KAOLACK PRÊTE POUR LES SEMIS
75% de matériel agricole distribué, 80% de semences dans certaines zones : la région avance à bon rythme dans la préparation de la campagne 2025/2026. Mais derrière ces chiffres encourageants, les producteurs restent sur leurs gardes

Les opérations de distribution des semences, intrants et matériels agricoles, liées à la prochaine campagne 2025/2026 se poursuivent encore dans la région de Kaolack. Le directeur régional du développement rural (DRDR) Samba Gaye à cet effet, a annoncé pour l'instant un taux d'enlèvement du matériel agricole estimé à 75%.
Au-delà du petit matériel qui est presque distribué à 100%, le gouverneur de la région par notification, a aussi ordonné la levée du matériel motorisé (tracteurs) auprès des services départementaux pour accélérer le processus de mise en disposition de ce matériel d'usage dont les producteurs doivent se servir pour dérouler leurs activités champêtres.
Concernant les semences, a aussi indiqué la DRDR, les commissions en charge de la distribution sont présentement en place et ont démarré en majorité leurs opérations dans la quasi-totalité des communes de la région. Déjà au niveau de certains endroits dans le département de Nioro comme Keur Madiabel et Ndiba Ndiayène qui ont reçu leurs semences depuis la semaine dernière, le taux de distribution est à 80%. Certes une avance sur le temps, mais qui justifie en partie les performances obtenues dans le processus de digitalisation des opérations de distribution de semences et intrants dont la phase pilote est lancée cette année dans le département de Nioro.
Sur le reste des départements de Kaolack et Guinguinéo, la mise en attribution de ces facteurs de production se poursuit continuellement auprès des commissions, et comme prévu sur le calendrier, elle sera suivie cette année, par celle des intrants qui commence déjà à s'exercer dans la majeure partie de la région. Ce qui, du coup, a incité les services de la direction régionale de développement rural (DRDR) à lancer un appel solennel aux producteurs afin qu'ils retirent le plus vite possible leurs semences des magasins de stockage pour offrir une place aux stocks d'engrais qui ne peuvent guère rester à l'air libre ou être exposés au soleil ou aux précipitations. Par ailleurs, sur le terrain, les activités de débroussaillage et aménagement des terrains arables ont pris fin des semaines auparavant. Les précipitations enregistrées dans la nuit du Samedi 31 au Dimanche 1er Juin dernier, annoncent une suite favorable au processus de germination de certains semis. En l'occurrence les semis à sec comme le mil (souna) qui peut connaître ses premières pousses.
Par ailleurs du côté des organisations de producteurs, l'inquiétude et la prudence sont les choses les mieux partagées. Car compte tenu d'une absence de bilan sur la précédente campagne et les contre-performances enregistrées notamment dans la production nationale de l'arachide, les paysans doutent de connaître les mêmes sous-productions que durant la dernière campagne de commercialisation agricole. Et ceci, du fait de la mauvaise qualité des semences distribuées et des engrais peu efficaces en tant que produit améliorant. Pour le Président du Conseil national de concertation et coopération rurale (CNCR) Cheikh Sidy Bâ, « les producteurs sont en train de vaquer à leurs dernières occupations d'avant campagne en termes d'aménagement des surfaces cultivables. À notre niveau, nous sommes en train de placer nos représentants au sein des commissions de distribution. À la sortie de la dernière campagne, les services de l'État avaient promis de faire une étude approfondie par rapport aux contre-performances enregistrées la dernière saison. On nous avait fait croire que la Direction de protection des végétaux (DPV), l'Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) et d'autres services techniques de l'État allaient se mobiliser et statuer sur la question, nous attendons toujours cet exercice, mais nous disons toutefois à nos représentants au sein des commissions d'être toujours vigilants par rapport à la qualité des semences et produits fertilisants distribués. Autrement dit, refuser de se laisser emporter par la voracité des opérateurs. Et si, par hasard, ils trouvent des graines incompatibles qui ne portent pas l'étiquette de la Direction nationale des semences (DISEN), qu'ils les retournent à leurs envoyeurs. Ceci aussi bien pour l'arachide que pour les autres spéculations ».