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2 mai 2025
Par Hamidou SALL
ABDOUL AZIZ WANE, ECOLE CENTRALE DE PARIS, PROMOTION 1954
Andra moï ennepe, Mousa… Pourquoi commencer cet hommage à un illustre fils du Sénégal trop tôt disparu par le vers premier d’une œuvre fondatrice, l’Odyssée d’Homère ?
Andra moï ennepe, Mousa… Pourquoi commencer cet hommage à un illustre fils du Sénégal trop tôt disparu par le vers premier d’une œuvre fondatrice, l’Odyssée d’Homère ?
Andra moï ennepe mousa, Raconte-moi, Muse, un homme… dit ce vers au verbe à l’impératif, avec son complément d’objet, un pronom au datif et un vocatif pour invoquer la muse.
Si j’ai choisi une entrée par le grec ancien, ce n’est que pour mieux coller à une des multiples facettes de la riche personnalité d’un distingué scientifique, un ingénieur de haut lignage qui était aussi un solide helléniste. En cette année du soixante-dixième anniversaire de sa sortie de la prestigieuse Ecole Centrale de Paris où il fut le premier Africain, voici venu le temps de raconter Abdoul Aziz Wane pour l’offrir comme modèle aux jeunes générations du Sénégal et de l’Afrique. Devoir de mémoire certes, (Mémoire, Mnêmosùnê, mères de toutes les muses), mais aussi une sommation, un impératif catégorique dont l’objet est de saluer un illustre fils du Sénégal, parti à la fleur de l’âge et inconnu de nombre de ses compatriotes, à commencer par l’auteur de ces lignes. Ses quatre filles, Défa Safiétou, Aïssata Satigui, Youhanidou Thierno Mollé et Yéyya Raby, pour les nommer selon l’ordre de primogéniture, l’ont à peine connu. Aussi, n’estce pas une gageure que de vouloir parler d’un homme que je ne connais pas ? Je ne le connais que parce que m’en dirent les miens, par les témoignages de ses amis, dont Cheikh Hamidou Kane, l’illustre auteur de L’aventure ambiguë, qui lui fit un émouvant clin d’œil dans son autre livre Les Gardiens du Temple, par ceux de son épouse, notre regrettée tante Fatma Diop, la mater dolorosa, veuve à vingt-six ans.
Le génie de la transversalité
Abdoul Aziz Wane naquit en 1929 à Kanel où il eut sa première formation au «Foyer ardent» pour y mémoriser les Sourates du Saint Livre auprès de son Maître-Thierno. De brillantes études primaires lui ouvrirent les portes du Lycée Faidherbe de SaintLouis. Son cycle secondaire y fut étincelant. Son aisance dans les différentes matières étudiées l’avait fait briller dans les mathématiques, la physique, la chimie, avec un apprentissage méticuleux des lettres et la fréquentation assidue des grands textes latins et grecs, battant ainsi en brèche la différence factice que certains seraient tentés d’instaurer entre les lettres et les sciences. En cela, Abdoul Aziz Wane était déjà l’héritier précoce des Encyclopédistes qui alliaient harmonieusement la maitrise pointue des sciences avec une formidable érudition littéraire, notamment dans les humanités classiques. Déjà un premier exploit au Lycée Faidherbe : il décrocha les deux bacs un philo et un mathélém. Son baccalauréat mathématiques élémentaires avec une mention «Très bien» le conduira au prestigieux lycée Henri IV de Paris pour y préparer le concours d’entrée aux grandes écoles. Il sera le premier Africain diplômé de l’Ecole Centrale de Paris, promotion 1954. Abdoul Aziz Wane, c’était le génie de la transversalité. Son intelligence combinait avec bonheur un profond ancrage dans la culture et les valeurs de son terroir, une ouverture assumée à la culture française, encore plus lumineuse chez lui grâce à la culture grécolatine dont il était pétri. Il était un modèle achevé du tonique couple enracinement et ouverture. Par sa solide culture littéraire, sa maîtrise de l’archéologie des mots et sa formation scientifique pointue, il avait acquis un remarquable sens du raisonnement ordonné et méthodique. Sa touchante simplicité, son humilité, sa chaleur et sa magnanimité étaient, m’a-t-on dit, un trait saillant de sa personnalité. Ses qualités humaines et intellectuelles avaient fait de lui un de ces brillants esprits que le président Senghor avait à cœur de mettre au cœur de l’appareil d’État, convaincu que c’était avec les meilleurs esprits qu’il fallait bâtir notre pays à l’aube de son accession à la souveraineté internationale.
