VIDEOSEPT VISIONS POUR L'AVENIR DU FOOTBALL
Augustin Senghor a défendu son bilan face à six challengers lors d'un grand débat présidentiel lundi. Autonomisation de la ligue professionnelle et réforme de la gouvernance fédérale ont cristallisé les oppositions entre candidats

Les prétendants à la présidence de la Fédération sénégalaise de football ont débattu pendant près de trois heures sur RTS lundi, présentant leurs visions pour l'avenir du football national. L'élection aura lieu le 2 août prochain.
Maître Augustin Senghor, président sortant depuis 2009, brigue un nouveau mandat en mettant en avant le bilan de son équipe : "Nous avons remporté presque 30 trophées toutes compétitions confondues", a-t-il rappelé, citant notamment la Coupe d'Afrique 2021 et les performances constantes des Lions. Avocat d'affaires et vice-président de la CAF, il prône la consolidation des acquis.
Face à lui, Mady Touré, fondateur de l'académie Génération Foot, se présente comme le candidat du "changement". Cet ancien joueur professionnel promet de créer 350 emplois et met en avant son expérience terrain : "Nous sommes partis d'une table et deux ballons pour créer Génération Foot en 2000."
L'autonomisation de la ligue professionnelle a dominé les échanges. Maître Mustapha Kamara, docteur en droit du sport, propose une approche graduelle : "Il faut rendre la ligue professionnelle autonome financièrement. Actuellement, c'est la fédération qui subventionne le football professionnel."
Augustin Senghor a défendu le modèle actuel tout en reconnaissant la nécessité d'évolutions : "Dans un monde idéal, c'est le football professionnel qui doit financer le football amateur. Nous avons mis en place les mécanismes de protection."
Tous les candidats s'accordent sur l'importance du football de base. La réforme des textes fédéraux fait consensus. Maître Kamara plaide pour "un code d'éthique fédéral et un comité indépendant", tandis que Mady Touré propose l'introduction du vote électronique pour les décisions importantes.
Le président sortant reconnaît la nécessité d'évoluer : "Il est temps qu'on essaie autre chose et qu'on aille vers une gouvernance plus stricte."
Malgré les critiques, tous les candidats saluent les performances des sélections nationales. "Le Sénégal est devenu une référence en Afrique grâce aux résultats sportifs qui génèrent des retombées financières", souligne Augustin Senghor.
Les challengers promettent de maintenir ce niveau tout en développant davantage les catégories jeunes et le football féminin.