À LA FSF, UNE ÉLECTION SANS CAMPAGNE, NI PROGRAMME ?
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est le jeu du chat et de la souris. Les potentiels candidats restent muets. Les affaires financières déterrées par le gouvernement ont figé les uns et les autres. Pourquoi une telle difficulté à se déclarer ?

A seulement quelques mois de l'élection du prochain président de la Fédération Sénégalaise de Football, l’audiogramme des débats semble tristement plat.
Alors que ce sujet est éminemment important, on assiste plutôt au jeu du chat et de la souris. Les potentiels candidats restent muets, tapis dans l’ombre, annihilant toute forme de discussions, de débats d’idées et de programmes pour la prochaine gouvernance de la FSF.
A ce jour, un seul réel candidat à la présidence a présenté son programme pour le football sénégalais, maître Moustapha Kamara. Son programme, “Le football pour tous”, développé de longue date grâce à l'expérience du terrain et au gré de rencontres et d'échanges avec de multiples acteurs du football, allie de manière cohérente tous les éléments nécessaires au bon fonctionnement d’un football inclusif, ambitieux sportivement et financièrement, avec la droiture, la conviction et l’intégrité que requiert une telle fonction. Il est, à date, l’unique candidat crédible à la succession d’Augustin Senghor.
Si cette candidature ravit ses nombreux soutiens et partisans, nous aimerions toutefois pouvoir jouir d’un débat d’idées permettant de faire avancer le football sénégalais. Mais comme évoqué supra, les candidats potentiels (Ablaye Fall, Cheikh Seck, Mady Touré, Limane Lam ?) sont désespérément silencieux. Pourquoi une telle difficulté à se déclarer et vouloir aider notre football ? Pourquoi une telle attente à présenter un programme digne de ce nom ? Sont-ils en manque d’idées pour apporter une valeur ajoutée au football et au Sénégal ?
Ce jeu de dupes semble prendre racine dans l’interconnexion entre certains de ces potentiels candidats. Les affaires financières déterrées par le gouvernement ont figé les uns et les autres, dans l’attente de savoir qui sera pris le premier, et qui pourrait être emporté avec lui.
Pour les autres qui n’auraient rien à se reprocher, et que l’on peut espérer nombreux, quel sérieux pourrait-on donner à leur candidature tardive, à trois mois de l’élection présidentielle ?
Présenter un programme développé et cohérent n’est pas une mince affaire. Ce ne sont pas quelques simples lignes écrites à la va-vite, sans fondement profond, ou le plagiat des programmes d'autres candidatures, un simple copier-coller d'idées qui font de vous un candidat crédible.
Ce manque de courage à se présenter à la présidence de la Fédération, avec un programme rationnel, à quelques mois du résultat final, confère à l'amateurisme. On ne doute pas que l’envie de briguer cette position ne manque pas, tant elle octroie pouvoir et notoriété. Mais rappelons-le, la chose est sérieuse, la fonction apportera un soutien au quotidien des Sénégalais, tant le football est important pour la Nation.
On ne peut se moquer sciemment d'un peuple que l'on souhaite représenter en prenant les élections à venir à la légère. Messieurs les candidats terrés, même s’il est probablement déjà trop tard pour vous, sortez de votre tanière, réprimez vos peurs et vos calculs politiques et débattez de votre programme ou à défaut, de vos idées, pour que le football sénégalais puisse, lors de la prochaine mandature, avancer et se développer de manière constructive.
Bassirou Sakho est conseiller sportif
Playmaker Sport Agency.