REFUGIES MAURITANIENS AU SENEGAL, 30 ANS DE VIE CONTRASTEE
Entre 1989 et 1991, un conflit oppose deux pays riverains : le Sénégal et la mauritanie.

Entre 1989 et 1991, un conflit oppose deux pays riverains : le Sénégal et la mauritanie. Cette crise s'est soldéepar la rupture de leurs relations diplomatiques pendant plusieurs années,desmilliersde réfugiésde part et d'autre, sans compter les répercussionsnonnégligeables sur la politique intérieure des deux Etats. Elle a marqué durablementles relations entre les différentes communautés vivant de part et d’autre du fleuve Sénégal. Trente ans après, «L’AS» effectue un billet retour sur le lieu de départ de ces évènements et suit ses ramifications le long des frontières. De Dakar à Nouakchott en passant par Bakel, matam, Podor et Dagana, les réfugiés mauritaniens au Sénégal souffrent au quotidien de cette situation. Les derniers recensements font état de 14.114 réfugiés mauritaniens au Sénégal. Le flou autour de leur statut etlesdifficultésd’accès à des documents administratifs en font une proie facile pourdespoliticiensqui veulent tirerprofitde leur sort. Plusde troisdécennies après ledéclenchementde cette crise,lesblessures peinent à se cicatriser. Enquête réalisée grâce au Fonds d’appui pour le journalisme d’investigation.
«Pourquoi vous vous intéressez à ce sujet ? Cette histoire est derrière nous», nous lance avec légèreté le Préfet de Bakel, Ibrahima Mbaye, assis sur un banc dans le hall du vieux fort de l’époque coloniale abritant la Préfecture; avant d’ajouter que ces gens-là (Ndlr : les réfugiés) n’ont plus aucun problème. «Ils se sont bien intégrés. Cette histoire appartient au passé. Il n’y a rien à enquêter ici. Tout est en ordre. Certains sont retournés chez eux, ceux qui veulent rester sont en train d’être naturalisés sénégalais», précise le représentant de l’Etat. Une manière de nous éconduire subtilement, en ce début de soirée du 23 octobre 2019, parce que ne voulant pas s’épancher sur le sujet. Toutefois, au bout de quelques échanges, le Préfet avoue son exaspération devant le comportement des réfugiés mauritaniens. «Il faut noter qu’ils ne sont pas très coopératifs ; d’ailleurs, les recenser, c’est tout un problème. Si ce n’est pas pour de l’aide ou de l’assistance, il est extrêmement difficile de les rassembler. Même pour leurs documents d’identité, ils ne jugent pas nécessaires de venir les récupérer. Il y a un tas de cartes de réfugiés qui dorment dans nos tiroirs. On leur avait offert l’opportunité de rentrer en Mauritanie, mais ils ne veulent pas. Si cela ne dépendait que d’eux, ils seraient restés là en continuant de bénéficier de l’assistance du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR)», vocifère-t-il.
Cette perception du Préfet de Bakel traduit la lassitude des autorités sénégalaises, mauritaniennes ainsi que du HCR devant ce problème qui paraît insoluble. Un accord tripartite signé le 12 novembre 2007 à Nouakchott par les ministres de l’Intérieur du Sénégal et de la Mauritanie, Me Ousmane Ngom et Yall Zakaria Alassane et le représentant du HCR, Didier Laye avait pour but de garantir aux réfugiés leur retour dans leur terroir et leur réinsertion dans la vie économique et sociale sans discrimination. Pour le pays d’origine, la Mauritanie, il incombait, dans la mesure du possible, de réintégrer dans les différentes sphères de la Fonction publique nationale ceux qui y occupaient des emplois réguliers avant leur départ en exil, et l'égale jouissance de tous les droits attachés à la citoyenneté mauritanienne tels qu'ils sont consacrés par le droit mauritanien. De son côté, le Sénégal, pays d’asile, s’était engagé à offrir aux réfugiés qui renonceraient au programme de rapatriement le droit de résidence au Sénégal et une plus large intégration dans la société sénégalaise. Le Gouvernement sénégalais s'était engagé en vertu de sa législation en matière d'état-civil, à émettre les actes d'état-civil et judiciaires auxquels les réfugiés auraient droit. Enfin, le HCR était chargé de rechercher activement des solutions durables en faveur des réfugiés mauritaniens qui n'opteraient pas pour le rapatriement. A cet égard, le HCR devait coopérer étroitement avec le Gouvernement sénégalais, pour fournir l'assistance nécessaire aux réfugiés qui opteraient pour l'accès à la nationalité sénégalaise, en application du code de la nationalité en vigueur au Sénégal.
