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25 juin 2025
BOUGANE DÉNONCE LE MUTISME DE SONKO SUITE AU NAUFRAGE D'UNE PIROGUE DE MIGRANTS
« 100 jeunes sénégalais périssent en mer ! C’est plus qu’une tragédie ! Diomaye et Sonko doivent en agir pour stopper cette hémorragie », selon le leader du Mouvement Gueum Sa Bopp.
Le leader du Mouvement Gueum Sa Bopp « les Jambaars », Bougane Gueye Dany a dénoncé, lundi, le mutisme du Premier ministre Ousmane Sonko suite au naufrage d’une pirogue transportant des migrants sénégalais aux larges des côtes mauritaniennes.
« Le projet illusoire aux promesses viles cède la place à une misère accrue et généralisée. Le Premier ministre, en déplacement à Ndar, pour un concept ayant échoué depuis sa 1ère édition, n’a pas daigné saluer la mémoire de cette jeunesse qui a pourtant donné de son sang pour le triomphe de la démocratie contre la dictature de Macky Sall. Inhumain ! Inadmissible ! », s’est-il indigné.
Selon lui, le silence d’Ousmane Sonko « sur la tragédie des migrants du 1er juillet » est la preuve d’un « échec et le symbole du désespoir de jeunes sénégalais braves plus particulièrement les marchands ambulants ».
« 100 jeunes sénégalais périssent en mer ! C’est plus qu’une tragédie ! Diomaye et Sonko doivent en agir pour stopper cette hémorragie », a-t-il appelé.
« Au sang des jeunes s’ajouteront les larmes des femmes et des enfants vivant dans des eaux pluviales qui ont englouti les promesses d’une bande d’impôtiers plus enclins à raquetter le secteur privé sénégalais qu’à panser les maux d’un peuple escroqué », dénonce-t-il.
Les garde-côtes mauritaniens ont repêché les corps de ces 89 migrants. Ils ont également secouru 9 survivants, dont une fillette de 5 ans.
NAUFRAGE D’UNE PIROGUE DE MIGRANTS, AMADOU BA PRÔNE LA MISE EN PLACE DE STRUCTURES DE SOUTIEN AUX JEUNES
"Leur périple tragique, loin d’être un cas isolé, reflète une réalité poignante : le désespoir qui pousse tant de nos concitoyens à risquer leur vie en mer", a écrit l’ancien Premier ministre.
L’ancien Premier ministre Amadou Ba a appelé, lundi, suite au naufrage d’une pirogue transportant des migrants sénégalais aux larges de la Mauritanie à créer « des conditions de vie dignes, des opportunités économiques et des structures de soutien qui dissuadent nos jeunes de se lancer dans de telles aventures périlleuses ».
« Ce drame nous rappelle cruellement les dangers de la migration irrégulière et les conditions inhumaines auxquelles sont confrontés ceux qui choisissent cette voie désespérée. Il est de notre devoir de créer des conditions de vie dignes, des opportunités économiques et des structures de soutien qui dissuadent nos jeunes de se lancer dans de telles aventures périlleuses », a-t-il préconisé.
« Cette pirogue, partie il y a quelques jours de notre frontière avec la Gambie, transportait 170 passagers, tous animés par le désir d’une vie meilleure, fuyant la misère et les difficultés de leur quotidien. Leur périple tragique, loin d’être un cas isolé, reflète une réalité poignante : le désespoir qui pousse tant de nos concitoyens à risquer leur vie en mer », a ajouté l’ancien Premier ministre.
Amadou Ba de rappeler que les garde-côtes mauritaniens ont repêché les corps de ces 89 migrants.
« Ils ont également réussi à secourir 9 survivants, dont une fillette de 5 ans. Nous devons à ces sauveteurs toute notre gratitude pour leurs efforts courageux (…) Puisse ce drame éveiller nos consciences et renforcer notre détermination à bâtir un Sénégal où chacun peut espérer et prospérer », a-t-il souhaité.
YOUSSOU NDOUR DOCTEUR HONORIS CAUSA DE L'UNIVERSITÉ BERKLEE
A travers cette distinction, l'université espagnole témoigne des contributions significatives du chanteur sénégalais à la scène musicale mondiale, notamment pour avoir partagé le riche patrimoine musical du Sénégal avec le reste du monde.
L'université Berklee Valencia en Espagne a attribué ce lundi 8 juillet 2024 un doctorat honorifique en musique à Youssou Ndour, magnifiant ainsi l'extraordinaire réussite de la carrière de l’artiste.
