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24 juin 2025
PAr Ndiaga Loum
ICI LE LAPSUS EST UN AVEU, L’EXCUSE RELÈVE D’UN PUR CYNISME
Dans une démocratie normale où existe une justice libre, l’ancien garde des sceaux serait au moins un témoin dans l’enquête sur la disparition des deux militaires (Sambou et Badji)
Entre l’affirmation et la rétraction, une hypothèse crédible émerge : c’est que s’il ne connaissait pas tout, il en saurait au moins beaucoup. Dans une démocratie normale où existe une justice libre, l’ancien garde des sceaux serait au moins un témoin dans l’enquête sur la disparition des deux militaires (Sambou et Badji) qu’il inclurait ainsi dans le champ d’application d’une loi d’amnistie couvrant des délits et crimes de nature politique. Le lapsus évoqué ensuite pour se rétracter, venant d’un ancien ministre de la justice en poste durant les faits « incriminés », est en réalité un aveu. Non, ce n’est pas le subconscient qui a parlé ni l’inconscient; c’est bien la conscience, mais la mauvaise conscience. Pour paraphraser Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, les auteurs ou complices d’un crime n’auront jamais la conscience tranquille. L’excuse évoquée ensuite sous couvert d’une mauvaise expression et sur fond de supposée faute professionnelle de la journaliste (coupable du « délit de curieuse relance »), relève en fait d’un pur cynisme. Et c’est ce cynisme et cette étrange légèreté dans le traitement de l’horreur et de l’innommable qui nous ont gouvernés ces douze dernières années. Ne serait-ce que pour cela, le 24 mars 2024 aura été plus qu’une révolution, c’est une délivrance collective qui porte la main d’un Dieu qui aime encore les Sénégalais. Cette révolution devra rendre justice aux familles des deux officiers et de toutes les autres victimes, ou alors elle n’aura pas servi à grand-chose d’un point de vue purement symbolique. Le message symbolique qui passe par la justice sera : PLUS JAMAIS ÇA !!
Oui, la révolution entamée le 24 mars 2024 ne sera pas une réussite seulement parce qu’elle mettra fin à 64 ans du système néo-patrimonial renvoyant au « prebendalism », à la corruption, à la concussion, à la politique du ventre. Cette révolution sera vraiment une réussite lorsque dans ce pays, plus personne ne pensera à tuer pour conserver le pouvoir, parce que les coupables seront lourdement sanctionnés par une vraie justice rendue au nom du peuple pour soulager un tant soit peu la douleur des victimes. Cette révolution sera une réussite quand les piètres « carriéristes » prêts à tout pour réussir socialement comprendront que leurs préoccupations bassement matérielles ne valaient guère plus que la santé, l’intégrité physique et la vie de ceux qui faisaient obstacle à leurs jouissances terriennes qu’ils s’imaginaient éternelles. Cette révolution sera une réussite quand les partisans du moindre effort qui se bousculaient sur la fusée menant vers l’enrichissement illicite lorsqu’au même moment l’ascenseur social était en panne chronique depuis presque toujours, comprendront que leur vie d’en haut ne tenait qu’à l’effort pourtant mal rétribué des gens d’en bas qu’ils narguaient, méprisaient et écrasaient.
Les années socialistes furent injustes et dures pour les plus démunis; celles des libéraux de Wade catastrophiques en termes de gouvernance. Les 12 ans de Macky Sall auront plagié les mêmes maux que ceux des régimes précédents, mais en y rajoutant de façon volontaire et inexplicable la déraison, la méchanceté, le cynisme, la lâcheté, les meurtres, la froideur et le flegme condescendants, les contorsions faites au droit, la déchéance morale et les compromissions intellectuelles poussées à leur paroxysme, bref l’extrême violence d’un système clanique aux allures protéiformes qui s’épuise certes aujourd’hui, mais non sans résistance.
Par El Amath THIAM
LE RETRAIT DU PRESIDENT DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE
Le président de la République peut, de son propre chef, décider de ne plus présider le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Cependant, il est nécessaire de modifier au préalable les dispositions légales qui font de sa présence une obligation
Le président de la République peut, de son propre chef, décider de ne plus présider le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Cependant, il est nécessaire de modifier au préalable les dispositions légales qui font de sa présence une obligation. En d'autres termes, il suffit de modifier l’existant.
