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26 juin 2025
LES TÊTES ÉMERGENTES DE LA NOUVELLE OPPOSITION
Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum et Abdou Mbow n'hésitent pas à monter au créneau contre le régime Diomaye-Sonko. Leur discours virulent tranche avec la torpeur dans laquelle semblent plongés Karim Wade, Idrissa Seck et autre Khalifa Sall
La large victoire de Bassirou Diomaye Faye au soir du 24 mars 2024 avec 54,28% des voix a plongé depuis lors les autres groupes politiques dans la torpeur. Est-ce pour accorder au nouveau régime un délai de grâce ; ou une peur bleue contre Ousmane Sonko et compagnie ? quoi qu’il en soit, depuis quelque temps, des têtes émergentes sortent de leur réserve pour incarner l’opposition radicale.
La nature a horreur du vide. Thierno Alassane Sall (TAS), Thierno Bocoum et Abdou Mbow l’ont bien compris et ils sont en train d’occuper grandement l’espace abandonné par les ténors de la politique sénégalaise. Ils n’hésitent pas à monter au front pour attaquer les autorités actuelles. Et leur discours commence à porter. Si cela est possible, c’est parce qu’ils sont quasiment de la même génération qu’Ousmane Sonko et Diomaye Faye et qu’ils incarnent à peu près le même style dans la manière de faire la politique.
Mais si cela est vraiment possible, c’est parce que ceux qui devaient incarner l’opposition se font rares ou semblent bouder l’espace. Sont-ils déçus de leur score lors du scrutin présidentiel ? Peinent-ils à se remettre de la défaite ou à mobiliser depuis la cuisante défaite du 24 mars 2024 ? Accordent-ils un délai de grâce à l’actuel régime ? La réalité est que Karim Wade, Idrissa Seck, Khalifa Sall, Abdourahmane Dia de PUR, Amadou Ba, sont déconnectés des réalités politiques et sociales et du terrain politique. Malgré les piques lancées par Ousmane Sonko lors d’une rencontre politique au niveau de l’esplanade du Grand théâtre en les qualifiant de peureux, ces leaders n’ont pas réagi, préférant répondre par le silence.
Preuve qu’ils sont dans une torpeur inquiétante. Les rares réactions de certains d’entre eux étaient molles quand Ousmane Sonko a défié le Parlement en indiquant qu’il allait effectuer sa Déclaration de politique générale devant un jury populaire si d’ici le 15 juillet prochain, les carences du règlement intérieur ne sont pas réglées.
Aujourd’hui, c’est Thierno Bocoum, Abdou Mbow et Thierno Alassane Sall (TAS) qui sont actifs sur le terrain pour croiser le fer avec le Premier ministre et essayer de le ramener à la raison.
TAS, un leader charismatique
Le leader de la République des Valeurs est l’un des plus virulents et des plus coriaces à affronter Sonko. Ainsi, sur la tenue de sa DPG devant un jury populaire, il a raillé dans premier temps le Premier ministre en soutenant qu’il préfère le populeux marché Colobane à l'Assemblée nationale, où il comptait obtenir un vote de confiance populaire contre l’Assemblée nationale à qui il a déclaré la guerre. Selon Thierno Alassane Sall (TAS), gouverner par la rue contre les institutions est un exercice périlleux dans un pays aux mille urgences. “Plutôt que de lancer un ultimatum à l'Assemblée nationale à qui il est tenu de par la Constitution de s'adresser, Ousmane Sonko serait mieux inspiré de se rapprocher de cette institution et de trouver une solution à cette crise factice", a-t-il préconisé. Cette déclaration de TAS fait suite à d’autres sur le même sujet.
Mais il faut noter que TAS avait déjà déterré la hache de guerre en s’indignant contre l’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde. Un fait qui l’avait fait sortir prématurément de la période d'observation qu’il s’était imposée. Il disait à l’époque que cette affectation du Général Kandé donnait l’impression d’un cas typique de bannissement d'un officier encombrant. De façon plus large, ajoutait-il, les décisions récentes du nouveau régime révélaient des tendances inquiétantes dans la gestion des institutions. “Étendre aux forces de défense et de sécurité les limogeages en cascade qui touchent la haute administration lors des alternances politiques serait un précédent dangereux pour notre Armée jusqu'ici réputée républicaine. Ce serait accréditer l'idée qu'il y a, dans les rangs de nos FDS, des lignes de fracture suivant les allégeances supposées. Promouvoir par décret un officier de gendarmerie radié et bannir dans la foulée un Général dont la réputation va bien au-delà des troupes, est un précédent fâcheux, en rupture des traditions de notre pays”, avait-il alerté.
Thierno Bocoum prend des ailes
Thierno Bocoum va plus loin dans sa démarche. Il a organisé hier une conférence de presse pour s’attaquer à Sonko et Cie. Le leader du mouvement AGIR n’a pas du tout aimé aussi les propos du PM sur la DPG. L’ancien député n’a pas supporté que le chef du gouvernement ait menacé de tenir sa DPG devant un jury populaire. Le cas échéant, prévient-il, ce serait un précédent dangereux et une atteinte grave aux institutions de la République. Face à la presse hier, Thierno Bocoum a soutenu que Sonko n’avait pas les qualités nécessaires pour occuper le poste de PM. “Nous avons été surpris par le comportement de Ousmane Sonko qui attaque tout le monde… Ousmane Sonko ne respecte pas les institutions… Il ne respecte pas les Sénégalais… Il n’a pas les capacités d’un Premier ministre… », se désole-t-il. Il a ouvert en outre un autre front en relation avec l’occupation illégale du littoral. Selon lui, l'hôtel Azalaï où Sonko et Diomaye avaient établi leur quartier général appartient à des « amis » d'Ousmane Sonko, et qu’il est bâti sur 7 000 mètres carrés, sur le littoral. “Ce qui est un gros scandale”, renchérit-il. Rappelant que l'hôtel Azalaï est dans le domaine public maritime, il a demandé à ce qu’on nous dise comment cela est possible.