«Vous êtes un modèle de l’industrie vraiment inspirant qui a consacré sa vie et sa carrière à la musique, tout en faisant preuve d'un engagement envers la société et les droits de l'homme au niveau international.
Au cours de votre impressionnante carrière, qui s'étend sur cinquante ans, vous avez exercé diverses fonctions, notamment en tant qu'interprète, auteur-compositeur, acteur, propriétaire d'une maison de disques, entrepreneur et homme politique. Grâce à votre travail, qui comprend des dizaines d'albums acclamés, vous avez été un pionnier du mbalax - un genre qui mélange les voix et les instruments traditionnels wolofs avec la musique latine - et vous avez joué un rôle de premier plan dans l'introduction de ce genre dans le monde», témoigne David Bogen, Président et Doyen par intérim.
A travers cette distinction, l'université Berklee Valencia en Espagne témoigne des contributions significatives de Youssou Ndour à la scène musicale mondiale, notamment pour avoir partagé le riche patrimoine musical du Sénégal avec le reste du monde.
Nommé pour six Grammy Awards, Youssou Ndour a également reçu le prix du meilleur album de musique du monde contemporaine en 2004 pour l'album Egypt. Outre ses réalisations musicales et ses contributions durables à la culture mondiale, il a eu un impact significatif sur la politique dans son pays d'origine, le Sénégal, en tant que candidat à la présidence et en tant que ministre de la Culture et du Tourisme. Son engagement social s'est étendu au-delà du Sénégal, grâce à son travail avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'UNICEF.
Il a su exploiter le pouvoir de la musique en participant à des concerts de collecte de fonds, tels que la série Live 8, et en travaillant sur des chansons, notamment la reprise de "Biko" de Peter Gabriel avec Lou Reed au profit d'Amnesty International, et la chanson "Wake Up (It's Africa Calling)" de 2009 au profit d'IntraHealth International. Grâce à ces projets créatifs et bien d'autres, il a contribué à définir la musique de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle et à faire connaître la musique et les traditions sénégalaises à un public international.
Par sa musique, sa philanthropie et son activisme politique, Youssou Ndour a influencé des générations de musiciens.
Ce sont ces réalisations, son éthique de travail, son intégrité et son dévouement extraordinaire, incarnant les objectifs d'une éducation à Berklee, qui ont présidé à son choix pour recevoir un doctorat honorifique.
Youssou Ndour rejoint ainsi le cercle des personnalités renommées qui ont reçu le titre de Docteur honorifique de l’Université de Berklee, telles que Duke Ellington, B.B. King, Paul Simon, Edge, Aretha Franklin, Quincy Jones, Sarah Vaughan, Al Jarreau, Herbie Hancock, Count Basie, Chaka Khan, Natalie Cole, Carole King, Oscar Peterson, Smokey Robinson, Patti Austin, Missy Elliott, Burt Bacharach, Billy Joel, Mavis Staples, John Legend, Steven Tyler, Sting, Céline Dion, Lionel Ritchie, Gloria Estefan, Sheila E., George Benson, Joni Mitchell, Gilberto Gil, Ringo Starr et bien d'autres.
NIGER, LE DÉPART DES SOLDATS AMÉRICAINS DE NIAMEY EST ACHEVÉ
Six aéronefs - deux hélicoptères Raptor et quatre drones - ainsi que 1.593 tonnes de matériel ont également décollé du pays depuis mai.
Le départ des soldats américains de la base de Niamey au Niger est terminé et sera suivi d'ici le 15 septembre par celui des forces basées à Agadez (nord), conformément aux exigences du régime militaire au pouvoir, ont annoncé les deux pays dimanche soir.
"Le ministère de la Défense nationale de la République du Niger et le département de la Défense des Etats-Unis d'Amérique annoncent que le retrait des forces et des équipements américains de la base aérienne 101 de Niamey est désormais achevé", ont-ils indiqué, dans un communiqué commun. "Grâce à une coopération et une communication efficaces entre les forces armées nigériennes et américaines cette opération s'est achevée avant la date prévue et sans aucune complication", précisent-ils.
Un dernier vol avec les soldats de la base de Niamey devait décoller à 23h locales (22h GMT). Au total, 766 militaires américains ont quitté le Niger à ce jour, a appris l'AFP lors d'une cérémonie à la base militaire de Niamey, en présence du colonel Maman Sani Kiaou chef d’état major de l’armée de terre du Niger et du général Kenneth Ekman du département américain de la Défense.