Selon la Constitution, en son article 90 alinéa 1er et la Loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017, abrogeant l’Ordonnance n° 60-13 du 03 septembre 1960, régissent l’organisation et le fonctionnement du CSM au Sénégal. Voici les points clés des dispositions légales fournies :
1- Composition du CSM
• Article premier de la Loi organique précitée dispose : "Le Conseil Supérieur de la Magistrature est présidé par le Président de la République. Le ministre de la Justice en est le vice-président."
• Article 2 : "Sont membres de droit : le premier président de la Cour suprême et le procureur général près ladite cour ; les premiers présidents de cours d’appel et les procureurs généraux près lesdites cours."
• En outre, quatre (04) membres élus par leurs collègues magistrats pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois. Le Conseil se réunit au moins deux fois par an sur convocation du Président de la République. Toutefois, en cas d’urgence, le CSM statue par voie de consultation à domicile (article 7 alinéa 2 de la LO 2017).
2- Examen juridique :
La Présidence du CSM par le Président de la République L'article premier de la loi organique n° 2017-11 dispose explicitement que " Le Président de la République est le président du Conseil supérieur de la magistrature ". Cette disposition crée une obligation légale pour le Président de la République de présider le CSM.
3. Nature des obligations légales et constitutionnelles :
La présidence du CSM par le Président de la République est ancrée dans une loi organique, qui est une loi ayant une valeur supérieure aux lois ordinaires et qui est souvent nécessaire pour compléter ou mettre en œuvre le sens et la portée des dispositions constitutionnelles. En l'occurrence, la loi organique a été adoptée par l'Assemblée nationale et validée par le Conseil constitutionnel dans sa Décision n°1/C/2017 du 09 janvier 2017.
4. Révision de la Constitution :
Pour qu'une disposition de cette importance soit modifiée ou pour que le Président de la République puisse volontairement se retirer de la présidence du CSM, une simple modification de la loi organique pourrait ne pas suffire. Il est probable que cette obligation légale découle ou soit en lien avec des principes constitutionnels en son article 90 alinéa.
Ainsi, une révision de la Constitution serait nécessaire pour permettre au Président de la République de se retirer volontairement de la présidence du Conseil supérieur de la magistrature.
« Nul n’est cense ignorer la loi »
LES PROMESSES DU GOUVERNEMENT CONTRE LES INONDATIONS
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, venu au chevet des populations des zones envahies par les eaux de pluie à Kaolack (centre), a promis de mener des “actions rationalisées” pour éradiquer les inondations.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, venu au chevet des populations des zones envahies par les eaux de pluie à Kaolack (centre), a promis de mener des “actions rationalisées” pour éradiquer les inondations.
“J’ai demandé à tous les services de faire en sorte que, dès demain matin”, lundi, “des actions rationalisées soient menées, qui puissent avoir des résultats”, a-t-il dit.
Cheikh Tidiane Dièye signale que les démarches prévues seront menées “avec la collaboration de la municipalité de Kaolack”.
Le ministère et ladite mairie vont “mutualiser” leurs efforts, selon M. Dièye. Il a visité les zones inondées à Kaolack, dimanche, à la suite des fortes pluies tombées sur cette ville.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement était venu s’enquérir de la situation des inondations dans cette commune et assurer les populations affectées de sa solidarité et de celle du gouvernement.
“On travaille sur des actions d’urgence, les problèmes sont identifiés et on va accélérer le travail dès ce soir en faisant venir des engins qui vont renforcer le curage, creuser davantage les bassins et continuer le pompage avec plus d’électropompes, pour évacuer les eaux et soulager les familles envahies par les eaux”, a dit M. Dièye.
Il a salué la contribution des populations et a fait observer que certains exutoires sont obstrués, ce qui empêche l’eau de couler par les voies naturelles.
“Certaines canalisations sont obstruées par l’action humaine, avec des déchets qui y ont été déversés”, a observé Cheikh Tidiane Dièye, ajoutant : “Ici, à Kaolack, la pluviométrie a dépassé 75 mm, dont 58 mm en une seule pluie.”
“Même dans les zones où il y a des canaux d’évacuation, c’est lourd à supporter, à plus forte raison là il n’y en a pas et où l’eau va stagner pendant un bon moment”, a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a déploré “l’indiscipline et le manque de civisme de certaines personnes qui prennent les canaux à ciel ouvert pour des dépotoirs”.
