AU SÉNÉGAL, LE SUCCÈS NAISSANT DES BIÈRES ARTISANALES ET LOCALES
De nouvelles microbrasseries se font une place sur le marché, en misant sur des produits locaux ou des techniques de fabrication traditionnelles

Depuis les confortables banquettes du bar de la brasserie du Gecko, à 70 kilomètres au sud de Dakar, on distingue les cuves en inox de 500 litres où du malt d’orge est infusé. C’est ici, dans le village de Nguérigne, qu’est brassée depuis deux ans la première bière artisanale du Sénégal, à raison de 8 000 à 10 000 bouteilles par mois.
La brasserie du Gecko vend ses bières directement sur place, mais également via des systèmes de livraison en ligne ou en fournissant les restaurants et bars de Dakar et de la petite côte touristique.
Au Sénégal, le marché est dominé par les bières industrielles brassées localement comme la Flag ou la Gazelle, commercialisées par la Société des brasseries de l’Ouest africain (Soboa), une filiale du groupe Castel. Mais le fondateur de la brasserie du Gecko, le Français Sébastien Flachs, affirme qu’il y a de la place pour de nouveaux acteurs.
« Les consommateurs se plaignent de toujours boire les mêmes bières industrielles ou de payer un prix trop élevé dès qu’ils veulent un produit importé de qualité supérieure », précise l’entrepreneur, qui a commencé dans un garage au Sénégal avec des cuves de 170 litres.
Expérimentation et persévérance
« J’avais déjà brassé étant jeune, pour les copains. Je connaissais un peu le processus mais il s’avère être plus compliqué au Sénégal », avoue-t-il. Avec la chaleur, toutes les matières premières, du houblon à la levure en passant par le malt, doivent être entreposées dans des chambres froides où se fait aussi le processus de fermentation dans de grands fûts noirs. D’où l’importance d’avoir un générateur sous la main en cas de coupure de courant, fréquentes dans ce village.