SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 avril 2025
LA DÉLICATE ÉQUATION DE LA RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTROLIERS
La remise en cause annoncée des contrats pétroliers par Diomaye Faye fait grincer des dents les compagnies étrangères. Ces dernières braquent les projecteurs sur les risques d'un possible bras de fer pour l'investissement futur dans le pays
(SenePlus) - Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, entend bien marquer son mandat dès le départ. Parmi ses premières annonces, il a promis "un audit du secteur minier, gazier et pétrolier" ainsi que la renégociation des contrats d'hydrocarbures jugés "très défavorables" au pays par son mentor Ousmane Sonko, nommé Premier ministre. Une option qualifiée de "risquée" par de nombreux experts cités par Le Monde.
Le Sénégal, classé parmi les 25 pays les moins développés au monde, mise gros sur ses récentes découvertes gazières et pétrolières pour opérer un décollage économique. Selon Petrosen, la société pétrolière publique sénégalaise, les revenus combinés des deux principaux gisements devraient atteindre en moyenne 700 milliards de francs CFA (1,06 milliard d'euros) par an sur 30 ans.
Mais pour le nouveau pouvoir, les contrats signés par l'ex-président Macky Sall avec les compagnies pétrolières sont loin d'être avantageux pour le pays. "Certains intellectuels complexés font croire qu'il est impossible de les renégocier", dénonçait Ousmane Sonko pendant la campagne, cité par l'AFP.
Du côté des compagnies, on prône la "sacralité des contrats". "Les meilleurs résultats sont avec les Etats qui travaillent en partenariat avec l'industrie, respectent la sacralité des contrats et créent une certitude en matière d'investissement", plaide Christine Forster, porte-parole du groupe australien Woodside Energy exploitant le champ pétrolier de Sangomar.
L'ex-président Macky Sall met lui aussi en garde contre une renégociation. "Franchement penser qu'on peut changer les contrats déjà signés avec les compagnies n'est pas possible. Ce serait désastreux pour le Sénégal", assurait-il mi-mars à Bloomberg. Selon l'ancien pouvoir, l'Etat percevrait jusqu'à 60% des revenus de l'exploitation à venir.
Pour Ibrahima Bachir Dramé, ancien responsable de Petrosen, "il n'existe pas de manière explicite des clauses qui prévoient des renégociations dans les contrats pétroliers". Quant au gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim, développé avec la Mauritanie, "il faut inéluctablement prendre en compte la partie mauritanienne", rappelle-t-il à l'AFP.
La renégociation semble plus aisée pour des projets en phase de développement comme le gisement gazier de Yakaar-Teranga, sans "gros investissements" déjà engagés selon M. Dramé.
A l'inverse, l'économiste Papa Demba Thiam assure que "la plupart des contrats miniers ou d'hydrocarbures sont renégociés" à travers le monde, citant 40 à 92% des contrats renégociés en 1 à 8 ans en Amérique latine et Caraïbes. "On brandit l'épouvantail des risques...C'est une forme de chantage politique et moral sur les pays sous-développés", dénonce-t-il auprès de l'AFP.
Au Sénégal, la Constitution affirme que "les ressources naturelles appartiennent au peuple". Avec le Covid et la guerre en Ukraine, "toutes les conditions sont réunies pour justifier une renégociation", plaide M. Thiam. Mais une source du FMI rassure : les autorités "veulent s'assurer que les contrats sont conformes aux codes. On ne prend pas ça comme une chasse aux sorcières".
Si renégociation il y a, M. Dramé insiste sur la nécessité de la "bien préparer" pour éviter les lourdes amendes, les compagnies pouvant saisir "les tribunaux internationaux" en cas de litige.
DÉMISSION DU GÉNÉRAL AHARON ALIVA, CHEF DU RENSEIGNEMENT MILITAIRE ISRAËLIEN
La démission aujourd’hui du chef des renseignements militaires (HaMan) rapproche un peu plus du moment vertigineux où Israël devra se pencher sur les raisons de ce fiasco sécuritaire et sur les responsabilités
En Israël, le chef des renseignements militaires annonce sa démission, la première à ce niveau depuis les attaques du 7 octobre dernier. Le général Aharon Aliva reconnaît sa responsabilité dans les défaillances qui ont permis l’attaque massive lancée par le Hamas et qui coûté la vie à 1 200 Israéliens et a mené à une vaste prise d’otages qui se poursuit pour une centaine de personnes toujours retenues dans l’enclave palestinienne de Gaza. L’officier supérieur reconnait un échec.
Très vite après le 7 octobre en Israël, le général Aharon Aliva avait admis sa part de responsabilité, celle de ne pas avoir su identifier les préparatifs de l’attaque du Hamas. « Je porte avec moi ce jour noir (…) je porterai pour toujours cette terrible douleur », écrit-il dans sa lettre de démission.
