«LE SENEGAL POURRAIT RECOLTER JUSQU’A 70% DE RENTE PETROLIERE»
Interpellé par notre confrère de la RFM sur les retombées de l’exploitation future du pétrole et du gaz dont les premiers barils sont attendus en 2024, le chef de l’état a tenu à lever toute équivoque.

Interpellé par notre confrère de la RFM sur les retombées de l’exploitation future du pétrole et du gaz dont les premiers barils sont attendus en 2024, le chef de l’état a tenu à lever toute équivoque. Pour Macky Sall ceux qui soutiennent que notre pays ne récoltera que 10% des recettes ne savent pas et devraient s’informer parce qu’en réalité, notre pays pourrait gagner entre 55 et 70% une fois l’exploitation démarrée.
«Ils ne savent pas et devraient demander car il n’y a rien de mal à demander !» C'est la réplique du Président Sall à ceux qui déclarent urbi et orbi que le Sénégal est le plus grand perdant pour ce qui est des recettes issues de l’exploitation future du pétrole et du gaz. Au contraire, notre pays s’en sort triplement gagnant. En effet, une fois que le pétrole ou le gaz est sorti de terre, les compagnies se remboursent leurs investissements, puis le reste de la production.
Communément appelée rente pétrolière ou revenus pétroliers, celle-ci est partagée entre l'État et les compagnies. Dans ce partage de la rente, comme écrit dans tous les contrats pétroliers signés par notre pays, le Sénégal gagne, en général, entre 55 et 75% du total grâce à trois canaux que sont la part de l'Etat dans la rente, la part de Petrosen, société qui appartient entièrement à l'Etat, et l'impôt sur les sociétés payé par les compagnies au trésor public sénégalais. En définitive, l'Etat demeure donc majoritaire dans toutes les recettes d'hydrocarbures et dans le partage des revenus pétroliers. L’exploration pétrolière est une phase risquée.
Ainsi pour éviter d'endosser le risque d’exploration mais aussi s’épargner les lourds investissements en vue de l’exploitation, l'État sénégalais a sollicité des compagnies pétrolières privées qui doivent apporter des garanties techniques et financières et qui s'engagent, au risque de pertes financières importantes, à faire des recherches, en s'appuyant sur la législation pétrolière de 1998. Mais pour le président Sall, il ne faut pas être utopique : «le pétrole ne va pas totalement changer notre démarche. Même s’il est vrai que les revenus auront un impact sur l’économie, elles ne constituent pas le pilier de notre économie». Cependant le chef de l’Etat rassure que l’exploitation du pétrole va changer le visage du Sénégal en termes d’économie. Car avec plus de 600 milliards de facture pétrolière par an, notre pays n’aura plus à exploiter de pétrole et cela va impacter sur l’économie. Mieux, cela changera même nos relations bilatérales de sorte que même le remboursement des dettes pourra diminuer parce que les pays européens sauront que c’est un pays qui a des ressources, donc crédible.
Poursuivant, il révèle que 90% des ressources du pétrole seront mis dans le budget pour plus de traçabilités, telles que mentionnées dans la loi sur le contrôle des ressources issues du pétrole et les 10% restants seront réservés aux générations futures sous le contrôle de l’Assemblée nationale. Le code, en plus d’interdire à notre pays de mettre le pétrole en gage pour obtenir un prêt et sacrifier les générations futures, prend aussi en compte les questions liées à la transition énergétique.
En outre, il déclare que les 10% dont parlent certains sont imposés par le code pétrolier dans la mesure où l'exploration est une phase risquée et très coûteuse dont les compagnies étrangères supportent presque toutes les charges. Pour ce faire, Petrosen opte en réalité pour une contribution symbolique à hauteur de 10% afin de participer aux décisions qui seront prises par le conseil d’administration du consortium des entreprises. Mais ce pourcentage n'implique pas nécessairement une contribution financière de Petrosen. A ce stade des opérations, Petrosen ne participe à aucun investissement. Toutefois, en cas de découvertes économiquement rentables, elle peut porter sa part à 20%ou 30%en phase d’exploitation et contribuer à l’investissement. C’est le cas actuellement pour les sites de GTA et Sangomar.