C’est en allant visiter sa mère à Kanel, pour passer la fête de l’Aïd avec elle, sur la route du Diéri, un peu après Dagana, que l’irréparable se produisit, arrachant à la jeune République un de ses plus brillants espoirs. Sa vie fut courte (1929-1963) mais elle fut utile au pays dont il a contribué à façonner les outils stratégiques pour asseoir son développement. Par l’exemple de Wane, et par d’autres, pour la plupart inconnus des jeunes générations, nous pouvons, avec une pointe de nostalgie, affirmer qu’il fut un temps où le Sénégal produisait l’excellence dans les études et se nourrissait d’excellence. L’Ecole, prolongement de la famille, était un terreau fertile pour la formation de l’esprit, du point de vue intellectuel et du point de vue des valeurs. Des Sénégalais issus de milieux très modestes ont gravi les échelons du savoir dans des conditions difficiles et dans des environnements très souvent hostiles. Mais par la constance dans l’effort, le courage et l’abnégation à déjouer les pronostics pessimistes, ils sont parvenus à se hisser aux sommets les plus élevées du savoir, du service et du devoir. Les enseignants de cette belle époque, en éducateurs hors pair, avec le dévouement qu’exige la mission, n’enseignaient pas seulement ce qu’ils savaient mais aussi ce qu’ils étaient à savoir des modèles de vertu et de rigueur. Ces maîtres d’antan, toujours portés par la mystique du devoir de formation, ont instruit des générations de jeunes en dispensant un savoir de qualité et une éducation civique structurante. L’enfant est une créature inachevée à mettre en perspective, disait Hannah Arendt. Ces maitres d’une autre époque, ont éduqué, formé et mis en perspective leurs élèves qu’ils ont magnifiquement élevés à la conscience que c’est par la conquête du savoir qu’ils pouvaient occuper les hautes fonctions et servir leur pays avec patriotisme et détermination. Revenir à cela sera long et difficile, mais il n’y a pas d’autres solutions car il est évident que le savoir et la formation sont la première industrie pour développer notre pays. Il faut avoir la ferme volonté de s’y remettre en prenant le problème à sa source et insister pour que l’enseignement redevienne un facteur de véritable épanouissement. Il est donc urgent de redonner aux espaces de diffusion de la connaissance leur lustre d’antan.
Abdoul Aziz Wane et Senghor
Pour clore mon propos, voici que remontent et résonnent en moi les mots empreints de tendresse et d’admiration de Senghor me parlant de Wane Abdoul Aziz. C’était en juillet 1978, je venais de lui annoncer la réussite au baccalauréat de l’une des filles de Wane. Je savais que les choix et orientations politiques les ont un moment séparés, mais je savais aussi que le latin et le grec les avaient pour toujours soudés en une affinité élective, pour parler comme Goethe. Wane qui était membre du PRA, un parti d’opposition, n’était pas sur les mêmes positions politiques que Senghor, qui, après sa disparition, avait fait de ses filles des pupilles de la Nation. Il l’avait également choisi comme parrain d’une promotion de la toute jeune Ecole Nationale d’Administration du Sénégal, pépinière des hauts cadres de l’État. Dans un inoubliable discours d’une très belle élévation le président Senghor avait dit de notre regretté ingénieur-helléniste que le Sénégal venait de perdre un de ses plus grands serviteurs. Au passage, sur le registre du parrainage, il me plaît d’adresser un immense et retentissant merci «ab imo pectore» au Président Macky Sall qui, au cours de son dernier Conseil des ministres, a tenu à attacher le nom de cet illustre fils du Sénégal au Lycée scientifique d’excellence de Diourbel. Voilà le Sénégal d’hier, celui où ses enfants, par-delà les clivages et antagonismes politiques, savaient se retrouver autour de l’essentiel. Voici le Sénégal d’aujourd’hui qui vient d’envoyer à un certain «OccidentCassandre» le puissant message de la maturité de son peuple, si attaché à la paix, à sa démocratie et à la cohésion de son tissu social. «Il faut sonner le rappel car il est bon de se souvenir», nous recommandent les Écritures Saintes. Qui n’a pas de mémoire n’aura pas d’avenir. Le passé est la racine du futur. Puissions-nous toujours nous rappeler d’hier et puiser dans les richesses endogènes de notre peuple ce qu’il faut comme force pour regarder demain et bâtir un Sénégal nouveau, maison de tous parce que construit avec la pierre de chacun.