Les forces américaines au Niger étaient estimées à 950 éléments au total. Six aéronefs - deux hélicoptères Raptor et quatre drones - ainsi que 1.593 tonnes de matériel ont également décollé du Niger depuis mai.
"Les forces américaines vont désormais se concentrer sur le retrait de la Base Aérienne 201 d'Agadez. Les responsables nigériens et américains sont résolus à assurer un retrait sûr, ordonné et responsable d'ici le 15 septembre 2024", détaillent encore les deux pays dans leur communiqué.
Les Etats-Unis étaient engagés au Niger pour lutter contre les jihadistes qui frappent régulièrement le pays dans des attaques sanglantes. A Agadez, ils disposaient d'une importante base de drones. En mars, les autorités de Niamey avait dénoncé l'accord de coopération militaire qui les liait aux Etats-Unis, et le processus avait début deux mois plus tard.
Depuis le coup d'Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le régime militaire nigérien revoit de fond en comble sa politique étrangère, en martelant faire de sa souveraineté une priorité. Les soldats français engagés dans la lutte antijihadistes ont été chassés en premier, dès la fin 2023.
Dans le même temps, Niamey s'est rapproché notamment de la Russie qui a acheminé des instructeurs et du matériel militaire, en avril et en mai. Ils se sont également rapprochés de leurs voisins, le Burkina Faso et le Mali, aussi gouvernés par des régimes militaires avec lesquels ils ont formé une confédération.
LES DÉFIS DE L'ALLIANCE DES ÉTATS DU SAHEL ET L'AVENIR DE LA LIBRE CIRCULATION
L'AES se positionne comme un nouvel acteur régional, visant à promouvoir la sécurité et le développement économique. Cependant, les défis restent nombreux, notamment en matière de coordination diplomatique;
Le premier sommet des chefs d'État de l'Alliance des États du Sahel (AES), tenu à Niamey ce 6 juillet 2024, marque une étape significative dans la coopération régionale entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Présidé par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, cet événement a réuni le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Colonel Assimi Goïta du Mali, autour du thème « L'Alliance des États du Sahel : un espace souverain, de sécurité et de prospérité ».
Les discussions ont porté sur divers sujets, notamment la situation géopolitique de la sous-région, la sécurité, et les questions de développement. Les chefs d'État ont critiqué la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour son rôle perçu dans la dégradation des valeurs de fraternité et de solidarité entre les nations de la région. Ils ont également salué la résilience de leurs populations face aux sanctions économiques imposées par l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) sous l'égide de la CEDEAO.
Sur le plan sécuritaire, les dirigeants de l'AES ont discuté des attaques terroristes et de leurs conséquences économiques, sociales et humanitaires. Ils ont exprimé leur compassion aux victimes et leurs familles, tout en félicitant les Forces de Défense et de Sécurité pour leur courage et leur professionnalisme. L'accent a été mis sur les succès enregistrés grâce à la mutualisation des moyens des trois États, illustrée par la libération de la ville de Kidal au Mali, symbole de la souveraineté retrouvée.
Opérationnalisation et développement
L'adoption du traité instituant la confédération AES marque un pas vers une intégration plus poussée entre les pays membres. La création d'une Force Conjointe des États du Sahel (FC/AES) est une initiative clé pour lutter contre les groupes armés terroristes et la criminalité transnationale. En matière de développement, les chefs d'État ont souligné la nécessité de mutualiser leurs moyens pour mettre en place des projets structurants dans des secteurs stratégiques comme l'agriculture, l'énergie, et les infrastructures.
L'Alliance des États du Sahel se positionne comme un nouvel acteur régional, visant à promouvoir la sécurité et le développement économique. Cependant, les défis restent nombreux, notamment en matière de coordination diplomatique et de gestion des implications de leur retrait de la CEDEAO.
La création d'une Banque d'Investissement de l'AES et d'un Fonds de stabilisation sont des initiatives prometteuses pour soutenir le développement et la résilience économique de la région. Une volonté qui semble présager leur sortie de l’UEMOA. De plus, la mise en place d'une stratégie de communication efficace afin d’assurer une information saine et accessible aux populations, utilisant les langues nationales et les médias publics et privés.
Le premier sommet de l'AES à Niamey a jeté les bases d'une coopération renforcée entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. La route vers une intégration régionale plus approfondie et une prospérité partagée est encore longue, mais les initiatives prises lors de ce sommet représentent des avancées significatives. La question de la libre circulation des personnes reste un point de vigilance, nécessitant une attention continue pour préserver les acquis de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest.
