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MENACES SUR L'AGRICULTURE À DIOGO

La particularité de cette localité réside dans sa richesse caractérisée par d’importantes mines de zircon - La majeure partie de sa population vit de la culture maraichère, désormais menacée par la pollution de l’air et des sols

Cheikh Diop  |   Publication 11/05/2019

Située dans la commune de Darou Khoudoss (région de Thiès), Diogo est un village d’en- viron 15 000 habitants. La particularité de cette localité réside dans sa richesse. D’im- portantes mines de zircon y sont exploitées par une entreprise de droit national, Grande Côte Operations (GCO). La majeure partie de sa population vit de la culture maraichère. Mais la rentabilité de cette activité est menacée par la pollution de l’air et des sols. 

a fumée issue de la GCO impacte négativement sur la récolte de ses riverains, qui en vérité n’ont que l’agriculture pour s’en sortir. Derrière le village de Diogo, des champs à perte de vue sont généralement exploités par des habitants de ce village. Malgré le ramadan et la chaleur de la matinée, ces maraichers sont à pied d’œuvre. Les uns s’adonnent à l’arrosage tandis que les autres désherbent pour libérer leurs terres des arbustes nocifs à la récolte. Sous le ronronnement d’une moto- pompe, Abdoulaye Dièye, aidé de ses deux enfants, tente avec son hilaire de sauver ce qui reste de son champ de légumes. Ce sexagénaire se sent lésé par l’implantation de cette usine à proximité de ses champs. « Avant la venue de l’usine ici, on ne mettait que deux mois pour achever complétement les cultures, mais depuis 2013, il nous faut plus de 4 mois pour tout finir », déclare-t-il d’une voix d’où perce l’impuis- sance.

Outre ce retard des cultures, la pollution de la GCO touche également les rende- ments des cultures maraichères de Diogo. Un net recul est noté sur les pro- ductions annuelles. « Nous n’arrivons plus à cultiver la tomate et certains lé- gumes, ici. Nos sols sont dégradés par la fumée qui provient de l’usine. Nous perdons la majeure partie de nos ré- coltes à cause de GCO », fulmine le vieux Abdoulaye avant de s’avouer « impuis- sant face à cette situation ». « Malheureusement, nous ne pouvons rien faire face à la puissance financière de cette usine », conclut-il.

LE FONCIER, LE PROBLÈME MAJEUR

Toutefois, les récoltes tardives et la di- minution des rendements ne sont qu’une partie des nombreux problèmes que rencontrent les maraichers à cause de l’exploitation du zircon. Ces derniers sont des expropriés de leurs terres au profit de l’entreprise. Les cas sont nom- breux. « Le cultivateur n’a que son champ pour vivre. C’est un patrimoine qu’il peut utiliser et ensuite léguer à ses enfants, ainsi de suite. Mais si on nous ôte nos terres, même si nous sommes indemnisés, l’argent ne pourra pas compenser ce que nous perdons», affirme Alassane Dia qui s’adonne à la culture maraîchère depuis 16 ans. Quant à Abdoulaye Dièye, il minimise la valeur de l’indemnisation proposée par l’entreprise de zircon. Au vu de la tristesse qu’on lit sur son visage recouvert de sueurs, on devine la fatigue née de ses efforts incessants pour entretenir son champ. Pour ce cultivateur, il est inique « de remettre à quelqu’un deux millions avant de s’approprier de son champ qui peut générer 10 millions de francs à chaque campagne agricole». D’où, il sollicite le soutien des autorités pour sortir de cette situation. Même les maraîchers qui n’ont pas encore été dépossédés de leurs terres ne travaillent pas dans la quiétude. Ils vivent avec la crainte de perdre, un jour, leur seul moyen de revenus. C’est avec l’autorisation de l’Etat du Sénégal que la GCO a mis la main sur beaucoup de terres. Ce qui fait que même les autorités administratives de ces localités n’ont aucun pouvoir sur l’entreprise. Les seules actions qu’elles

effectuent jusqu’ici entrent dans le cadre d’une collaboration avec cette usine. La Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) tardant à se concrétiser réellement, les autorités municipales et GCO réfectionnent des écoles, font des dons de médicaments aux postes de santé...

CERTAINES CULTURES DISPARAISSENT

Les terres de cette zone sont fertiles. Toutes sortes de fruits et, surtout, de légumes y sont cultivées. Notamment de la salade, du chou, de l’aubergine, du manioc, de l’oignon et de la pomme de terre. Mais depuis l’implantation de la GCO, certaines cultures, plus particulièrement la tomate et le piment disparaissent petit à petit du fait de l’appauvrissement progressif des sols.

Sur une vaste étendue, on aperçoit à perte de vue des terres brulées de soleil. Baba Ndiaye s’active dans son champ. Habillé d’un maillot de couleur verte, à peine reconnaissable, d’une casquette rougeâtre et pieds nus, il témoigne que « des gens qui ont beaucoup investi dans la culture de tomate, l’année dernière, ont vu toutes leurs récoltes brulées par la fumée provenant de cette usine». Les filaos qui servaient de bouclier ont été coupés et ces maraichers sont à la merci de la pollution. La tomate est celle qui pâtit le plus de cette pollution. Il n’est plus possible d’en cultiver dans cette zone, selon la majorité des maraichers. De l’autre côté de la route qui passe par le centre du village de Diogo, il y a de vastes espaces, auparavant destinés à la culture et qui ne sont plus cultivables. Ces champs sont à quelques centaines de mètres de l’usine de trans- formation du zircon et sont, donc, plus exposés au rejet de fumée toxique.

À l’intérieur de son champ, Moustapha Faye a installé une tente où, après la corvée de l’arrosage, il se réfugie pour un petit moment de repos. Ce cultivateur est l’un des rares parmi ses collègues à continuer à se battre pour assurer la pérennité de son champ. « La fumée qui provient de cette usine a brulé tous les champs qui étaient là. C’est pourquoi tous leurs propriétaires ont abandonné leurs champs, puisque les sols sont devenus pauvres et presqu’aucune culture n’est possible ici », confie- t-il. N’empêche, Moustapha et une poignée de maraichers ne comptent pas baisser les bras, car cette activité constitue leur seul moyen de survie. De vains efforts sur des terres « empoisonnées » à petit feu ? 

Article tiré du dernier numéro des Dossiers de la bonne gouvernance, produit par le Cesti, en collaboration avec Oxfam

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