Hamidou SALL Écrivain
ABDOUL AZIZ WANE, PARCOURS D’UN BRILLANT ESPRIT
Premier africain à avoir été admis à la prestigieuse École centrale de Paris, Abdoul Aziz Wane a été choisi le 21 mars dernier par le Président Macky Sall comme parrain du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel. - Parcours d’un brillantissime ingénie
Il est des hommes qui ont marqué d’une pierre blanche leur existence. Pour ces raisons, ils ne doivent pas tomber dans l’oubli. En baptisant du nom du regretté Abdoul Aziz Wane, le Lycée scientifique d’excellence de Diourbel, l’ancien président de la République a voulu donner en exemple aux pensionnaires de cet établissement un modèle de patriotisme, un brillant esprit qui hélas a rejoint très tôt l’au-delà. Parcours d’un brillantissime ingénieur.
Premier africain à avoir été admis à la prestigieuse École centrale de Paris, Abdoul Aziz Wane a été choisi le 21 mars dernier par le Président Macky Sall comme parrain du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel. Il est né en 1928 à Kanel, Cheflieu du Canton du Damnga, à 30 km de Matam. Fils de Yaya Ibra Abdoul Wane et de Marième Thierno Mollé Ly, Abdoul Aziz Wane se classait toujours premier et passait pour l’un des meilleurs élèves des lycées du Sénégal. Le 30 juin 1946, il passe la première partie du Baccalauréat Série A avec la mention Très Bien. Au vu de ce résultat, les colons décident de l’envoyer en France pour préparer la deuxième partie du Baccalauréat. Il est ainsi boursier au Lycée Amyot de Melun. Il décide de changer de série et s’inscrit en Mathématiques élémentaires. Le 10 juillet 1947, il obtient le baccalauréat complet avec la mention Très bien. Son cursus scolaire hors norme lui a permis de se présenter aux concours d’entrée aux classes préparatoires. Il est admis au Lycée Saint-Louis de Paris et y séjourna 3 années consacrées aux mathématiques spéciales et appliquées. A la rentrée de 1948-1949, alors qu’il était en maths spéciales, il prépare la 2ème partie du Bac Philo pour garnir sa collection de diplômes. Il eut donc 2 bacs complets. Abdoul Aziz Wane se présente ensuite et avec succès au Concours des mines (Ecole nationale supérieure des mines, d’aéronautique, du génie maritime), au concours d’admission à l’Ecole supérieure de chimie de Nancy, et au Concours d’entrée à l’Ecole centrale des arts et manufactures de Paris. 1er étudiant africain à avoir brillamment intégré ce prestigieux établissement, dont les postulants sont admis par voie de concours très sélectifs, Abdoul Aziz Wane y fait son entrée en novembre 1951 en se classant 25ème sur 210 admis, dont presque tous des Français issus des meilleurs lycées de France. Abdoul Aziz Wane fait une année de spécialisation en Angleterre et en 1956, il est recruté par la Caisse centrale de la France d’Outre-mer, organisme monétaire français chargé à l’époque (entre 1941 et 1959) de l’émission monétaire dans les colonies françaises.
Cheikh Hamidou Kane raconte le tragique accident de Wane
Wane est ensuite muté au Sénégal. Par décision du 13 juillet 1957, il intègre l’équipe de Mamadou Dia, Vice-président du Conseil du Gouvernement, en tant que chef de cabinet. Suite à sa prise de position par rapport au référendum du 28 septembre 1958 (il opta et fit campagne pour le «NON»), il est limogé et affecté comme Conseiller technique du Directeur général de la Régie des chemins de fer du Sénégal (Rcfs). Vers la fin de l’année 1958, Abdoul Aziz Wane devient Directeur de l’Industrie et de l’artisanat. Il décède le 1er mai 1963 dans un tragique accident de la circulation, à la sortie de Dagana, à 36 ans. Dans un hommage qui lui avait été rendu, le Président Senghor écrivait que «le Sénégal venait de perdre un de ses plus grands serviteurs». Un bel hommage à Abdoul Aziz Wane dans le second roman de Cheikh Hamidou Kane «Les gardiens du temple», Wane y apparaît sous le nom «Abdourahim Ly». Il écrit : «Après avoir défrayé la chronique du lycée Gallieni en s’adjugeant tous les premiers prix, classe après classe, et les baccalauréats avec la mention ‘’Très Bien’’, il avait été envoyé à Paris, au lycée Saint- Louis. Un matin, alors qu’il se rendait de Tamarine au pays des Diallobé où il passait la fête de Tabaski comme chaque année avec ses parents, sa voiture avait fait un tonneau sur la ‘’piste de latérite et lui avait brisé la nuque’’».
