L’ECOLE A L’AGONIE !
Un taux d’abandon de 10,61% ; 3,68% de taux de redoublement corrélé à un taux de déperdition élevé et un taux d’achèvement à l’Elémentaire en dents de scie de 59,80% en 2018.

Le rapport national de l’année 2018 sur la situation de l’Education (RNSE) fait état d’une école sénégalaise dans un cycle de contre-performances.
Alors qu’il s’est agi pour les autorités de tirer un bilan «satisfaisant» de la mise en œuvre du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), à l’occasion de la 6ème revue annuelle nationale dudit Paquet, l’école sénégalaise continue d’enchainer les contreperformances en matière d’efficacité interne, de réussite aux apprentissages et aux examens du cycle fondamental au secondaire. En dépit des 700 milliards investis comme annonçait par le ministre de l’Education, Mamadou Talla, on peut parler d’un «grand corps malade» au regard des statistiques dégagées par le Rapport national de l’année 2018 sur la situation de l’Education (RNSE) jusqu’ici, pas encore, rendu public.
Ce document très important met en exergue une école sénégalaise à l’agonie. D’où certainement la pertinence du thème de la 23e édition de la semaine nationale de l’école de base : «Synergie d’actions autour de l’école pour améliorer les performances scolaires».
Dans le RNSE 2018, le taux d’abandon était de 10,61% (11,26% pour les garçons et 10,01% pour les filles) au plan national, tandis que le taux de redoublement, était de 3,68% dont 3,75% chez les garçons contre 3,62% chez les filles.
«Les taux de déperdition élevé peuvent s’expliquer par l’existence d’écoles à cycle incomplet, les entrées tardives, la pauvreté des ménages et les mariages précoces», lit-on dans le contexte des termes de référence de la semaine nationale de l’école de base.
Le taux d’achèvement à l’Elémentaire évolue en dents de scie, passant de 60,40% en 2013 à 59,80% en 2018. Les taux plus élevés ont été enregistrés en 2014 (61,10%) et en 2017 (61,20%).
Cette situation qui a fini d’installer l’école dans un système pourri, en atteste les faibles de taux de réussite enregistrés dans les évaluations nationales.
En 2018, le Cfee était de 55,51% dont 53,98% pour les filles et 57,38% pour les garçons. Autrement dit, que 40% des élèves échouent à l’examen, à l’orée de la scolarisation massive des enfants et de l’application de la loi sur l’obligation scolaire de 10 ans.
La dernière évaluation internationale réalisée en 2014 dans le cadre du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (Pasec) confirme ce niveau bas des élèves. Le Pasec rend compte de faibles performances des élèves en lecture et mathématiques. «En CP, seuls 28,9 % des effectifs considérés ont atteint le seuil «suffisant» de compétence. Ce faible taux pourrait s’expliquer par les difficultés qu’éprouvent les élèves en compréhension orale et en déchiffrage de mots dans la langue d’enseignement», lit-on dans le rapport du Pasec.
Cette tendance se confirme aux examens du baccalauréat avec 35,9% et du brevet de fin d’études moyenne avec un taux de réussite de 52,11%.
Au regard des chiffres, de quel progrès avancé par les autorités fait-on référence ?
L’amélioration de l’environnement scolaire et la qualité des enseignements/apprentissages restent toujours un défi pour une école qui continue de chercher le chemin de la qualité.