MENACE SUR LA KORITE
A cause du Coronavirus, les objectifs de croissance sont déjà revus à la baisse. Mais au-delà de la Chine, premier importateur et exportateur au monde, c’est l’économie mondiale qui est susceptible d’être affectée par la baisse de son activité

A cause du Coronavirus, les objectifs de croissance sont déjà revus à la baisse. Mais au-delà de la Chine, premier importateur et exportateur au monde, c’est l’ensemble de l’économie mondiale qui est susceptible d’être affectée par la baisse de son activité. Au Sénégal où les rapports sino-sénégalais sont très poussés, le virus Covid -19 n’est pas sans impacts le marché. Aux allées des Centenaires de Dakar, (marché dominé par les chinois) certains commerçants n’ont plus espoirs d’avoir des marchandises pour la fête de Korité.
En chemise rouge, pantalon kaki gris, assis sur un banc, le regard lointain, masque au nez, Amadou Camara, vendeur de pochettes et d’accessoires pour femmes qu’il s’est procuré au marché centenaire de la capitale sénégalaise affirme d’emblée pour la Korité pourtant prévue en fin mai, «il n’aura pas de marchandises pour vendre à cause du virus coronavirus en Chine». «Toutes les marchandises sont bloquées en Chine en cause du covid-19. Du coup, ça nous impacte, nous commerçants qui se procurons nos marchandises en Chine. Avec la fête de la Korité qui se rapproche nous n’aurons pas de marchandises. Parce que chez les Chinois, la commande dure 4 mois avant d’arriver à Dakar.
La Korité, cette année-ci, sera nulle pour nous» se désole ce commerçant, la mine triste. Le pire, c’est qu’il soutient qu’il n’y’a pas de solution. «Il ne reste qu’a prié pour trouver un remède à ce virus», se résigne-til. Non loin d’Amadou, Khadim, vendeur de sacs et de chaussures, admet aussi la fête de la Korité ne sera pas une foire de bonnes affaires. «Presque toutes nos marchandises sont épuisées (écoulées) et c’est impossible de faire une commande en Chine. Les compagnies aériennes ne vont plus en Chine, la plupart des ports ont fermé leurs portes et beaucoup de sociétés sont fermées à cause du covid-19. Nous sommes mal barrés», déplore le jeune commerçant. Cherchant des solutions de sortie de crise en Turquie, il confie toutefois que la piste Istanbul n’apparaît pas comme une alternative. «Les gens vont en Turquie, mais les prix vont augmenter et les clients qui sont habitués à des prix moins chers, ne vont pas accepter les nouveaux prix qu’on les impose», explique-t-il.
En revanche, pour Adama Diaw, vendeur de chaussures et de sacs, le virus n’affecte en rien à son travail en cause du stock qu’ils ont. «Nous avons suffisamment de stock pour vendre d’ici deux à trois mois ou plus. Heureusement, nous avons ce stock. Sinon, notre travail serait ralenti. On rend grâce à Dieu», confesse le commerçant.