AFRIQUE DE L'OUEST, OÙ SONT LES STOCKS ALIMENTAIRES ?
Alors que l’inflation touche toute la région, les regards se tournent vers les mécanismes censés prévenir de telles crises

Deux solutions ont été identifiées depuis longtemps pour contrer les poussées d’inflation de produits alimentaires en Afrique de l’Ouest. « Sur le temps long, il n’y a pas d’autre choix que de revenir à de vraies politiques agricoles », assure Jean-Marie Ackah, à la tête de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et président du groupe agroalimentaire Avos.
« Il faut produire le plus possible localement car, même si cette production demeure à court terme moins compétitive que celle venant de l’étranger, elle permettra, dans la durée, d’assurer un approvisionnement des marchés plus stable, réduisant la volatilité des prix », défend-il.
Or, malgré les avancées en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Bénin notamment, force est de constater que les progrès sont encore trop lents sur le plan de l’autosuffisance alimentaire dans la région. De même, l’Afrique de l’Ouest aurait tout intérêt à renforcer ses stocks de produits agricoles, moyen simple mais efficace de peser sur les marchés et de juguler les prix.
Déstockage rapide
Si la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a établi une stratégie en la matière (avec trois niveaux de stock et de proximité, national et régional), elle tarde à la mettre en œuvre alors que certains États membres ont déjà du mal, faute de budget, à renouveler leurs réserves nationales. Lancée en 2013, la réserve régionale (utilisée par les pays membres) n’a, pour l’heure, atteint que 40 000 tonnes de céréales, soit 10 % du volume total visé.