LE RÉSEAU DES ÉLEVEURS DU SÉNÉGAL TIRE SUR LES PRODUCTEURS
Hausse du prix de l’aliment de volaille - La hausse du prix de l’aliment de la volaille notée depuis 2019 asphyxie les acteurs de l’aviculture.

Le siège du Fapp a accueilli, hier, le Réseau des Eleveurs du Sénégal (RES) pour alerter l’opinion sur les difficultés du sous-secteur de l’aviculture. Le RES accuse les producteurs d’être à l’origine de la hausse du prix de l’aliment de volaille.
La hausse du prix de l’aliment de la volaille notée depuis 2019 asphyxie les acteurs de l’aviculture. Une situation que dénonce avec la dernière énergie le Réseau des Eleveurs du Sénégal (RES) qui souligne que le prix de l’aliment de volaille qui est passé de 14.500 Fcfa à 17.500 Fcfa, en trois ans. Ce qui impacte sur le prix du poulet de chair et grève le panier de la ménagère.
Selon les membres du RES, cette inflation risque de faire disparaitre les petits éleveurs des exploitations familiales. Ce qui va créer un chômage endémique dans un sous-secteur qui génère plus de 2.000 emplois directs et/ou indirects.
Selon le porte-parole du RES, Mouhamadou Lamine Thioune, une réunion s’est tenue avant-hier avec les producteurs d’aliment que sont Avisen, Nma, Sedima pour trouver un terrain d’entente, mais aucune solution n’a été trouvée. Lors de cette rencontre, souligne-t-il, le président des producteurs d’aliment, Claude Demba Diop, leur a servi un discours technique. «Les producteurs ont campé sur leur position de maintenir la hausse. Ils estiment que ce sont les cours mondiaux des intrants tels que le maïs, le soja…qui ont connu une flambée. Ils trouvent que la hausse du prix de l’aliment va s’accentuer davantage», rapporte Monsieur Thioune.
Un discours qui est qualifié de capitaliste par le RES qui appelle tous les aviculteurs à être dans une dynamique de synergie d’actions pour faire face aux producteurs. «Car, une partie n’a pas le droit d’augmenter de façon unilatérale les prix sans une concertation inclusive avec tous les acteurs. Nous demandons également les autorités des ministères de l’Elevage, de l’Emploi et du Commerce à rencontrer les producteurs afin de régler l’inflation du prix de l’aliment de volaille».
A défaut de cela, alerte M. Thioune, beaucoup d’emplois vont disparaître. Par conséquent, il invite les producteurs d’aliment et l’Etat à œuvrer dans le sens de stabiliser le secteur. «Nous souhaitons que nos collaborateurs nous facilitent la tâche, que ce soit les producteurs ou l’Etat. Et désormais, le prix du poulet de 1 à 1.5 kg sera vendu à 2 000 francs», décrète le porte-parole du RES.
Tirant la sonnette d’alarme, Guy Marius Sagna peint un tableau sombre du secteur de l’aviculture à cause de la hausse du prix de l’aliment de la volaille. «Le poulet risque de se faire rare. Le prix de la viande blanche la plus consommée au Sénégal sera insoutenable par la bourse des populations. Le taux de mortalité des Pme va augmenter et par ricochet le taux de chômage. Depuis 2005, l’Etat n’a pas fait assez d’efforts pour améliorer les conditions du secteur de l’élevage, notamment l’aviculture. Les autorités doivent trouver des solutions par des subventions entre autres. Mais depuis 20 ans, l’Etat n’arrive pas à intégrer les secteurs de l’agriculture et de l’élevage pour faciliter la production d’aliment pour l’élevage. Nous invitons le gouvernement à réunir les acteurs autour des assises du secteur pour savoir les problèmes de l’élevage et trouver des solutions définitives», a indiqué le leader du mouvement Frapp France Dégage.