Abdou Mbow, le répondeur automatique
En définitive, de tous les trois, Abdou Mbow est le plus actif depuis la chute du régime de Macky Sall. Il est sur tous les fronts: plateaux médiatiques, Assemblée nationale, conférences de presse… Il est en quelque sorte aujourd’hui le porte-étendard des apéristes contre le régime Diomaye. D’ailleurs, en tant que président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), il est au cœur de la stratégie visant à bloquer l’Exécutif en usant de leur majorité parlementaire. C’est ainsi d’ailleurs que le bureau de l’Assemblée nationale a décidé à l’unanimité de surseoir au débat d’orientation budgétaire. Une manière de réagir aux attaques du Premier ministre contre l’institution parlementaire dont le règlement intérieur ne prévoit pas actuellement les modalités d’organisation de la déclaration de politique générale (DPG). Il faut noter aussi qu’à chaque fois que le leader de Pastef attaque l’ancien régime, Abdou Mbow réplique tel un répondeur automatique. C’était le cas quand le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé des poursuites judiciaires contre les anciens responsables de l'ancien régime en faisant état des rapports et des évènements qui ont secoué le pays ces dernières années. En colère contre ces propos, Abdou Mbow ne l’avait pas raté en indiquant qu’aujourd’hui encore, Ousmane Sonko continue dans la menace. “Je pense qu’il porte aujourd’hui un costume qui ne lui convient pas ou bien il a véritablement un problème”, a-t-il soutenu avant de le conseiller d’aller travailler plutôt que de menacer les gens. “Il a tous les instruments. Il a les rapports sur sa table, il n’a qu’à passer à l’acte», lui avait-il recommandé.
LA REPLIQUE DU DG CHEIKH BAMBA DIEYE
Chienlit dans les aéroports, le nouveau directeur général Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye s'évertue à établir une situation de référence.
Le directeur Général de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) apporte la réplique au syndicat autonome des travailleurs de l’aéronautique civile du Sénégal (Synatracs) concernant des «manquements et lacunes» au sein des aéroports du Sénégal. le communiqué précise que depuis son installation, le nouveau directeur général Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye s'évertue à établir une situation de référence.
Suite à la sortie du secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’aéronautique civile du Sénégal, (Synatracs), Mamadou Diop relevant des manquements, la directeur générale de AIBD SA a répliqué. En effet, le secrétaire général de Synatracs, Mamadou Diop a tiré la sonnette d’alarme sur les «manquements» et lacunes» qui, selon lui, pourraient affecter le bon fonctionnement des Aéroports du pays. Il a ainsi invité les nouvelles autorités à y trouver des solutions. En réaction à ces déclarations relayées par la presse, la Direction générale apporte des précisions.
«Conformément aux orientations du président de la République et de son Premier ministre, le Directeur Général de AIBD SA, Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye, depuis son installation, le 10 mai 2024, s'évertue à établir une situation de référence avec les appels d'offres pour des audits organisationnels, financiers, stratégiques et des ressources humaines qu'il a lancés en combinaison avec la mission de vérification de l'IGE en cours à AIBD SA. En attendant les résultats de cette vérification combinés, le Directeur Général opère les correctifs urgents et nécessaires sur toutes les anomalies visibles (marchés, dépenses et orientations, etc.) afin de gagner du temps», souligne-t-on dans un communiqué parvenu à «L’As».
A en croire la direction générale, «AIBD Sa est un puissant levier de promotion économique et de valorisation de l'image de notre pays. Elle a, comme beaucoup de sociétés nationales, des difficultés inhérentes à la gestion nébuleuse et gabegique du pays ces dernières années. Cependant, la nouvelle direction générale ne s'écarte pas de sa ligne de conduite et les salaires sont payés à date échue, dans les délais prévus par le code du travail sénégalais».
Pour ce qui concerne l'indemnité de sécurité aérienne (ISA), indique la même source, «les quatre mois de retard sont antérieurs à la prise de service de `Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye à AIBD SA. La nouvelle direction a payé, de bonne grâce, le mois qui l'engage et est disposée à trouver des solutions pour le reliquat hérité», a souligné la cellule de communication de la AIBD Sa qui tient, notamment à préciser que AIBD SA partage avec beaucoup d'autres acteurs, la plateforme aéroportuaire, et il serait bon de sérier les problèmes qui concernent AIBD SA en les dissociant des autres. Cependant, «La direction générale assume, avec rigueur et célérité, ses responsabilités et reste ouverte et disposée à apporter son concours pour la résolution des problèmes du secteur aéroportuaire dans sa globalité dans la limite des moyens dont elle dispose. La direction générale réaffirme sa volonté inflexible d'installer la rigueur, la transparence, l'efficience et l'équité dans la gestion quotidienne de AIBD SA».
BOUBACAR MOHAMED RACINE SY SORT UN NOUVEAU LIVRE
Après le livre le Sénégal sous laser politique, le juriste-écrivain et conseiller municipal à la commune de Patte D’oie revient cette fois ci avec un nouveau ouvrage intitulé "Élections présidentielles 2024 au Sénégal, Échec et Mat"
Après le livre le Sénégal sous laser politique, le juriste-écrivain et conseiller municipal à la commune de Patte D’oie, Boubacar Mohamed Racine SY revient cette fois ci avec un nouveau ouvrage très intéressant.
Le livre a pour titre : Élections présidentielles 2024 au Sénégal, Échec et Mat.
Il se penche sur les élections présidentielles sénégalaises de 2024, un moment crucial pour la démocratie du pays.
Le récit détaille les rivalités politiques intenses, notamment entre le camp du président Macky Sall, représenté par le Premier Ministre Amadou Ba, et le Pastef, un parti en ascension rapide soutenu par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Malgré la présence d'autres candidats, l'élection prend des allures de référendum entre le pouvoir en place et son opposition la plus ferme.