Sa passion profonde et son amour pour sa terre natale
Un hommage lui sera rendu dans la revue Arts et manufactures, 1964, mai, Vol 142, p.26 en ces termes : «Héritier des apports d’une double civilisation, il devait à la tradition orale autant qu’au savoir livresque. L’assurance où s’entremêlaient le raisonnement ordonné et méthodique de l’ingénieur qualifié et l’intuitive préhension des choses et des êtres que possèdent parfois ceux qui ont vécu en toute sérénité, loin des foules et des charges quotidiennes, était un de ses atouts maîtres qui conduisait inévitablement son interlocuteur à comprendre aisément sa passion profonde et son amour pour sa terre natale. Sorti de l'Ecole Centrale en 1954 après de brillantes études secondaires (baccalauréat mention "très bien") effectuées à Dakar, Wane avait pris tout de suite une part importante dans la vie économique et politique de son Pays. Dès son retour sur le sol africain, sans prendre le recul que certains s'imposent dans l'action, mais sans doute poussé par la pression des données locales et le désir d'appliquer et réaliser vite l'essentiel de sa mission technique et sociale, Wane avait créé et dirigé la Société africaine pour le développement des industries alimentaires (Sadia). Poursuivant son ascension, il fut ensuite Chargé de mission à la Caisse Centrale de la France d’Outre-Mer, Attaché au Groupe des Régies ferroviaires d’Outre-Mer, enfin, nommé Chef de Cabinet du Président du Conseil Dia.
Bocar Dia, son neveu : Wane, chef de cabinet de Mamadou Dia
Son neveu Bocar Dia, ancien maitre-assistant, à l’Université de Montréal, confie au téléphone : «C’est l’élégance dans la sobriété. Qui dit Abdoul Aziz Wane, dit ordre, méthode, sérénité. C’était un génie. Il avait un handicap. C’était le plus jeune parmi les Africains mais aussi le plus brillant. Si Mamadou Dia a eu une aura, c’est parce qu’il a accepté d’être son chef de cabinet. Lorsqu’il est sorti en 1955, on lui a offert un poste pour monter une usine de chaine de montage à Kano, au Nigeria. On n’est venus le chercher. Il est parti à Kaedi pour voir sa mère Youhanidou Diallo. Il était pétri de traditions mais pas conservateur. Il est de ce que les économistes appellent ‘’la race des bâtisseurs’’. Il cherchait toujours à émettre et diffuser des idées novatrices pour leur applicabilité. On peut écrire une encyclopédie sur lui. Il est mort au mois de mai en 1963. Le journal Paris-Dakar lui avait réservé un témoignage. Il avait réussi au moins cinq concours. Mais, il a choisi Central pour sortir ingénieur des arts et manufactures, l’une des branches les plus difficiles.»
Wane et le PRA-Sénégal
A sa suite Elhadji Boubou Sanghott dit de Abdoul Aziz Wane ceci : «Le 13 juillet 1957, il a travaillé avec Mamadou Dia comme chef de cabinet, il a été conseiller technique du directeur général des chemins de fer du Sénégal. Il sera ensuite directeur de l’industrie et de l’artisanat du Sénégal.» Au plan politique, Abdoul Aziz Wane fait partie des créateurs du PRA-Sénégal, porté sur les fonts baptismaux le 20 septembre 1958 par Abdoulaye Ly, Latyr Camara, Abdoulaye Guèye «Cabri», Assane Seck, Thierno Ba, AmadouMakhtar Mbow, Aly Bocar Kane, Fadilou Diop, Serge Benoit. Ils se séparent ainsi de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) de Léopold Sédar Senghor, Lamine Coura Guèye et Mamadou Dia. En le choisissant comme parrain du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel (Lsed), le Président Macky immortalise une référence.