Il faut davantage sensibiliser les populations et “éveiller les consciences” en vue d’un bon usage des infrastructures d’assainissement, a-t-il.
Cheikh Tidiane Dièye, après avoir évalué le dispositif de prévention mis en place par les services concernés par la lutte contre les inondations, assure avoir “pris toute la mesure de ce problème”.
Il est impossible de résoudre les problèmes d’inondation cette année, “parce qu’ils sont là depuis longtemps, parce que les causes ne peuvent pas être éradiquées en deux ou trois mois”, a précisé M. Dièye.
“J’ai dit, ici, à Kaolack, et partout dans le pays que je ne promettrai jamais qu’il n’y aura pas d’inondation. Mais partout où il y aura des difficultés, vous nous verrez à vos côtés. Nous ne vous laisserons pas dans ces difficultés […] Nous allons tout faire pour vider l’eau de vos maisons”, a-t-il promis.
Cheikh Tidiane Dièye rappelle que personne ne doit habiter dans les zones non aedificandi, où la nappe affleure pendant la saison sèche.
“Quand on construit sa maison dans ces zones-là et que derrière il n’y a pas de réseau d’assainissement, forcément, pendant la pluie, les eaux vous envahissent”, a-t-il dit.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement annonce que des “projets d’envergure seront mis en œuvre après l’hivernage”.
“Kaolack fait partie des villes prioritaires”, a-t-il promis, précisant qu’il s’agira de doter les villes bénéficiaires d’infrastructures d’assainissement.
“Les études seront lancées rapidement pour que tous les projets figurant dans le programme politique du président Bassirou Diomaye Faye en matière d’assainissement soient mis en œuvre aussitôt après l’hivernage”, a-t-il assuré.
Selon Cheikh Tidiane Dièye, lors des opérations de nettoiement des villes du 1er juin dernier, le Premier ministre avait demandé au ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat d’empêcher la construction de maisons dans des zones non aedificandi.
“En relation avec les collectivités territoriales, tout sera fait pour que la réglementation soit appliquée rigoureusement, pour empêcher que des promoteurs immobiliers, par exemple, aillent faire des lotissements dans des zones dont la cartographie montre que ce sont des zones facilement inondables”, a-t-il promis.
LE PASNEG FORME LES OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE ET INSTALLE SON BUREAU
Le Projet d’appui à la stratégie nationale de pour l’équité et l’égalité de genre a initié des sessions de formation des officiers de police judiciaire pour une prise en charge adéquate
Partant du constat que beaucoup de femmes et d’enfants victimes de violence basée sur le genre se confient plus aux dames qu’aux hommes, le Projet d’appui à la stratégie nationale de pour l’équité et l’égalité de genre (PASNEG) a initié des sessions de formation des officiers de police judiciaire pour une prise en charge adéquate. Outre ces aptitudes attendues, un bureau sera ouvert à la Police centrale de Sédhiou, chargé d’accueillir les victimes aux fins d’une bonne orientation.
Cette session de formation se propose de renforcer les capacités des officiers de police judiciaire sur les aptitudes qui favorisent la prévention des violences basées sur le genre et la prise en charge adéquate des victimes de toutes formes de violences basées sur le genre aussi bien en période de paix que dans les situations de conflit. C’est une initiative du PASNEG, le Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre, financé par le gouvernement italien, en ancrage au ministère de la Famille et de la Solidarité nationale. «La Police et la Gendarmerie constituent, en général, la première porte d’entrée pour les femmes et les filles victimes de violences basées sur le genre. Et ce premier accueil est important, surtout pour la prise en charge de la victime. Bien souvent, quand la prise en charge est défaillante, la victime peut même abandonner la procédure de poursuite. Cette formation leur facilitera les conditions d’accueil et même de dénonciation», déclare Mme Awa Nguer Fall, la Coordinatrice nationale du PASNEG.
Mme Bintou Guissé, Commissaire de la Police de Zac Mbao (Dakar) et point focal genre de la Police nationale, explique la pertinence d’une telle option. «C’est de faire en sorte que les conditions d’accueil soient optimales avec les Forces de défense et de sécurité, pour mettre les victimes en confiance, pour mieux les écouter et les prendre en charge. Nous envisageons mettre un bureau genre à la Police de Sédhiou car une victime de violence à plus tendance à se confier à une dame qu’à un homme», indique-t-elle.
