L'OEIL DU TEMOIN DE CE JEUDI

KEEMTAAN Gi - VILLE MORTE
Tout le monde semble l’avoir oublié. D’ailleurs, cela fait une éternité qu’il n’a pas posé les pieds dans ce charmant pays. On ne l’entend pas non plus se prononcer sur nos questions domestiques, adoptant un silence diplomatique. Mais on suppose qu’il doit se sentir mal et bien dépité face à l’état déplorable dans lequel se trouve notre démocratie. Laquelle aurait dû donner des complexes à certains Occidentaux si elle était bien entretenue. L’absent, c’est le deuxième chef de l’Etat du Sénégal qui revendiquait une forte amitié pour notre actuel président dont on disait même qu’il était le parrain et qu’il lui prodiguait des conseils. Se sentant pousser des ailes au point d’être devenu puissant et de côtoyer les grands de ce monde, le « fils » a dû se détourner de son « Père ». Mais bon, pour parler encore de notre cher pays, on nous serine, à longueur de journées et avec suffisance, que rien de fâcheux ne pourrait s’y produire et que l’on peut dormir tranquilles. Mais voilà, depuis quelques mois, notre économie s’essouffle alors que la capitale donne l’impression d’une ville presque morte avec l’arrêt de toutes les activités. Quand un pouvoir dit qu’il contrôle tout et que les banques y ferment ou réduisent leurs horaires, que le transport public suspend ses activités — et que les « deux roues » si utiles sont interdits de circuler ! — à chaque fois que l’honneur d’un ministre doit être lavé, que des centres commerciaux et grandes surfaces sont barricadés, que les étudiants et élèves sont en vacances plus tôt que prévu et que des chancelleries demandent à leurs ressortissants de ne pas sortir ou de raser les murs… Bref, quand on vit dans une telle atmosphère de peur, il faut se poser des questions. Mieux, toutes les unités des forces de défense et de sécurité sont en alerte maximale comme si de vilains terroristes — pas les Pieds-nickelés dont parlait le procureur général de Dakar ! — allaient débarquer. Dans ces situations de peur et face à une économie fragilisée, il faut avoir le courage de reconnaitre que ceux qui disent avoir le contrôle du pays se trompent lourdement. Ils ne maitrisent rien du tout et mènent le pays dans l’abime. Il devient aujourd’hui impératif de faire taire les egos et se parler. Notre pays ne se relèverait pas de la crise qui se profile à l’horizon. Il est à la croisée des chemins et les choix que nous opérerons vont impacter notre avenir. C’est un paradoxe d’interdire des manifestations et de faire sortir toutes les garnisons pour matraquer et gazer plutôt que d’encadrer ces mêmes manifs pour qu’elles se passent dans la bonne humeur. En chantant !!!
KACCOOR BI - LE TEMOIN
MANIFS DU 29 MARS YACINE THIAM TEMOINWEB VIOLEMMENT HEURTEE
Notre collaboratrice Yacine Thiam du site TémoinWeb a été victime hier d’un grave accident en marge de la répression de la manifestation de l’opposition. Alors qu’elle était présente au siège du PRP de Déthiè Fall pour un point de presse des dirigeants de Yewwi, les forces de l’ordre ont fait tomber une pluie de grenades lacrymogènes y compris sur les journalistes sénégalais (les Toubabs, eux, on y touche pas !). Dans le sauve-qui-peut, Yacine Thiam a été percutée par un véhicule particulier qui a pris la fuite ensuite. Dans une déclaration, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information du Sénégal (Synpics) rapporte que «la camerawoman Yacine Thiam est renversée par un véhicule particulier suite à une charge de la gendarmerie, ont confirmé plusieurs témoins». Le Synpics, la Convention des jeunes reporters (Cjrs) et le président de l’Association de la presse en ligne (Appel), Ibrahima Lissa Faye, ont été aux côtés de son employeur Bassirou Dieng à qui ce site vient d’être cédé par Mamadou Oumar Ndiaye. «Notre priorité, c’est la santé de la consœur qui dispose d’un récépissé de dépôt de la carte nationale de presse», a ajouté Bamba Kassé. Le secrétaire générale du Synpics ajoute que Cheikh Tidiane Youm, secrétaire général du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) et les députés Ndialou Bathily et Sokhna Ba, présents à la clinique Khalifa Ababacar SY, sont à remercier pour leur présence solidaire ! Bamba Kassé a aussi prié le propriétaire du