TEUNGETH–US GOREE ET LE «CLASSICO» JARAAF–CASA SPORT AU SOMMET
Football, La Ligue 1 entre ce samedi 13 avril dans sa 20ème journée avec en ouverture trois rencontres.
La Ligue 1 entre ce samedi 13 avril dans sa 20ème journée avec en ouverture trois rencontres. Outre le derby et non moins duel des mal classés entre Diambars et Stade de Mbour, le déplacement du leader sur la pelouse de l’Us Gorée sera l’une des affiches attendues à sept journées de la fin du championnat. La journée se poursuivra demain dimanche avec un certain «classico» qui promet entre le Jaraaf et le Casa sports.
Haut perché depuis le début de la phase retour, Teungueth Fc amorce ce samedi 13 avril une étape encore décisive dans la course vers le titre à l’occasion de la 20eème journée. A sept journées de la fin de l’exercice, les Rufisquois (1er ; 37 points), tenteront lors de leur déplacement sur la pelouse de l’Us Gorée au stade municipale de Patte d’oie, d’accentuer leur avance et surtout de tenir à bonne distance leur dauphin du Jaraaf qu’ils larguent à 5 longueurs (2ème ; 32 points).
Là où leurs hôtes goréens (7ème ; 27 points), auront à cœur de sortir du ventre mou et de regagner le peloton de tête. Les autres rencontres, aux allures de lutte pour le maintien, seront toutes aussi attendues. C’est principalement le derby mbourois qui opposera Diambars FC (14ème, 14 pts) au Stade de Mbour (13ème, 15 pts).
Battus lors de la précédente journée respectivement par Teungueth FC (2-1) et Dakar Sacré coeur (0-1), Académiciens et Stadistes devront batailler ferme pour décrocher les trois points. Une quête qui sera précieuse dans cette lutte qui s’annonce difficile pour le maintien dans l’élite. Il faut noter que les Stadistes sont à un seul petit point de Jamono de Fatick, première équipe relégable (12ème, 16 points). Les Fatickois seront de leur côté, animés par la même détermination de s’éloigner de la zone de relégation en rendant visite ce samedi à Dakar Sacré-cœur (6e ; 27 points).
La 20ème journée se poursuivra demain dimanche 14 avril avec cette affiche considérée comme le «classico» du championnat de Ligue pro et qui opposera au stade municipal de Ngor, le Jaraaf (2ème, 32 pts) au Casa Sport (11ème, 20 pts). Les «Vert et Blanc» qui ont essuyé leur première défaite face à Génération Foot (1-0) lors de la précédente journée, sont entrés dans une phase cruciale de la course vers le titre et auront un besoin pressant de renouer à domicile avec la victoire afin de rester en contact avec le leader.
Battus à l’aller au stade de Kolda, les Ziguinchorois également dans un tournant. Une contreperformance sera sans doute malvenue car elle risque de peser dans la lutte rencontre pour le maintien.
Les autres rencontres de cette 20e journée mettront aux prises, Guédiawaye FC (3ème, 32 pts) à l’US Ouakam (8ème, 22 pts). Quatrième au classement, l’As Pikine (4ème ; 29 points) effectuera le déplacement chez les Diourbelois de la Sonacos (5ème, 27 pts). Au même moment, la Linguère (9ème, 22 pts) croise sur sa pelouse les Académiciens de Génération Foot (10ème, 20 pts).
PROGRAMME 20 JOURNÉE LIGUE 1
SAMEDI 13 AVRIL
Stade Lat Dior 16h 30 :
Diambars FC- Stade de Mbour
Stade de Ngor 16h 30 :
Dakar-Sacré cœur- Jamono de Fatick Stade
Municipal de Patte d’Oie 16h 30 :
Us Gorée- Teungueth FC
DIMANCHE 14 AVRIL
Stade Mawade Wade de Saint Louis 16h 30 :
Linguère- Génération Foot
Stade Lat Dior de Thiés 16h 30 :
Sonacos- As Pikine
Stade municipal de Ngor 16h 30 :
Jaraaf- Casa Sport
Stade Amadou Barry 16h 30 :
Guédiawaye FC- Us Ouakam
DEPERDITIONS SCOLAIRES, ENVIRONNEMENT PEU FAVORABLE, BESOIN DE FORMATION : L’ACADEMIE EN MODE DEFI
Les acteurs de l’Education de Sédhiou ont procédé ce vendredi 12 avril, sous l’autorité de l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, à la revue annuelle du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence PAQUET
Les acteurs de l’Education de la région de Sédhiou ont procédé hier, vendredi 12 avril, sous l’autorité de l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, à la revue annuelle du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET). Il en ressort des contraintes majeures qui s’opposent à la promotion des enseignements/apprentissages dans la région de Sédhiou. Des recommandations sont données pour inverser la tendance et inscrire l’académie sur les rampes de l’émergence.
