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26 juin 2025
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PROMESSES ET ÉCUEILS DES 100 JOURS DE DIOMAYE FAYE
Réformes de la justice, réorganisation des semences, baisse des coûts : Moundiaye Cissé salue les premiers "actes" du nouveau régime. Mais les tensions avec la presse et la crise autour de la DPG viennent ternir ce début de mandat
Dans une interview exclusive accordée à l'émission "Le Point" de la RTS, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l'ONG 3D (Démocratie, Droits humains, Développement), dresse un bilan nuancé des 100 premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye.
Le chef de la société civile salue plusieurs « actes forts » du nouveau chef d'État, notamment le lancement d'un dialogue sur la réforme de la justice, la réorganisation de la distribution des semences et des engrais confiés à l'armée, et les efforts pour réduire le coût de la vie. Cependant, Cissé pointe du doigt certaines tensions, comme la confrontation avec la presse et la crise institutionnelle autour de la déclaration de politique générale du Premier ministre.
Sur le plan diplomatique, l'expert applaudit l'approche de proximité du président envers les pays voisins, tout en notant un manque de clarté dû aux initiatives parallèles du Premier ministre vers les pays du Sahel.
Concernant la lutte contre la corruption, Cissé appelle à des actions concrètes suite à la publication des rapports des organes de contrôle. « Il faut qu'il y ait une suite, sinon ce sont les mêmes pratiques », insiste-t-il, plaidant pour une reddition des comptes transparente et équitable.
Enfin, sur la question cruciale du pétrole et du gaz, le directeur de la 3D exhorte à la transparence et à une répartition équitable des ressources, soulignant l'importance d'impliquer l'Assemblée nationale et la société civile dans les décisions futures.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 3 JUILLET
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 3 juillet 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre de la Présidence :
- Monsieur Lansana Gagny SAKHO, titulaire d’un doctorat en Business
Administration, est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX), en remplacement de Monsieur Abdou FALL ;
- Monsieur Fall MBAYE, titulaire d’un doctorat en Génie électronique, est nommé Directeur Général de l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG), en remplacement de Monsieur Aguibou BA.
Au titre de la Primature :
- Le Colonel Amadou Ousmane BA de la Gendarmerie nationale, précédemment Directeur du Contrôle, des Etudes et de la Législation au Ministère des Forces Armées, est nommé Directeur général de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol, en remplacement du Colonel Papa Saboury NDIAYE, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de l’Intérieur :
- Monsieur Abdoul Wahabou SALL, Contrôleur général de Police, est nommé Directeur général Adjoint de la Police nationale, en remplacement de Monsieur Modou DIAGNE, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de la Justice :
Monsieur Aliou NDIAYE, titulaire d’un master professionnel en sciences de gestion, matricule de solde n° 602 214/C, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Justice, en remplacement de Monsieur Abdoulaye SY, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens :
- Monsieur Pape Abdourahmane DABO, Ingénieur des Travaux Publics est nommé Président du Conseil d’Administration de la société AIBD SA, en remplacement de Monsieur Abdoulaye TIMBO.
-Monsieur, Atoumane SY, Spécialiste Sécurité Routière et titulaire d’un Diplôme d’Études Approfondies (D.E.A) en Géographie et Aménagement du territoire, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de la Sécurité Routière (ANASER), en remplacement de Cheikh Oumar GAYE.
- Monsieur Ibrahima SALL, Ingénieur Géotechnicien – Expert Routier, est nommé Directeur Général de la Société Autoroutes du Sénégal (ADS), en remplacement de Monsieur Aubain SAGNA, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique :
- Le Colonel Ibrahima GUEYE, conservateur des parcs nationaux, est nommé Directeur des Parcs nationaux, en remplacement de Monsieur Bocar Thiam admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
- Monsieur Aliou NDIAYE, professeur assimilé en biotechnologie végétale, est nommé Directeur exécutif de l’autorité nationale de Biosécurité, en remplacement de Monsieur Ousseynou KASSE, appelé à d’autres fonctions ;
- Le Colonel Lamine KANE, conservateur des parcs nationaux, est nommé Secrétaire permanent de l’Autorité nationale de Biosécurité, poste vacant ;
- Monsieur Modou Fall GUEYE, titulaire d’un doctorat en biologie végétale est nommé Directeur du Centre d’Education et de Formation environnementales, en remplacement de monsieur Gora NIANG, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation :
- Monsieur Serigne Mbacké LO, Ingénieur informaticien est nommé Directeur du Centre Régional des Œuvres universitaires sociales de Thiès, en remplacement de Monsieur Cheikh SALL ;
- Monsieur Jean Birane Gning, maître de conférence titulaire, est nommé Directeur du Centre Régional des Œuvres universitaires sociales du Sine Saloum, en remplacement de Monsieur Ousseynou Diop ;
- Madame Fama Dieng, juriste spécialiste en logistique et management portuaire,est nommée Directeur du Centre Régional des Œuvres universitaires sociales de Diamniadio, en remplacement de Moussa Hamady SARR;
- Monsieur Salif Baldé, titulaire d’un doctorat en sciences de l’Education, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires sociales de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Sana MANE.