Plus de six mois après les faits, il n’y a toujours pas de commission d’enquête en Israël, car le pays est en guerre. Mais depuis octobre, des informations et des témoignages accablants ont filtré, montrant à quel point des renseignements préoccupants avaient été négligés par les différents échelons hiérarchiques.
Quid de la responsabilité des dirigeants politiques israéliens ?
La démission aujourd’hui du chef des renseignements militaires (HaMan) rapproche un peu plus du moment vertigineux où Israël devra se pencher sur les raisons de ce fiasco sécuritaire et sur les responsabilités. Le chef d’état-major de l’armée, le chef de la sécurité intérieure (le Shabak) ont déjà fait savoir qu’ils quitteraient, eux aussi, leurs fonctions le moment venu.
Et bien sûr, se pose aussi la question de la responsabilité des dirigeants politiques israéliens. Dans l’opposition déjà, des voix s’élèvent pour demander au Premier ministre Netanyahu de prendre exemple sur le chef des renseignements militaires et de démissionner lui aussi.
DIFFICULTÉS SALARIALES À GFM, LE SYNDICAT POSE LES PREMIERS ACTES DE SON PLAN D’ACTIONS
Conformément aux décisions prises lors de son assemblée générale du 17 Avril 2024 dans les locaux de la RFM, la section SYNPICS du Groupe Futurs Médias (GFM) a observé un port de brassards rouges ce 22 Avril.
Conformément aux décisions prises lors de son assemblée générale du 17 Avril 2024 dans les locaux de la RFM, la section SYNPICS du Groupe Futurs Médias (GFM) a observé un port de brassards rouges ce 22 Avril. Selon le syndicat, le premier acte de son plan d’actions est un préavis de grève qui s’articule autour de sept points de revendications sera déposé incessamment.
Et parmi les points de revendications, confie Mouhamed Alimou Ba, secrétaire général SYNPICS GFM, se trouvent ces points suivants : “Le paiement des salaires à l’échéance conformément à la législation en vigueur, paiement du treizième mois, acquis obtenu après une longue lutte; augmentation des salaires, augmentation des tarifs des pigistes de 2000 à 4000 francs CFA; L’adoption d’une politique de régularisation des prestataires; Recrutement des journalistes correspondants ventilés dans les différentes régions du pays; Fin des recrutements non pertinents qui grèvent le budget de l’entreprise; La sécurité sociale et sanitaire; La Formation Professionnelle; Définir une meilleure stratégie marketing et un mode de gestion adapté”.
LES PROFESSIONNELS DU TOURISME EXPRIMENT LEURS ATTENTES À MOUNTAGA DIAO
Le ministre a reçu en audience les professionnels de ce secteur stratégique de l’économie nationale. Une rencontre qui présage sans doute d’une gestion concertée de ce secteur important pourvoyeur d’emplois massifs et de richesses.
Le nouveau ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao démarre l’activité sur des chapeaux de roue. Aussitôt installé, il a reçu en audience les professionnels de ce secteur stratégique de l’économie nationale. Une rencontre qui présage sans doute d’une gestion concertée de ce secteur important pourvoyeur d’emplois massifs et de richesses. La délégation des acteurs du tourisme hôtellerie était conduite par le président de la FOPITS, Mamadou Racine Sy accompagné de Mamadou Sow vice-président du FOPITS par ailleurs PDG de Palm Beach Hôtel. Sans oublier Aimé Sène, PDG du groupe hôtelier Fleur de Lys ; Boubacar Sabaly, président du syndicat d’initiative du tourisme-région de Thiès ; Ibrahima Sarr, DG de l’hôtel Filaos ; Issa Barro, président de la Fédération nationale des syndicats d’initiative ; Awa Guèye Sow ainsi que le secrétaire général exécutif de la Fédération des professionnels du tourisme.
Cette visite de prise de contact avec le nouveau ministre duTourisme et de l’Artisanat s’est déroulée dans une ambiance empreinte de cordialité. Les professionnels du tourisme ont tenu à féliciter l’autorité pour sa nomination et en ont fait de même pour le président de la République. Ils ont exposé au ministre, en attendant d’autres rencontres, les diverses contraintes et attentes du secteur. Tout en marquant leur disponibilité à l’accompagner dans la mise en œuvre des orientations que se fixe le gouvernement en matière de politique touristique.
Plusieurs sujets ont été abordés et le ministre a manifesté de bonnes dispositions à travailler en étroite collaboration avec le secteur privé dans le cadre d’une vision partagée. Les deux parties ont convenu de se retrouver prochainement. Les professionnels du tourisme sont sortis très satisfaits de cette rencontre qui augure des lendemains meilleurs pour le secteur.
Par Amidou SIDIBE
PANAFRICANISME DE GAUCHE, PANAFRICANISME DE DROITE... POURQUOI PAS DU CENTRE !
Le panafricanisme est souvent instrumentalisé par des acteurs qui ne s'identifient pas explicitement comme panafricanistes de droite, ce qui brouille les lignes et empêche une analyse claire des différentes tendances au sein du mouvement.
