PSG VS INTER DE MILAN, LE SACRE D’UN COLLECTIF ?
EXCLUSIF SENEPLUS - L’histoire du football est pleine de petites ironies. Et si cette finale marquait une nouvelle page de ces "destins croisés" où un joueur quitte son club pour courir après la gloire… et voit ce club atteindre le sommet sans lui ?

Le 31 mai 2025, l’Allianz Arena de Munich sera le théâtre d’une finale inédite entre le Paris Saint-Germain et l’Inter Milan. Une affiche à haute tension, mais aussi une finale chargée de symboles. Car au-delà de l’enjeu sportif, ce match raconte l’évolution du football moderne, les vertus d’un collectif retrouvé, et peut-être... l’ironie cruelle du destin.
Paris plus fort sans ses superstars ?
Il y a encore un an, l’idée que le PSG atteigne une finale de Ligue des champions sans Mbappé, Neymar ni Messi aurait semblé improbable. Et pourtant, c’est justement cette absence de galactiques qui semble avoir libéré le club parisien.
Sous la direction de Luis Enrique, Paris a construit une équipe solide, cohérente, tactique, où chaque joueur joue pour l’autre. Des profils moins clinquants, mais redoutablement efficaces : Dembélé, Barcola, Kvaratskhelia, Zaïre-Emery, ou encore Ugarte donnent au PSG une identité collective qui lui avait cruellement manqué les saisons précédentes.
On est loin du "star-system". Ici, c’est le bloc, la transition rapide, la polyvalence qui font la différence. En éliminant successivement Liverpool, Aston Villa, puis Arsenal, le PSG a prouvé qu’il pouvait gagner avec des principes plutôt qu’avec des noms.
Le syndrome du joueur parti trop tôt ?
L’histoire du football est pleine de petites ironies. Et si cette finale marquait une nouvelle page de ces "destins croisés" où un joueur quitte son club pour courir après la gloire… et voit ce club atteindre le sommet sans lui ?
On se souvient de Jean-Pierre Papin, parti du grand Marseille en 1992 pour tenter l’aventure au Milan AC, juste avant que l’OM ne remporte la Ligue des champions en 1993.
Même scénario pour Philippe Coutinho, qui quitte Liverpool pour Barcelone en 2018. Quelques mois plus tard, les Reds remportent la C1… en éliminant Barcelone au passage dans une des remontadas les plus mythiques de l’histoire.
Alors aujourd’hui, une question plane : et si Mbappé devenait le prochain chapitre de cette malédiction ? Parti au Real Madrid pour enfin soulever la Coupe aux grandes oreilles, il pourrait voir le PSG la remporter sans lui, quelques mois seulement après son départ.
Le football aime ce genre de récits. Cruels pour certains, magnifiques pour d’autres.
En face, l’Inter Milan a tout d’un monstre froid. Une équipe expérimentée, tactiquement rigoureuse, jamais spectaculaire mais toujours efficace. Lautaro Martínez est au sommet de son art, la défense ne concède rien, et l’Inter n’a été menée que 17 minutes sur toute la campagne européenne.
Ce sera donc un choc : le jeu fluide et vertical du PSG face à la structure défensive et clinique de l’Inter. Un affrontement entre deux visions du football… mais aussi deux histoires chargées d’attentes.
Cette finale, c’est bien plus qu’une coupe. Pour le PSG, ce pourrait être la fin d’une quête de plus d’une décennie, un couronnement qui validerait le virage pris en 2024. Pour l’Inter, ce serait le retour au sommet 15 ans après le triplé de 2010.
Mais pour tous les observateurs, c’est surtout une leçon : dans un football saturé de stars, le collectif a encore son mot à dire. Et parfois, ceux qui partent en pensant fuir la disette… laissent derrière eux une équipe qui apprend à gagner sans eux.
Bassirou Sakho est Conseiller Sportif.