Pour le journaliste malien Mohamed Dagnako, cette croisée des deux sommets en dit long sur les visées des deux alliances. Au terme des sommets de l'AES et de la CEDEAO, le constat est là : il y a ceux qui érigent des murs (AES) et ceux qui cherchent désespérément à établir un pont (CEDEAO).
Impact sur les citoyens : libre circulation et visa
Une déclaration récente de M. Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a suscité des inquiétudes quant à la libre circulation des personnes suite au retrait de l'AES de la CEDEAO. Mais, contrairement aux informations erronées circulant, aucune mesure formelle n'a été prise pour instaurer une obligation de visa pour les ressortissants du Mali, du Burkina Faso et du Niger voyageant dans certains pays de la CEDEAO.
La possibilité d'une telle mesure, évoquée par M. Touray, soulève néanmoins des questions importantes sur l'avenir des échanges entre les citoyens de l'AES et les autres pays de la CEDEAO. La libre circulation est un pilier fondamental de l'intégration régionale, permettant non seulement le commerce et le travail transfrontalier, mais aussi le renforcement des liens culturels et sociaux.
L'ANGOISSE DES SINISTRÉS DE L’HIVERNAGE
Reptiles indésirables, insalubrité permanente, conditions d'accueil déplorables... Tels sont les affres que redoutent les habitants de nombreuses localités à l'orée de la saison des pluies. Un cauchemar devenu rituel dont ils peinent à se défaire
Alors que la pluie s’annonce, l’angoisse s’installe chez les populations. Elles craignent cet hivernage qui a débuté hier avec les premières précipitations. Pour avoir vécu, pendant plus de trois ans, les dégâts dus aux inondations, des habitants de Keur Massar Nord prennent leurs dispositions pour éviter les surprises des dernières années. Après les premières pluies d’hier, la peur s’est exacerbée.
«J’appréhende cet hivernage avec beaucoup de crainte. Je suis vraiment très… très inquiet», assure M. Niang, président du Conseil de quartier de la Cité Darou Salam 2 Bis de Keur Massar. Ce ressenti habite aussi Babacar Sané, qui habite à la Cité Firdawsi. «A chaque fois que l’hivernage approche, je stresse tellement que je n’arrive plus à penser à autre chose», note-t-il. A Keur Massar, départementalisé, après les inondations de 2021, les impacts des derniers hivernages sont visibles dans cette zone où la densité démographique est exceptionnelle.
Aux Cité Darou Salam 2 Bis, Cité Darou Salam 2 Extension, Cité Firdawsi, Cité Cpi, le quotidien est épouvantable. Les populations vivent avec les eaux de pluie qui y stagnent depuis plusieurs années. Il y a les herbes sauvages qui poussent partout et prennent les mêmes hauteurs que les habitations. Un sol encore humide, des maisons abandonnées, d’autres menacent ruine. C’est le décor de la Cité Darou Salam 2.
Après quelques minutes de marche, un «bassin» de rétention, creusé par les habitants du quartier lors de la saison des pluies précédente, est rempli d’eau à la couleur verdâtre. Jadis, cet espace servait de terrain de football aux jeunes du quartier. Aujourd’hui, il est bordé d’herbes qui ornent un lac vert. C’est dans cet environnement que vivent les habitants de la Cité Darou Salam 2 Bis et Extension. Rien de ce qu’ils voient autour d’eux ne les enchante. Ces quartiers subissent les dégâts de la pluie depuis plusieurs années. Autant cette communauté semble s’y faire, autant leur calvaire reste insupportable. Dans des maisons joliment construites, l’intérieur est fait de carreaux qui se craquellent, de peinture défraîchie et d’un système électrique défaillant. «Il suffit d’une pluie pour que la cour soit abandonnée, car l’eau, en plus de stagner devant la maison, remplit également la fosse, et du coup, une grande insalubrité s’installe. Nous sommes ainsi obligés de manger dans le salon car étant le seul endroit approprié à ce moment-là», raconte M. Diongue. C’est le quotidien de la famille Diongue en période d’hivernage. Le couple ne reçoit aucune visite après les premières pluies. Du côté de la Cité Firdawsi/Cpi, Mme Lô confie les mêmes complaintes : «Les visites en période hivernale, je ne souhaite pas en recevoir, parce que l’état du quartier et de la maison ne donne aucune envie d’avoir des hôtes. Non seulement le déplacement devient un parcours du combattant, mais aussi il est difficile de faire correctement le ménage car à chaque fois qu’il pleut, il y a une insalubrité pas possible. Devoir accueillir des gens dans de telles conditions, ce n’est pas du tout confortable.»