Panafricanisme de gauche. Comme les termes «Djihadiste», «Terroristes», «Islamistes», le terme «Panafricanisme de gauche» peut paraître créé par les ennemis de l’Afrique pour diviser les Africains et mieux régner en Afrique mais puisque le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye nouvellement élu au Sénégal se proclame «panafricaniste de gauche», nous devons, nous qui croyons encore au Projet, nous accommoder et essayer de voir comment aider le Président BDDF pour matérialiser son panafricanisme de gauche...
Amzat Boukari Yabara, historien et Président de la Ligue Panafricaine Umoja précise : «La politique africaine doit se faire avec une seule chose au centre : le panafricanisme. Et c’est par rapport à ce centre qu’on se positionne à gauche (panafricanisme des peuples pour faire simple) ou à droite (panafricanisme des institutions pour résumer)... Amzat Boukari Yabara enchaîne : «Tous les pays africains et leurs régimes participent à l’histoire du panafricanisme. Certains, de manière réactionnaire et conservatrice (droite), d’autres de manière modérée (centre) et d’autres de manière progressiste et révolutionnaire (gauche). Et à l’intérieur de chaque pays, ces lignes se retrouvent.
Le Sénégal a produit des figures panafricaines de droite (Senghor n’était pas du tout contre l’État fédéral mais c’est la question de la confédération qui le discrédite), de centre (Diop était pour l’État fédéral) ou de gauche (Majhemout Diop). C’est par rapport au panafricanisme qu’il faut classer les dirigeants et non en les excluant du panafricanisme sinon les exclure signifie que le panafricanisme ne peut pas être un critère idéologique. Si on fait cela, on calme les panafricanistes autoproclamés en leur demandant clairement quel panafricanisme. Celui de droite réactionnaire ou celui de gauche révolutionnaire ? Rodney en parle dans son texte du sixième congrès panafricain.
Tant qu’on ne place pas le panafricanisme au centre du débat et qu’on en fait une sorte de paradis pur et vierge, on ne pourra pas utiliser le panafricanisme pour classer les panafricanistes autoproclamés qui sont généralement tous à droite mais ne se disent jamais panafricanistes de droite. Le panafricanisme est le terrain de jeu et c’est sur ce terrain que se battent les forces de droite, du centre et de gauche. Si on n’a pas cette lecture, on fait du panafricanisme quelque chose qui est hors sol et sans prise. Un autre critère est que panafricanisme avec une politique internationaliste est un panafricanisme de gauche... C’est le panafricanisme qui est le terrain de jeu. Et c’est le terrain de jeu qui définit les règles, les positions et le jugement. Il faut donc évaluer toutes les politiques à partir du panafricanisme car c’est ce seul terrain qui compte. Mais si on les met en dehors du terrain, on ne les juge plus sur la base de nos critères panafricanistes, ce qui me semble être une erreur politique... Les pays qui s’unissent sont ceux qui sont sur un même panafricanisme.
Par exemple, si la Côte d’Ivoire de Ouattara et le Ghana de Addi s’unissent, ce sera des États-Unis d’Afrique sur la base d’un panafricanisme de droite. Si l’Alliance des Etats du Sahel (AES), constitué par le Niger, le Burkina et le Mali fusionne, ce sera des États-Unis d’Afrique sur la base d’un panafricanisme de gauche... Le panafricanisme est un terrain de jeu, c’est l’échiquier et sur l’échiquier il y a les pions.
Donc, l’enjeu n’est pas de savoir si les pions sont panafricains car le terrain de jeu est le panafricanisme. L’enjeu est de savoir pour quels intérêts roulent les pions.
Amidou SIDIBE est agent de développement,
Membre de la Ligue Panafricaine Umoja au Sénégal, Membre du FRAPP
Après les passations de service, le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko passent à la vitesse supérieure. Selon L’OBS, la Présidence de la République a adressé un courrier à tous les anciens ministres de l’ex-Président Macky Sall pour la restitution de toutes les voitures de fonction de l’Etat qu’ils détiennent. La correspondance leur a été remise vendredi dernier. Le délai de rigueur court jusqu’à ce lundi 22 avril 2024.
Passé ce délai, renseigne le journal, l’Etat usera des moyens légaux pour récupérer les véhicules. Déjà, plusieurs anciens ministres sont en train de faire le nécessaire pour garer demain les véhicules au lieu indiqué avant de bénéficier d’un quitus. Des sources proches de la Présidence confient que le Secrétariat de la Présidence détient la liste de toutes les personnes bénéficiaires de véhicules de l’Etat (le nombre, la marque et l’année de livraison).
Une manière de mettre en garde ceux qui tenteraient de ne restituer qu’une voiture au lieu de deux ou trois. Les mêmes interlocuteurs renseignent que des voitures de l’Etat remises à des personnes qui ne font pas partie de l’ancien Gouvernement seront aussi reprises.