SENTIMENT D’ABANDON
Mais cet accord tripartite sera un échec. De nombreux réfugiés déplorent le manque de diligence des autorités dans la gestion de leur dossier. D’autres disent être laissés à eux-mêmes sans aide, ni assistance. A vrai dire, depuis le premier rapatriement, le HCR n’apporte plus d’assistance sociale et sanitaire aux réfugiés. Pour s’en rendre compte, cap sur «Samba Yidé» et sur «Samba Niamé», deux camps de réfugiés situés respectivement à 15 et 17 km de Bakel. Dans le premier village qui compte 41 familles de réfugiés, Haby Diallo la doyenne gère les deux jardins que le HCR leur avait octroyés et aménagés en 1989. Soixante dames y travaillent quotidiennement et font du maraîchage toute l’année. Ainsi, les différentes variétés de laitue, le chou, la carotte, le navet, le gombo, la pastèque leur assurent des revenus pour faciliter leur subsistance.
Toutefois, il s’est avéré que la pompe solaire ne marche plus aujourd’hui et les faibles bénéfices issus de cette activité ne permettent pas de la réparer. Assise sous un arbre en face du jardin, elle nous montre la clôture en barbelés de fer qui manque de céder au moindre coup de vent. «Vous voyez! Cette barrière ne peut plus empêcher les chèvres de pénétrer dans le jardin», lâche-t-elle. D’ailleurs, depuis deux ans, les femmes ne cultivent que pendant la saison sèche faute de motopompe. Le puits de 24 mètres de profondeur qui servait à l’arrosage s’assèche de plus en plus. Haby Diallo déplore le fait que depuis l’aménagement de l’espace agricole, le HCR n’y ait plus jamais remis les pieds. A deux kilomètres de là, au bord de la route, se trouve un autre camp de réfugiés avec 86 foyers regroupés dans un petit périmètre. Ils viennent pratiquement tous des régions mauritaniennes d’Assaba ou de Guidimakha d’où ils ont été déportés. Le chef de site, vieux Djigo, se désole que le HCR ne vienne plus à leur rescousse. «Notre école a été construite par le HCR. Aujourd’hui, elle accueille 116 enfants. Mais le mur de l’école s’est effondré depuis un mois. On l’a signalé au HCR qui est resté sourd à notre doléance», regrette-t-il. Ajouté à cela, un réel problème de santé pour les réfugiés qui n’ont pas accès au service sanitaire.
En dehors du poste de santé construit par le HCR à «Samba Yidé», les réfugiés n’ont pas les mêmes opportunités que les Sénégalais quant à l’accès au service sanitaire de base. Encore que dans ce poste de santé, c’est le chef de site Alhousseynou Dia qui y officie en tant qu’aide-soignant alors qu’il n’est pas formé à la base pour ça. La structure sanitaire manque de tout. Elle est sans eau, sans électricité et sans médicaments. Une seule infirmière fait le travail, assistée par Alhousseynou Dia et une matrone. «Dans les sites, il y a de nombreux malades, des AVC, des personnes qui ont vraiment besoin d’être soignées. Il n’y a pas de volet santé pour les réfugiés mauritaniens au niveau du HCR», révèle le coordonnateur des réfugiés de la vallée du fleuve Sénégal de Saint-Louis à Bakel, Thierno Sow.
