«IL N’Y A RIEN A CACHER SUR CETTE QUESTION EMINEMMENT NATIONALE DU PETROLE ET DU GAZ»
L’option du Sénégal du passage de l’approvisionnement de ses centrales électriques au gaz d’ici 3 ans a été réaffirmée, hier, par le ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar CISSE.

Pour ce faire, les centrales de la Société nationale d’électricité (SENELEC) vont être converties au gaz.
«L’objectif est d’arriver en 2022 à la conversion des centrales de SENELEC au gaz, pour nous permettre d’avoir une énergie plus propre. Cette option s’ajoute aux efforts qui ont été faits dans le domaine du renouvelable et des centrales solaires», a confié Mouhamadou Makhtar Cissé, en marge de la deuxième réunion du Comité stratégique du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Il s’agit du projet de développement et l’exploitation du gisement de gaz naturel à la frontière Sénégalo-mauritanienne.
La SENELEC va convertir ses centrales au gaz en 2022
Selon l’ancien Directeur général de SENELEC, si le Sénégal réalise cette conversion, «nous aurons les meilleurs mix au monde. Et je pèse bien mes mots en le disant, nous aurons du gaz, de l’éolien, du solaire en plus de l’hydraulique». Saluant la partition, jouée par le président de la République, par rapport au mix-énergétique, le ministre du Pétrole et des Energies a estimé : «Les découvertes de gaz et de pétrole confortent cette option du Sénégal d’avoir une énergie plus propre à un coût compétitif, réduit et un prix au consommateur plus intéressant. Nous ferons l’électricité avec notre propre gaz, c’est la certitude qu’on pourrait avoir un coût d’exploitation réduit et des prix au consommateur beaucoup plus intéressant». L’exploitation en commun du gisement de gaz dénommé Grand Tortue Ahmeyim (GTA), découvert en 2016, par le Sénégal et le Mauritanie, à la frontière entre les deux pays, a été rendue possible par un Accord de coopération inter-Etats (ACI) signé en février 2018 et relatif au régime fiscal et douanier applicable aux sous-traitants.
La production de ce gisement gazier devrait démarrer en 2022. Et c’est dans cette perspective que le Comité stratégique du projet Grand Tortue Ahmeyim était en conclave, hier, à Dakar. «Il ne peut y avoir un meilleur cadre de transparence que de tout régenter par des lois et des décrets. Et c’est le cas du Sénégal. Au plus tard, dans la première semaine du mois de juillet, on va organiser un atelier sur le contenu local où tous les acteurs seront invités, pour leur dire qu’il n’y a rien à cacher sur cette question éminemment nationale du pétrole et du gaz. L’Etat du Sénégal veut être une maison de verre où tout sera discuté», a du reste déclaré Mouhamadou Moukhtar Cissé, à cette occasion pour rassurer quand à la transparence du processus. D’ailleurs, il a soutenu que c’est cette volonté de transparence qui justifie la décision du chef de l’Etat d’ouvrir le COS/Petrogaz à la société civile et à l’opposition. «Mais, naturellement, il faudrait encadrer cela pour que ceux qui y siègent puissent, au moins, signer une charte d’éthique qui les astreigne à respecter un certain nombre d’obligations. Parce qu’on ne peut pas siéger au niveau de ces instances et sortir faire des déclarations intempestives qui mettraient en cause la stratégie de l’Etat», a précisé M. Cissé.
«Quand il y a du pétrole et du gaz, ça suscite une certaine excitation»
«Quand il y a du pétrole et du gaz, ça suscite une certaine excitation. C’est normal, ce sont les ressources les plus puissantes au monde. Tous les pays veulent en avoir, c’est le moteur de l’économie mondiale», a-t-il dit, révélant au passage qu’en ce qui concerne la sécurité des plateformes et des eaux territoriales, l’Etat fait confiance à la marine nationale. «Il ne s’agira pas pour nous de privatiser la sécurité maritime. Ça ne sera pas le but de l’opération. C’est la marine nationale qui va vieller sur nos eaux territoriales avec ses moyens, avec la contribution des compagnies», a-til annoncé. Pour sa part, Mohamed Abdel Vetah, ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines de la Mauritanie, a rassuré que le changement prochain à la tête du régime de son pays ne va en rien entraver la marche du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). «Je vous assure que le projet continuera. Parce qu’il ne s’agit pas d’une question d’hommes, mais de biens supérieurs et du lien entre les deux pays», a-t-il certifié concernant cette question. Puisque le président Ould Abdel Aziz, à cause de la limitation des mandats par la Constitution, ne peut pas se présenter pour une troisième fois à la Présidentielle mauritanienne, prévue le 22 juin. C’est le Général Mohamed Ould Ghazouani qui est le candidat de son parti.