Si l’on en croit Mme Fall Awa Nguer, la Coordinatrice du PASNEG, un suivi de la mise en œuvre est déjà acté. «Nous avons déjà obtenu l’autorisation de la mise en place d’un bureau dédié exclusivement aux victimes de violence au bureau de la Police de Sédhiou. Nous avons également évoqué, en vue d’un bon suivi de la situation des femmes et des enfants en milieu carcéral. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons jugé utile d’associer à cette formation les acteurs de la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Sédhiou». A l’arrivée, il est attendu de ces officiers de police judiciaire une maîtrise du cadre juridique national et supranational ainsi que les mécanismes de prévention des violences basées sur le genre.
NOMINATION CONTROVERSÉE À LA DIVISION DE LUTTE CONTRE LE SIDA
Le Réseau National des Associations de Personnes vivant avec le VIH (RNP+), a exprimé sa vive inquiétude suite à la récente nomination d’un agent économiste à la tête de la Division de lutte contre le SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles.
Le Réseau National des Associations de Personnes vivant avec le VIH (RNP+), a exprimé sa vive inquiétude suite à la récente nomination d’un agent économiste à la tête de la Division de lutte contre le SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles. Cette décision surprenante du ministère de la Santé et de l’Action Sociale a suscité des réactions au sein de la communauté des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Sénégal.
Le RNP+, organisation dédiée à l’amélioration de la qualité de vie des PVVIH et des groupes vulnérables, a souligné que la prise en charge efficace du VIH/SIDA nécessite une maîtrise approfondie des soins et des avancées scientifiques. « La prise en charge et l’accompagnement des PVVIH nécessitent une compréhension parfaite de la cascade des soins VIH, » selon le communiqué signé par Mme Soukeyna Ndiaye présidente du conseil d’administration.
Sous la direction précédente d’un médecin infectiologue de renommée internationale, la Division de lutte contre le SIDA avait fait des avancées significatives. La décentralisation des soins et une prise en charge effective des personnes infectées ont été des réalisations majeures. Le Sénégal s’était engagé sur la voie de l’atteinte des objectifs des 3*95 d’ici 2030, une initiative clé dans la lutte contre le VIH/SIDA.
Le RNP+ craint que cette nomination ne compromette les acquis précieux obtenus dans la lutte contre le VIH/SIDA au Sénégal. « Nous exhortons le Ministre de la Santé, Ibrahima Sy, à garantir le maintien des acquis dans la prise en charge du VIH/SIDA et à protéger les personnes touchées par cette maladie, » a ajouté le communiqué.
Le Réseau National des PVVIH a appelé le ministre de la Santé à faire preuve de responsabilité et à ne poser aucun acte qui pourrait nuire à la protection et à la prise en charge des PVVIH. « Nous rappelons au ministre son devoir de protéger cette couche vulnérable que nous représentons, » a insisté le communiqué du RNP+.
DES DEPUTES A L’UNIVERSITE NUMERIQUE CHEIKH HAMIDOU KANE
Des députés ont visité lundi, les espaces numériques ouverts (ENO) de l’Université Cheikh Hamidou Kane érigés à Sébikotane et Guédiawaye pour, ont-ils expliqué, constater l’état des infrastructures en vue d’un plaidoyer futur.
Des députés ont visité lundi, les espaces numériques ouverts (ENO) de l’Université Cheikh Hamidou Kane érigés à Sébikotane et Guédiawaye pour, ont-ils expliqué, constater l’état des infrastructures en vue d’un plaidoyer futur.
Ces députés sont des membres de la Commission de l’éducation, de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs de l’Assemblée nationale.
La délégation était conduite par Oumar Sy, le président de cette Commission.
‘’A Sébikotane, nous avons vu que les conditions pédagogiques, en ce qui concerne les équipements, les installations ne sont pas aux normes’’, a déclaré M. Sy en faisait le point à l’étape de Sébikotane, dans le département de Rufisque.
Le parlementaire assuré qu’un plaidoyer sera fait en vue d’ appuyer l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
‘’Nous sommes des représentants du peuple. Et naturellement, nous sommes appelés à descendre sur le terrain, voir les actions que l’Etat du Sénégal dans son programme lié à l’enseignement supérieur, est entrain de mettre en œuvre’’ a souligné Oumar Sy.
Selon lui, l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane est devenue la deuxième université publique du Sénégal en termes d’effectifs.
Cet état de fait engendre forcément des problèmes auxquels, l’Etat devrait veiller.