véhicule de se présenter à l’hôpital Idrissa Pouye pour la suite à réserver à cette affaire». Notre directeur de publication Mamadou Oumar Ndiaye s’est lui aussi déplacé à la clinique peu avant le transfert de Yacine Thiam à l’hôpital Principal où elle devrait être opérée incessamment. Tout le Groupe Le Témoin souhaite un prompt rétablissement à Yacine Thiam, une collègue dynamique et disponible, une baroudeuse présente sur tous les fronts depuis son arrivée au « Témoin ». JAAY DOOLE Le spectacle qu’on a vu hier n’honore assurément pas notre démocratie. En effet, bien avant la manifestation de YAW, on pouvait voir une escouade de gendarmes bivouaquer devant le siège du PRP. A côté d’un pick-up, des caisses de grenades à leurs côtés, les gendarmes prenaient leurs aises. Tranquillement, ils avaient bouclé le siège (qui constitue donc un domicile inviolable) d’un parti politique pourtant légalement reconnu sans décision de justice. Mieux, quand le locataire du siège et ses amis de l’opposition s’y sont présentés, ils ont été chassés à coups de lacrymogènes. A la limite, il nous semble, les gendarmes auraient pu se mettre à quelques pas de ce siège, permettre aux leaders de YAW de s’y réunir et, s’il le faut, les disperser dès qu’ils auraient tenté de se rassembler dehors. Au lieu de quoi, non seulement Déthié Fall a été empêché d’accéder à son propre siège — dont la devanture a été squattée par les gendarmes — avec ses amis mais encore ils ont été violemment gazés ! Et l’on viendra nous parler après cela de pays de droit…
PROCES DU 30 MARS : SONKO PERD SON AVOCAT, ME OUSSEYNOU FALL, SUSPENDU PAR L’ORDRE
La défense de Ousmane Sonko ce jeudi lors du procès en diffamation l’opposant à Mame Mbaye Niang sera affaiblie. Me Ousseynou Fall, un des avocats du leader de Pastef, a été suspendu par l’Ordre des avocats. Ousmane Sonko a vivement déploré la décision prise hier par l’Ordre des avocats de suspendre un de ses conseils, Me Ousseynou Fall. Cette décision de l’ordre fait suite à une plainte du juge en charge du dossier, Pape Mohamed Diop, suite à des échanges lors de l’audience du 16 mars dernier. Selon Ousmane Sonko, « cette décision n’a pour objectif que d’affaiblir ma défense à moins de 24h du procès et atteste du parti pris flagrant du bâtonnier et de l’Ordre pour la partie civile. Un bâtonnier et un Ordre qui sont restés insensibles aux multiples agressions physiques dont ont été victimes leurs collègues, gazés et brutalisés par les forces de l’ordre sous les projecteurs des caméras du monde entier ». « Le comble avec Macky, en fin de second et dernier mandat, c’est d’avoir quasiment réussi à asservir tous les secteurs, au grand dam de la démocratie et de la justice » a regretté en conclusion Ousmane Sonko. A noter que cette suspension de Me Ousseynou Fall, l’un des doyens du collectif des défenseurs du leader de Pastef, intervient alors que Me Ciré Clédor Ly, qui coordonne ledit collectif, se trouve toujours en France pour des soins après avoir été gazé par les forces de l’ordre le 16 mars dernier.
ELECTRIFICATION RURALE
Abordant hier en conseil des ministres, l’accélération de l’exécution des projets d’électrification rurale, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement la priorité qu’il accorde à l’accès universel à l’électricité. A cet effet, le Président de la République a demandé au Ministre du Pétrole et des Energies, d’accélérer, avec le concours de toutes les entités publiques, la mise en œuvre du Programme d’Urgence d’Electrification rurale dans une dynamique d’amélioration du taux d’accès à l’électricité avec le raccordement prochain de plusieurs localités du pays. En outre, le Chef de l’Etat a indiqué, la nécessité d’évaluer les concessions d’électrification rurale ainsi que les actions de l’Agence Sénégalaise d’électrification rurale (ASER) dans une optique d’optimisation des interventions publiques en matière d’accès universel à l’électricité. Dans cette perspective, le Président de la République a demandé au Ministre du Pétrole et des Energies de faire un compte rendu mensuel en Conseil des Ministres, de l’état d’exécution des projets d’électrification au regard des priorités définies et de l’objectif national d’électrification rurale à l’horizon 2025.
