le corps social». Hélas, se désole-t-il, «il y a le surpeuplement, des problèmes de sécurité, de promiscuité, d’hygiène, de prise en charge, à l’intérieur de ces espaces».   Se prêtant à une lecture sociologique, Felwine Sarr fera remarquer «qu’on se rend compte que ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont plus représentatives dans les prisons». Ce qui veut dire, à son avis, «qu’on crée de la vulnérabilité, on crée de la marginalité, que ce n’est pas juste le fait de leurs fautes». Il pense que cela nécessite une réflexion.

MAIMOUNA SARR, EX-DETENUE DE LA MAC DE THIES ET BENEFICIAIRE DU PROJET «J’ai senti que cela diminuait le

Venue prendre part au vernissage, Maïmouna Sarr, la trentaine révolue, affiche le sourire. Elle qui a passé 4 années de sa vie derrières les barreaux de la Mac de Thiès semble retrouver l’estime de soi, mais surtout la confiance en soi. La raison, selon elle : sa participation au projet “JiggenART“ de l’association “Pour le Sourire d’un Enfant“. Elle explique que le projet l’a trouvée en prison et l’a intéressée. Sur les changements opérés par ledit projet, elle révèle  : «quand j’ai intégré le projet, j’ai senti que cela diminuait le stress. Parce que le moment qu’on reste sans faire quelque chose est pénible, c’est mieux de s’occuper». A l’image de Maïmouna Sarr, ses ex-codétenues ont fait des témoignages lisibles sur certains tableaux. On voit par exemple l’une d’elle écrire : «en combat, la manipulation de l’arme nous permet d’être calme, souple pour penser à des stratégies qui nous permettront de marquer des points sans être touchées». Ou encore des interrogations du genre : «s’il n’y avait pas ce projet, qu’allions-nous devenir dans l’avenir ?». L’ex-détenue informe que l’association l’a beaucoup soutenue pour sa réinsertion. Elle explique, en effet, qu’à sa sortie de prison, elle est rentrée chez elle à Mbour et que le retour en famille n’a pas été difficile d’autant plus que : «durant une année, je faisais un retour en famille chaque mois, pour deux jours». Une faveur que lui avait accordée le juge pour «bonne conduite». Mieux, Maïmouna Sarr qui n’a pas voulu épiloguer sur les raisons de son incarcération indique qu’elle a poursuivi le projet, après sa sortie de prison. Elle fait partie des ex-détenues qui reçoivent les meubles chez elles, pour les peindre et les retourner à l’Association. C’est ce qui explique sa présence à l’exposition. Elle espère ainsi que la vente puisse lui apporter quelques revenus. Afin que, «je ne tende pas la main de gauche à droite. C’est bien d’avoir son propre travail», conclue-t-elle en souriant.

INSPECTEUR MADIAYE NDIAYE, DIRECTEUR DE LA MAISON D’ARRET ET DE CORRECTION DE THIES «Je dirais que ce genre d’action a un impact positif»

L’adhésion de l’administration pénitentiaire de la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès semble sans équivoque, à l’image de la présence de son directeur lors du vernissage. Rencontré dans la salle d’exposition, l’Inspecteur Madiaye Ndiaye a affiché toute sa satisfaction pour le projet et pour le travail accompli par l’association “Pour le Sourire d’un Enfant“. Il trouve en réalité que «ce genre d’action a un impact positif». Pour cause, certains magistrats leur font savoir que les mineurs qui participent à ce projet ne sont plus récidivistes. «Même nous, au niveau de la prison, non constatons qu’ils ont un comportement différent de ceux qui ne participent pas au projet. Cela a un effet nettement positif», se réjouit-il. En quoi consiste le travail de l’administration pénitentiaire ? «Notre contribution se résume à leur ouvrir nos portes. Si on ne les autorise pas à venir travailler avec les détenus, ce ne serait pas possible», explique-t-il. Par conséquent, l’administration pénitentiaire compte pérenniser la collaboration avec l’association. L’Inspecteur Madiaye Ndiaye de préciser : «tant que “Pour le Sourire d’un enfant“ est disposé à venir travailler avec nous, la hiérarchie ne leur fermera pas la porte des prisons».

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