Ce comité régional de développement (CRD) consacré à la revue annuelle du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence a réuni hier, vendredi l’ensemble des acteurs du système éducatif de la région de Sédhiou pour faire le bilan de l’année 2023.
L’inspecteur d’académie de Sédhiou Papa Gorgui N’diaye en tire, pour l’essentiel, satisfaction : « globalement c’est une satisfaction générale. Tous les indicateurs ont connu une hausse par rapport à l’année 2022. Au niveau de la qualité, de belles performances ont été réalisées d’abord au niveau de la promotion interne, au niveau de l’élémentaire, des résultats au Certificat d’études élémentaires (CFEE) et au Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) », explique le premier des enseignants de la région de Sédhiou. Des points d’attention indiquent aussi des contre-performances au titre de cet exercice 2023 : « il y’a la question de la déperdition scolaire surtout au niveau du cycle moyen et du secondaire. Et le taux d’abandon reste encore élevé au niveau du moyen et de l’élémentaire et ce, malgré les nombreuses activités de sensibilisation que nous menons. Les causes sont à chercher dans l’environnement scolaire mais aussi l’insuffisance des résultats avec des élèves qui rechignent à reprendre la même classe ».
Et l’inspecteur d’académie Papa Gorgui N’diaye de rappeler la prise en charge de ces défis par le nouveau PTA (plan de travail annuel) : « nous avons fortement recommandé l’amélioration de l’environnement scolaire et pour cela, nous avons demandé l’engagement de l’ensemble des acteurs notamment les collectivités territoriales. Si les intrants manquent aussi, ça peut déteindre sur les résultats des enseignements/apprentissages. Il y’a aussi la faible fréquentation des séries scientifiques et les mécanismes d’inversion de cette tendance. Il a été inscrit à tous les niveaux des séances de renforcement de capacités, de formation des professeurs et des maîtres. C’est aussi de systématiser les cours de renforcement, les soutiens scolaires aux élèves qui sont en difficulté », souligne-t-il.
Se fondant sur ces points d’attention ainsi relevés, l’adjoint au gouverneur de Sédhiou chargé des affaires administratives, Oumar N’galla N’diaye recommande ce qui suit : « il a été fortement recommandé de corriger la déperdition scolaire des élève, de veiller à l’amélioration de l’environnement scolaire, de corriger le déficit en personnel car Sédhiou est une zone de départs et les remplacements ne se font pas au prorata des départs. Nous savons que l’Etat à consenti beaucoup d’efforts à ce secteur de l’Education ainsi que les partenaires financiers et techniques. Nous demandons l’implication des collectivités territoriales dans la promotion des enseignements/apprentissages » dixit l’autorité administrative. Les débats étaient riches et l’interactivité avec les différents acteurs donne des raisons d’espérer de réels progrès pour les prochaines années.
UNE PRIVATISATION PROBLEMATIQUE
L’ancien président de la République, Macky Sall, aurait signé un avenant pour Suez avant son départ, un contrat qui fait débat et qui mériterait la réaction du nouveau ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Cheikh Tidiane Diéye.
Le journal les Échos a annoncé la signature par l’ancien président de la République, Macky Sall, d’un avenant pour la Suez avant son départ du pouvoir. Cette signature remet sur la table les problèmes qui entourent l’attribution des contrats d’affermage de l’eau en milieu urbain. La situation est aussi identique dans le monde rural où les populations décrient la réforme de l’hydraulique rurale.
Le quotidien les Échos a donné l’information dans sa parution d’hier, vendredi 12 avril 2024.
L’ancien président de la République, Macky Sall, aurait signé un avenant pour Suez avant son départ, un contrat qui fait débat et qui mériterait la réaction du nouveau ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Cheikh Tidiane Diéye. Rappelons que ce contrat avec Suez a toujours suscité des inquiétudes.
