PROLONGATIONS NOCTURNES DU SACRE DES LIONS À LA FANZONE UCAD
La nuit de dimanche à lundi a été longue à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où les étudiants ont fête toute la nuit, pour célébrer comme il se doit la première victoire des Lions du football en CAN

La nuit de dimanche à lundi a été longue à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où les étudiants ont fête toute la nuit, pour célébrer comme il se doit le premier sacre des Lions du football en Coupe d’Afrique des nations.
Entre chants et danses, la fête s’est prolongée très tard dans différentes artères du campus social de l’UCAD jusqu’à la FanZone qui y a été installée pour les besoins de la 33e CAN remportée par l’équipe du Sénégal.
Une ambiance que ne présageait pas l’angoisse suscitée par ce match indécis jusqu’à l’épreuve fatidique des tirs au but, une torture pour les étudiants, parmi les premiers supporteurs, les soutiens les plus enthousiastes des Lions.
Tension maximale peu avant, alors que Sadio Mané s’élançait pour la balle de match qui a envoyé le Sénégal tout entier au paradis.
Les étudiants, la plupart inquiets sans doute du premier raté de la star sénégalaise à cet exercice dans les premières minutes du match, redoutaient le pire, les yeux rivés sur le grand écran, certains semblant être dans une détresse amplifiée par l’angoisse de n’avoir pas de prise sur les évènements.
Mais le Lion de Bambaly, village de la la région de Sédhiou, n’a finalement pas tremblé pour ce deuxième face-à-face avec Gabaski, le portier adverse battu d’un coup de pied imparable.
Le tir à ras de sol de Mané ne laisse aucune chance à Gabaski mais surtout envoie des millions de supporteurs sénégalais au ciel.
Un but accueilli par une éruption de joie à l’UCAD. Certains sursautent pour mieux courir dans tous les sens, d’autres étudiants, ne pouvant plus contenir leur émotion, laissent plutôt couler des larmes de bonheur.
"C’est un immense bonheur que je ressens aujourd’hui. Ma joie est incontrôlable. Nous sommes champions d’Afrique. C’est une chose qu’on attendait depuis des années", dit Sarah Ba, étudiante au département d’anglais.
"Je n’arrive pas à y croire vraiment. Nous avons une première étoile. Nous remercions les joueurs, le staff et tous ceux qui ont contribué à rendre possible cette délivrance", confie Fatou Kiné, les larmes aux yeux.
C’est dire si la joie des pensionnaires de l’UCAD n’a de mesure que le stress ayant caractérisé cette finale éprouvante de bout en bout, un match dominé de la tête aux pieds par leurs champions mais dont le verdict final est resté totalement indécis.
La faute à une équipe égyptienne difficile à jouer, dominée mais qui ne se rend pas ni ne semblait rompre. Des Pharaons qui surtout pariaient au-delà de tout sur la série des tirs au but pour triompher.
Il y a surtout que le penalty raté par Sadio Mané dans les dix premières minutes de la rencontre n’était pas pour créer la sérénité, l’ambiance de la FanZone devenant de plus en plus pesante à mesure que les minutes s’égrenaient.
"Les Egyptiens ont cru nous piéger durant tout le match. J’avoue que j’étais très inquiet lors de la séance des tirs aux but mais finalement nous sommes victorieux", réagit Ismail, totalement libéré de son angoisse de quelques minutes plus tôt.
"Je me demande vraiment ce que j’aurais fait si le Sénégal avait perdu cette coupe. Mais finalement on l’a gagée", soupire Boubacar Guèye, un membre de l’orchestre chargé de l’ambiance de la FanZone UCAD.
Dès le dernier coup de pied libérateur, les étudiants, en liesse, pour la plupart habillés aux couleurs nationales, ont investi les différentes voies reliant l’UCAD au reste de la ville.
Drapeaux au vent, écharpes autour du cou, ils ont prolongé longtemps la fête, histoire de célébrer comme il se doit cette première coupe d’Afrique des nations.
"On a une étoile, Merci Sénégal. On a une étoile, Merci Sénégal", ne cessent de répéter certains parmi la foule qui reprenaient en chœur les refrains des plus célèbres tubes dédiés aux Lions.
La joie incommensurable et contagieuse qui s’est emparée de la FanZone s’est alors transformée en une communion généreuse et spontanée entre journalistes et preneurs d’images venus couvrir la CAN à l’UCAD. Des images qui doivent tout à la force du sport.
Des étudiants, certains jusque-là de parfaits inconnus les uns pour les autres, se mettent alors à s’embrasser, à se donner des accolades ou à se taper dans les mains, une dernière fraternité avant d’aller à l’assaut de la nuit, qui de loin continue de faire relayer l’enthousiasme de tout Dakar.
"C’est une victoire pour tout le Sénégal. Aujourd’hui, c’est tout le Sénégal qui a gagné. Nous sommes tous heureux et cette victoire va renforcer notre cohésion", conclut Mor Abdou.