Le livre célébre la résilience de la démocratie sénégalaise qui a brillé malgré les défis.
Il loue également le rôle vital des institutions judiciaires, notamment le Conseil constitutionnel et la Cour suprême, qui ont joué un rôle déterminant dans la tenue des élections en dépit des tentatives de perturbation.
Le jeune auteur explore en profondeur la figure de Macky Sall, questionnant s'il est un génie politique ou un machiavélique. Il aborde également la montée du phénomène politique Ousmane Sonko, ainsi que le destin présidentiel du nouveau président, illustrant la main divine derrière son ascension.
Enfin, Boubacar Mohamed Racine SY, membre du mouvement Alsar, analyse les résultats des autres candidats et discute des implications de leurs performances électorales, concluant sur une réflexion sur les changements politiques et le futur du Sénégal après ces élections tumultueuses.
Cet ouvrage, pour paraphraser Mamadou Lamine Diatta, spécialiste en communication et intelligence économique, dans la préface, est aussi un précieux legs pour les générations futures en ce qu’il constitue un matériau inoxydable qui va alimenter éternellement la réflexion stratégique sur le Sénégal, un pays assez minuscule par sa superficie, mais qui s’est toujours révélé comme une grande nation, un lion diplomatique ouvert aux souffles du monde par sa position géographique privilégiée, la qualité de son capital humain, la résilience et la capacité d’adaptation de son personnel politique.
Bruno D’erneville, a pour information, fait l’avant-propos.
64 candidats au Bac exclus pour détention de téléphone, à Kaolack
La session 2023-2024 du Baccalauréat a connu des perturbations hier, à Kaolack. 64 candidats du jury n°1506 ont été exclus par le président du jury du centre d'examen du nouveau Lycée de Kaolack. Ces candidats avaient par devers eux leurs téléphones portables éteints dans leurs sacs. Selon ces élèves exclus, ils ont apporté leurs téléphones qu'ils avaient éteints et mis dans leurs sacs pour passer des coups d'appel après les épreuves. Car, disent-ils, ils habitent dans des quartiers très éloignés du centre d'examen du nouveau Lycée de Kaolack. Après l'exclusion des candidats, certains surveillants ont demandé clémence pour ces potaches mais le président du jury a opposé son veto. D'ailleurs, dans la matinée, un peu avant l'exclusion de ces candidats, l'inspecteur d'académie de Kaolack, Siaka Goudiaby, en tournée avec le Préfet dans certains centres d'examen, avait insisté auprès des potaches sur le respect des interdictions notamment l’usage du téléphone portable et de tout autre objet assimilé. «Ces objets, dont les téléphones portables, sont formellement interdits en salle. Nous demandons aux candidats de bien se concentrer sur leur examen et d'éviter tout risque d'exclusion », a-t-il lancé.
Baccalauréat, 28 097 candidats inscrits à Thiès
28 097 candidats ont commencé hier à passer les épreuves du baccalauréat 2024 dans la région de Thiès, contre 26 825 en 2023, soit une augmentation de 1 272 candidats. Les garçons sont au nombre de 11 423 soit les 40,65% et les filles représentent les 59,35% soit 16 674 candidates. Les candidats sont répartis en 75 centres dont 9 centres secondaires et pour la tenue dans de bonnes conditions de l’examen, pas moins de 2 792 surveillants et 1 664 correcteurs ont été mobilisés. Au terme de la tournée dans 4 centres de la cité du Rail, en compagnie de l'inspecteur d’Académie, Diadji Guèye, adjoint au Préfet de Thiès, a estimé que les opérations se déroulent normalement. Il a salué l’initiative de l’académie de Thiès, allant dans le sens de la mise en place d’une plateforme électronique, permettant le suivi en temps réel, à travers une collecte permanente des données ; ce qui permet à l’académie d’avoir toutes les informations relatives, entre autres, aux absences et d’apporter les correctifs nécessaires.
11 470 candidats au Bac dont 6 957 filles et 4 513 garçons à Saint-Louis
Les épreuves du baccalauréat général ont démarré hier sur l’étendue du territoire régional. Il y a eu 11 470 candidats dont 6 957 filles et 4 513 garçons dans la région de Saint-Louis. Dans cette partie nord du pays, le plus grand nombre de candidats se trouve dans la circonscription de l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de la capitale du Nord, commune qui comptabilise 3 337 candidats dont 1 983 filles et 1 354 garçons. Elle est suivie de l’IEF de Dagana avec 3 227 candidats dont 1 919 filles et 1 308 garçons. L’IEF de Podor accueille 2 788 candidats dont 1 778 filles et 1010 garçons et celle de Pété 1238 candidats dont 737 filles et 501 garçons).Pour Saint-Louis département, 880 candidats sont en examen dont 540 filles et 340 garçons. Le plus grand nombre de candidats se trouve dans les séries littéraires avec notamment 6 652 candidats en L2, 3 250 en L’1 ; 1 395 candidats en S2 et 43 candidats en S1. Les séries L-AR et LA enregistrent respectivement 61 et 46 candidats. La région compte 50 centres dont 17 secondaires.
Le président du Jury donne les motivations de sa décision
Le président du Jury 1506 du Centre du nouveau lycée de Kaolack, Cheikh Ameth Ndiaye, a appliqué les textes sans état d’âme. Son jury est composé de L’ et L’AR qui font Langue et Arabe. Il est constitué de 418 candidats. Selon Cheikh Ameth Ndiaye, tout se passait bien jusqu’à ce qu’il découvre des téléphones de candidats. A l’en croire, des candidats sont venus au centre avec des téléphones et lorsqu'ils les ont vu dans les salles et dans les sacs, ils les ont récupérés avant d’appliquer la mesure, c'est-à-dire les exclure du centre. M. Ndiaye précise que sur leurs convocations et les communiqués du ministère et du directeur de l’Office du Bac, le téléphone portable est interdit dans les centres même s’il est éteint. « On a juste appliqué la mesure. Les candidats exclus sont au nombre de 64. Il vont voir avec la commission disciplinaire de l’office du Bac », a soutenu le président du Jury 1506.