Au titre du Ministère de l’Industrie et du Commerce :
- Monsieur Momar Talla GUEYE, Directeur de recherches CAMES, précédemment Directeur de la Recherche et du Développement de l’Institut de Technologie Alimentaire, est nommé Directeur de l’Institut de Technologie Alimentaire, en remplacement de Mamadou Amadou SECK, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Au titre du Ministère de la Famille et des Solidarités :
- Madame Assiah DIOP, titulaire d’un Diplôme d’Ingénieur en Industrialisation spécialiste en Financement de l’Entreprenariat, est nommée Directeur général du Développement communautaire et de la Promotion de l’Equité, en remplacement de Monsieur Mousse Bar Faye ;
- Madame Fatoumata Bintou DIEDHIOU, titulaire d’un Master 2 en management de Projets, est nommée Directeur de l’Equité Sociale en remplacement de Madame Fatou DIAGNE ;
- Monsieur Ely Paul BIAGUI, précédemment directeur régional du pôle sud du Développement communautaire, est nommé Directeur du Développement Communautaire, en remplacement de Monsieur Khadim SYLLA ;
- Madame Saye CISSÉ, titulaire d’un Master 2 en Biogéographie, est nommée Directeur de l’Equité Territoriale en remplacement de Monsieur Abiboulaye LO ;
- Madame Fatou BA, titulaire d’un Master 2 en Droit Ingénierie financière et fiscalité, est nommée Directeur de Promotion des droits et de la Protection des Enfants en remplacement de Monsieur Ibrahima GUEYE ;
- Madame Nancy NDOUR titulaire d’un doctorat en Sociologie de l’éducation, est nommée Directeur de l’Autonomisation Économique des Femmes, poste vacant ;
Monsieur Edmond KAMARA, Administrateur civil, matricule de solde n° 624 555/C, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Famille et des Solidarités.
Au titre du Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires :
- Monsieur Baye NIASS, Ingénieur de conception en BTP, option Ponts et Chaussées, est nommé Directeur général de l’’Agence de Construction des Bâtiments et Édifices Publics, en remplacement de monsieur Hamady DIENG ;
- Monsieur Serigne Cheikh BAKHOUM, Inspecteur de l’Administration pénitentiaire, matricule de solde n° 659 489/E, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires ;
- Madame Sophie DIONE, expert environnementaliste, est nommée directeur du Projet de Promotion de la Gestion Intégrée et de l’Economie des Déchets Solides (PROMOGED), en remplacement de Monsieur Cheikhou Oumar GAYE ;
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
- Monsieur Ousmane CISSE, titulaire d’un doctorat en médecine, est nommé Directeur général de la santé, en remplacement du docteur Barnabé GNING ;
- Monsieur Seydou DIALLO, titulaire d’un doctorat en pharmacie, est nommé Directeur général de la SEN-Pharmacie nationale d’approvisionnement (SENPNA), en remplacement du docteur Fatou Faye Ndiaye DEME ;
- Madame Fatou Bara NDIONE, ingénieure biomédicale, matricule de solde n°613.850/E, est nommée Directeur des infrastructures, des Équipements et de la Maintenance au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, en remplacement de Monsieur Amad DIOUF ;
- Monsieur Malick DIALLO, titulaire d’un doctorat en gestion des ressources humaines, est nommé Directeur des ressources humaines au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, en remplacement de Awa Fall DIAGNE.
Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
- Monsieur Mamadou Lamine DIOUF, Economiste, matricule de solde n° 610 992/C, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Au titre du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire :
- Monsieur Abdou Diaw, titulaire d’un doctorat en finance islamique, est nommé coordonnateur national du Programme de Développement de la Microfinance Islamique, en remplacement de Madame Aminata DIAO."
par Elgas
FACE À LA POUSSÉE DU RASSEMBLEMENT NATIONAL, DEVANT SON MIROIR, LA FRANCE FUSTIGE SON REFLET
L’évidence RN se dessine, et elle ne suscite plus une répulsion aussi franche. C’est une certaine idée de la France qui est en train de mourir. Sa grandeur, son exceptionnalité, ses droits humains. Toutes gloires nationales qui s’évanouissent
Une France qui hurle à la laideur face à son propre reflet dans le miroir. L’image ne serait pas exagérée pour décrire le mélange de sidération, de peur, d’incertitude et surtout de déni qui s’est abattu sur la France depuis le 9 juin, et davantage au lendemain des résultats du premier tour des élections législatives qui consacrent l’inarrêtable montée du Rassemblement national.