L’Etat a également ordonné aux anciens ministres de libérer les logements de fonction qu’ils occupent dans un délai de deux (2) mois, à compter de la date de réception de la lettre. Une mesure qui entre dans la gestion du patrimoine bâti de l’Etat.
FIN DE PRIVILÈGES : LES EX-MINISTRES APPELÉS À RENDRE VOITURES ET LOGEMENTS DE FONCTION
Les ex-ministres sont priés de restituer leurs véhicules de fonction aujourd’hui et de quitter les logements de fonction dans 2 mois.
Après les passations de service, le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko passent à la vitesse supérieure. Selon L’OBS, la Présidence de la République a adressé un courrier à tous les anciens ministres de l’ex-Président Macky Sall pour la restitution de toutes les voitures de fonction de l’Etat qu’ils détiennent. La correspondance leur a été remise vendredi dernier. Le délai de rigueur court jusqu’à ce lundi 22 avril 2024.
Passé ce délai, renseigne le journal, l’Etat usera des moyens légaux pour récupérer les véhicules. Déjà, plusieurs anciens ministres sont en train de faire le nécessaire pour garer demain les véhicules au lieu indiqué avant de bénéficier d’un quitus. Des sources proches de la Présidence confient que le Secrétariat de la Présidence détient la liste de toutes les personnes bénéficiaires de véhicules de l’Etat (le nombre, la marque et l’année de livraison).
Une manière de mettre en garde ceux qui tenteraient de ne restituer qu’une voiture au lieu de deux ou trois. Les mêmes interlocuteurs renseignent que des voitures de l’Etat remises à des personnes qui ne font pas partie de l’ancien Gouvernement seront aussi reprises.
L’Etat a également ordonné aux anciens ministres de libérer les logements de fonction qu’ils occupent dans un délai de deux (2) mois, à compter de la date de réception de la lettre. Une mesure qui entre dans la gestion du patrimoine bâti de l’Etat.
LE RENFORCEMENT DES RELATIONS BILATÉRALES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA GAMBIE À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS
Les parutions de ce lundi évoquent la visite de travail effectuée samedi par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, en Gambie où il a convenu avec son homologue gambien Adama Barrow, de faire progresser et renforcer les relations bilatérales
Dakar, 22 avr (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent principalement à la visite de travail effectuée samedi par le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, en Gambie où il a convenu avec son homologue gambien, Adama Barrow, de “faire progresser” et ”renforcer les relations bilatérales” entre les deux Etats.
‘’Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, était l’hôte de son homologue Adama Barrow de la République de Gambie, samedi dernier, pour sa deuxième sortie hors du territoire. Lors de ce déplacement, les deux chefs d’Etat ont convenu, entre autres, de la tenue de la prochaine session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien à Dakar, tout en s’engageant à faire progresser les relations bilatérales entre les deux pays, notamment en matière de défense et sécurité et de gestion des forêts et de la faune sauvage’’, rapporte Sud Quotidien. ‘’Diomaye et Barrow balisent le terrain’’, titre le journal.
Gambie-Sénégal, ‘’une coopération qui se renforce’’, note le Soleil. Le quotidien national souligne que ‘’lors de cette visite du chef de l’Etat sénégalais en Gambie, les présidents Adama Barrow et Bassirou Diomaye Faye se sont engagés à travailler ensemble pour faire progresser les relations bilatérales entre leurs deux Etats et à fortifier les différents accords’’.
“Les notes de Banjul”, titre pour sa part Le Quotidien, indiquant que Bassirou Diomaye Faye et son homologue, Adama Barrow, ont convenu de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.
‘’Dans ce cadre, le Conseil présidentiel établi va être maintenu et les consultations entre les autorités des deux gouvernements pour mettre en œuvre et les accords signés en matière de sécurité, défense, gestion des forêts, vont être intensifiés ’’, écrit le journal.
A propos de ce renforcement des relations entre la Gambie et le Sénégal, ‘’Faye et Barrow veulent être +mbourou ak soow+ !’’, note Bès Bi, relevant que cette ‘’première visite en terre gambienne a été marquée par une implacable volonté de raffermissement des liens entre Dakar et Banjul’’.
‘’BDF s’engage à faire plus que Macky’’ pour raffermir les relations de coopération multiforme entre le Sénégal et la Gambie, indique l’Info. ‘’De la même manière, Adama Barrow s’est dit heureux de pouvoir travailler avec son homologue sénégalais et a manifesté toute sa disponibilité à sauvegarder cet héritage qui fait l’unité entre les deux pays’’, souligne le journal.
‘’Banjul porte Diomaye en triomphe’’, affiche pour sa part le quotidien l’As.
‘’La Gambie et le Sénégal font un et tout nous lie’’, indique EnQuête, soulignant que ‘’cette visite marque le début d’une ère renouvelée de coopération et de collaboration entre les deux nations voisines’’.