Me Ngagne Demba Touré sur les accords pétro-gaziers
Invité sur TV5, le directeur général de la Société des Mines du Sénégal est revenu sur les contrats miniers, pétroliers et gaziers signés par l'ancien régime. À l'en croire, tout le monde admet au Sénégal que tant dans le secteur minier que dans le secteur énergétique, les contrats qui ont été signés sont des contrats déséquilibrés. Du point de vue de la masse des revenus générés par la plupart des compagnies et les miettes reversées à l'État du Sénégal, soutient Me Touré. Il souligne aussi que la plupart des montants dus à l'État du Sénégal en termes de redevances, d'impôts et de taxes, de contribution du contenu local ne sont pas recouvrés par l'État. «Aujourd'hui, il est temps que l'État du Sénégal dise à ces compagnies : oui nous voulons un partenariat. Nous voulons la continuité et la sécurisation des investissements. Mais nous voulons que ces investissements puissent profiter au peuple sénégalais et notamment aux communautés locales», fait-il savoir avec véhémence dans cet entretien.
Le Général Martin Faye chez le Cemga Cissé
Le Général Martin Faye, Haut commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la justice militaire, a rendu une visite de courtoisie hier au Chef d’état-major général des armées, le Général de corps d’armée Mbaye Cissé, renseigne la Dirpa sans donner la teneur des échanges.
Le ministre de l'Intérieur à la BNSP
Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, le Général Jean-Baptiste, poursuit ses prises de contact avec les différents démembrements de son département. Il s’est rendu hier à la Brigade nationale des Sapeurs-Pompiers (BNSP), sise à l'avenue Malick Sy. Accompagné de son Directeur de cabinet et du Directeur général de l'Administration territoriale (DGAT), le Général Tine a eu droit aux honneurs. Après une présentation de la BNSP par son commandant, le Général Ndoye, le ministre de l’Intérieur a visité le matériel des soldats du feu. Un matériel de pointe qui a ravi le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique qui a tenu à le magnifier dans le livre d'or des sapeurs-pompiers. Selon Général Tine la visite lui a permis de constater les énormes évolutions en cours à la Brigade. A l’en croire, la qualité de la présentation d'ensemble démontre à suffisance l'impact hautement bénéfique de l'enseignement militaire supérieur sur la qualité de l'encombrement.
Les marchands et les habitants de Colobane reçus par Sonko
Après son show à Colobane, le Premier ministre Ousmane Sonko a reçu hier, à la Primature, les représentants des commerçants et des populations riveraines. Selon une note, les échanges ont porté sur les solutions globales à apporter aux enjeux du marché et du cadre de vie. A cet effet, le Premier ministre a écouté les représentants des différents acteurs, a partagé la vision du chef de l’État qui repose sur une approche générale pour des solutions pérennes. Plusieurs autorités ont pris part à la rencontre, notamment le ministre de l’Intérieur, son collègue du Commerce et de l’Industrie, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, le ministre de la Microfinance de l’Économie sociale et solidaire, la Déléguée générale de la DER et du préfet de Dakar, entre autres. Sonko a insisté sur les mesures d’accompagnement avant d’inviter l’ensemble des acteurs à mettre en avant l’intérêt du pays pour une démarche inclusive et en cohérence avec la vision du Président Diomaye.
L’IGE audite les comptes de la CDC et de ses filiales
Le Président Diomaye fouille la gestion dans les grandes boites de l’Etat. Il a activité l’Inspection générale d’Etat (IGE) qui a entamé la vérification dans plusieurs sociétés publiques. La Caisse des Dépôts et Consignations n’est pas en reste. Son Directeur général Fadilou Keita annonce que l’IGE a détaché une mission d’audit des comptes de la CDC et de ses filiales. Aussi dans un souci de restructuration et de réappropriation des actifs de la CDC, notamment les filiales, il a pris une série de mesures allant de la recomposition des Conseils d’administration aux changements de Directeurs généraux ou de certains postes clés au sein desdites filiales. M. Keita a aussi commandité un audit organisationnel et du personnel de la CDC et de ses filiales afin d’améliorer l’efficacité de l’institution publique et d’optimiser les ressources humaines. Selon Fadilou Keita, ces différentes mesures auront pour conséquence la rationalisation du portefeuille de la CDC ; l’harmonisation et l’efficience dans la poursuite de ses missions ; la sécurisation des investissements; le ciblage, la finalisation et la livraison des projets hautement prioritaires ; l’anéantissement des risques opérationnels pour la CDC et l’assainissement de la gouvernance financière de la CDC.
Le Synpap bande les muscles
La Rts est en ébullition à cause de la mesure prise par le Directeur Général, Pape Alé Niang. Il a remis en cause l’accord signé le 29 mars 2024 après la chute du régime de Macky Sall, entre son prédécesseur et le syndicat des professionnels de l’audiovisuel public (Synpap). En assemblée générale, les travailleurs ont dénoncé la décision et entendent se battre pour conserver leurs acquis. Ils vont enclencher un mouvement d’humeur pour arracher leurs droits.