Pourtant, si on se cantonne à l’analyse des dynamiques internes de la scène politique française, la dissolution de l’Assemblée nationale semblait inéluctable. Dans un Parlement qui paraissait chaotique, avec une inclination particulière pour le conflit et le refus des compromis, émietté, soumis aux vents de forces contraires – pour ne pas dire factions –, le blocage institutionnel chronique rendait impuissante toute gouvernance. L’automne et le vote du budget semblaient constituer l’horizon naturel de la déflagration. Il s’agit donc d’une accélération du calendrier, que l’on doit au chef de l’État. L’opportunité et le timing de cette dissolution prononcée le 9 juin 2024 sont discutables. Ils peuvent être imputés, entre autres, au caprice vengeur d’un monarque impuissant et rejeté. Un président au crépuscule du pouvoir, dont l’état de grâce s’est dans un premier temps fané, pour ensuite totalement s’assécher, dans un entêtement coupable qui se prend en pleine figure le boomerang de la disruption à marche forcée.
Le pire des scénarios
Le rejet de la Macronie est clair, et la « grenade dégoupillée » – pour reprendre la formule d’Emmanuel Macron – a explosé. À bien des égards, c’est le pire des scénarios : un vote décomplexé à l’extrême droite, qui agrège le classique rejet de la colère et désormais la franche adhésion à un projet xénophobe d’une partie importante des Français. Ils constatent que les barrages successifs contre le rassemblement national lui ont pavé la voie vers le pouvoir. Score affolant aux européennes, sommets atteints pour les législatives, possibilité bien réelle sinon probable d’une majorité absolue au Parlement : l’évidence RN se dessine, et elle ne suscite plus une répulsion aussi franche et majeure. Avec le ripolinage express de son programme sur le front économique, les reculs notoires sur des projets phares, le RN semble moins agressif. En parallèle, il se dit que le dispositif constitutionnel peut a minima faire contrepoids voire différer la mise en œuvre du programme, contribuant à la perception d’une urgence moindre. Le sursaut populaire, participation en hausse comprise, a donc été timide, et la rue, relativement aphone, si on excepte quelques manifestations parisiennes ou urbaines. Cette apathie tranche avec un champ politique où les réactions ont fusé, poussant à des alliances contre nature sur ce qui s’apparente à un champ de ruines. Ces coalitions tentent de refonder un front républicain dont les fissures anciennes sont les fractures irréconciliables d’aujourd’hui. Le degré d’animosité politique, perçu dans la précédente législature, consacre une tripartition des blocs, avec une seule dynamique solide : le RN.
Les ressorts du vote RN ont été documentés depuis longtemps, et la base de son électorat identifiée. Victimes de la mondialisation, déclassés, ruralité délaissée, embryon factieux avec les gilets jaunes, polarisation conspirationniste durant le Covid-19, rejet de l’immigration associée à l’insécurité et à une charge financière pour le pays, préférence nationale : toutes ces nuances du sentiment d’abandon restent un marqueur du vote RN. Fait nouveau, le RN n’effraie plus une certaine élite, et séduit de jeunes urbains, achevant ainsi sa mue de dédiabolisation. Le parti surfe dorénavant sur une vague dite de révolution conservatrice, qui prospère dans le monde, indépendamment des régions. De l’Inde à la Russie en passant par le Sénégal, une matrice forme le fondement commun de ce regain de conservatisme : le retour désiré et idéalisé à des valeurs anciennes, pour contrer un progressisme jugé comme élan de la perdition. Somme toute, c’était mieux avant. Revendication d’une fierté nationale menacée, au Nord par l’immigration, et au Sud par le néocolonialisme. Le tout accompagné d’un aspect plus incernable, un populisme qui procède par le déni et par l’attaque des élites jugées corrompues, légitimant ainsi une radicalité quasi-séditieuse.
Longtemps protégée grâce à la morphologie électorale des scrutins à deux tours et à leur propension à nourrir les barrages, la France se pensait invulnérable ou immunisée. Elle arrive désormais à un moment charnière où elle a épuisé tous les contournements, et ne peut plus différer l’échéance d’une clarification, dût-elle convier au pouvoir le RN. Dans cette dynamique, on ne peut faire l’économie d’évoquer trois responsabilités majeures – outre la force intrinsèque du parti des Le Pen. Celle d’abord du président, qui cristallise une haine aux pointes irrationnelles, laquelle déteint sur sa politique. Celle ensuite de la défunte Nupes, cornaquée par la France insoumise dont l’ADN politique révolutionnaire chemine imprudemment avec de franches outrances. Celle enfin des médias : l’inexorable croisade civilisationnelle de Bolloré et de son empire, mais aussi le registre moral voire moralisateur de médias de gauche qui assimilent tout à la droite extrême, dans une équivalence dogmatique.
« La Tragédie du président », les manœuvres malhabiles de LFI
La responsabilité première du président est avant tout politique. La dynamique économique du pays sous l’air Macron est relativement défendable, même si la réduction du chômage et les succès réels sur ce front ont atteint un plafond, et que ce qui se présentait comme le talisman de la majorité lancée vers le rêve du plein emploi a alourdi la barque des déficits et des inégalités – sans parler des crises qui ont grevé sérieusement le budget. Au-delà de cet aspect économique, Emmanuel Macron traine depuis le début de sa présidence un boulet : une méconnaissance de la sociologie française, et une rupture originelle avec les classes les plus en difficultés. Sa présidence s’est très vite confondue avec sa personne, lui qui mobilise une grammaire disruptive, violente dans le symbole, rendant souvent inaudible toute potentielle bonne action. Si «la tragédie du président» est souvent inéluctable en France, cette réclusion précoce doublée de rejet personnalisé et personnel, signe la défaite d’un président à qui on ne pardonne pas sa déconnection, la nature fulgurante de son succès, et la désagrégation de repères politiques presque centenaires.
