LA RETRAITE DE BARKHANE
La France et ses partenaires engagés au Sahel semblent converger vers une même décision : « quitter le Mali ». À l’Élysée, on explique au JDD que « c’est effectivement plus une question de jours que de semaines »

Elle est en ligne de mire. Le départ de la force militaire française du Mali pourrait être annoncée dans la semaine. La fin de « Barkhane » ? C’est « une question de jours », lance Le Journal du Dimanche, la France et ses partenaires engagés au Sahel semblent converger vers une même décision : « quitter le Mali ». À l’Élysée, on explique au JDD que « c’est effectivement plus une question de jours que de semaines ». Et cet hebdomadaire pense qu’Emmanuel Macron pourrait en faire l’annonce dans la foulée d’une réunion des dirigeants européens et africains « mercredi soir », à la veille du sommet UE-Afrique.
Mali, le farewell de l’armée française
Cette retraite du Mali est cette semaine à « la Une » de L’Obs. « La France dans le piège malien », y lance cet hebdomadaire, le dossier est « explosif pour Emmanuel Macron ». Selon L’Obs, « tous les ingrédients sont en effet réunis pour faire de 2022 l’année de tous les dangers dans (le) Sahel ».
Présentant comme un « acte de guerre » l’attaque jihadiste du 22 janvier dernier contre la base militaire française de Gao, et qui a coûté la vie au brigadier Alexandre Martin, 24 ans, 53e soldat français, depuis 2013, à être tombé au champ d’honneur sahélien, L’Obs se demande « jusqu’à quand ? » la France va poursuivre la lutte contre le terrorisme dans la région.
« J’ai annoncé que c’était un bourbier dès 2013 : j’ai été viré pour ça, dit à ce magazine un ancien diplomate. Nous avons fait exactement les mêmes erreurs qu’en Afghanistan. L’issue sera la même. Nous allons partir, oui, mais la queue entre les jambes, et sans avoir rien réglé », ajoute-t-il, tandis qu’un autre ancien diplomate explique les décisions d’Emmanuel Macron concernant le Mali par la volonté « de réduire l’exposition politique et le bruit de fond médiatique, de ne pas être embêté sur ce sujet pendant la campagne présidentielle ». Mais le silence du président français au sujet du Mali « devient de plus en plus difficile à tenir », souligne L’Obs.