MOUEZ HASSAN ENVOIE LE SÉNÉGAL EN FINALE
Quel match à couper le souffle entre le Sénégal et la Tunisie ! Après avoir vu Sassi, puis Saivet rater un penalty dans le temps réglementaire, la rencontre a basculé sur une erreur de Mouez Hassen, qui s'est complètement troué sur une sortie (0-1 a.p.)

Quel match à couper le souffle entre le Sénégal et la Tunisie ! Après avoir vu Sassi, puis Saivet rater un penalty dans le temps réglementaire, la rencontre a basculé sur une très grosse erreur de Mouez Hassen, qui s'est complètement troué sur une sortie (0-1 a.p.). Les Lions de la Teranga de Sadio Mané sont en finale de la CAN ! La Tunisie d'Alain Giresse s'arrête là.
La leçon : le Sénégal 17 ans après
Au bout du suspense et sans être flamboyant, le Sénégal est sorti gagnant de cette première demi-finale de la CAN 2019. Les Lions de la Teranga ont eu un mal fou à se débarrasser d'une Tunisie décidément très difficile à bouger. Parce que depuis le début de la compétition et le match nul concédé contre l'Angola, tout a été compliqué pour les Aigles de Carthage. Mais à chaque fois, cela passait de justesse, grâce à l'expérience et toujours à la présence d'un brin de réussite. Mais ce dimanche soir, après 120 minutes de long et intense combat, un penalty (raté) partout et une terrible erreur du gardien tunisien Mouez Hassen au cours de la prolongation, cela n'a pas suffi. Les hommes d'Alain Giresse ont fini par craquer. D'entrée, la Tunisie subissait et se montrait très fragile derrière. Individuellement, les défenseurs montraient quelques signes inquiétants dans leurs interventions et leurs relances. Malgré l'omniprésence d'un Sadio Mané remuant dans l'animation offensive sénégalaise, les joueurs d'Aliou Cissé ne parvenaient pas à faire la différence, à l'image de la superstar des Red Devils qui manquait plusieurs occasions d'ouvrir la marque (37e, 56e). Et comme à son habitude, la Tunisie ne parvenait pas à développer son jeu dans ce premier acte. Les joueurs offensifs manquaient cruellement de complicité et ils étaient condamnés à l'exploit individuel.
Mais au retour des vestiaires, les Aigles de Carthage revenaient avec de nouvelles intentions et se montraient beaucoup plus dangereux (48e, 49e, 65e). Sans pour autant faire la différence. À l'entame du dernier quart d'heure, Fernaji Sassi obtenait un penalty après une main de Koulibaly, dont il s'offrait lui-même la possibilité de convertir. Mais sur une frappe manquant cruellement de puissance, Alfred Gomis s'interposait (75e). Difficile pour celui qui réussissait jusque-là une prestation de haute volée. Et quelques minutes plus tard, c'était au tour du Sénégal d'obtenir son coup de pied de réparation suite à une faute de Dylan Bronn sur Ismaila Sarr ! Chacun son échec, puisqu'Henri Saivet loupait également le coche face à un excellent Mouez Hassen. Les deux équipes ne parvenaient pas à se départager et filaient en prolongation.
Et dans un match devenu irrespirable, l'erreur venait d'une grossière maladresse du portier tunisien, pourtant excellent jusqu'ici. Souvent décrié pour son inconstance dans les buts et le manque de sérénité affiché, il n'aura pas fait défaut à sa réputation sur ce match. Sur un coup franc excentré de Saivet venant de la droite, il manquait complètement sa sortie et Bronn déviait malencontreusement le ballon dans ses propres buts. (1-0, 101e). L'avantage pris par les Lions de la Teranga semblait décisif, mais les coéquipiers de Mané se faisaient une dernière frayeur lorsqu'Idrissa Gueye touchait le ballon de la main dans sa surface. Nouveau penalty pour les joueurs d'Alain Giresse... finalement refusé par l'arbitre de la rencontre après vérification de la vidéo. Cette fois, le Sénégal se qualifiait bien pour sa première finale de CAN depuis 2002, avec à l'époque, au milieu de terrain, un certain Aliou Cissé...
Le gagnant : Aliou Cissé, le symbole
Cette fois, ce sera peut-être la bonne pour l'ancien joueur du Paris Saint-Germain. Après avoir joué dans la dernière équipe sénégalaise finaliste malheureuse de la CAN en 2002 (où il avait raté le dernier tir au but des siens face au Cameroun), il a, comme à son habitude, été très actif sur son banc, il a fait le choix qui a failli être décisif en faisant entrer Ismaila Sarr à vingt minutes du terme du temps réglementaire. Sarr obtenait un penalty finalement manqué par son coéquipier Henri Saivet. Mais peu importe, Cissé est le symbole du retour du Sénégal sur le devant de la scène. Dix-sept ans plus tard, il aura l'occasion de soulever enfin cette Coupe d'Afrique.
Le perdant : Monsieur Tessema
Plutôt à son avantage pendant une grande partie de la rencontre, l'arbitre éthiopien de la soirée Monsieur Tessema a opté pour une décision lourde de conséquence en toute fin de prolongation. Alors que la main d'Idrissa Gueye semblait évidente, il choisissait, après plusieurs minutes de flottement et de vérification auprès de la vidéo, d'annuler le penalty sifflé. Un choix qui semble plutôt étonnant au regard des nouvelles règles sur les mains et des dernières situations similaires vues récemment. Une décision qui fera évidement couler beaucoup d'encre, surtout en Tunisie. Par ailleurs, il a semblé incapable de faire preuve d'autorité et aurait pu à plusieurs reprises distribuer des cartons à Krépin Diatta et à un Wahbi Khazri incontrôlable en fin de match...