Si l’ovni qu’est la Macronie se désagrège du fait de ses propres apories, il serait pourtant bien réducteur d’attribuer à Emmanuel Macron seul la responsabilité de la montée du RN. La France insoumise (LFI) y a, elle aussi, beaucoup contribué. Avec une présence à l’Assemblée chahuteuse, belliqueuse, le groupe de Jean-Luc Mélenchon a donné par mégarde une contenance républicaine au RN, triste comparaison. Du fait de la conflictualisation extrême théorisée par Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis ont parfois donné l’image d’un parti sectaire, avec des ambiguïtés notables sur l’Ukraine, entre autres. Le désir légitime d’une gauche et de son avènement a ainsi frayé avec certaines compromissions. LFI, portée par un mythe révolutionnaire bien français, a donné des forces à un RN qui apparaissait comme le parti de l’ordre. Au-delà de ces gages en termes d’image, LFI est devenue le parti fièrement assumé des quartiers populaires, y compris contre la France des périphéries – et ce malgré d’intenses tensions internes. Cette manœuvre bien malhabile a fini d’opposer des classes qui souffrent, et dont les votes sont désormais clairement antagonistes sinon hostiles : en délaissant les périphéries, LFI n’a fait que conforter le sentiment d’abandon qui porte le RN. La facilité accusatoire – racisme, antisémitisme, et autres qualificatifs fleuris – a fini d’hystériser le débat, et de rendre tout compromis impossible, dans une dynamique perpétuelle du « eux contre nous ».
Entre invectives et propagande, l’impossible débat
Sur cette césure, le refrain médiatique s’est greffé, avec la reconfiguration du paysage et l’ascension de l’empire Bolloré. Cette nouvelle donne a déplumé ce camp de la raison que les médias incarnaient à bien des égards, laissant ainsi le débat à la merci des invectives et de la propagande. Il serait bien sûr malheureux de renvoyer dos à dos les médias droitisés et les médias de gauche et du centre. Il n’en reste pas moins que, dans cette séquence politique, l’examen de conscience de chacun manque cruellement.
Traversant le champ politique dans son entièreté, le champ médiatique, et de manière plus générale le champ intellectuel, le même venin est à l’œuvre. Une impossibilité de débat apaisé, de questionnement, de remise en cause, qui a littéralement disjoncté sous Emmanuel Macron. Avec ce tournant, amorcé depuis longtemps et qui s’accélère désormais, c’est une certaine idée de la France qui est en train de mourir. Sa grandeur, son exceptionnalité, ses droits humains. Toutes gloires nationales qui s’évanouissent. D’où ce déni, cette défausse. Le frisson du chaos est inconsciemment préféré à la nécessaire remise en cause. Il existe des boucs émissaires commodes. Si Macron est le premier appelé à la barre, il devra être suivi par toute la classe politique, médiatique et intellectuelle. Le deuxième tour à venir et la séquence politique qu’il enclenche ne sont que le reflet et le refoulé d’une faillite collective, qu’il est temps de regarder en face.
À COLOBANE, UN MONDE S'EFFONDRE
Derrière les étals et la cohue des vendeurs à la sauvette se cache tout un quartier populaire où se côtoient commerces honnêtes et activités plus troubles. Une plongée dans les ruelles révèle un condensé de Dakar
Le mot Colobane fait le plus souvent penser « marché ». Seulement, Colobane, c’est aussi un quartier. Ou, plutôt, un mix entre les deux. Avec le déguerpissement en cours, un pan de l’histoire de ce marché s’effondre avec la disparition (provisoire ?) du « Market » où se côtoient des vendeurs honnêtes et des « pickpockets », qui vous regardent avec leur sourire de truand.
L’on s’est plusieurs fois plaint de l’occupation anarchique des trottoirs dans la capitale sénégalaise. De la transformation de ces lieux de circulation en marchés. Ailleurs, peut-être la voix de la plainte sera entendue, mais à Colobane, le phénomène fait partie du décor. Entre un jeune homme l’avant-bras exhibant des ceintures, un plus vieux tenant un pantalon et un autre, moins discret, qui propose ses articles aux passants, le trottoir n’a d’existence que la portion que les ambulants daignent lui laisser. La route devient trottoir. Voitures et passants se la disputent. Et, gare à celui qui n’aura pas entendu les klaxons, qui se sera laissé distraire par les produits que les vendeurs lui font miroiter. Ou, tout simplement, celui dont l’oreille aura été charmée par la musique mêlée au brouhaha du marché de Colobane.
Certains le désignent par «Col-ways», d’autres «Market».