REFUS DE RECONNAISSANCE DES CARTES DE REFUGIES
A cette galère, s’ajoutent les complications liées au refus de reconnaissance de leurs cartes de réfugiés. Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, la coordination des réfugiés mauritaniens au Sénégal s’est plainte contre les discriminations à la suite de la présentation de leurs cartes d’identité de réfugiés au Sénégal. Et malgré la lettre circulaire (N°004038/MINTSP/DAGAT/DL P) du 26 juin 2015 relative à la reconnaissance de la carte d’identité de refugié, des agents de l’Etat ou du secteur privé leur opposent des droits en refusant de façon systématique la carte de réfugié numérisée qui porte la signature du ministre de l’Intérieur sénégalais. «Le mercredi 25 septembre 2019, un jeune refugié mauritanien s’est présenté dans un commissariat pour légaliser sa carte d’identité de refugié valide jusqu’en 2023. Mais il se voit refuser un tel acte administratif. La police lui demande d’aller à son ambassade ou au Ministère des Affaires étrangères.» Ce que le coordonnateur des réfugiés mauritaniens, Aldiouma Cossokho, qualifie d’aberration, non sans revenir le lendemain pour intercéder et présenter au responsable de la police une copie de la lettre circulaire. Finalement, le commissaire lui a légalisé la copie de la carte d’identité après des remontrances. Au tribunal de grande instance de Pikine, même constat, on lui demande d’aller au tribunal hors classe de Dakar, malgré la présentation de la circulaire. Toutes ces complications et autres formes de discrimination font que le gens passent par des voies dérobées pour obtenir la carte d’identité sénégalaise et les services administratifs et bancaires. Même si ce n’est pas une raison, cela se comprend, selon le coordonnateur des réfugiés de Bakel, Demba Sané, qui estime que même pour recevoir de l’argent à la banque, des fois on leur refuse les cartes de réfugiés.Il estime que c’est souvent ceux quine sont pas vraiment pas conscients de l’illégalité d’un tel acte qui s’y adonnent. «Ils vont chercher la carte d’identité, profitant des audiences foraines. Mais ils ne savent pas que ces cartes ne suffisent pas pour acquérir la nationalité sénégalaise. Détenir une carte d’identité sénégalaise ne signifie pas être Sénégalais. Nous, ce qu’on veut, c’estla nationalité», explique Demba Sané.
LES REFUGIES PROIES FACILES DES POLITICIENS
Le fait de recourir illégalement à ces cartes d’identité nationale sénégalaise est un fait connu dans le milieu des réfugiés. Et souvent, ce sont les politiciens qui sont derrière cette fraude de documents d’identité. Ils profitent de leur vulnérabilité pour leur faciliter l’accès à une pièce d’identité en échange de leur vote lors d’élections. Le chef de site des réfugiés de Podor et non moins coordonnateur des réfugiés de la vallée de Bakel à Saint-Louis de dire qu’avec les politiciens, tout est possible. «Vous savez comment ça se passe. Ils vont faire des cartes aux gens pour les faire voter un peu partout», reconnaît il. Et aujourd’hui, cela a rattrapé beaucoup de réfugiés qui se plaignent de ne pas bénéficier des nouvelles cartes de réfugié. Il se trouve que les machines rejetaient systématiquement leur demande de carte de réfugié parce que tout simplement, elle a enregistré leurs empreintes pour les cartes d’identité nationale sénégalaise. «C’est la même machine qui confectionne les cartes d’identité sénégalaise et les cartes de réfugiés.» Mais pour régler cette question, une solution a été trouvée en accord avec les services du ministère de l’Intérieur. A en croire Thierno Sow, si un réfugié vient pour chercher une carte de réfugié, on écrase sa carte d’identité sénégalaise. A Ranéré, village situé dans la commune de Ndioum, vit Ibrahima Diallo, ancien soldat mauritanien, deuxième classe, avec ses deux femmes et ses dix enfants. Sur la question de la fraude sur le document d’identité, il révèle : «Il y a beaucoup de réfugiés qui ont une carte d’identité sénégalaise. Cette carte me permet de bien faire mon busines surtout dans mon rapport avec les institutions financières ; mais aussi de subir moins de tracasserie lors de mes déplacements.» Poursuivant, il brandit sa carte d’identité confectionné le 20/04/2017 au centre d’enregistrement de Podor avec comme lieu de naissance Ndioum. « Les politiciens viennent nous faire des cartes à la veille d’élections pour qu’on puisse voter pour eux. Ils savent qu’il y a plus de 4.000 réfugiés mauritaniens à Podor, et ils vont faire tout pour ne pas perdre ce potentiel électoral en passant par des canaux officieux», explique-t-il.