Il y a un peu plus de quatre ans, ces cités ne connaissaient pas ces problèmes d’inondations, les habitants n’étaient pas confrontés à une telle catastrophe. Malheureusement, depuis trois ans, ils vivent un calvaire continu dont ils ignorent la fin. «La situation a empiré ces trois dernières années. La saison précédente a été vraiment très difficile, hyper difficile. La première année, tout le monde avait mis la main à la pâte puisque c’était un fait nouveau. On s’est battus. L’année suivante, le maire nouvellement élu (Adama Sarr) est passé et nous avait appuyés d’une motopompe électrique d’un bon débit. Malheureusement, elle est tombée en panne et au lieu de le signaler, certains ont essayé de la bricoler», rappelle Mme Lô.
Danger permanent
A la Cité Firdawsi/Cpi, les habitants sont souvent confrontés à l’apparition de certains reptiles dans leurs maisons. Tout comme la Cité Darou Salam 2, ses habitants ont érigé, sans études de génie civil, un «bassin» de rétention. Cet espace, envahi par les herbes, est souvent une zone où plusieurs espèces animales surgissent. Cela ne fait qu’accentuer l’angoisse des riverains qui n’ont pas l’esprit tranquille, surtout avec leurs enfants qui peuvent être menacés par ces animaux. «Ma coépouse ne passe plus les mois de juillet et août au Sénégal depuis que son fils a eu la jambe cassée lors des inondations. C’était vraiment dur pour eux d’être confrontés à cette situation et depuis lors, ils ne s’imaginent plus revivre la même chose», confie Ndèye Diongue de la Cité Darou Salam 2 Extension. A un pâté de maisons de là, se trouve la famille Sougou.
Assis devant sa maison, le père de famille boit tranquillement son café. Sous ses yeux, ses enfants jouent à même le sol qui n’est pas aussi humide que les autres endroits. En dépit des apparences, Moustapha Sougou, chauffeur-ambulancier secouriste, ne dissimule pas son inquiétude : «Vous voyez ce qui se passe, n’est-ce pas ? Ces enfants qui sont en âge de profiter pleinement de leurs vacances, ils ne voient nul autre moyen que de jouer dans le sable. Ceci peut leur causer beaucoup de maladies, notamment quand la pluie commencera à tomber. Ce n’est pas du tout rassurant. Le pire, c’est qu’à aucun moment, le quartier n’est pulvérisé par le service d’hygiène, ni pendant ni après l’hivernage.»
Comment vivre dans les eaux
Ils n’ont pas attendu que la mairie veuille leur doter de pompes ou autres matériels pour sortir leurs quartiers des eaux qui gagnent de l’espace à chaque pluie. Ils ont mis en place un système de cotisation et obtenu des dons pour espérer avoir des moyens de faire face aux inondations. D’autres mettent entre parenthèses leurs activités professionnelles pour rester auprès de leurs familles et voisins. M. Sougou explique : «A chaque fois que la pluie commence, je prends mes congés. Je ne travaille pas durant cette période. Au pire, j’alterne avec certains de mes collègues afin d’être auprès de ma famille.»
Aujourd’hui, les habitants de la Cité Firdawsi/Cpi ont établi une liste de besoins qui s’élèvent à 1 million 207 mille F. Ils peinent à réunir ce montant, mais continuent de garder espoir. Mamadou Lamine Sané, habitant de la cité, est un étudiant en première année à l’Un-Chk. Avec son frère Babacar, ils sont les «ingénieurs» qui maîtrisent le plus la gestion de ces eaux. Avec d’autres jeunes du quartier, ils étaient prêts à n’importe quelle heure de la nuit ou du jour pour mettre en marche la machine afin de pomper les eaux. Il dit : «Nous ne pouvons pas toujours rester à attendre la mairie. Grâce aux cotisations des différentes familles, nous nous organisons pour acheter un minimum de matériels pour évacuer les eaux. De la mairie, nous ne recevons que des tuyaux que nous raccordons avec les nôtres pour pouvoir y arriver.»