‘’Nous avons visité le siège (à Diamniadio). Nous avons visité l’ENO de Sébikotane qui est dans un état très déplorable. L’objectif du gouvernement c’est d’avoir dans chaque département du pays, un ENO, mais depuis 2015, cela tarde à se concrétiser’’ a-t-il déploré.
Le groupe de députés, accompagnés du Professeur Moussa Lô, recteur de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane et de ses collaborateurs ont visité le siège de cette Université publique, puis ces Espaces numériques ouverts à Sébikhotane et Guédiawaye.
Par Penda MBOW
MOMAR COUMBA DIOP, L’ARISTOCRATE DE LA PENSÉE
La dimension intellectuelle de l’individu primait chez ce grand penseur. Sociologue de renommée internationale, mentor passionné, il a consacré sa vie aux savoirs et à la production de connaissances sur le Sénégal et l'Afrique
Momar Coumba Diop, devant la profondeur de la pensée d’Achille Mbembe, le surnommait l’aristocrate de la pensée. Mais faisant face au côté prolixe des travaux de Momar, sa perspicacité, sa domination des sciences sociales, ses multiples initiatives, il nous revient de déceler en lui, le véritable aristocrate de la pensée. Un homme de savoir, féru de culture mais d’une humilité et générosité extrêmes.
En vrai esthète, il aimait l’art, le beau, les habits raffinés et pouvait chanter la beauté de la femme sénégalaise. Rien n’échappait à l’oeil de l’érudit qu’il était ! Nous venons de perdre un véritable frère. Au moment, où nous aurions commenté les résultats des élections législatives françaises, tel un couperet, la nouvelle tomba : Momar Coumba Diop, le grand sociologue est décédé ! Dès que l’appel de son frère Yabsa s’afficha sur l’écran de mon portable- il était 18H 45- nous comprîmes tout de suite que le pire était arrivé car vers 13h, nous avions parlé à sa fille Mamy qui veillait à son chevet à Paris. Cela fait plus d’une semaine que nous le savions aux soins palliatifs mais nous refusions obstinément la réalité : Momar ne pouvait pas mourir comme ça; nous en avions perdu notre énergie. Il est parti un peu trop tôt car il avait encore des chantiers à achever . Par exemple celui de la réédition de cet ouvrage collectif si important : « le Sénégal et ses voisins ou encore l’histoire de l’Université de Dakar».
La vie de Momar se résumait à la production scientifique sur le Sénégal contemporain, l’édition chez Khartala et la relecture sans complaisance des textes de ses collègues, des jeunes chercheurs. Nous concernant, il fut un formateur en permanence, tel un mentor de la jeune assistante au département d’Histoire à partir de 1986. Dans les années 90, Momar, avec insistance nous orienta vers le CODESRIA . « Tu iras aux études sur le genre et Aminata Diaw vers la gouvernance ».
D’ailleurs nous finîmes par y diriger deux gender Institute. Il veillait aussi sur nos lectures d’honnête citoyenne. ‘As- tu lu, Penda les travaux d’Abdoulaye Ly par exemple, le premier docteur d’Etat en Histoire? interrogea t-il. Sachant que notre période d’études et d’enseignement est le Moyen âge et ayant une vocation « politique », il nous suggéra d’étudier continuellement selon sa perspective, celle de la période contemporaine. Parfois, il s’agit d’auteur qui sort complètement de notre champ intellectuel comme le philosophe italien Domenico Losurdo. Ce dernier est aussi historien.
En tant que communiste, il a produit une contre histoire du libéralisme remarquable! Momar appelait affectueusement ses collègues ; Mamadou Diouf devenait Modou, Djibril Samb Djiby, Mamadou Mbodji , Mamaadou, Mahtar Diouf, Abdoulaye Bathily, Boubacar Barry, Charles Becker, Mouhammed Mbodj , Ebrima Sall ou encore Ibou Diallo…
La dimension intellectuelle de l’individu primait chez ce grand penseur. Pour lui, par exemple Aminata Diaw , philosophe fut forte, même Abdoulaye Ly l’avait écrit soulignait-il. Il aimait Gaye Daffé avec lequel, il a entretenu une relation de complicité et qui le qualifiait d’intellectuel passionné et discret. Il aimait travailler avec Francois Boye, Alfred Inis Ndiaye, etc. Ibrahima Thioub fit une remarque fort appropriée après son départ à la retraite en 2015. « L’évaluation des nombreuses contributions reçues a confirmé l’existence d’une véritable famille intellectuelle qui s’est créée durant les trois décennies au cours desquelles Momar Coumba Diop , en puissant inspirateur de recherches, a impulsé sans relâche la production des savoirs sur le Sénégal et l’Afrique».