Les éclairages du DG Pape Alé Niang
Restons à la RTS pour dire que la réaction du Directeur Pape Alé Niang ne s’est pas fait attendre. Il a sorti un communiqué pour apporter des éclairages sur le contentieux. Après sa prise de fonction, M. Niang a engagé les services compétents de la RTS dans une démarche visant à optimiser les ressources et à rationaliser les dépenses. C'est dans ce sens, dit-il, qu’il a pris des mesures, notamment sur l'utilisation des véhicules, du carburant et du téléphone. Dans le même sillage, il a suspendu 253 lignes téléphoniques. Pour ce qui est des rémunérations versées aux personnels, Pape Alé Niang a constaté que les salaires des mois d'avril et mai 2024 ont été payés sur la base d'un accord d'entreprise signé le 29 mars 2024 par son prédécesseur Racine Talla. Cet accord, dit-il, appliqué dans toutes ses clauses aura une incidence financière annuelle de 1 800 000 000 F CFA et un impact de 1 350 00 000 F CFA sur l'année en cours. A l’en croire, cet accord était adossé au décret d'application du Code de la Presse accordant des avantages financiers à l'Éditeur public national de la communication audiovisuelle (RTS). Il précise que ce décret, portant le numéro 2024-837, a été signé le 27 mars 2024 par le Président Macky Sall, mais il n'est pas encore appliqué puisque l'arrêté interministériel fixant les modalités de versement n'est pas pris par les autorités compétentes. C'est pourquoi aucune couverture budgétaire n'ayant été garantie pour supporter cet impact, il a pris la décision de suspendre l'application de l'Accord d'entreprise du 29 mars 2024, en attendant l'effectivité du décret. Il est prévisible que, outre les mesures de rationalisation déjà prises, cette toute dernière décision touchant les salaires pourrait être à l'origine de mouvements d'humeur, souligne M. Niang. Seulement, quoi qu'il advienne, il promet de prendre toutes ses responsabilités et attend jusqu'à ce que la soutenabilité de cet accord soit garantie pour poursuivre son application.
par Moustapha Diakhaté
FARINE DE BLÉ : ENTRE ARCHAÏSME ET CUPIDITÉ
Entre chaîne d'importation archaïque et pressions monopolistiques des minoteries, le blé au Sénégal révèle ses failles de régulation. Malgré la baisse des cours, le gouvernement réclame une répercussion sur les prix au consommateur
Bés Bi le Jour |
Moustapha Diakhaté |
Publication 03/07/2024
Le Sénégal importe 800 000 tonnes de blé en moyenne chaque année répartis entre une dizaine de minoteries dont les plus significatives par leurs capacités de transformation du blé – 50% importé de l’ex-URSS - en farine sont les Grands Moulins de Dakar, GMS, FKS, NMA, OLAM, Sedima, MDS. Presque 60% de capitaux et de l’actionnariat du secteur sont étrangers avec le carré d’or autour de GMS, GMD, FKS et OLAM qui ont fini d’imposer une entente assimilable à un oligopole imposant leur prix et quotas aux quelques 3 500 boulangers du pays. Ils osent engager le bras de fer avec l’État régulateur. Portée par une démographie croissante et une urbanisation rapide, la consommation de blé, et en particulier de pain, est en progression constante au Sénégal comme un peu partout en Afrique, ce qui accentue les risques et vulnérabilité de la sécurité alimentaire des populations face aux fluctuations des prix de cette denrée sensible.
Depuis la Covid-19 et surtout la guerre russo-ukrainienne, les cours mondiaux ont drastiquement baissé. En 2022, la tonne de blé, qui était de 280 euros avant le conflit, a atteint un pic en juin, à plus de 500 euros, mais aujourd’hui le cours du blé tendre est coté à 217 Euro /T - référence CEREALIS -. Pour le blé russe, c’est même beaucoup moins tant les stocks russes sont excédentaires et à la recherche de clients avec l’embargo. Les cours et les stocks mondiaux ont retrouvé leurs niveaux d’avant Covid-19 et mieux, les récoltes record des USA exercent une pression sur les cours mondiaux et l’offre des négociants de blé. Malheureusement faute de centrale d’achat des minoteries locales, de cotation centralisée des cours de blé en Afrique de l’Ouest pour cette denrée essentielle pour nos populations ; de terminaux céréaliers adéquats sur nos ports et corridors et d’une régulation inexistante du secteur comme au Sénégal, les pays d’Afrique au Sud du Sahara avec le Sénégal en tête paient toujours un prix très onéreux pour le sac de farine que rien ne peut justifier si ce n’est les archaïsmes dans nos circuits de commerce avec des législations obsolètes et une cupidité du patronat de la farine qui veut maximiser les profits en investissant toujours un peu dans le process et la distribution.
Et pourtant les bénéfices explosent avec les tendances baissières observées sur le marché mondial du blé depuis 2022. Le Sénégal importe pour 200 milliards de blé pour la farine de pain et l’aliment de bétail avec un chiffre d’affaires des meuniers qui approche 800 milliards, ce qui leur assure un niveau de profitabilité record de 35 % ; un retour sur capitaux propres exceptionnel que seul nos économies trop peu régulées peuvent permettre. Il faut augmenter la pression fiscale sur le secteur au profit des céréales locales comme le mil. Il est donc urgent, comme le préconise le gouvernement, de baisser au moins le sac de farine de 20 % permise par la forte baisse sur les cours internationaux et de mettre en place un mécanisme de péréquation pour les fluctuations des cours mondiaux. En attendant, le prix de la baguette et même de l’aliment de bétail doivent beaucoup baisser au moins de 30 %. Il faut faire jouer le déflateur de l’indice des cours mondiaux du blé.
par Mariétou DIENG
L’ABSENCE DE CONNEXION ENTRE LE PREMIER ET SES MINISTRES
Ousmane Sonko toujours en campagne électorale présidentielle. Monsieur le chef du gouvernement, les Sénégalais ont voté, ils ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye
Ousmane Sonko toujours en campagne électorale présidentielle. Monsieur le Premier Ministre, les Sénégalais ont voté, ils ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Apparemment votre DPG est prête mais vous ne lisez pas les rapports d’activités de vos ministres. Votre rôle est de coordonner, d’orienter et de guider toutes les prises de décision, d’engagements des ministres dans l’accomplissement des missions de service public qui leur sont assignés. Mais le constat est que vous êtes en déphasage avec les actions politiques de votre gouvernement sur le terrain, tellement vous êtes obnubilé par le discours populiste. La récente annonce de visite à Colobane et à Anse Bernard montre aisément le manque de maîtrise des dossiers actuels.