Par Denis NDOUR
QUELLE PLACE POUR LA RELIGION DANS L’EXERCICE DU POUVOIR ?
L’annonce du président de la République, en Conseil des ministres, de la création d’une Direction des affaires religieuses, logée à la Présidence, a fait couler beaucoup d’encre,
L’annonce du président de la République, en Conseil des ministres, de la création d’une Direction des affaires religieuses, logée à la Présidence, a fait couler beaucoup d’encre, non pas parce que la direction n’est pas la bienvenue, mais à cause du fait que cette dernière est chargée de la prise en charge de l’insertion des diplômés en arabe.
Dans la logique, cette prise en charge devrait relever du ministère de l’Enseignement supérieur et de la formation, et du ministère du Travail.
Cependant, la question fondamentale c’est : pourquoi spécifiquement les diplômés en arabe et non les autres diplômés ? Une telle décision pourrait créer une confusion ou des suspicions sur le respect de la laïcité.
Pour rappel, le président de la République non seulement s’est toujours aligné sur les principes des Assises nationales, mais encore à la veille de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, s’est aussi engagé pour l’application des principes du Pacte de bonne gouvernance démocratique qui a réaffirmé les valeurs culturelles et démocratiques qui nous ont toujours liés : une République Laïque et Démocratique • un Etat Unitaire Décentralisé • une Souveraineté du Peuple • une Pluralité, ciment de l’unité nationale et fondement de toute prise de décision publique.
En effet, la réflexion sur la relation Etat de Droit et laïcité, nous permet de déterminer la primauté du Droit et la neutralité de l’Etat relativement à l’expression et à la pratique du culte, en faisant respecter la croyance et la non-croyance par rapport aux religions révélées.
Arrêtons de faire l’amalgame consistant à associer, voire confondre la laïcité de la France et celle du Sénégal qui revêt une particularité unique au monde. Dans ce contexte, nous avons la libre expression de chaque option spirituelle dans l’espace public, ce qui est contraire aux reproches non fondés adressés à la laïcité soit par méconnaissance de l’histoire, soit par simple mauvaise foi.
En effet, au Sénégal, le temporel et le spirituel se côtoient au quotidien sans conflit, à travers la cohabitation entre autorités coutumières, traditionnelles, politiques et religieuses. Nous savons tous que depuis très longtemps, les rapports entre Etat et autorités religieuses sont marqués par une collaboration élégante, teintée parfois de méfiance, de prudence, comme s’il s’agit de pouvoir qui s’exerce de concert dans le respect et la discrétion.
Ainsi, la tolérance étatique, pour ne pas dire privilège, explique alors les égards réciproques, et dans une large mesure, l’exception de la stabilité politique du Sénégal car les chefs religieux sont des régulateurs sociaux.
Bref, au Sénégal, la laïcité est ainsi faite dans un cadre d’équilibre religio-étatique, garantissant relativement un apaisement social et politique. C’est pourquoi nous ne devons jamais accepter des pyromanes pour des raisons fanatiques, ou non avouées, nous divertir dans un débat visant à éliminer la laïcité dans notre charte fondamentale.
Pourquoi avoir peur de la laïcité si cette dernière constitue l’un des piliers de notre cohésion sociale ? Cela serait absurde et dangereux que de vouloir la remettre en cause à ce stade où notre Nation est magnifiée à travers le monde pour son exception.
D’ailleurs, ceux qui tentent de semer la confusion oublient l’origine étymologique du mot laïcité qui vient du mot grec «laos». Celui-ci désigne l’unité d’une population considérée comme indivisible. Le laïc est l’homme du Peuple, qu’aucune prérogative ne distingue ni n’élève au-dessus des autres. L’unité du «laos» est donc, à la fois, un principe de liberté mais également un principe d’égalité. L’égalité se fonde sur la liberté de conscience, reconnue comme première et de même portée pour tous. C’est en cela qu’aucune conviction spirituelle ne doit bénéficier d’une reconnaissance, ni d’avantages matériels ou symboliques qui seraient source de discrimination. Au sein de la cité, les hommes ont à vivre ensemble. La puissance publique, chose commune à tous, comme l’exprime le terme latin «res publica», sera donc neutre sur le plan confessionnel : «neuter» signifie «ni l’un ni l’autre». Cette neutralité est à la fois garantie d’impartialité et condition pour que chacun puisse se reconnaître dans cette République, cette cité dont tous les membres se retrouvent ainsi sur le même pied.
Il faut le reconnaître, beaucoup de réflexions, d’études juridiques, politiques, sociologiques et anthropologiques ont été menées pour démontrer l’influence, voire l’injonction des religieux dans l’exercice des pouvoirs politiques.
Cependant, notre pays se distingue à la fois des pays historiquement chrétiens où le combat laïc s’inscrivait dans un élan démocratique, et des autres pays musulmans où la laïcité était privilégiée par des régimes autoritaires.