Momar fut le premier à avoir attiré notre attention sur les travaux de l’anthropologue et activiste sud africain Archie Mafeje de l’Ougandais Mahmoud Mamdani, penseur de la liberté académique ou encore de notre regretté Sam Moyo du Zimbabwe, qui nous fit saisir l’enjeu de la terre , Afrique australe.
Momar vouait une grande admiration pour Tandika Mkandawere, un des plus grands secrétaires exécutif du CODESRIA Nous échangions beaucoup sur la vie politique au Sénégal et l’ouvrage qu’il a co-publié avec Mamadou Diouf, le Sénégal sous Abdou Diouf, en 1992 est un incontournable pour comprendre les mutations rapides de la société sénégalaise on encore, l’ouvrage collectif qu’il a dirigé le Sénégal, trajectoire d’un Etat. Il a beaucoup aidé le Ministère de l’Economie avec plusieurs études prospectives, des analyses, etc. Momar Coumba, un esthète qui aimait le beau, l’art, le raffinement. Il a inculqué à ses enfants , Mamy , Gnilane, Ada, une excellente éducation. Il aimait beaucoup sa famille, ses frères et sœurs. Il vouait à feu son père , El hadj Nieul Diop et sa mère Madjiguène Diop, un respect quasi religieux. Une grande complicité le liait à son oncle feu Maguatte Lo, grand homme politique et ministre sous LS Senghor. Il a étroitement travaillé avec ce dernier au moment où il rédigeait ses mémoires. Momar va nous manquer et j’espère que l’Etat du Sénégal lui décerner à titre posthume, l’ordre national du Lion. Décoration méritée et qu’il a tant attendue.
LES CENT PREMIERS JOURS DU PRESIDENT FAYE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les parutions de ce mardi décortiquent les cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye
Dakar, 9 juil (APS) – Les cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye font le menu de plusieurs journaux de la livraison de mardi de la presse quotidienne.
Les journaux revenus sur ce sujet relaient principalement les critiques de certains acteurs politiques qui jugent assez sévèrement l’action du nouveau pouvoir incarné par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko.
Les critiques les plus vives sont venues du leader du mouvement Gueum Sa Bopp, l’homme d’affaires Bougane Guèye Dany. Ce dernier “a dressé un bilan sombre” de l’action du nouveau régime, dont il n’a pas manqué de faire le procès, rapporte le quotidien Kritik’.
L’info note que Bougane Guère Dany “constate un +projet illusoire+ face à une +misère accrue+”, termes repris par plusieurs autres journaux qui se sont fait l’écho de la sortie du leader de Gueum Sa Bopp.
Walfquotidien fait observer que c’est par un quatrain rythmé que Bougane Guèye Dany a évalué les cent jours des nouveaux tenants du pouvoir. Il évoque à ce sujet “100 jours de songes”.
Les vers de M. Guèye sont repris par Tribune à sa une : “100 jours de songes, 100 jeunes meurent à 100 pas de Saint-Louis, 100 gênes pour Sonko. Au sang des jeunes s’ajouteront les larmes des femmes et des enfants vivant dans les eaux pluviales”.
Le quotidien Les Echos, à son tour, pointe les critiques de l’homme d’affaires et ancien journaliste contre “le couple Diomaye-Sonko”. “C’est une bande d’impôtiers plus enclins à racketter le secteur privé qu’à penser les maux du peuple escroqué”, écrit-t-il, citant Bougane Guèye Dany.
“Les cent premiers jours du duo Diomaye-Sonko à la tête du pays sont loin d’être un succès. Du moins c’est l’avis du président du mouvement Gueum Sa Bopp +Les Jambaars+”, avance le journal Le Quotidien.
Il rapporte que “Bougane Guèye Dany demande au président Diomaye Faye et au PM Ousmane Sonko de mettre un terme au drame de l’émigration irrégulière suite à la mort de près d’une centaine de nos jeunes compatriotes”.