Ces deux anglicismes témoignent à suffisance du caractère «capitaliste» des lieux. Dans les nombreux recoins qui le composent, en plus des artères, les vendeurs draguent, littéralement, celles et ceux qui traversent. C’est un petit «cher ami», un regard ou une exposition très colorée de la marchandise qui servent d’appât. Entre autres… El Hadji Bathie Ndiaye aura réussi à résister à la tentation des vendeurs de godasses. Au moins, jusqu’à tomber sur celui avec qui il parlait au téléphone depuis son entrée au «Market». Chez Ibou Yade, il trouve déjà des clients comme lui, venus s’offrir des chaussures de football. Il n’y a pas que le vacarme des haut-parleurs et les klaxons pour entretenir l’esprit Colobane. Le marchandage y participe. De la bouche de l’assistant de Ibou Yade, il ne semble pouvoir sortir que «trente-cinq mille». Il répète cette somme, prix de vente des chaussures, à tout venant. Stratégie de commerçant, les acheteurs auront compris et proposent moins. Lorsqu’il sent que le client a à cœur d’acheter, M. Yade intervient. Ce dernier est le prototype même du «marketman». Il a été de ceux qui élisent boutique sur le trottoir en transformant leurs bras en étagères. C’était à ses débuts, en 2007. Cinq ans plus tard (2012), il obtient cette cantine où on le retrouve. Une toute petite boutique enclavée, dans une ruelle que deux personnes ne peuvent traverser simultanément en sens opposé. Ces bousculades favorisent des vols. M. Yade, la barbe bien taillée, la tête couverte d’un chapeau «Serigne Bara», confirme : «C’est un fait. Dans la foule, il y a souvent des pickpockets. On ne peut malheureusement pas le nier. Mais, force est de reconnaître que les vols ont considérablement diminué.» Et pour cause : «Il fut un temps où Colobane était peuplé d’individus à mauvaise réputation. Et c’est vrai qu’ils n’étaient pas blancs comme neige. Mais maintenant, il y a plus de vendeurs, des gens qui ne sont mus que par le vœu de gagner dignement leur vie. Ça fait alors que les choses ont évolué.»
« Mapend a», « Paladium », « l’alouette » : les mots de l’anarchie d’antan
Le changement tant chanté par M. Yade est aussi en partie dû au sursaut des jeunes du quartier. En effet, Colobane n’est pas que marché. C’est d’abord un lieu d’habitation. Seulement le «Market» ne s’est pas contenté d’étendre ses tentacules jusque dans les rues du quartier. Il les a phagocytées de telle sorte que dans l’imaginaire, Colobane équivaut à marché. Dans la rue 45 angle 46, Baye Diaw gère son atelier de menuiserie métallique. La rue est tranquille… maintenant. L’ambiance était tout autre. M. Diaw indique trois endroits dans cette même rue : «C’étaient des bars. Une fois saouls, ceux qui les fréquentaient se bagarraient et dérangeaient notre quiétude. Il a fallu que nous, jeunes habitants de Colobane, nous mobilisions pour tout faire cesser.» «Mapenda», «Paladium», «l’alouette»…, Baye Diaw énumère les anciens bars qui inondaient la rue autrement appelée «Ndoyène». Cette partie de Colobane est désignée sous le nom de Parc à Mazoute. Nom venant du terrain en face du marché qui, autrefois, faisait office de lieu de stockage du mazoute. Khousse Niang en est le délégué. Le vieillard est à Colobane depuis 1957. Ses mains tremblent, sa vision faible se noie dans un visage lézardé de rides. Mais, sa mémoire reste intacte. Lorsque les jeunes n’ont que des repères relatifs à l’organisation actuelle du marché pour situer une maison, lui donne directement le nom des rues. Une dame, venue acquérir un certificat de résidence, peine à désigner sa rue. Une indication, et le vieux de réciter : «Rue 14, angle Nianghor.» L’ancien officier civil de l’Armée se souvient de l’implantation de «quartier barraque» et décrit les avantages qu’il y a à habiter Colobane. «Nous avons une gare, un garage et un marché», dit-il. Le fameux marché qui étouffe le quartier… ou pas. A en croire le délégué, l’un est bien distinct de l’autre. Du reste, toute la rue Ndoyène est jalonnée de boutiques. A même le sol d’ailleurs, certains gèrent leur commerce. Côté sécurité, on ne se plaint pas. Son petit-fils Baye Diaw tient à rassurer.
A la sortie du marché, en face de la maison du Parti socialiste (Ps), deux groupuscules. Quelques curieux s’arrêtent. Devant eux, des hommes qui expliquent le jeu. On mise, on gagne, on perd. Bien sûr, personne ne joue, personne ne gagne. Tous font semblant, le but étant d’attirer les passants. Les pousser à miser et à perdre… dans la plupart des cas. El Hadji Bathie Ndiaye se rappelle un ami qui a laissé des plumes dans ces mises en scène célèbres même au-delà de Colobane. Il a été dépouillé de soixante-dix mille francs, témoigne M. Ndiaye. Entre les marchands d’illusions, ceux qui vendent sur les trottoirs et les boutiques ou encore les pickpockets, Colobane garde ce mélange d’un peu de tout qui a fait et continue de faire sa renommée.