Ousseynou Guèye, responsable à la cité, est déçu par le maire. Selon lui, toutes les promesses des autorités qu’ils ont reçues n’ont pas été suivies d’actions concrètes. Il semble très désolé par ce «laxisme» municipal : «Nous avons eu une audience avec le maire et nous attendions le démarrage des travaux qui consistaient à nous doter d’un assainissement au mois d’avril, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien vu. Pour l’heure, nous voulons juste avoir de bonnes machines et de bons tuyaux, car c’est ce qui pourrait alléger notre situation. Sinon nous risquons de perdre nos maisons à force de subir chaque année de fortes pluies.» Du côté de la Cité Darou Salam 2, M. Niang soutient que les habitants «ont beaucoup misé sur le projet, mais la date annoncée pour le début des travaux est passée et nous sommes toujours au même niveau. Beaucoup d’espoirs ont été fondés sur les projets annoncés parce qu’une entreprise est déjà passée dans le quartier pour l’installation des bornes. Le maire a mandaté un de ses collaborateurs, en l’occurrence Aziz Sow, qui s’est déplacé pour s’entretenir avec nous. Si le projet venait à se réaliser, nous serions vraiment très heureux. D’ici là, il faut faire avec les moyens du bord et si la commune ne vient pas en appui, ça va être vraiment difficile, car la machine est en panne».
Aujourd’hui, ils restent soucieux quant aux conséquences qui en découleront. En tout cas, les habitants des cités Darou Salam 2 et Firdawsi/Cpi attendent les premières pluies avec angoisse. Et elles sont tombées hier, annonçant un hivernage précoce et pluvieux… Et aussi plein de larmes.
MANSOUR FAYE INVITE LES NOUVELLES AUTORITÉS À TOUT DÉPLOYER POUR FOUILLER SA GESTION
Le prédécesseur d'El Malick Ndiaye au ministère des Transports dit ne rien craindre puisqu’il n’a rien à se reprocher.
Le chef de l’État a déployé des missions d’audit dans plusieurs directions, fonds et ministères pour fouiller la gestion du régime précédent.
Le prédécesseur d'El Malick Ndiaye au ministère des Transports dit ne rien craindre puisqu’il n’a rien à se reprocher.
Dans un entretien accordé à L’Observateur, Mansour Faye assure que toutes les accusations sur les fonds Covid-19 et autres à son encontre son fausses. Les nouvelles autorités peuvent déployer les corps de contrôle car il n’a jamais transigé.
«Quand on assure des missions régaliennes, on est effectivement soumis à la reddition des comptes et c’est tout à fait normal. Je pense que l’Etat dispose de tous les moyens de contrôle, à travers l’IGE, que le président de la République peut déclencher, à travers même l’IGE avec le ministère des Finances ou même la Cour des comptes ou tous les outils à leur disposition, je les invite à tout déployer pour fouiller et fouiner ma gestion. Rien de négatif n’en sortira. Je suis serein et quitte avec ma conscience », lance-t-il.
Pour le maire de Saint-Louis, «rien ne peut se faire contre moi dans le cadre de ma gestion et de mes responsabilités étatiques».
PÉTROLE ET GAZ, LES TRAVAILLEURS DU SECTEUR SE REPOSITIONNENT POUR PLUS DE REVENUS AVANTAGEUX
Ces agents entendent mieux négocier et plaider leurs intérêts à travers des sessions de formation et de vulgarisation des conventions nationales suite au début de l'exploitation du champ de Sangomar.
Les employeurs du secteur pétrolier et gazier se repositionnent face aux retombées de l’exploitation des premiers barils de pétrole sortis du champ de Sangomar marquant ainsi l’entrée du Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole.
En effet, les délégués du personnel des entreprises du Groupement des Professionnels du Pétrole et du Gaz (GPP) et membres du Syndicat national des Travailleurs du Pétrole et du Gaz du Sénégal (SNTPGS) organisent du 8 au 11 juillet deux sessions de vulgarisation des conventions nationales dudit secteur et de renforcement des capacités des membres en dialogue social et négociation collective.
Selon le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal, M. Sarra Konaré, le personnel est bien averti avec l’entrée du Sénégal parmi les pays producteurs de pétrole et de gaz d’où l’importance, dit-il, « de se recycler non seulement, de se former d’avantage pour pouvoir porter le plaidoyer parce que nous sommes le représentant du personnel ». Poursuivant son propos, M. Konaré a souligné qu’en collaboration avec le ministère du Travail « qui est notre bras technique pour pouvoir recycler nos agents », deux conventions collectives ont été élaborées.