Contrairement à l’histoire de la laïcité en Europe, incarnée par l’institution ecclésiale, la religion imposait ses vues et ses règles avant de se voir successivement écartée de l’art, de la science, de la politique, du Droit et aujourd’hui de la culture.
La laïcité au Sénégal est plurielle. Il n’y a pas un seul et unique modèle de laïcité. En effet, la laïcité n’est qu’un modèle de sécularisation politique qui se distingue par la séparation des institutions religieuses et politiques d’une société. Il y a donc plusieurs modes de séparation de ces institutions qui dépendent forcément de l’histoire de leur relation. Si on polémique souvent sur la laïcité, c’est notamment parce que le laïcisme -doctrine excluant le religieux de l’espace public- en fait une valeur qui conduit à polariser le débat public.
L’Etat se veut moderne, avec une perspective de reconversion des mentalités et des impératifs économiques, mais les individus et les familles sont encore tirés par des pesanteurs traditionnelles, culturelles et religieuses.
Nous le savons, la famille constitue la structure de base de la société. Elle s’inscrit à la fois dans la tradition et le passé, car elle en porte les marques des développements antérieurs, mais se définit en rapport avec l’avenir car elle agrège de facto différentes générations.
En s’appuyant sur les valeurs de la famille, le Président Bassirou Diomaye Faye ne devrait pas faire moins que ses prédécesseurs en ce qui concerne la laïcité, gage de notre stabilité.
Pour rappel, déjà le 7 juin 1963, le Président Senghor décline sa conception de la laïcité qu’il veut et promeut pour le pays en disant ceci : «Laïcité, pour nous, n’est ni l’athéisme ni la propagande anti-religieuse. J’en veux pour preuve les articles de la Constitution qui assurent l’autonomie des communautés religieuses. Notre loi fondamentale va plus loin, ce qui fait de ces communautés les auxiliaires de l’Etat dans son œuvre d’éducation, de culture.»
Le Président Abdou Diouf en 1984 : «La laïcité ne saurait être anti religieuse : ce ne serait d’ailleurs pas une véritable laïcité, ce serait comme, hélas, dans certains pays, instituer l’athéisme comme religion d’Etat.»
«Je suis allé à Touba en disciple mouride, et non en ma qualité de chef de l’Etat. (..) Notre relation est empreinte de sincérité. Je ne suis pas un politicien qui cherche le pouvoir. Si je sollicite ses prières, c’est pour mes autres responsabilités sur le plan international», disait le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, de ses rapports avec le Khalife général des Mourides, Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké.
Il y a une sorte d’immixtion mutuelle entre les deux sphères (politique et religieuse) qui fait qu’au Sénégal, malgré la consécration constitutionnelle de la laïcité, les pratiques donnent une tournure inédite à ce principe républicain. Par ailleurs la sécularisation n’est pas la perte d’influence du religieux dans une société, mais la perte d’évidence du religieux. Autrement dit, il n’y a rien d’évident à ce que le Code de la famille sénégalais soit relativement conforme à des valeurs musulmanes, chrétiennes ou tiédos.
On se situe ici dans l’optique de la «laïcité neutralité», définie comme «le cadre juridique qui cherche à permettre la coexistence de toutes les identités, la plus pacifique et la plus harmonieuse possible».
Aujourd’hui, si l’enseignement religieux devait être instauré à l’école, toutes les religions devraient y trouver leur compte. Ainsi, autant les daaras ont besoin d’être soutenus financièrement par l’Etat, autant les juvénats et séminaires catholiques ont aussi besoin d’être accompagnés financièrement par l’Etat.
C’est pourquoi, avant la mise en œuvre de cette décision relative de la Direction des affaires religieuses, le président de la République devrait impérativement nous édifier sur la vision, la mission et le cahier des charges de cette direction, pour rassurer tous les Sénégalais, musulmans, chrétiens ou adeptes de religions traditionnelles, en organisant une large concertation entre tous les acteurs religieux pour épiloguer positivement sur la question.
Par Madiambal DIAGNE
PRESIDENT DIOMAYE, LA CASAMANCE NE SAURAIT ETRE UN SUJET TABOU
Il est impossible de trouver un mot, sorti de la bouche de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, évoquant le conflit irrédentiste en Casamance. Mieux encore, une fois qu’il se trouve investi de la magistrature suprême, peut-il continuer de s’en désintéresser ?
