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MAHOMET, AU-DELÀ DU PROPHÈTE

Comment un prédicateur rejeté par les siens est-il devenu le fondateur d'un empire théocratique ? L'itinéraire de Mahomet, étudié par l'historien Nabil Mouline, révèle les origines historiques de la fusion entre religion et politique en islam

Publication 26/05/2025

(SenePlus) - Le prophète de l'islam a-t-il inventé la fusion du religieux et du politique ? Cette question, au cœur des débats contemporains sur l'islam politique, trouve ses racines dans la figure même de Mahomet, personnage aux multiples facettes qui transcende les catégories traditionnelles. Selon l'analyse de Nabil Mouline, chargé de recherche au CNRS, publiée dans Le Monde, le fondateur de l'islam apparaît comme « un personnage hybride, qui prétendait être à la fois dépositaire de l'autorité spirituelle et détenteur du pouvoir temporel ».

Né vers 570 à La Mecque selon la tradition, Mahomet incarne une synthèse inédite entre la fonction prophétique et le leadership politique. « Il est tour à tour dépeint comme un prédicateur, un sage, un ascète, un thaumaturge (faiseur de miracles), un législateur, un diplomate, et bien sûr un guerrier », souligne le chercheur. Cette multiplicité de rôles pose d'emblée un problème de classification, car Mahomet « peut théoriquement appartenir au moins à deux types de fonction : les prophètes et les monarques ».

L'originalité de la démarche de Mahomet s'enracine dans une conception théocratique du pouvoir clairement exprimée dans le Coran. Le texte sacré « présente le Dieu unique sous des traits monarchiques », explique Nabil Mouline. « En tant que Créateur, Allah est le seul roi légitime (al-malik al-haqq), le seul qui peut prétendre à la sacralité (al-malik al-quddus) et à la souveraineté absolue (malik al-mulk) ».

Cette vision théocratique s'accompagne d'une hiérarchie divine précise : « Assis sur son trône ('arsh, kursi), entouré d'anges obéissants et infatigables, il règne sur l'ensemble de l'univers ». Le Coran affirme ainsi que « le pouvoir et l'autorité sont des attributs exclusivement divins », correspondant à « la définition première du terme théocratie, le gouvernement de Dieu ».

Contrairement aux idées reçues, « le texte coranique ne donne pas une image négative de la royauté », précise le chercheur. Au contraire, « il semble que la monarchie soit le régime le plus naturel pour gérer les affaires d'une société selon le Coran ». Cette acceptation de la monarchie s'explique par son origine divine : « C'est Allah lui-même qui fait et défait les monarques en tant que souverain légitime de l'univers ».

L'exode de Médine : tournant vers le pouvoir politique

La transformation de Mahomet d'annonciateur religieux en leader politique s'opère lors de l'hégire, son exode vers Médine en 622. Durant la période mecquoise, « tout laisse penser qu'il n'avait alors pas d'ambition politique à proprement parler », note Nabil Mouline. Le futur prophète « se considère durant la plus grande partie de l'époque dite mecquoise comme un simple annonciateur (bashir) et avertisseur (nadhir) ».

Cependant, face au rejet de son message par la majorité de ses contemporains, Mahomet « est de plus en plus persuadé que le rétablissement de l'unicité divine doit impérativement s'appuyer sur un ordre politique ». L'installation à Médine marque « un véritable tournant dans la carrière de Mahomet. D'annonciateur et avertisseur, il se transforme petit à petit en véritable chef politique ».

« Dès son arrivée à Yathrib, Mahomet s'efforce de conforter sa place de leader », explique le chercheur. À l'instar de Moïse, « il aspire à devenir un grand législateur ». Pour organiser sa nouvelle communauté, il « met en place ou donne une nouvelle interprétation à plusieurs rituels » et « codifie un certain nombre de pratiques sociales ». Cette activité législatrice vise à « fixer l'orthopraxie, c'est-à-dire l'ensemble des comportements socioreligieux à même de garantir l'ordre, et surtout le salut ».

L'époque médinoise se caractérise par une dimension militaire assumée. « Pour des raisons religieuses, politiques, économiques et même personnelles, le combat dans le sentier de Dieu (al-jihad fi sabil Allah) est l'un des principaux éléments du projet du fondateur de l'islam », analyse Nabil Mouline. Mahomet « considère sa communauté comme le nouvel Israël auquel Dieu a promis une domination universelle et le salut éternel grâce à une nouvelle Alliance ».

L'héritage institutionnel : du califat à l'islam politique contemporain

Cette réorientation s'accompagne d'une rupture doctrinale majeure entre 624 et 630. Face au « refus des "gens du Livre" (c'est-à-dire les juifs et les chrétiens) de le reconnaître », Mahomet procède à une « arabisation » de sa religion. Il « proclame ainsi qu'il est le seul dépositaire de la religion d'Abraham (millat Ibrahim) » et que « sa communauté est le nouveau Peuple élu (khayr umma, umma wasat) chargé de sauver l'univers ».

Le changement de direction de la prière, désormais orientée vers la Kaaba plutôt que vers Jérusalem, symbolise cette « volonté de distinction ». La Kaaba devient « la demeure de Dieu sur terre érigée par Abraham et Ismaël », marquant l'autonomisation définitive de l'islam par rapport aux autres monothéismes.

« Grâce à son autorité charismatique, Mahomet a pu fonder un nouvel ordre social et poser les jalons d'une religion, d'un empire et d'une civilisation », conclut Nabil Mouline. Le prophète « a progressivement réussi à monopoliser l'autorité religieuse et le pouvoir politique, en se présentant comme le porte-parole et l'instrument d'Allah ».

Conscient de sa place dans l'histoire du salut, Mahomet « s'autoproclame Sceau des prophètes (khatam al-nabiyyin), c'est-à-dire l'ultime prophète, dont il incarne l'achèvement parfait ». Cette dimension eschatologique pose cependant un problème de succession : « Mahomet ne pouvant transmettre sa charge – d'autant que le Coran indique qu'il "n'est le père d'aucun de vos hommes" –, il ne désigne pas de successeur ».

La solution institutionnelle émergera après sa mort en 632 : « Et puisque le cycle prophétique est clos, la monarchie s'impose. C'est ainsi que le califat voit le jour ». Cette institution « consacre définitivement la réunion du politique et du religieux en islam inaugurée par Mahomet », établissant un modèle qui traverse les siècles jusqu'aux débats contemporains sur l'islam politique.

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