Qu’est-ce qui explique ces erreurs de communication dans la coordination des actions du gouvernement ? Comment pouvez-vous ignorer la circulaire n°003317/MINTSP/SG:sp du 07 Mai 2024 de votre Ministre de l’Intérieur qui a instruit ses services de procéder au désencombrement de la voie publique en coordination avec les collectivités territoriales ? Peut-être que vous étiez trop occupé à préparer votre anniversaire du 15 juillet et cette circulaire vous a échappé. En outre, pour ce qui est de votre déplacement à Anse Bernard, derrière le Palais de la République, si vous comptez communiquer sur une vente d’un périmètre de 3 ha, cette affaire était déjà relayée par les médias sénégalais depuis 2017 et repris par les médias en 2020. Vous étiez peut-être trop pris à engager les jeunes dans le gatsa-gatsa que dans le Tabakh Tabakh.
En tant que le Premier des ministres, vous feriez mieux de préparer votre communication, de vous atteler aux urgences de l’heure, de prendre vos responsabilités et votre courage sur la question de la DPG et toutes autres attentes (déclaration de patrimoine, les réformes électorales, le processus de réconciliation nationale, l’apaisement de l’espace politique, la poursuite des solutions concrètes sur la cherté de la vie...) que d’être là à renouer avec ses pratiques populistes et de gouvernance d’éclat, de buzz, de «dagasanté» sans retombée significative sur le vécu des Sénégalais. Prenez de la hauteur à l’image du Président Bassirou Diomaye Faye qui démontre de plus en plus qu’il mérite notre tapis rouge. Néanmoins, j’invite Son Excellence Monsieur le Président de la République à beaucoup plus de FERMETÉ et de RIGUEUR sur les agissements de son PM/ Opposant qui donne l’impression de tout mettre en œuvre pour faire de ce mandat une propriété personnelle en prenant la République pour Rue Publique avec des déballages à tout va.
PM, n’oubliez pas qu’on vous attend respectueusement à l’Assemblée Nationale, avec le Tapis ROUGE, pour votre DPG afin de mieux comprendre les grandes orientations du PROJET, ce projet écrit, vous nous disiez, par des milliers d’intellectuels d’ici et de la Diaspora.
LE PRESIDENT DEBY VISÉ PAR UNE ENQUÊTE EN FRANCE
Fin 2023, une enquête de Mediapart faisait état de dépenses s'élevant à plus de 900 000 euros pour l'achat de costumes, de chemises et de vêtements de luxe.
Fin 2023, une enquête de Mediapart faisait état de dépenses s'élevant à plus de 900 000 euros pour l'achat de costumes, de chemises et de vêtements de luxe. Mediapart révélait « des versements opérés depuis une mystérieuse société baptisée MHK Full Business, enregistrée à Ndjamena et disposant d'un compte au sein de la Banque commerciale du Chari (BCC) ».
L'enquête préliminaire a été ouverte dès le mois de janvier par le parquet national financier, pour détournement de fonds publics et recels. Le premier virement suspect aurait été réalisé par Mahamat Idriss Déby Itno début décembre 2021 et le second le 4 mai 2023. Au total, le président tchadien aurait déboursé plus de 915 000 euros pour acheter des vêtements de luxe chez un célèbre tailleur parisien.
Une enquête ouverte pour détournement de fonds publics et recel
La liste dressée par Mediapart donne un aperçu des folies vestimentaires qui auraient permis d'atteindre une telle somme, notamment 57 costumes d'une valeur unitaire allant de 9 000 à 13 000 euros, 100 chemises à 800 euros la pièce, ou encore neuf sahariennes à 7 500 euros chacune.
Une enquête pour détournement de fonds publics et recel a été ouverte en France au mois de janvier. Selon la presse française, les investigations pourraient être élargies au patrimoine immobilier détenu par la famille Déby et son entourage en France.
Dans sa récente autobiographie, Mahamat Idriss Déby était revenu sur cette affaire qu'il considère comme « un symbole de la manipulation en politique » et aurait été montée de toute pièce par Abakar Manany, ex-conseiller chargé des affaires présidentielles et ministre d'État tombé en disgrâce.
Dans son texte, le chef de l'état tchadien dénonce un « tapage médiatique absurde » et affirme préférer les habits traditionnels aux costumes, dont il dit n'avoir jamais été « adepte ».
PIPELINE RISQUÉ POUR DIOMAYE
Le président s’est engagé dans son discours du 3 avril à procéder à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national
Le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé dans son discours du 3 avril à procéder à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national. Un processus qui risque d’être long et compliqué, et qui pourrait compromettre les projets Sangomar, Gta et la croissance économique, selon les analystes de S&P Global commodity Insights. Ils suggèrent au gouvernement de rechercher un compromis pour tenir ses promesses sans perturber les projets.
A l’image de son prédécesseur, Macky Sall, le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à renégocier et éventuellement auditer les contrats d’exploration et de production (E&P) actuels afin de maximiser les revenus. Alors que Woodside s’apprête à exporter son premier baril de pétrole du Sangomar, aucune mesure de renégociation n’est en cours. En attendant l’annonce du calendrier de ces opérations, les analystes pétroliers préviennent déjà le Président Faye que le résultat de ses décisions déterminera les perspectives d’investissement d’exploration et de production du Sénégal. Dans un article basé sur un rapport stratégique sur les risques liés au pétrole et au gaz, publié par S&P Global Commodity Insights, ces experts préviennent que «l’audit proposé pourrait compromettre les nouveaux projets et la croissance économique». Ils suggèrent aux nouvelles autorités de modérer leurs ambitions au risque de compromettre de nouveaux projets en amont. «Le programme politique de Faye risque de déclencher une crise de confiance parmi les investisseurs étrangers en E&P au moment même où le secteur des hydrocarbures du Sénégal est sur le point de verser ses premiers revenus dans les caisses de l'État», analyse Roderick Bruce, spécialisé dans la prévision et l’analyse comparative des risques hors sol dans le secteur en amont de l’Afrique subsaharienne.