Il est impossible de trouver un mot, sorti de la bouche de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, évoquant le conflit irrédentiste en Casamance. Cette question ne semblait pas présenter de l’intérêt pour le citoyen Bassirou Diomaye Faye. On pourrait le lui concéder, aussi longtemps qu’il pouvait être un homme politique sans une envergure nationale. Mais dès l’instant qu’il était candidat à l’élection présidentielle, il avait le devoir de dire, au Peuple sénégalais, sa perception de cette situation et certainement d’indiquer des solutions de sortie de crise. Il s’est gardé ou s’est interdit de faire la moindre proposition à cet effet, avant de bénéficier des suffrages de ses compatriotes. Son silence sur cette question, notamment durant la campagne électorale, a pu laisser bien du monde circonspect. Même aux étapes de Cap-Skiring, d’Oussouye, de Ziguinchor, de Bignona et des autres grandes haltes de son périple électoral dans la région naturelle de Casamance, il n’a pipé mot sur le sujet.
Mieux encore, une fois qu’il se trouve investi de la magistrature suprême, peut-il continuer de s’en désintéresser ? Une de ses missions constitutionnelles fondamentales, pour lesquelles il a prêté serment devant Dieu et le Peuple sénégalais, est de veiller à l’intégrité territoriale du pays. Ce conflit est une épine pointue au pied du Sénégal et tend à devenir le plus vieux conflit armé au monde. La rébellion indépendantiste a causé de nombreux morts et des dommages sociaux et économiques incommensurables. «On estime, au milieu des années 2010, que le conflit en Casamance aurait fait entre 3000 et 5000 morts, et des dizaines de milliers de déplacés.»
Ce mutisme devient alors d’autant plus intolérable que Bassirou Diomaye Faye est devenu président de la République du Sénégal. Il continue d’occulter le sujet dans ses allocutions et sorties publiques. Ce silence assourdissant devient encore plus incompréhensible, quand des factions du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) sortent du bois, pour l’interpeller directement. De nouvelles vidéos mettent en exergue des prétentions exigeantes d’une aile de Mangoukoro, dirigée par Edmond Bora. Hamidou Djiba, porte-parole de cette faction, s’est mis audevant de la scène avec une série de vidéos assez provocatrices. Ainsi avaitil montré une levée des couleurs avec le drapeau de la Casamance le 4 avril 2024, jour de la fête de l’Indépendance du Sénégal et aussi jour anniversaire de la naissance de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, leader historique du Mfdc. La levée des couleurs a été la perpétuation du geste des hommes qui avaient investi la cour de la Gouvernance de Ziguinchor, le 26 décembre 1982, pour décrocher le drapeau du Sénégal du mât et le remplacer par le fanion du Mfdc, le drapeau de la «Casamance indépendante».
Cette dernière provocation est-elle si embarrassante pour le nouveau pouvoir au Sénégal qui ne peut réagir autrement qu’en détournant le regard de tout cela, fermant les yeux et se bouchant les oreilles ? Hamidou Djiba finit par exiger une réponse de la part du président Bassirou Diomaye Faye encore que, prétend-il, «le Mfdc a participé à sa victoire».
Qui devrait nous rassurer sur la Casamance mieux que le président Bassirou Diomaye Faye ?
Le communiqué conjoint qui a sanctionné la visite, le samedi 20 avril 2024, du chef de l’Etat sénégalais en Gambie, a fait l’impasse sur le conflit casamançais. Jamais des chefs d’Etat du Sénégal et de la Gambie n’ont eu des discussions bilatérales, sans évoquer cet épineux sujet et que ce ne soit souligné dans leur communication extérieure ! On peut bien être habité par le trouble, dans un tel contexte. Encore que le Président Faye participe, lui-même, à entretenir la confusion. L’ambiguïté de sa déclaration du samedi 16 mars 2024, disant que «Ziguinchor aurait dû être la capitale économique et culturelle du Sénégal, en raison de ses nombreuses potentialités agricoles, forestières, touristiques et humaines», nécessite des précisions de sa part. Qui ne se souvient pas que Bassirou Diomaye Faye, numéro 2 du parti Pastef, s’était évertué, durant la campagne électorale des élections municipales de janvier 2022, à défendre, bec et ongles, l’idée de Ousmane Sonko, candidat à la mairie de Ziguinchor, voulant instituer une monnaie locale baptisée «Burok» en Casamance. Dans un post publié sur sa page Facebook le 21 janvier 2022, le coordonnateur des cadres du parti de Ousmane Sonko soutient qu’une monnaie locale existait au Sénégal. Preuve à l’appui, Bassirou Diomaye Faye a joint à sa publication un billet de banque pour étayer ses propos. «Elle était utilisée à Saly, au sein de l’hôtel Palm Beach. Mon grand frère Guedj Sène m’en avait parlé quand les esprits d’une vacuité extrême, comme Moustapha Diakhaté, polluaient le débat de leur bave de crapaud», a-t-il lancé. La monnaie Palm Beach, poursuit-il, a été créée dans les années 84-86 par le directeur de l’hôtel du même nom, Monsieur Pinelli. «Il appliquait un taux de change de 2% aux touristes. Ces derniers utilisaient la monnaie Palm Beach pour payer des services dans l’hôtel, les excursions, acheter chez les antiquaires, etc. 1 Palm Beach = 1 franc, 1 Burok = 1 franc», a ajouté le candidat de la Coalition Yewwi askan wi à Ndiaganiao.