C’est ainsi que le Secrétaire général du SNTPGS exhorte ses collègues à « s’approprier justement le document pour voir de quoi il s’agit parce qu’il ne faut pas faire la revendication arbitrale, je l’ai dit, nos entreprises sont au cœur de nos préoccupations parce ce sont les bailleurs qui sont là qui donnent de l’argent, ils nous donnent de l’argent certes, «mais c’est nous qui en retour donnons notre force de travail. Il faut donc connaître les documents qui nous régissent, c’est pourquoi on a demandé à ce qu’on vulgarise d’abord la convention qui sera connue par tout le monde pour qu’on s’approprie la chose, nous acteurs ».
BRAVO PEUPLE SENEGALAIS
Le Président Bassirou Diomaye Faye a exprimé, samedi, sa fierté envers le peuple sénégalais à la suite de la deuxième journée de nettoyage national, une initiative visant à améliorer l’environnement du pays.
Le Président Bassirou Diomaye Faye a exprimé, samedi, sa fierté envers le peuple sénégalais à la suite de la deuxième journée de nettoyage national, une initiative visant à améliorer l’environnement du pays.
Dans un post sur X publié récemment, le Chef de l’Etat a remercié tous ceux qui ont participé à cet effort collectif, soulignant l’importance de cette démarche pour offrir au Sénégal un environnement sain et propice à la vie quotidienne.
« Je suis fier de mon peuple. Merci à tous ceux qui ont participé à cette deuxième journée de nettoyage. Ensemble, nous sommes en train de donner à notre pays l’environnement sain qu’il mérite », a déclaré le président Faye.
Je suis fier de mon peuple.
Merci à tous ceux qui ont participé à cette deuxième journée de nettoyage. Ensemble nous sommes entrain de donner à notre pays l’environnement sain qu’il mérite.#SetalSunuReew #Jubbanti
— Bassirou Diomaye Faye (@PR_Diomaye) July 6, 2024
Cette initiative de nettoyage national, lancée par le gouvernement, a vu la participation massive de citoyens de tous âges et de toutes catégories sociales. Des quartiers urbains aux villages ruraux, les Sénégalais se sont mobilisés pour débarrasser les rues, les plages et les espaces publics des déchets et des débris accumulés.
Le chef de l’État fait référence à l’initiative « Setal Sunu Réew », l’opération mensuelle de nettoyage des rues qu’il a lancée le mois dernier. Cette opération a lieu le premier samedi de chaque mois.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, accompagné du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, a fait le lancement officiel de la deuxième journée nationale « Setal Sunu Réew », ce matin à Saint-Louis.
Cette initiative de mobilisation sociale vise à encourager les populations à participer activement à l’entretien de la propreté et de l’environnement dans leurs quartiers.
LA RUPTURE EST INÉVITABLE ENTRE SONKO ET DIOMAYE, SELON YORO DIA
L’ancien porte-parole de Macky Sall dresse un constat sans complaisance des cent premiers jours du pouvoir. Selon lui, le Premier ministre exerce une mainmise excessive sur le président, une dynamique vouée à l'échec face aux dérives du leader de Pastef
S’il y a quelqu’un qui s’oppose vraiment au nouveau régime avec un discours bien construit, c’est vraiment le journaliste Yoro Dia. L’ancien ministre porte-parole du président Macky Sall a dépeint en noir le mode de fonctionnement du pouvoir actuel; non sans prédire une rupture inévitable entre les deux têtes qui l’incarnent en l’occurrence Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Après 100 jours d’exercice du pouvoir, le constat général est qu’il y a une certaine hégémonie du chef du gouvernement sur le président de la République. Invité de l’émission Grand Jury hier sur RFM, le journaliste et analyste politique Yoro Dia, dernièrement très hostile au régime actuel, a conforté cette thèse. Il estime cependant que cela ne va pas durer éternellement. “On dit que Sonko mooy Diomaye. Mais si Diomaye devient Senghor, on va tout droit vers le clash qui s’était produit entre Senghor et Dia en 1962. A l’époque, tous les pouvoirs étaient entre les mains du président du Conseil Mamadou Dia et rien entre les mains de Léopold Sédar Senghor. Aujourd’hui, dans les textes, tous les pouvoirs sont entre les mains de Diomaye et rien entre les mains du Premier ministre Ousmane Sonko”, rappelle monsieur Dia. Toujours, selon l'analyste, il y a ainsi trois schémas qui peuvent éventuellement se produire. Actuellement, dit-il, “nous avons le schéma anglais avec un Président qui est comme le roi d’Angleterre. Diomaye règne; mais il ne gouverne pas”.