En plus de Bougane Guèye Dany, Amadou Bâ, dernier Premier ministre sous Macky Sall, mais aussi Babacar Diop, président du mouvement “Dolel Khalifa”, s’expriment sur l’action du nouveau pouvoir.
Babacar Diop juge certes qu’il n’est pas possible de faire le bilan du nouveau pouvoir cent jours après son installation. Mais il invite le Premier ministre “à diminuer sa communication pour se concentrer sur l’essentiel”, rapporte Source A.
L’ex-secrétaire général du gouvernement sortant, Abdou Latif Coulibaly, considère pour sa part que “faire l’évaluation des 100 jours du président Bassirou Diomaye Faye et de son gouvernement, ce n’est pas facile”.
Sauf que “les actions posées sont à l’opposé des promesses faites”, estime Latif Coulibaly dans des déclarations rapportées par Vox Populi. Sur cette base, au lieu de dire “100 jours, 100 problèmes, moi je dirais 100 jours, 200 faits qui sont contraires aux promesses faites”, ajoute M. Coulibaly, un ancien journaliste présenté comme “un proche” de l’ancien Premier ministre Amadou Ba.
Ce dernier, candidat malheureux à la présidentielle du 24 mars dernier, attaque de manière subtile sous l’angle du “drame” de l’émigration irrégulière, relève Bès Bi Le Jour. “Le désespoir pousse tant de nos concitoyens à risquer leur vie en mer”, déclare-t-il dans des propos repris par ce journal.
“Amadou Ba titille le régime de Diomaye [Faye]”, signale le quotidien L’As. “Dans un post, écrit ce journal, l’opposant a rappelé le devoir de l’Etat de créer des opportunités économiques et des structures de soutien qui dissuadent les jeunes de se lancer à la recherche de l’Eldorado”.
FORTUNES DIVERSES AU BAC
Le baccalauréat général qui a démarré le mardi 2 juillet dernier, a commencé à livrer ses résultats pour les quelques 159 487 candidats inscrits. Hier, lundi 8 juillet, à Dakar comme dans plusieurs localités du pays, les moments étaient pleins d’émotions
Le baccalauréat général qui a démarré le mardi 2 juillet dernier, a commencé à livrer ses résultats pour les quelques 159 487 candidats inscrits. Hier, lundi 8 juillet, à Dakar comme dans plusieurs localités du pays, les moments étaient pleins d’émotions dans les centres d’examen. Des larmes de joie pour certains, de déception pour d’autres.
L a tension est à son comble aux abords du lycée Sergent Malamine Camara de Dakar dans l’après-midi d’hier, lundi 8 juillet. Au fur et à mesure que le temps passe, la foule d’élèves grossit dans l’attente des résultats du baccalauréat général. Certains, arrivés seuls, s’empressent de rejoindre leur groupe d’amis pour rendre l’attente un peu plus supportable. D’autres accompagnés de leurs parents, patientent en silence, le regard fermé, la mine stressée. Dans l’attente du jury, certains candidats explosent de joie. Ils viennent de recevoir leurs résultats par SMS. Et soudain, le moment fatidique arrive pour d’autres. Les membres du jury 1371 série L’ et Série S2 s’approchent et commencent à annoncer les résultats. Admis au premier tour, recalés ou admissibles…des cris, des acclamations, de joie ou de surprise fusent de partout. Du soulagement pour certains, de la déception pour d’autres. « J’ai dormi très mal ces dernières nuits à cause de la pression accumulée depuis des jours. Là ça va mieux. Même si je n’ai pas eu de mention, je suis satisfaite de moi-même. J’ai réussi le bac et c’est l’essentiel », renseigne Aicha Diouf admise, du jury 1371 série où il y a eu 4 mentions Assez bien.
Au lycée Blaise Diagne, les premiers résultats sont aussi tombés. Au jury 1386 dudit centre, on note 55 admis d’office dont 15 mentions Assez bien. Là, également, c’est la même ambiance. Stressés, angoissés ou excités, les futurs bacheliers trépignent devant l’établissement pour la plupart accompagnés de leurs parents ou amis. Au lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye, les Jury 1136 série L2 et 1139, ainsi que le jury 1140 Série S2 ont dévoilé leurs résultats. Si certains candidats sont déjà en vacances après leur admission au baccalauréat, pour d’autres, le suspense demeure pour les admissibles qui devront subir les épreuves du second tour qui vont se dérouler avant la fin de la semaine.
