UN SCANDALE A MILLE ENJEUX
Le scandale de mœurs qui éclabousse le directeur de l’Iseg Mamadou Diop n’a pas fini de révéler tous ses secrets.

Le scandale de mœurs qui éclabousse le directeur de l’Iseg Mamadou Diop n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Il exhale un parfum de règlement de comptes sur fond de délations, de menaces et d’intrigues que seul le tribunal saura tirer au clair. Mamadou Diop a été placé en garde à vue alors que son accusatrice Dieyna Baldé, son frère Aly, ses complices Abiba Cissé et Boundao ont été libérés après une audition marathon, samedi.
Mamadou Diop est accusé d’avoir engrossé Dieyna Baldé, 17 ans. Mais ce n’est pas pour cela que la cybercriminalité a été actionnée ; on est au mois de décembre ; la fille Dieyna Baldé découvre qu’elle est en état de grossesse de quatre mois et s’en ouvre à sa famille qui n’en revient pas. Elle informe Diop Iseg qui se trouve être son parrain et qui l’héberge, qu’elle est enceinte de lui. De temps en temps, ce dernier admet ; parfois il nie ou encore propose l’interruption de la grossesse. La jeune demoiselle décide alors de chercher des preuves accablant son bienfaiteur qui, dans ses dénégations, a fait comprendre à la petite qu’il n’est pas virile. Dieyna Baldé actionne alors sa copine Abibatou SY qui concocte un plan et attire Diop dans un appartement meublé que ce dernier a loué. Alors qu’il était dénudé, la fillette et son frère font irruption dans la chambre pour le filmer et l’injurier. C’était vers le 20 décembre 2019, mais il lui a fallu deux mois plus tard, vers la fin du mois de février 2020, pour qu’il se décide à saisir la division spéciale de la cybercriminalité de la direction de la police judicaire. Ce faisant, il voulait éviter que les images soient diffusées. Malheureusement, sa plainte a mis le feu aux poudres d’autant que dès leurs premières auditions, Dieyna Baldé et sa famille ont décidé à leur tour de saisir la brigade des mœurs de la Sûreté urbaine. La plainte est ébruitée par «L’As». Tel un météore dans un ciel orageux, l’affaire fait grand bruit. C’est le branle-bas de combat. Deux procédures sont enclenchées.
Convoqué jeudi dernier à la sûreté urbaine, Diop ne déferrera pas. Ainsi, fera-t-il faux bond aux limiers de la cybercriminalité qui l’avait pourtant convoqué vendredi pour le confronter à ses présumés bourreaux. D’après des sources policières, il était devenu subitement injoignable. Vendredi, tard dans la nuit, à peine a-t-il mis en marche ses portables que les policiers l’ont géo-localisé avant de l’alpaguer et de le placer en garde à vue. Le lendemain samedi, la confrontation a été faite à la Cybercriminalité. Dieyna Baldé a avoué avoir filmé pour disposer de preuve, mais n’a pas partagé les images. D’après des membres de la famille, c’est son grand frère Amadou Baldé, étudiant en France, qui a posté les images sur sa page Facebook. En compagnie Me Ciré Clédor Ly, la fillette a raconté le film. De quoi donner du grain à moudre aux enquêteurs qui visent immédiatement des délits de collecte de données personnelles et d’associations de malfaiteurs.
Accablé par les limiers dans leurs questions jugées tendancieuses, les mis en cause ont immédiatement flairé un parti pris. Mais l’astucieux avocat veillait au grain. Cités au cours de l’enquête, deux amis de Diop en l’occurrence Pape Sylla et Mamadou Mbengue, et Boundao une amie de Dieyna se présentant comme une des victimes de Diop, ont été entendus. Au finish, Diop, défendu par un autre brillant avocat Me Moussa Sarr, a été gardé à vue alors que les autres ont été relâchés. Toutefois, ils seront présentés au parquet aujourd’hui. Serigne Bassirou Guèye décidera de leur sort dans cette première procédure.
FODE SYLLA TENTA DE DESAMORCER LA BOMBE POUR SAUVER
Son projet Devant la brigade des mœurs, Diop devra répondre de plusieurs charges dont détournement de mineure, viol sur mineure et grossesse sur mineure dont il a la garde, etc. Il est loisible au procureur de s’appuyer sur la nouvelle loi criminalisant le viol pour l’envoyer devant un juge d’instruction pour la Chambre criminelle, ou d’invoquer l’ancienne loi d’autant plus que c’est celle-ci qui était en vigueur lors de la commission des faits incriminés. Le cas échéant, il sera jugé en flagrant délit. Toujours est-il que le dossier a des enjeux financiers de haut niveau impliquant même des projets étatiques. Au-delà du fait qu’avec Iseg, Diop avait casé plusieurs étudiants, au surplus, il a obtenu un accord dans le cadre du projet « Petit-déjeuner à l’école», qui consiste à offrir un petit-déjeuner à tous les écoliers moyennant 100 francs. C’est sans doute pour cela qu’un des promoteurs de ce projet est entré en action pour désamorcer la bombe.
D’après des membres de la famille, Fodé Sylla a tenté de rapprocher les positions via un beau-frère de la fillette. Ambassadeur itinérant auprès du président de la République, ancien président de Sos Racisme, M Sylla, craignant que cette affaire n’éclabousse son projet et fasse courir ses partenaires, aurait câblé la famille Baldé. Preuves à l’appui, celle-ci explique qu’au début, Diop a coopéré et que c’est son ami Pape Sylla qui s’occupait des frais médicaux de Dieyna Baldé. Mieux, il s’est rendu en compagnie de son épouse au domicile de la sœur de la fillette à cité Keur Damel pour faire de la médiation. Il l’aurait même aidée à trouver un passeport dans le but de la conduire en France ou au Maroc. Hélas ! Le projet est tombé à l’eau avec les dénégations de Diop qui aurait proposé à la fille d’avorter.
Ainsi donc, le directeur de l’Iseg fera face au procureur de la République pour répondre des accusations de cette gamine qu’il a tirée des mains de ses parents dans le but de lui offrir un avenir radieux. Inscrite à Yalla Suur-En en classe de Terminale, Dieyna voit ainsi sa carrière musicale en vrille. Seulement, elle peut compter sur beaucoup d’acteurs de l’espace public notamment Kilifeu de Y en a Marre, mais aussi l’Association des femmes juristes. Qui plus est, Boudaw, demi-finaliste de sen petit gallé en 2016, entend corser l’addition en se constituant partie civile pour les même faits. Dans l’entourage de Diop, on y voit la main invisible d’un de ses ex-épouses, mais on invoque aussi le jugement qu’aurait fait la jeune fille pour justifier de sa majorité. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, le procureur fera face au directeur de l’Iseg et à ses accusatrices Boundaw et Dieyna, deux fillettes révélées par l’émission de Sen petit gallé.