UN TEMPLE RELIGIEUX MODERNE, TRES ORGANISE ET OUVERT A TOUTES LES COMMUNAUTES !
A la mosquée dite Sarakholé de la Médina, toutes ces considérations sont prises en compte si bien que la mosquée demeure un lieu où il fait bon vivre pour pratiquer la religion dans les meilleures conditions.

En Islam, une mosquée est sacrée pour le croyant. C’est un lieu religieux qui réunit de nombreux frères musulmans pendant les heures de prière. elle doit aussi être salubre, le contraire étant considéré comme sacrilège. A la mosquée dite Sarakholé de la Médina, toutes ces considérations sont prises en compte si bien que la mosquée demeure un lieu où il fait bon vivre pour pratiquer la religion dans les meilleures conditions. Située sur l’avenue elHadji Malick Sy, cette mosquée est composée d’une école franco-arabe du nom de Cheikh Khalil Abdoulaye Marega, un homme d’une grande piété très connu dans la capitale pour ses actions sociales. Durant le mois béni du Ramadan, ce lieu de culte et de quête de connaissance connait une grande effervescence. Le Témoin est allé à la découverte de cette mosquée méconnue pour de nombreux Dakarois et pas comme les autres. Reportage !
A la Médina, juste après le rond-point, en allant vers la Corniche, non loin de la grande mosquée de Khalwaar sur l’avenue Elhadji Malick Sy, la mosquée Sarakolé s’impose par son architecture. Au fronton de l’immeuble à quatre étages, on peut lire : « Centre Islamique Pour L’appel au Coran et la ’’Sunah’’ (C.I.P.A.C.S) ». Cette mosquée fait partie des temples religieux les plus modernes de Dakar. Construite il y a moins de vingt ans, l’édifice compte également une école franco-arabe dénommée Cheikh Khalil Abdoulaye Marega du nom de son fondateur. Celui-ci fut un grand homme d’affaires connu pour ses nombreuses actions sociales. Sur les origines de la construction de la mosquée, Djibril Samba Sakho, rencontré à l’intérieur de l’immeuble, déroule un pan de l’histoire de ce lieu de culte. « L’idée de la construction de cette mosquée procède du vœu de quelques membres de la communauté des Soninkés vivant à Dakar et qui avaient des liens très étroits avec la communauté des Sarakholé. Ils sont venus soumettre l’idée à l’homme d’affaires et chef de religieux, Cheikh Khalil Abdoulaye Maréga. Le financement pour la construction a été fait par une levée de fonds avec la participation des émigrés et fils de Sarakholé résidant dans les pays étrangers », renseigne M. Sakho. Une réponse diligente de la communauté Sarakhole permit ainsi de construire la mosquée en une seule année. Les travaux ayant débutés en 2000, la livraison fut faite un an plus tard. Ce qui montre la célérité de la communauté Sarakholé pour la construction de cette mosquée aujourd’hui ouverte à tous les frères musulmans. Sur son fondateur, Cheikh Khalil Abdoulaye Maréga, notre interlocuteur renseigne qu’il fut un chef religieux originaire de Diawara, une communauté vivant dans le département de Bakel. Il fut un très grand commerçant. De son vivant, il a été le président des « Al Falaq» (Ndlr : Une organisation islamique) durant 30 ans. Ce serviteur de l’Islam tira sa révérence en 2006, cinq ans après la construction de la mosquée
Lieu d’apprentissage des préceptes de l’Islam
L’édifice de quatre étages compte en son sein une mosquée et une école Franco- Arabe dénommée Cheikh Khalil Abdoulaye Maréga. Celle-ci est logée aux troisième et quatrième étages. Dans cet établissement, des cours de français et d’arabe sont dispensés. Toutes les classes sont représentées du cours d’Initiation (C.I) à la classe de terminale. Au niveau de la mosquée, l’imanat est assuré par Abdoulaye Ba présentement aux Etats-Unis, il en est également le secrétaire général de la mosquée et de l’école. Quant à la présidence, elle est assurée par Sadio Cissé. Ces deux personnes sont ainsi chargées de la gestion de la mosquée et de l’école Franco-arabe. Les deux seules personnes morales habilitées à prendre certaines décisions sur la gestion de la mosquée. Cependant, renseigne notre guide, M. Sakho, comme toutes les mosquées, celle des Sarakholé vit également de dons et principalement de la solidarité agissante d’émigrés Sarakholé qui n’ont jamais cessé de contribuer pour le bon fonctionnement du complexe. Ceci, en plus de bonnes volontés de la communauté des Sarakholé résidant au Sénégal. Dans ce complexe, outre la pratique religieuse, on y dispense également l’apprentissage du Saint Coran et la Sunnah à des milliers de Sénégalais venus de toutes les communautés ethniques.
Une mosquée pas comme les autres
Avec quatre portails, dont l’un mène vers un long couloir avec des toilettes propres et bien entretenues par des fidèles dont des jeunes des quartiers environnants qui fréquentent la mosquée, l’espace se révèle par son immensité. Ce jour-là, à notre passage à 13h 45, les fidèles musulmans effectuaient leurs ablutions au fond du couloir sur un large espace réservé pour cette pratique. Sur la vie de la mosquée, un fidèle explique : « Nous organisons des « sermons » avant la prière de Timis, chaque vendredi. Nos parents, Peulh, Sarokholé, Wolofs et autres ethnies font des prières et des récitals du Saint Coran dans cette mosquée. Juste pour vous dire que la mosquée n’est pas seulement réservée à des Sarakholé, mais à tous les frères musulmans. Il n’y’a aucun favoritisme entre confréries, tout le monde étant mis sur le même pied. » explique Ismael Keita, la trentaine, barbe bien soignée. Au niveau de l’école également, les professeurs, maitres coraniques et oustaz viennent d’horizons divers et ne sont recrutés que sur leur seule aptitude à enseigner sans aucune autre considération.
Après la prière de tisbar, un groupe de jeunes s’était retrouvé autour d’un bol pour le déjeuner. « A l’approche de chaque Ramadan, nous nettoyons la mosquée. C’est même une action quotidienne. Ce qui explique la propreté des lieux », renseigne Ousseynou Guèye, un jeune d’une trentaine d’années. Cette propreté est d’ailleurs soulignée par un autre fidèle qui ne cesse de louer la gestion et la bonne tenue de la mosquée. Pour ce fidèle, tous les gestionnaires des mosquées devraient s’inspirer des méthodes de la mosquée des Sarakholé. « Je fréquente cette mosquée depuis 5 ans. Je peux vous dire qu’elle fait partie des mosquées les plus propres de la ville. Les toilettes sont bien entretenues, les nattes de prière bien astiquées, l’espace, les carreaux bien nettoyés. A vrai dire, tout est nickel » se pâme d’admiration notre interlocuteur. Une tasse de café à la main, adossé à une voiture garée près de la porte de la mosquée, Pape Gadiaga se confie : « Je ne peux pas faire la prière chez moi, encore moins dans une autre mosquée. J’aime bien cette mosquée, sa façon de fonctionner, les sourates de l’iman me touchent à chaque fois qu’il récite un verset du Coran. Il a une belle voix. Il nous conseille après chaque prière.
Durant le Ramadan, la mosquée reçoit de nombreux fidèles lors des « nafilas ». Vous voyez comment elle est propre. En islam, la propreté compte beaucoup. Dieu nous le recommande avant toute chose. C’est un des piliers de l’Islam, et c’est très important. Mais cela, beaucoup de personnes l’ignorent », s’extasie notre interlocuteur. Preuve de la singularité de ce lieu de culte pas comme les autres.