Le top de départ des épreuves du 1er tour du baccalauréat général avait été donné le mardi 02 juillet dernier avec un total de 159 487 candidats inscrits. Comme chaque année, les résultats du bac sont très attendus parles élèves comme par les parents.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE TOUJOURS MUETTE
Alors qu'il ne reste plus que quelques jours avant la date butoir du 15 juillet fixée par Sonko pour mettre à jour le règlement intérieur de l'hémicycle, aucun signe de vie ne semble encore émerger de la majorité parlementaire
Une semaine après le dépôt de deux propositions de loi visant à corriger la carence du Règlement intérieur et permettre au Premier ministre qui avait menacé de faire sa déclaration de politique générale hors de l’hémicycle si le règlement intérieur n’est pas mis à jour d’ici le 15 juillet 2024, l’Assemblée nationale n’a toujours pas réagi par rapport à ces deux textes. Interpellés hier, lundi 8 juillet, Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, vice-président du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement de la coalition Wallu du Pds et auteur de l’une des propositions souligne que si les choses trainent, c’est au niveau de leurs collègues de la majorité Benno bokk yakaar.
Le groupe parlementaire de la majorité Benno bokk yakaar a-t-il opté pour un bras de fer jusqu’au bout avec l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, qui avait créé la polémique en menaçant de faire sa déclaration de politique générale hors de l’Assemblée nationale si le règlement intérieur n’est pas mis à jour d’ici le 15 juillet 2024 ? Cette question mérite bien d’être posée au regard du statu quo qui règne actuellement au niveau de l’Assemblée nationale. En effet, à une semaine de la fin de cet ultimatum, rien ne bouge du côté de la Place Soweto. Et pourtant, deux propositions de loi déposées par des députés membres du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement de la coalition Wallu du Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis la semaine dernière pour prévenir une solution institutionnelle qui pourrait découler de ce bras de fer dorment dans les tiroirs du président de l’Assemblée nationale.
Il s’agit de la proposition de loi modifiant la loi organique n°2002-20 du 15 mai 2002 portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale déposée lundi 1er juillet dernier par Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, vice-président du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement de la coalition Wallu du Pds. Et aussi de la proposition de loi visant à réactualiser le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour permettre au Pm Ousmane Sonko de faire sa Déclaration politique générale (Dpg) déposée le mardi 2 juillet dernier parNafissatou Diallo et ses collègues du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, Ibrahima Diop et Serigne Abo Mbacké Thiam.
En effet, interpellé hier, lundi 8 juillet sur leur proposition, l’honorable député Nafy Diallo dit n’avoir jusqu’ici aucun retour. « On a déposé régulièrement notre proposition de Loi au niveau du bureau courrier de l’Assemblée nationale mardi dernier. On laisse le processus se faire. Mais pour ce qui est de la suite qui a été donnée à cette proposition, je n’ai absolument aucune information puisque je ne suis pas membre du bureau de l’Assemblée nationale. Et s’il y avait quelque chose, vous (journalistes) aurez été informés, je suppose », a renseigné la secrétaire nationale à la communication du Pds. Interpelé également sur cette question, son collègue de groupe parlementaire Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, renseignant que les responsables des trois groupes parlementaires que compte cette quatorzième législature se sont déjà réunis et ont donné leur accord pour la mise à jour du règlement intérieur, a pointé du doigt ses camarades de la majorité parlementaire. Soulignant que l’Assemblée nationale avait clôturé sa session unique ordinaire au moment où il déposait sa proposition de loi le lundi 1erjuillet dernier, le vice-président du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement affirme que c’est aux députés de la majorité parlementaire que revient la charge dans le contexte actuel de vacances du parlement de convoquer une session extraordinaire. « A la suite de la clôture de notre session ordinaire unique le 29 juin dernier, les députés sont en vacances jusqu’à l’ouverture de la prochaine session ordinaire unique au mois d’octobre. Cependant, la loi prévoit des sessions extraordinaires qui sont convoquées soit, sur décision du bureau de l’Assemblée nationale, sur demande écrite de la moitié des députés au président de l’Assemblée nationale ou sur décision du président de la République », a-t-il expliqué avant d’ajouter dans la foulée. « Au regard des dispositions de loi, il n’y a que nos collègues de la majorité Benno bokk yakaar qui contrôlent également le bureau de l’Assemblée nationale qui peuvent décider. Si les choses trainent, c’est à leur niveau».