LE CAPITAINE DE L'ÉQUIPE NATIONALE MALIENNE SUSPENDU POUR RÉBELLION
Hamari Traoré, qui joue en Liga espagnole à la Real Sociedad, fait partie des joueurs de la sélection qui ont publié en juin une lettre dans laquelle ils déplorent la mauvaise gestion de leur sport par leurs dirigeants.
La Fédération malienne a prononcé la suspension du capitaine de la sélection Hamari Traoré, après la publication d'une lettre critiquant durement la gestion du football national, a dit un responsable mardi.
Hamari Traoré, qui joue en Liga espagnole à la Real Sociedad, fait partie des joueurs de la sélection qui ont publié en juin une lettre dans laquelle ils déplorent l'absence de résultats depuis des années, la "mauvaise gestion" de leur sport par leurs dirigeants et le manque de professionnalisme de ces derniers.
Les joueurs y menacent de boycotter la sélection si leurs dirigeants ne remédient pas à la crise que traverse selon eux le football malien. La lettre destinée aux supporteurs a fait grand bruit au Mali. La commission disciplinaire a convoqué Hamari Traoré, qui n'a pas répondu.
Le comité exécutif de la fédération s'est réuni le 27 juin et a décidé de suspendre le joueur de toutes les sélections "pour manquement à l'honneur et à la dignité, incitation et fronde contre l'équipe nationale et le football malien", a dit à l'AFP un responsable sous le couvert de l'anonymat. Cette mesure est prononcée "à titre conservatoire" en attendant que la procédure soit transmise à la commission de discipline, a-t-il précisé.
Le Mali, éliminé en quarts de finale de la CAN-2024, est seulement quatrième du groupe I des qualifications pour le Mondial-2026 avec une victoire, deux nuls et une défaite. Les Maliens restent sur un nul 0-0 à Madagascar en juin, bien qu'en supériorité numérique une grande partie du match. Les joueurs n'étaient arrivés à destination à l'autre bout de l'Afrique que quelques heures avant la rencontre après plusieurs reports de vol, selon différents médias.
La fédération a annoncé le 13 juin mettre fin aux fonctions de l'entraîneur national Eric Sékou Chelle.
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ALIOU SALL QUITTE L'ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE
Pour l’heure, la destination de l'ancien maire de Guédiawaye et frère de l'ancien chef de l'Etat Macky Sall est inconnue, même s’il dit être en «discussion avec le Ps et Amadou Ba».
Il avait gardé le silence depuis la chute du régime de son frère. Aliou Sall l’a brisé ce mercredi sur la matinale de Tfm. Et l’ancien maire de Guédiawaye a fait la grosse annonce sur son avenir politique. «J’ai quitté l’Apr», a-t-il lâché. Pour l’heure, sa destination est inconnue, même s’il dit être en «discussion avec le Ps et Amadou Ba». Le voilà donc qui, de toute façon, a choisi de ne pas accompagner Macky Sall qui reste président de l’Apr.
par Thierno Alassane Sall
RWANDA : L’ÉCHO DE LA BARBARIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Nigeria… L’humanité n’a pas beaucoup changé. Il suffit de remplacer Yougoslavie par Ukraine, et Rwanda par Gaza ou Goma. La violence coloniale est encore à l’œuvre dans les psychés
“Déclare en toi et grave dans ton cœur : (…) que jamais revivant ce qui est aujourd'hui ne te vienne à l'esprit cette lourde parole : à quoi bon ?” Paul Valéry.
Je me suis replongé dans l'inoubliable génocide rwandais, survenu il y a 30 ans. Je vous invite à lire le livre du Général Roméo Dallaire, Shake Hands with the Devil - The Failure of Humanity in Rwanda, qui à l'époque commandait les Casques bleus chargés de l'interposition entre les belligérants (les rebelles de l'Armée Patriotique Rwandaise d'une part et les forces gouvernementales de l'autre). Au fil des pages, on découvre "l'échec de l'humanité", les luttes de pouvoir qui suscitent et entretiennent la haine entre pauvres gens, et le dévouement d'une minorité de personnes (de différentes nationalités) qui, au péril de leur vie, ont tout entrepris pour sauver des innocents. En face, la bestialité la plus achevée, car organisée, planifiée, armée, excitée par tous les médias disponibles comme la Radio-Télévision Libre des Mille Collines... Les tueurs ? Une soldatesque ivre, mais aussi des gens ordinaires, des voisins, des cousins, des conjoints, des adolescents qui découpaient à la machette en riant. Et les victimes devenaient le "festin" de chiens errants et de crocodiles des rivières charriant des milliers de corps.
Cette tragédie n'aurait pas eu lieu sans le silence d'une communauté internationale, qui regarde toujours là où se trouvent les intérêts de la petite clique qui contrôle le monde. Depuis 1994, la guerre s'est déplacée à l'ancien Zaïre, devenu la RD Congo. Elle se poursuit encore de nos jours. Aux 800 000 morts du génocide se sont ajoutés, durant ces trois dernières décennies, 10 millions de morts dans une tragédie sans fin.