Et le deuxième schéma, ajoute-til, est comparable à celui iranien où le guide suprême est au-dessus du président de la République. “Sonko se comporte de cette manière”, renchérit-il. Or, précise l'analyste politique, dans le système sénégalais, rien ni personne n’est au-dessus du chef de l’Etat.
Enfin, Yoro Dia soutient que le troisième schéma est celui gambien à travers lequel les institutions vont naturellement affranchir le président de la République face à un chef de gouvernement encombrant. “Cela a été le cas entre Adama Barrow et Ousseynou Darboe”, fait-il savoir. A l’en croire toujours, c’est ce dernier schéma qui est beaucoup plus plausible au Sénégal. “Le schéma anglais que nous avons actuellement ne va pas durer parce que les excès de Sonko comme dans le schéma iranien vont pousser naturellement vers le schéma gambien. La rupture est inévitable entre Sonko et Diomaye”, déclare-t-il. Non sans donner l’exemple selon lequel Sonko n’a pas respecté le protocole présidentiel lors d’une cérémonie à l’Institut de défense du Sénégal en se présentant après le chef de l’Etat pour une séance de photo. “ Ce sont les excès de Sonko qui vont amener les ruptures. Et dans nos textes, le Premier ministre n’est qu’un simple collaborateur du président de la République”, répète-t-il.
L’ancien ministre porte-parole du Président Macky Sall soutient pourtant que dans la division du travail, Diomaye respecte une partie du contrat. “Il est élégant. A la limite, son élégance va l’étouffer. Mais c’est Sonko le problème. Il est excessif. Et tout ce qui est excessif est insignifiant”, soutient-il.
« La presse va sauver le pays »
Ce qui indispose Yoro Dia et qui le pousse apparemment à tirer sur tout ce qui bouge du côté du leader de Pastef, c’est entre autres le fait que le PM soit parti sur le parvis du Grand théâtre pour parler de l’affaire Fulbert Sambou et Didier Badji, deux gendarmes disparus lors de la période des troubles au Sénégal. Il n’a pas supporté que le leader de Pastef ait affirmé sans aucune forme de relativisation que ces gens sont tués et jetés dans la mer. Pour l’analyste politique, cela veut dire, en tant que PM, que Sonko doit disposer d’informations sur ce dossier. “Maintenant, s’il connaît celui qui l’a fait et qu’il ne l'arrête pas immédiatement, qu’est-ce qu’on peut en penser ? S’il n’en sait pas grandchose, il viole le secret de l’instruction”, argue-t-il.
Autre chose, monsieur Dia dit ne pas comprendre que le PM dise publiquement que le président du Conseil constitutionnel est corrompu et il le cite nommément. De même, ajoute-t-il, le PM ne peut pas également dire publiquement que le ministre de la Justice l’a appelé sur un dossier pour lui demander ce qu’il faut faire. Il estime également que Sonko ne peut pas ramer à contre-courant d’une circulaire du ministère de l'Intérieur sur le désencombrement et le déguerpissement dans certaines zones du pays.
Tout ceci étant, l’ancien porte-parole de la présidence de la République estime que le Sénégal souffre d’une double peine. “Nous avons un PM à la fois incompétent et encombrant”, peste-t-il.
Trop virulent contre l’actuel régime, l’analyste politique compare le projet Pastef au projet nazi à travers les méthodes utilisées. “Tout comme le nazisme, il y a eu au Sénégal avec Pastef: populisme, insurrection ratée en 2021, prison pour les porteurs du projet, démocratie et puis la victoire”, fait-il savoir. Selon lui, ils n’ont pas les mêmes objectifs mais ils partagent avec Hitler les mêmes méthodes. “Comme Hitler, ils disent qu’il faut supprimer la démocratie avec un gouvernement sans presse. Après, ils vont s’attaquer aux magistrats pour imposer un régime totalitaire”, prévient-il.
Mais, selon Yoro Dia, c’est un combat perdu d’avance. Parce que tout simplement, assure-t-il, la presse a été le tremplin pour Pastef d’arriver au pouvoir et que cette même presse va sauver le pays.“ Elle est le premier rempart pour empêcher Pastef d’instaurer un régime totalitaire dans le pays”, souligne-t-il.
Monsieur Dia pense en définitive que dans une société aussi ouverte que le Sénégal, Pastef ne peut pas réussir son projet qui consiste à faire peur à la presse classique pour s’adresser directement aux Sénégalais via les réseaux sociaux.