LA RECETTE D’UNE ECOLE DE LA REUSSITE
Sud Quotidien dépoussière les conclusions des Assises nationales de l’éducation et de la formation et les défis du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013-2025) pour une école pour tous et de qualité

L’école publique sénégalaise fait face à des revendications reposant sur des constantes non encore vidées, comme en attestent les résultats des examens nationaux. Le chemin emprunté par le système d’éducation et de formation est loin d’être un vecteur d’impulsion de développement. Et, pourtant, les recettes d’une école publique de qualité ne manquent pas. Sud Quotidien dépoussière pour ses lecteurs les conclusions des Assises nationales de l’éducation et de la formation (Anef) et les défis du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013-2025) pour une école pour tous et de qualité.
L’école publique sénégalaise court depuis deux décennies vers une offre de qualité. Tous les signaux sont au rouge. Les échecs s’enchainent. L’école publique se cherche à se départir de son cycle de contreperformances. Les actes concrets d’une éducation de qualité n’ont pas été à la hauteur des péripéties de la crise profonde. Les acteurs ne manquent sérieusement d’imagination pour surmonter ces difficultés. La reconfiguration du système sur la base de la performance est dans les tiroirs. Les documents de référence pouvant déboucher l’école vers une sortie de crise.
L’architecture d’opérationnalisation des conclusions des assises de l’éducation et de la formation (Anef) raisonne uniquement en terme de nivellement par le haut du système déjà genou. L’équipe dirigée par l’ancien recteur Abdou Salam Sall, président du comité de pilotage des Anef, a détaillé les défis auxquels l’école devrait s’attaquer pour redorer son blason.
En attendant des réponses appropriées des revendications inscrites dans le protocole d’accords dans une temporalité illimitée, il faut, selon les assisards, poser des actes allant dans le sens de promouvoir les performances scolaires comprenant, entre autres, l’efficacité interne, le taux de réussite aux examens, l’atteinte de seuils de performance significatifs dans les disciplines clé que sont la lecture et les mathématiques. Ce qui passera par une prise en charge conséquente de l’éducation de la petite enfance qui ne semble pas incluse dans l’obligation scolaire de dix ans. Il s’agit de donner à chaque élève les moyens de s’orienter vers une formation adaptée à son profil et offrant les meilleures perspectives de réussite. D’où l’importance du travail des psychologues conseillers dans l’orientation et la guidance scolaire. Pour une école conforme aux valeurs positives sénégalaises, à la culture et répondre aux besoins de la nation, la prise en compte de la santé et nutrition des élèves est, selon les conclusions des Anef, un pilier, car, contribuant à l’améliorer les résultats scolaires. Pour des profils de sortie intéressants, les assisards préconisent une mise en cohérence des offres d’éducation et de formation (formelle, non formelle, modèles alternatifs, daaras, etc.) adossée dans une approche holistique.
Considérant l’enseignant comme le premier intrant pédagogique, les Assisards veulent un système de validation des acquis de l’expérience et de certification comme préalable à la professionnalisation de tous les personnels. Il s’agira de valoriser les acquis des alphabétiseurs, des maîtres coraniques et tout autre fonctionnaire qui désire faire reconnaître ses compétences. La maitrise des contenus pédagogiques, en plus d’une stratégie permanente de remédiation, réduirait les forts taux de déperdition (redoublements - abandons). Malgré les efforts consentis par l’Etat, la communauté et les partenaires techniques et financiers, l’éducation souffre d’un sous-financement. Il est impératif dès lors d’inventer un type de financement innovant et adéquat pour le secteur de l’éducation et de la formation et de mettre en place une gouvernance financière, administrative, pédagogique de proximité efficace. Dans une étude de groupe de travail de huit experts (Gt8), la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) affirme que la majeure partie des directives sur les Anef sont jugées être en début d’application ou pas du tout appliquées.
LE PAQUET À LA TRAINE
Les autorités ont décidé d’orienter la politique éducative au regard des résultats très mitigés du programme de développement de l’éducation et de la formation (Pdef). Pour aller en une décennie vers une école pour tous et de qualité, le programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013- 2025) a été défini et mis en œuvre. Paradoxalement, les actions jusqu’ici menées sous la bannière de ce référentiel de la politique éducative, n’ont pas eu les résultats attendus. Les examens nationaux ont pris la courbe ascendante depuis l’avènement de ce nouveau programme. Alors qu’on se rapprochait des 50% en 2000 au Bac et 60% au Bfem et Cfee, le taux de réussite avoisine les 30% pour le secondaire et reste intact pour le moyen et l’élémentaire. Les efforts orientés vers la qualité sont vains. Ainsi, il a été orienté pour développer à tous les niveaux, des stratégies soutenables permettant aux enfants, jeunes et adultes de maitriser les compétences attendues à tous les niveaux d’éducation et de formation, y compris celles renforçant leur citoyenneté, leur employabilité d’ici 2030. Pour les enseignants, formateurs, éducateurs et chercheurs, il s’agit d’avoir des compétences professionnelles renforcées pour développer des enseignements-apprentissages de qualité et pertinents.