Oui, il y a l'Ukraine, mais il y a aussi le Soudan, il y a la "doyenne" des tragédies, infligée depuis plus de 75 ans aux Palestiniens, il y a la Libye, et il y a les Congolais tués pour que ce téléphone portable que je tiens rapporte beaucoup aux multinationales.
L'humanité se noie en effet dans les Grands Lacs. Depuis la colonisation, depuis la "décolonisation"... depuis Léopold II de Belgique dont le Congo était la propriété privée, le monstre Stanley et ses montagnes de crânes autour de sa résidence, les mains coupées des travailleurs forcés pour la moindre peccadille, la CIA et les services belges planifiant la liquidation de Lumumba… Ces nations, prétendument venues nous apporter la civilisation, ont privé des femmes et des hommes paisibles de leur humanité et ont initié des génocides. La violence coloniale est encore à l’œuvre dans les psychés.
Le témoignage du Général Roméo Dallaire constitue le Livre de l’Horreur absolue et gratuite, qui prouve qu’assurément, à l’échelle de la bestialité, l’humain se hisse à des cimes inaccessibles à toute autre espèce. Les innombrables scènes de massacres qu’il décrit (et qui ne constituent que quelques séquences d’un film de plusieurs mois) montrent la banalisation de la cruauté au point où tuer devient un acte jouissif, pratiqué en bandes hilares et à l’échelle de tout un pays, du matin au soir. Extraits parmi des milliers d’autres : “(Les génocidaires) allaient de maison en maison… ils exécutaient certaines (victimes) sur place mais amenaient les autres vers une fosse commune près de l’aéroport (de Gisenyi, ville touristique près du lac Kivu) ; là, ils (les génocidaires) leur coupaient les bras et les jambes, et ensuite les massacraient, selon les témoignages oculaires des observateurs militaires des Nations Unies. L’Armée et la Gendarmerie (gouvernementales) n’ont rien entrepris pour arrêter ces groupes de tueurs… Un prêtre avait donné refuge à plus de 200 personnes dans son église pour leur assurer protection ; après les prières, les tueurs ont ouvert les portes et ont massacré toute l’assemblée…. Une autre chapelle fut brûlée avec des centaines de personnes réfugiées à l’intérieur. Des enfants âgés de 10 à 12 ans tuaient d’autres enfants. Des mères portant des bébés au dos tuaient d’autres mères portant des bébés au dos.”
Le génocide rwandais nous ramène à des questions fondamentales qui troublent notre conscience d'humains et interrogent nos silences, voire celui du Créateur. Le Rwanda tout entier ressemblait à un champ où des personnes ordinaires, des bons pères et mères, des enfants innocents moissonnaient à coups de machettes des humains comme eux.
Les suppliques des parents qui offraient leurs vies pour sauver leurs enfants, dont les échos étaient répercutés à travers les mille collines, étaient à peine perçues par le Conseil de sécurité des Nations Unies ou par la bureaucratie de l'OUA. Il est vrai que le Rwanda n'était pas l'ex-Yougoslavie, qui mobilisait à l'époque l'attention de la "communauté internationale". Aujourd'hui encore, rien de nouveau sur la planète Terre, il suffit de remplacer Yougoslavie par Ukraine, et Rwanda par Gaza ou Goma.
Et Dieu dans tout ça ? Il semble bien s'être manifesté de manière fugace à quelques élus, tels que le Commandant Diagne du Sénégal, membre de l'état-major du Général Dallaire. Ce dernier écrit : “Un soir, alors qu'il (le Commandant Diagne) était assis devant son bureau rédigeant (un rapport), il eut un soudain besoin de prier ; il glissa de sa chaise et se mit à genoux sur son tapis de prière, tourné vers La Mecque. À cet instant précis, un énorme éclat d'obus fracassa la vitre, traversa la pièce, passant exactement à la place qu'il venait de libérer, cogna contre le mur pour atterrir, le métal encore chauffé au rouge, à ses pieds. Il venait d'échapper, d'un cheveu, à une mort certaine."
C’était il y a trente ans. L’échelle des tueries en moins, on entend encore les échos des cris des suppliciés dans les villages de pauvres gens massacrés de nos jours dans le Sahel. Au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Nigeria… L’humanité n’a pas beaucoup changé. Je sors de cette lecture grippé émotionnellement et blessé par tant de cruauté, mais avec une grande volonté : ne jamais faillir à mon devoir de vigilance.
MALI, PLUS DE 20 CIVILS TUÉS DANS UNE ATTAQUE IMPUTÉE AUX JIHADISTES
L'incident a eu lieu dans un village du centre du pays lundi, un des foyers de la violence au Sahel, selon deux responsables du gouvernorat.
Plus de vingt civils ont été tués dans un village du centre du Mali lundi lors d'une attaque imputée aux jihadistes actifs dans la région, un des foyers de la violence au Sahel, ont indiqué deux responsables du gouvernorat dans la nuit de mardi à mercredi.
"Au moins 21 civils ont été tués" dans le village de Djiguibombo, à quelques dizaines de kilomètres de Bandiagara, en pays dogon, a dit l'un de ces responsables tôt mercredi. Il a attribué l'attaque à des jhadistes.