Un processus long et compliqué
La croissance du PIB, prévue par S&P Global Market Intelligence, est de 10 % par an en 2024-25 et à environ 5 % en 2025-28. Elle sera principalement tirée par le démarrage imminent des premières exportations de brut et du Gaz naturel liquéfié (Gnl). Les analystes pensent que les propositions politiques radicales ont des conséquences négatives sur les projets Sangomar de Woodside, dont la production a commencé en juin et le projet de Gnl de Grand Tortue Ahmeyim (Gta) de BP. «En outre, les phases de projets non autorisées à Sangomar, Gta et Yakaar-Teranga, qui représentent un potentiel de production maximal d’environ 380 000 barils équivalent pétrole par jour d’ici 2040 selon S&P Global Vantage, pourraient ne pas se concrétiser si l’incertitude contractuelle et politique persiste», soulignent les analystes, ajoutant que les clauses de stabilisation contenues dans les contrats d’exploration et de production existants créent une garantie juridique pour les investisseurs étrangers, qui ne peuvent pas modifier les conditions sans leur accord. En plus, les contrats offrent également aux Compagnies pétrolières internationales (Cpi) un accès à l’arbitrage international. Les autorités sénégalaises ont jusqu’à présent indiqué qu’elles ne tenteraient pas de violer ou d’annuler juridiquement ces clauses. Le président Bassirou Diomaye et son homologue de la Mauritanie avaient récemment réaffirmé leur détermination à œuvrer pour la réussite du projet frontalier Gta, à garantir les droits des contractants et à préserver les intérêts de leurs nations. Pour les analystes, même si les investisseurs étrangers comme BP, Kosmos et Woodside sont disposés à s’engager auprès du gouvernement, il est très peu probable qu’ils acceptent des changements budgétaires importants qui détérioreraient sensiblement la rentabilité du projet. D’ailleurs, ils alertent que l’audit est un processus qui risque d’être long et compliqué.
Rechercher un compromis sans perturber les projets
Alors que les premiers projets offshore démarrent leur production, les experts alertent que les perspectives du Sénégal en matière d’exploration et de production sont incertaines et leur trajectoire sera déterminée par la manière dont le nouveau gouvernement décidera de s’engager auprès des investisseurs étrangers. Woodside estime le coût du projet de la phase 1 de développement du champ de Sangomar dans une fourchette de 4,9 à 5,2 milliards de dollars. La société compte analyser les résultats de la première phase avant de déterminer le lancement de la deuxième phase. Les analystes pensent que le gouvernement pourrait rechercher un compromis pour tenir ostensiblement ses promesses sans perturber les projets, en examinant le recouvrement des coûts ou en renforçant la surveillance et l’application de la loi de 2019 sur le contenu local. Les autorités pourraient également chercher à réviser les conditions de remboursement des contrats de développement partiel que Petrosen a conclus avec Woodside et BP, ou rechercher une augmentation négociée gérable.
LA PROMESSE DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION ALIOUNE SALL
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique Alioune Sall a déclaré, mardi, que l’un des défis majeurs de son département est de doter la Télédiffusion du Sénégal (TDS) d’équipements répondant aux normes internationales
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique Alioune Sall a déclaré, mardi, que l’un des défis majeurs de son département est de doter la Télédiffusion du Sénégal (TDS) d’équipements répondant aux normes internationales permettant le passage de l’analogie au numérique.
Alioune Sall s’exprimait lors d’une visite au centre de multiplexage de la TDS installé à l’immeuble Ndiouga Kébé.
‘’L’Etat sera là et va accompagner la TDS pour qu’elle puisse répondre aux objectifs qui lui sont alloués et pour que la vision de l’Etat dans ce secteur puisse être atteinte’’, a dit M. Sall.
Il a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des visites de prise de contact avec l’ensemble des entités sous la tutelle du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
”Aujourd’hui, nous sommes ravis de venir constater par nous même les phases de collecte jusqu’à la diffusion des flux des télécommunications et il était judicieux pour nous de le faire’’, a estimé M. Sall.
Il a signalé que l’Etat va prendre un certain nombre de mesures pour que la TDS puisse se doter des meilleurs équipements lui permettant d’atteindre ses objectifs.
‘’Nous connaissons les problématiques auxquelles sont confrontés la TDS et l’ensemble de ses techniciens car il y a une certaine obsolescence des équipements dont certains ont été installés il y a 10 ans’’, a fait savoir le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
M. Sall a promis à la directrice de la TDS que tous les moyens dont dispose l’Etat seront mis en œuvre pour restaurer, a-t-il dit, cette entité ‘’chère à l’Etat’’ permettant ainsi de répondre aux besoins des populations.
Il a toutefois précisé que cela implique des discussions à avoir en interne pour ‘’déterminer les priorités’’.
‘’Le ministre vient nous apporter son soutien et d’ailleurs il a déjà porté le plaidoyer concernant les défis qui nous attendent’’, a salué Dr Aminata Sarr Ndiaye directrice générale de la TDS.
Elle a souligné que dès sa nomination, son équipe a pu rencontrer le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique pour lui exposer les préoccupations des agents techniques de la TDS.
‘’Il s’agit du renouvellement de nos infrastructures, de la construction d’un siège social pour la TDS et la concession Excaf, Etat, TDS pour revoir et permettre l’expansion technico-commerciale de la TDS au bénéfice des populations’’, a expliqué Mme Ndiaye.