Il s’y ajoute qu’il n’a jamais eu des velléités de se démarquer de la moindre déclaration outrageante de ses camarades et alliés sur la Casamance. Comme par exemple, quand Guy Marius Sagna préconise «un référendum d’auto-détermination de la Casamance avec l’accord du Mfdc». Comme tous les responsables du parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye a gardé un mutisme gênant sur l’affaire de l’assassinat et de la prise en otage par des rebelles dirigés par le chef de guerre Salif Sadio, de soldats sénégalais en mission internationale en Gambie. Au demeurant, la moindre des escarmouches entre le Mfdc et des militaires sénégalais ne laissera plus le choix au «Chef suprême des Armées», d’apporter un soutien franc à la troupe. Il devra en être de même de Ousmane Sonko, devenu Premier ministre du Sénégal, bien que ses liens étroits avec le Mfdc sont un secret de polichinelle. Barthélemy Dias, naguère allié de Ousmane Sonko, qui a révélé au grand jour leurs escapades dans les bastions du Mfdc, ne nous démentira pas (voir également nos chroniques du 21 janvier 2022 et du 22 mai 2023).
Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall n’avaient aucune ambiguïté sur la question de la rébellion en Casamance
Le président Abdou Diouf avait toujours considéré le conflit comme étant purement sécuritaire. Il a bataillé féroce contre le Mfdc. Dans son discours de prestation de serment du 3 avril 2000, le président Wade avait promis de régler le problème de la Casamance en 100 jours. «Dès mon arrivée, j’ai pris la décision d’écarter tous les intermédiaires. C’est un problème national et j’interdis aux étrangers d’y interférer.
Chaque chose en son temps. Il faut d’abord sécuriser les frontières. Dans une deuxième phase, j’entamerai des discussions avec les chefs militaires de la rébellion», disait Me Wade au Stade Léopold Sédar Senghor, lors de sa prestation de serment. Comptant sur la force d’alors du Parti démocratique sénégalais (Pds) en Casamance avec les Marcel Bassène, Famara Mané, Ibrahima Ama Diémé et autres, sur les liens tissés au cours d’une expérience commune de la prison et lors de sa brève participation au processus de paix en 1991, Abdoulaye Wade a jugé que l’alternance devait suffire à la Casamance, pour peu qu’on rompe avec les méthodes de Diouf : «On a beaucoup pataugé dans ce dossier. Nombre d’intermédiaires, fortement rétribués d’ailleurs, ont profité de la crédulité de mon prédécesseur, comme certains exploitent la misère du tiers-monde.» Le Président Wade a ainsi largement coupé les aides versées par l’Etat au Front Nord et à l’aile politique établie à Ziguinchor sous «protection» sénégalaise, avant de poursuivre les mêmes pratiques. Il a mis fin au «processus de Banjul» et cherché à éloigner le dossier de la scène publique. Abdoulaye Wade choisira, de 2000 à 2011, de ne confier qu’à des personnalités originaires de la Casamance, le ministère des Forces Armées (Youba Sambou, Abdoulaye Baldé, Bécaye Diop). Pour sa part, Macky Sall, le 3 avril 2012, indiquait : «Le retour définitif de la paix dans la région naturelle de Casamance constitue pour moi l’une des premières priorités nationales. Bien entendu, j’aborde cette douloureuse question avec prudence et lucidité, dans un esprit d’écoute et d’ouverture.»
La stratégie a été de procéder à des investissements économiques et sociaux massifs dans la zone, d’engager des travaux en matière d’infrastructures et de pousser à des négociations. Le président Macky Sall s’est attelé à sceller le sort de son homologue Yahya Jammeh qui refusait de reconnaître sa défaite électorale face à Adama Barrow et instrumentalisait cette question du conflit casamançais pour garder un avantage diplomatique sur le Sénégal. Le président Yahya Jammeh n’a jamais fait mystère de son soutien actif au Mfdc. Macky Sall a aussi travaillé main dans la main avec Umaru Sissaco Embalo, Président de la Guinée-Bissau. On peut considérer désormais que la qualité des relations du tandem Diomaye-Sonko avec le président Embalo définira le climat à la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau
Le président Bassirou Diomaye Faye n’a cessé, dans ses premières interventions, d’appeler à un Sénégal uni, avec une réconciliation de tous ses fils (discours à la Nation du 3 avril 2024 et adresse à la presse lors de la fête de la Korité). Pour autant, il ne prononce pas le nom de la Casamance. Encore une fois, il a un rôle historique de clarifier sa posture sur cette question épineuse et de contribuer au mieux à la consolidation de la paix. Quelle nouvelle initiative prendra-t-il ? En tout cas, son Premier ministre Ousmane Sonko a toujours prétendu détenir la clé de la «solution» pour régler définitivement le conflit en Casamance. On attend de voir !