Selon lui, les politiciens et les services du ministère de l’Intérieur connaissent tous les contours de cette affaire. «D’Abdou Diouf à Macky Sall en passant par Abdoulaye Wade, tous les régimes qui sont passés se sont adonnés à cette mauvaise pratique ici au niveau de la vallée. Que ce soit sous Bocar Seck, Cheikh Oumar Hanne ou Kane Diallo.» A treize kilomètres de Sinthiou Bamambe, à Banghassi Djeghessi, Daouda Touré vit dans un hameau avec sa famille. Cet ancien militaire de l’armée mauritanienne, radié après la tentative de coupd’Etatde1987etdéporté en 1989, essaye de reconstruire une seconde vie. Il cultive sur un espace de 600 mètres carrés alloué par le chef du village divers produits : maïs, souna, niébé, pastèque, qu’il vend dans les «louma» (marchés hebdomadaires) des localités environnantes, notamment à Kanel et à Orkadiéré. Le sieur Touré s’est bien intégré et loue l’hospitalité sénégalaise. Lui aussi fait partie du lot des réfugiés qui, du fait de leur carte d’identité sénégalaise, ne peut pas avoir de carte de réfugié. A travers les audiences foraines, avec l’aide du chef de village de sa localité, il a pu s’inscrire et avoir une carte d’identité sénégalaise. A Diawara, dans le département de Bakel, c’est l’adjoint au maire Souleymane Bomou même qui avoue que dans leur politique de gestion des réfugiés, ils ont pu régulariser certaines familles de réfugiés à travers les audiences foraines.
LENTEURS DANS LA NATURALISATION
Le coordonnateur des réfugiés de Bakel, Demba Sané, estime qu’il y a un réel problème de documentation en ce qui concerne d’abord les cartes de réfugiés qui ne sont pas renouvelées pour beaucoup d’entre eux. «De 1989 à 2010, les réfugiés n’ont jamais obtenu de cartes de réfugiés. Ils circulaient avec des récépissés de dépôt pour une demande de carte d’identité de réfugié renouvelables chaque année à compter de la date de signature. C’est finalement en 2010 que les premières cartes ont été produites. Mais là aussi, la production au niveau de la DAF a pris énormément de temps. Certains sont restés deux ans après le dépôt pour avoir leur carte de réfugié. Et d’ailleurs, Monsieur Sané explique que ces cartes ne règlent pas définitivement le problème. En effet, déclare-t-il, les gens qui ne veulent plus retourner en Mauritanie comme lui doivent être naturalisés sénégalais. «J’ai déposé la demande de nationalité depuis 2017 et jusqu’à présent, les choses n’évoluent pas. Personnellement, je me dis que la volonté n’est pas là. Ce qui se dit dans les ateliers et autres réunions, les gens peinent à l’appliquer. Cela ne devrait pas traîner autant.» Puis il se rebiffe, l’amertume enveloppant son visage : «On a trop négligé les réfugiés mauritaniens. 30 ans, c’est trop ! Il y a des réfugiés qui, jusqu’au jour d’aujourd’hui, n’ont pour unique papier que des récépissés de dépôt qui ont expiré depuis belle lurette. Cela me fait mal qu’on fasse courir les réfugiés. C’est anormal. Pour moi, ce sont des choses que le HCR doit pouvoir régler rapidement même si ce n’est pas du tac au tac. Je suis en contact direct avec les gens de l’état-major particulier. On ne se sent pas à l’abandon, mais on sent une lenteur. C’est trop lent.» Pour les passeports, Monsieur Sané indique ne pas comprendre qu’il faille impérativement un hébergement ou une invitation pour pouvoir chercher un passeport de réfugié.