REFORMES ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
Restons au conseil des ministres. Abordant le suivi des réformes de l’environnement des affaires et du développement du secteur privé, le Chef de l’Etat a rappelé l’importance accordée à l’amélioration de l’environnement des affaires et au développement du secteur privé national. Le Chef de l’Etat a informé le Conseil de l’audience prochaine qu’il accordera, courant avril 2023, aux dirigeants des organisations patronales en vue de consolider le dialogue permanent entre l’Etat et le Secteur privé. Ce n’était pas trop tôt vu qu’il est resté sept ans sans recevoir ledit patronat !
L’INSPECTION DES FINANCES RENFORCEE
Dépendante du ministère des Finances et du Budget, la stratégique inspection des Finances a été renforcée hier par une série d’affectations en son sein décidée en conseil des ministres. C’est ainsi que les inspecteurs des impôts et domaines Adama Mamadou SALL, Makhaly FAYE, Mamadou NDIAYE, Madame Absa Clédor NDIAYE rejoignent l’inspection des Finances. Au nouveau de la DGID, des nominations ont été aussi annoncées. Madame Yama KOUYATE, Inspecteur principal des impôts et des domaines, précédemment Directeur des Systèmes d’information à la Direction générale des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur du Recouvrement, en remplacement de Monsieur Adama Mamadou SALL, appelé à d’autres fonctions. Assane DIOUF, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, précédemment Chef de division à la Direction des grandes entreprises de la Direction générale des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur des Systèmes d’Information, en remplacement de madame Yama KOUYATE, appelée à d’autres fonctions; Monsieur Amath AW, Inspecteur principal du Trésor, précédemment Payeur de l’Ambassade du Sénégal en France et de la Délégation permanente du Sénégal auprès de l’UNESCO, est nommé Trésorier Payeur pour l’Étranger, à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, en remplacement de Monsieur Alassane DIA, appelé à d’autres fonctions. Monsieur Samba KANTE, agro-machiniste, Titulaire d’un MBA international, est nommé Président du Conseil d’Administration de La Banque Agricole, en remplacement de Monsieur Bassirou FATY, appelé à d’autres fonctions.
MOCTAR NDIAYE, NOUVEAU DIRECTEUR DE L’AGRICULTURE
Le ministère de l’Agriculture a connu hier des changements notoires. Le Docteur Moctar NDIAYE est devenu le nouveau directeur de l’Agriculture. Enseignant chercheur, agroéconomiste, précédemment Conseiller Technique au Cabinet du Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, il remplace de Monsieur Oumar SANE qui est resté pendant longtemps en poste. Ce dernier, Oumar SANE, Ingénieur agronome, précédemment Directeur de l’Agriculture, devient le Directeur de la Modernisation de l’Equipement rural, en remplacement de Monsieur Samba KANTE. Monsieur Bassirou FATY, Expert Financier, est nommé Président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale d’Insertion et de Développement agricole (ANIDA), en remplacement de Monsieur Djibril DIOP, appelé à d’autres fonctions. Monsieur Amadou Hamath TOURE, titulaire d’un Master en Administration des affaires, est nommé Directeur général de l’Agence nationale d’Insertion et de Développement agricole (ANIDA), en remplacement de Monsieur Elhadji Malick SARR, admis à faire valoirses droits à une pension de retraite.
L’AVOCAT DE OUSMANE SONKO, JUAN BRANCO, REFOULE
Récemment désigné par le leader du Pastef Ousmane Sonko, l’avocat franco-espagnol Juan Branco, qui devait venir au Sénégal pour plaider pour son client, a été refoulé hier à son arrivée de Dakar. Désigné dans le cadre du procès opposant Ousmane Sonko au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, Juan Branco va devoir illico presto rentrer en France, selon l’un des responsables du parti Pastef. « Information confirmée : Juan Branco, avocat de Sonko refoulé ! », confirme Bassirou Diomaye Faye. L’avocat a même confirmé l’information surson compte Twitter. « Juan arrêté à son arrivée à Dakar », déclare-t-il