«LE PLUS DIFFICILE COMMENCE»
«Tout à l’heure, les joueurs m’ont dit qu’on va faire mieux que vous. Je leur ai dit : on verra», a confié Aliou Cissé en conférence de presse d’après match

Pour l’entraineur du Sénégal, « le plus difficile commence », avec cette finale de la 32e édition de cette Can 2019. Rendez-vous ce vendredi 19 juillet au stade international du Caire contre les Fennecs pour une nouvelle page de l’histoire du football sénégalais.
LE MATCH A ETE INDECIS JUSQU’A LA FIN
«C’est une fierté. 17 ans après pour arriver à ce niveau de la compétition grâce à la persévérance et le travail. J’aime être à côté de mes garçons, de vivre leurs souffrances. Sans travail, on n’en serait pas là. Le football est indécis et excitant. On ne maitrise rien du tout. Il ne s’agit plus de tactique et de technique à un moment du match. C’est une question d’hommes sur le terrain. Vous criez partout mais le message passe peu. Ce n’est pas parce qu’on n’arrive pas à trouver des solutions. On donne des consignes dans les vestiaires. En face, il y a un adversaire qui vous crée aussi des problèmes. En première période, on méritait de marquer, on s’est créé quatre à cinq occasions. En début de seconde période, ils ont su rentrer mieux que nous. Les Tunisiens auraient pu d’ailleurs marquer. C’est ça le football. Quand vous ne marquez dans les temps forts, vous êtes vulnérables. Le match a été indécis jusqu’à la fin. Ce match restera dans les annales du foot africain».
IL N’Y A PAS D’ETAT D’AME POUR GAGNER
«Je ne suis pas stressé pour la finale. C’est un mot trop fort. C’est mon métier. J’y suis depuis l’âge de 12 ans. J’ai joué dans les plus grands championnats, au PSG ou en sélection. J’ai toujours gardé la foi, mes convictions et surtout l’implication de mes joueurs. Les joueurs voulaient faire quelque chose. J’ai senti cette motivation et la détermination C’est cette solidarité qui se reflète sur les résultats. Même s’ils se font la gueule, ils le font. Il n’y a pas d’état d’âme pour gagner. C’est ce chemin qu’il faut prendre».
EN FINALE EN TANT QUE JOUEUR PUIS EN TANT QU’ENTRAINEUR
«Je ne pense pas trop à la finale. Le match vient de finir à peine. Aller en finale en tant que joueur et en tant qu’entraîneur, c’est rare. Ça fait partie de mon parcours et de ma vie. J’ai toujours désiré jouer, entraîner pour aider mon pays. Je suis allé passer mes diplômes. Aujourd’hui, je suis heureux. Il reste un match. Cette génération a fait aussi bien que la Génération 2002. Tout à l’heure, ils m’ont dit qu’on va faire mieux que vous. Je leur ai dit : «on verra».
LA FINALE PERDUE M’A MOTIVE POUR…
«C’est toujours difficile de perdre une finale. J’ai encore en tête ce match contre le Cameroun. Ce qui m’a motivé pour d’ailleurs être entraîneur. Ramener l’équipe en finale. Je fais partie des joueurs qui avaient raté le penalty. J’avais promis deux choses à mes joueurs en 2015 au Havre : ramener à la Coupe du monde et jouer une finale de Coupe d’Afrique. Je l’ai promis à Koulibaly qui ne jouera pas malheureusement cette finale».
HOMMAGE A…
«J’ai une pensée pour tous ces joueurs qui sont passés en sélection. Je ne vais pas les citer. Ils font partie de ce projet. Ma pensée va aussi à mes enfants que je ne vois pas tout le temps, ma mère et mon père, mes amis proches, le peuple sénégalais. On leur dédie cette victoire et leur dit : vendredi, cette finale, c’est leur finale. Il faut qu’il continue à prier. On n’est pas loin. Le plus difficile commence»