POUR REGLER DEFINITIVEMENT LA SITUATION DES REFUGIES : L’etat du Sénégal et le Hcr tablent sur une mobilisation de deux millions de dollars
Dans un rapport publié le 11 janvier 2019, le Comité National chargé de la gestion des Réfugiés, des Rapatriés et des Personnes Déplacées (CNRRPD) et le Haut-commissariat des réfugiés ont effectué un diagnostic de la situation avant de dresser une stratégie pluriannuelle multipartenaires. Il apparaît dans l’analyse de la situation que le cadre législatif présente quelques failles qu’il conviendrait de corriger. Aussi, il y a une absence de documentation requise pour accéder à l’intégration locale. Et la stratégie pluriannuelle 2019-2021 a pour objectif de remédier à tout ça par le renforcement du processus de détermination du statut de réfugié, et le renforcement du mécanisme (DAF et CNRRPD) de détention des documents. Aussi, la facilitation du rapatriement volontaire individuel dans la dignité et la sécurité ; l’aide à la réinstallation des réfugiés ayant besoin de protection spécifique (milieu urbain et rural) ; et la facilitation de l’acquisition de la nationalité. Tout ça pour un budget total de 1 966 287,82 USD. Et dans la matérialisation de ces solutions durables, le coordonnateur des réfugiés de la vallée, de Saint-Louis à Bakel, nous fait le point. «250 réfugiés mauritaniens veulent le rapatriement. Juste que pour cet aspect, la Mauritanie complique la tâche en exigeant que toutes les demandes soient formulées par le HCR au niveau des ambassades de Mauritanie aux Etats Unis ou au Qatar. Et pourtant, la Mauritanie a une ambassade à Dakar.
Pour l’intégration locale, c’est-à-dire la naturalisation, ceux qui sont pour cette option sont répartis ainsi qu’il suit : Saint-Louis 51 ; Podor 5152 ; Dagana 999 ; Kanel 3818 ; Matam 1906 ; Bakel 1332 ; Dakar 41 ; Mbour 4 ; Pikine 86 ; Guédiawaye 12 ; Thiès 7 ; Rufisque 23. Enfin, il y a ceux qui optent pour la carte de séjour : Podor 136 ; Dagana 25 ; Kanel 29 ; Matam 4 ; Bakel 2 ; Dakar 47 ; Rufisque 14 ; Thiès 10 ; Pikine 125 ; Guédiawaye 41.» Revenant sur la naturalisation, le processus a démarré et sur les 50 premiers introduits pour la phase test, seules 5 personnes ont pu avoir à ce jour leur nationalité sénégalaise. A en croire Thierno Sow, cette lenteur se justifie par le fait que beaucoup de services de l’Etat y interviennent. Sans compter le fait que c’est coûteux. Selon Monsieur Sow, dans ce processus, chaque réfugié coûte 100.000 francs CFA. «Il y a environ 9 500 cas de naturalisation. Le Sénégal à lui seul ne peut pas gérer ça. Il faut que les bailleurs de fonds s’y impliquent. D’ailleurs, ils disent être prêts à financer.»
Selon Monsieur Sow, ceux qui ne seront pas pris en compte à l’issue de ce processus des solutions durables en 2021 risquent d’être des apatrides. En définitive, il faut dire que les réfugiés, toutes nationalités confondues, sont au nombre de 14.349 dont 7.519 hommes et 6.830 femmes. Et ceux venant de la Mauritanie sont au nombre de 14.114 si l’on s’en tient au dernier recensement de 2018. Ces derniers sont éparpillés dans la vallée du fleuve Sénégal et à l’intérieur du pays. Qu’ils soient des réfugiés urbains comme ruraux, ils sont répartis comme suit : 5.408 réfugiés dans le département de Podor ; 1.335 à Bakel ; 98 à Dakar ; 219 à Pikine ; 60 à Guédiawaye, 4 à Mbour ; 47 à Rufisque ; 31 à Thiès, 51 à Saint-Louis ; 1 050 à Dagana ; 3 838 à Kanel et 1 953 à Matam. A préciser que dans la réalisation de cette production, les services du Comité National chargé de la gestion des Réfugiés, des Rapatriés et des Personnes Déplacées (CNRRPD) et du Haut commissariat des réfugiés ont été approchés sans que ces derniers ne daignent répondre à certaines de nos interpellations. Après être passé par les canaux officiels, nous avons attendu en vain leur réponse.