100 JOURS ET HEURTS
Piégé par les nombreuses promesses, l’immense espoir, un temps qui fuit, il aura gouverné par la menace. Le Premier ministre est au front. Sur tous les fronts. Presse, magistrats, Assemblée…
Le régime de Diomaye-Sonko a bouclé ces 100 jours symboliques. 100 jours souvent conflictuels avec différents acteurs et segments de la société. Piégé par les nombreuses promesses, l’immense espoir, un temps qui fuit, il aura gouverné par la menace. Le Premier ministre est au front. Sur tous les fronts. Presse, magistrats, Assemblée…
Arrêt des travaux du Littoral
C’est le premier sujet du régime. Après avoir découvert des pratiques jugées peu orthodoxes, les nouvelles autorités ont suspendu les chantiers de construction sur le littoral de Dakar. D’abord une note des services des Domaines sur instruction du président de la République. Et elle est suivie par ce déplacement de Bassirou Diomaye Faye lui-même à Mbour4 pour annoncer la couleur et prévenir les hommes d’affaires et politiques qui se sont partagé ces hectares. Le mardi 14 mai, la suspension pour deux mois de toutes les constructions sur le littoral de Dakar et sa région, est actée au grand bonheur des défenseurs de l’environnement devant la bétonisation de la côte. Le gouvernement a aussi décidé de la création d’une commission ad hoc chargée de vérifier la légalité des titres délivrés pour les occupations anciennes et nouvelles du domaine public maritime. Le littoral dakarois est le théâtre d’une spéculation immobilière intensive. Hôtels et immeubles d’habitation ou de bureaux y poussent à grande vitesse. Les défenseurs de l’environnement ou de la qualité de vie dénoncent la privatisation du littoral à coups de violations des règles de droit. De nombreux Dakarois se plaignent de ne plus avoir d’accès libre à l’océan. C’est d’ailleurs ce qui a expliqué le déplacement du Pm, dimanche, à la plage Anse Bernard où, selon lui, des milliers de mètres carrés ont été cédés à des privés par l’ancien régime en fin 2023. La suspension des chantiers a, cependant, suscité des interrogations dans les milieux économiques, le secteur de la construction faisant travailler un nombre considérable d’ouvriers.
Sonko et les médias
Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est attiré les foudres de la presse par ses propos jugés menaçants. En meeting avec les jeunes de son parti au Grand théâtre, il disait : «On ne va plus permettre que des médias écrivent ce qu’ils veulent sur des personnes, au nom d’une soi-disant liberté de la presse, sans aucune source fiable.» Le chef du gouvernement s’offusquait ainsi du traitement médiatique sur l’affectation du général Souleymane Kandé à New Delhi comme attaché de défense et de sécurité. En colère, il les mettra au défi de publier à nouveau des articles l’impliquant dans la mutation de l’ancien Chef d’état-major de l’Armée de terre. Cette sortie au vitriol du leader du Pastef contre la presse lui avait valu une réplique du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics). Son porte-parole, Maguette Ndong, avait exprimé toute sa surprise après les «menaces» proférées par le Premier ministre. Alors que Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) déclarait dans L’Observateur : «Je refuse à toute personne de me traiter de bandit fiscal. Je suis un chef d'entreprise. Les personnes qui nous diffament ne sont pas plus patriotes que nous. Nous sommes un secteur qui est spécifique, il nous faut une fiscalité qui est spécifique. Nos gouvernants ont une vision extrêmement étroite, c’est-à-dire qu’ils ne considèrent pas la presse comme un secteur névralgique.» Une sortie qui n’avait pas plu au coordonnateur général du Forum civil. Birahim Seck rappelait à Sonko : «Vous n’êtes plus dans l’opposition, mais dans la position d’apporter des réponses rassurantes et démocratiques.»
Dignitaires de l’ancien régime et magistrats
Cette rencontre au Grand théâtre a été aussi un prétexte pour Ousmane Sonko de réaffirmer son intention de réclamer des comptes, non seulement aux auteurs d’irrégularités dans la gestion des comptes publics, mais aussi aux responsables des violences qui ont fait des dizaines de morts entre 2021 et 2024. «Est-ce qu’on peut pardonner à des gens qui ont tué des Sénégalais dont le seul tort était d’avoir revendiqué leurs droits ? Je tiens à rassurer tout le monde, ce qui doit être fait sera fait», avait martelé le Pm. La magistrature n’a pas été épargnée à cette occasion : «Une fois qu’on aura fini de donner un coup de balai (dans la justice) et qu’on aura nommé de vrais magistrats, des magistrats honnêtes, on fera ce qu’il faut avec les dossiers des gens qui ont détourné l’argent du pays.» Et il avait nommément accusé le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, de corrompu.
Sonko et l’Assemblée nationale
Il ne restait donc au Premier ministre que les députés. Si, dans le principe, il n’est pas obligé de faire sa Déclaration de politique générale dans les 90 jours à cause d’un règlement intérieur défaillant, il doit la faire tout de même. Alors, le 28 juin, répondant au député Guy Marius Sagna, qui lui demandait de ne pas venir à l’Assemblée, Ousmane Sonko ouvre les hostilités contre, notamment, Benno bokk yaakaar qui est majoritaire à l’Assemblée nationale. Il conditionne la présentation de sa Dpg à la restauration dans le règlement intérieur de l’Assemblée de dispositions liées au poste de Premier ministre, dispositions qui avaient été enlevées en 2019 avec la suppression du poste. Mais aussi, il menace de tenir sa Dpg hors de l’hémicycle. Mais c’est sans compter avec la détermination de Bby qui a répliqué par une annulation du Débat d’orientation budgétaire et qui envisage de déposer une forme pour empêcher le président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Des médiateurs sont entrés en scène pour éviter une crise politique et institutionnelle.