LES SOLUTIONS DES DEPUTES POUR UNE ECONOMIE MARITIME EN BONNE SANTE
Révision des licences de pêches, dragage de ports, construction de quai de…Les députés veulent une économie maritime bien portante.

Les députés veulent une économie maritime bien portante. C’est pourquoi, lors du passage du ministre des Pêches et de l’Economie maritime, ils ont proposé des pistes pour réussir ce pari. Parmi d’autres points, des parlementaires ont exigé une révision des accords de pêche tandis que d’autres plaident pour la construction de quais de pêche et le dragage de certains ports.
Face au ministre des Pêches, les parlementaires n’ont rien laissé en rade pour une économie de la pêche et maritime en bonne santé. Ainsi, ils ont interpellé Pape Sagna Mbaye qui défendait le projet 2023 de son département, sur plusieurs secteurs. Prenant la parole, la député Mame Diarra Fam élue sur la liste du département de Pikine a plaidé pour la restructuration du marché de poisson de Pikine.
Par ailleurs, pour un secteur des Pêches calme, elle a aussi demandé au ministre de la Pêche de continuer les négociations entre la Coalition des acteurs de la pêche du Sénégal (Cap) et le Groupement des armateurs et industriels de la Pêche au Sénégal(Gaipes).De son côté, le député Demba Diop a interpellé le ministre sur la reproduction biologique du poisson. « Est-il possible de jeter des épaves dans la mer pour permettre aux poissons de se reproduire ? Parce que les poissons cherchent des zones de reproduction. Et cette technique pourrait permettre aux poissons de se reproduire », a-t-il interpellé le ministre des Pêches. Le maire de Hann Bel Air s’est félicité des actions du gouvernement dans sa commune de Hann Bel Air avec la réalisation d’un complexe frigorifique.
Ainsi, sur un autre registre, Babacar Mbengue a demandé au gouvernement de renforcer ses actions dans la sécurité marine avec le système de Gps. Mieux, le député a invité le gouvernement à équiper les pêcheurs d’un système de marqueur dans la recherche pour favoriser la recherche de pirogues perdues en haute-mer. Enfin, il a aussi plaidé pour une subvention pour les pêcheurs victimes d’accidents en mer et pour les frais d’essence. De son côté, Babacar Mbaye a interrogé le ministre sur le système d’évaluation dont dispose le gouvernement pour mesurer ses performances, notamment au Port autonome de Dakar. Par ailleurs, il a demandé au gouvernement de venir en aide aux pêcheurs, notamment de Guet Ndar, qui sont en état d’arrestation en Mauritanie et au Maroc. Enfin, il a plaidé pour un port de pêche à Saint-Louis comme celui de Ndiago en Mauritanie
De son côté, Ahmed Benjelloun a demandé à l’Etat, pour des raisons « historiques et économiques », de réhabiliter le port de Kaolack. Pour preuve, il en veut l’essentiel des exportations maliennes qui sortent du port de Dakar et qui transitent vers Kaolack. « La réhabilitation du Port de Kaolack peut aussi diminuer les accidents de la route liés aux gros-porteurs maliens et lutter contre la dégradation précoce de nos routes. Il faut réhabiliter les infrastructures du port de Kaolack dans le court terme. Dans le moyen terme, il faut améliorer la navigabilité des fleuves du Saloum.Dans le long terme, il faut rectifier le port de Foundiougne afin de permettre aux grands navires de pouvoir passer, vu que la hauteur de ce port est moins élevée », a souhaité le président du Conseil départemental de Kaolack. Sur le même registre, Adji MerganeKanouté a fait noter que même si l’essentiel des importations maliennes proviennent du Sénégal, le Mali peut faire passer ses produits depuis la Côte d’ivoire. C’est pourquoi elle a invité l’Etat à finaliser la voie ferroviaire Dakar-Bamako. Parce que, laisse entendre la député, cela va booster l’économie maritime etle Port autonome deDakar. « Je vous rappelle que le port du Saloum n’est pas toujours dragué. On avait annoncé cela, mais c’esttoujours en l’état. Je signale même que le matériel de dragage a été repris. Qu’est-ce qui l’a repris ? Nous voulons le savoir monsieur le ministre », s’est interrogée la député.
ACCORDS DE PÊCHES
Le député Chérif Ahmed Dicko a invité le gouvernement à éclairer la lanterne des Sénégalais sur les licences de pêches. D’autant que, dit-il, des échos font état de l’utilisation des nationaux par des étrangers en vue d’obtenir des licences de pêches. Ayip Daffé estime que la baisse du budget du ministère montre que le gouvernement a fini de tuer le secteur de la pêche et de l’économie maritime. « Le budget a chuté de 43 milliards à 23 milliards en 2023. Ce qui montre que le budget ne pourra plus prendre en charge les préoccupations du secteur. Le poisson est cher. Ce qui fait que même nos pêcheurs ont préféré faire l’émigration clandestine », at-il indiqué. Pour faire face, le député pense, entre autres, qu’il faut lutter contre la pêche illicite, faire un moratoire sur les licences de pêche, favoriser la reproduction de ressources.
Abass Fall pense connaître la cause de la raréfaction de ressources qui amènent les Sénégalais à aller pêcher dans d’autres eaux. « Selon mes informations, il y a, au ministère des Pêches, ce que l’on appelle les cartons neutres. Il s’agit d’une mine d’informations contenant le nom de la société, son adresse, le nom du bateau, le numéro d’agrément et la zone de pêche. Il y a une dame qui gère cela dont je tairais le nom et qui ne respecte pas ses critères. Ce qui est grave, c’est qu’on donne ces cartons à des armateurs supposés être des Sénégalais. Ce qui donne à ces armateurs le droit de pêcher dans nos eaux mais aussi de le revendre dans la zone communautaire. Conséquences : il y a une surproduction obligeant les bateaux sénégalais à payer des taxes », a dit le député de Pastef qui demande des comptes au ministre des Pêches.
Barthélémy Dias a théorisé l’idée d’un moratoire d’un an sur les licences de pêche. Cela, ditle maire de Dakar, peut donner un temps de répit aux pêcheurs sénégalais pour leur permettre de tirer profit de la mer. Car, selon lui, c’est la raréfaction de ressources qui cause principalement l’émigration clandestine. En outre, il a interrogé l’Etat sur une politique d’assurance envers les pêcheurs sénégalais victimes de la mer ? Sur la reproduction biologique, Barthélémy Dias pense qu’il faut des aires marines protégées. Sur la problématique des licences de pêches, Mamadou Lamine Thiam de Wallu rappelle qu’on a toujours eu des accords avec d’autres pays. Mais le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie fait noter que les Sénégalais se sont toujours levés pour plus de transparence dans ces contrats qui engagent l’Etat. Selon lui, la question de la révision des licences de pêches rentre dans ce cadre. « Si nous sommes réélus en 2024 avec une majorité, nous travaillerons à la révision des accords de pêche », a-t-il promis.