Un autre responsable a fait état plus tôt dans la nuit d'une vingtaine de morts et indiqué que la situation sécuritaire avait empêché les autorités de se rendre sur place. Tous deux s'exprimaient sous le couvert de l'anonymat compte tenu de leurs fonctions et du silence instauré sur de tels évènements sous la junte au pouvoir depuis 2020.
L’attaque, lancée avant la tombée de la nuit, "a duré environ trois heures", a dit un représentant local des jeunes tenant lui aussi à garder son identité secrète, pour sa sécurité. "Vingt personnes ont été tuées. Plus de la moitié sont des jeunes. Certaines victimes ont été égorgées", a-t-il dit.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.
SÉNÉGAL, LE TAUX D’INCLUSION FINANCIÈRE SUPÉRIEUR À LA MOYENNE DE LA ZONE UEMOA
Le taux d’utilisation des services de monnaie électronique a progressé de 26,40% en 2016 à à 59,86% en 2023, soit une progression de 33,46 %, selon directeur national de la BCEAO.
Dakar, 3 juil (APS) – Le taux d’inclusion financière au Sénégal est passé de 61,90% en 2016 à 83,3% en 2023, soit un taux supérieur à la moyenne de 71,4% de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), a déclaré, mardi, le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), François Sène.
‘’Au Sénégal, le taux global d’utilisation des services financiers ou taux d’inclusion financière a enregistré une progression significative pour se situer à 83,3% en 2023 contre 61,90% en 2016, au-dessus de la moyenne dans l’UMOA établie à 71,4%”, a-t-il notamment déclaré.
M. Sène s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de concertation organisé dans le cadre de la révision de la Stratégie régionale d’inclusion financière (SRIF).
L’objectif de la SRIF, qui s’étend sur un horizon de cinq ans (2022/2026), est, selon lui, d’atteindre un taux d’inclusion financière de 65% des adultes (soit au moins 80% selon l’optique offre) et de 90% des PME/PMI.
Le taux global d’utilisation des services financiers ou taux d’inclusion financière évalue le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne, le Trésor et les institutions de microfinance, auquel s’ajoute celui des titulaires de comptes de monnaie électronique.
Cet atelier national de concertation a permis aux participants d’échanger sur les orientations et les priorités stratégiques à imprimer à la stratégie régionale d’inclusion financière pour les années à venir en vue de renforcer l’inclusion financière dans l’UEMOA en général et au Sénégal en particulier.
Le directeur national de la BCEAO a également fait savoir qu’à la fin de l’année 2023, le taux d’utilisation des services de microfinance a atteint 39,24% contre 28,12% en 2016.
Selon M. Sène, le secteur de la monnaie électronique est le principal moteur de l’inclusion financière dans la zone UEMOA.
‘’Le taux d’utilisation des services de monnaie électronique a progressé de 26,40% en 2016 à à 59,86% en 2023, soit une progression de 33,46 %’’, a-t-il souligné.
‘’Cette situation reflète le dynamisme de l’écosystème, à la faveur de la rénovation du cadre réglementaire régissant la monnaie électronique (et intervenue en 2015 dans l’Union) et de l’innovation des acteurs”, a-t-il ajouté.
UN AMÉRICAIN CONDAMNÉ À 60 ANS DE PRISON POUR LA MORT DE CINQ SÉNÉGALAIS À DENVER
Les cinq membres de la famille Diol ont péri, le 5 août 2020, dans l’incendie de leur maison par une bande d’adolescents cherchant à se venger d’un vol de téléphone, ont affirmé les autorités judiciaires.
La justice de l’État de Colorado, aux Etats-Unis, a condamné à 60 ans de réclusion criminelle la troisième personne inculpée pour l’incendie criminel qui avait coûté la vie en 2020 à cinq membres d’une famille sénégalaise basée à Denver, selon des sources médiatiques.
Adolescent au moment des faits, Kevin Bui, 20 ans, est le dernier de la bande de trois à être condamné par un procureur de l’État de Colorado.
L’un des trois autres co-inculpés, Dillon Siebert, 14 ans à l’époque des faits, a écopé l’an dernier de trois ans de détention dans un centre de privation de liberté pour adolescents, puis sept ans dans un programme de prison d’État pour jeunes.
Gavin Seymour, 19 ans, a lui été condamné en mars à quarante ans de prison pour meurtre au second degré.
Bui, désigné comme le cerveau de l’incendie, a obtenu une réduction de sa peine après avoir plaidé coupable dans le cadre d’un accord.
Les cinq membres de la famille Diol, Djibril Diol, sa femme Adja, son bébé de 22 mois, Khadija, sa sœur Hassan et sa fille Hawa, ont péri, le 5 août 2020, dans l’incendie de leur maison par une bande d’adolescents cherchant à se venger d’un vol de téléphone, ont affirmé les autorités judiciaires américaines.
‘’Ils ont ainsi ciblé par erreur la résidence des Diol qu’ils ont prise pour celle du véritable voleur du téléphone’’, ont-elles ajouté.