LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
EXCLUSIF SENEPLUS - J’ai eu la chance de parcourir presque tous les grands stades d’Europe. Et partout, j’ai vécu ce miracle de la rencontre. Le football n’efface pas les conflits, mais il montre une autre voie

Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, chaque rencontre m’a appris une chose : le football ne juge pas, il relie.
Il y a des émotions que les mots ne suffisent pas à traduire. Celles que l’on ressent dans un stade de football, au cœur d’une foule en liesse, en sont l’exemple parfait. Le football n’est pas qu’un sport. C’est un langage universel, une culture, parfois même une religion — mais surtout, c’est un lien. Un lien puissant entre les peuples, les générations, les cultures.
Ce que j’aime dans le football, ce n’est pas seulement la beauté d’un geste technique ou la rigueur tactique. C’est ce moment où des inconnus chantent ensemble, se prennent dans les bras, vibrent à l’unisson. C’est cette fraternité spontanée, sincère, qui naît dans les tribunes ou dans un bar à l’autre bout du monde. Peu importe la couleur de peau, la religion ou la langue : quand le ballon roule, tout le reste s’efface.
J’ai eu la chance de parcourir presque tous les grands stades d’Europe. Et partout, j’ai vécu ce miracle de la rencontre. Des Américains, des Chinois, des Australiens… devenus de véritables amis. Des amitiés nées dans une tribune, dans un hall d’hôtel, sur une place animée un soir de match. Avec eux, j’ai partagé des émotions, des rires, des débats passionnés. Et parfois, des histoires incroyables.
Par exemple, c’est dans une loge VIP que j’ai rencontré le coiffeur de Mohamed Salah, un homme simple et chaleureux. J’ai aussi échangé avec le chef cuisinier du gardien Alisson Becker, passionné de nutrition et de tactique. À Londres, j’ai dîné avec le professeur d’anglais de Luis Díaz, qui m’a raconté la soif d’apprentissage du joueur colombien. Et lors d’un événement, j’ai discuté longuement avec le conseiller en communication de Roberto Firmino, un homme visionnaire, convaincu que le football est un vecteur de paix et de culture.
Mais l’un des moments les plus forts que j’ai vécu récemment, c’est à Munich, lors de la finale de la Ligue des Champions. L’ambiance y était électrique, mais aussi incroyablement fraternelle. Des supporters de tous horizons, de toutes nationalités, chantant ensemble dans les rues, partageant un repas, une bière, un souvenir. Ce soir-là, dans cette ville en liesse, j’ai une nouvelle fois ressenti la puissance du football. Non pas celle du trophée ou de la compétition, mais celle de l’union humaine, de l’émotion collective.
Je me souviens aussi de cette soirée magique à Paris après une victoire du PSG. Les rues vibraient. Des chants en arabe, en français, en anglais s’élevaient dans le ciel. Des enfants, des grands-parents, des fans venus d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine… tous réunis. Il n’y avait plus de différences, seulement une joie pure, partagée.
Dans un monde où tout semble divisé, le football reste un des rares espaces où l’on se retrouve. Il n’efface pas les conflits, mais il montre une autre voie. Il rappelle que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous oppose.
Ce sport m’a tout donné : des souvenirs inoubliables, des rencontres improbables, et cette certitude que l’humain, au fond, cherche toujours à se connecter à l’autre. Tant qu’il y aura des stades, des chants, des regards croisés entre deux supporters de continents différents, le football restera ce qu’il a toujours été pour moi : une célébration vivante, vibrante, universelle de l’humanité.
Bassirou Sakho est Conseiller Sportif.