La signature du contrat d’affermage de l’eau en milieu urbain et périurbain avec cette société, pour les quinze prochaines années, a eu lieu le 30 décembre 2019. La société concessionnaire a démarré ses activités le 1er janvier 2020, sous l’appellation de la Sen ’Eau, le contrat de son prédécesseur, la Sénégalaise de l’Eau (Sde) ayant pris fin la veille, le 31 décembre 2019, après un an de contentieux sur le choix de l’adjudicataire. Sen Eau assure depuis cette date l’approvisionnement en eau des villes sénégalaises avec souvent des griefs des utilisateurs.
La cherté de l’eau est dénoncée. Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’assainissement, avait annoncé l’audit du système d’approvisionnement. Les résultats ne sont pas connus. L’eau dans le monde rural connait aussi des difficultés. En 2014, l’Etat a pris des mesures pour confier la distribution de l’eau dans le monde rural à des privés. C’est ainsi qu’à travers le ministère de l’Hydraulique et l’Office des forages ruraux (OFOR), il a introduit des entreprises privées dans la gestion qui était autrefois confiée à des groupements locaux dénommés Associations des usagers des forages ruraux (ASUFOR). Dans le monde rural, il est aussi dénoncé la mauvaise qualité de l’eau.
Dans ses promesses de campagne, l’actuel président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait promis d’entreprendre dès son accession au pouvoir, des réformes sur la gestion de l’hydraulique rurale.
«LA DETTE AVOISINE LES 77% DU PIB»
Les finances publiques actuelles sont désolantes, soutient l’économiste et enseignant à l’Ucad, Meissa Babou. Le président Bassirou Diomaye Faye (BDF) doit revoir à la baisse les charges publiques et mettre en place une assiette fiscale équitable
Le président Bassirou Diomaye Faye (BDF) et son gouvernement doivent revoir à la baisse les charges publiques et mettre en place une assiette fiscale équitable qui ne défavorise personne pour faire face aux difficultés pressantes et prégnantes des populations en quête d’un meilleur vivre. Car, les finances publiques actuelles sont désolantes, soutient l’économiste et enseignant à l’Ucad, Meissa Babou.
En rencontrant les leaders de sa coalition le samedi 6 avril à Dakar, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye avait laissé entendre que la situation économique du pays est lamentable. « Nous allons traverser beaucoup d’épreuves à cause de la situation déplorable que nous avons trouvée… », avait-il prévenu. Une situation économique alarmante qu’il entend tirer au clair. Et pour ce faire, le 9 avril dernier dans le communiqué sanctionnant le tout premier Conseil des ministres du nouveau pouvoir, le président de la République Bassirou Diomaye Faye demandait à son chef du gouvernement Ousmane Sonko de « procéder à une revue générale des programmes et projets et de dresser la situation générale des finances publiques, de la coopération internationale et des partenariats public-privé».
Interrogé sur la gouvernance des finances publiques, l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Meissa Babou conforte le président Bassirou Diomaye Faye, faisant ainsi entendre que «la dette tourne autour de 15 000 milliards, soit environ 77% du Produit intérieur brut (Pib)», sous réserve que les autorités actuelles donnent la situation exacte des finances publiques du Sénégal.
A l’en croire, le mal, c’est sans doute les dépenses publiques (service de la dette et masse salariale) qui envoisinent 250 milliards par mois. D’où la question de savoir est-ce que l’Etat du Sénégal a les capacités fiscales pour mobiliser ces ressources ? Ce qui, aux yeux de l’économiste, n’est pas chose facile. Pour se tirer d’affaires, il dégage deux options à savoir aller sur le marché financier pour lever des fonds et combler le gap. Ce qui ne sera pas sans conséquences sur beaucoup de projets qui vont être arrêtés ou remis aux calendes grecques ou alors développer une politique fiscale équitable. Ce qui suppose un abandon des subventions sur les produits pétroliers, l’électricité entre autres. Mais, cette deuxième option n’est pas viable. Parce qu’elle serait totalement en déphasage avec le projet des tenants du pouvoir. Ce qui risque de causer beaucoup de problèmes au régime en place. C’est dire que le régime actuel est dans toutes les difficultés et il urge de baisser les charges publiques et accroitre les ressources en obligeant « toutes les entreprises de plein droit à payer les impôts et surtout mettre en place une nouvelle politique fiscale qui ne désavantage personne mais qui favorise l’équité fiscale », a soutenu l’économiste Meissa Babou.
L’ETAT SOUS TENSION
Lourdement endetté, le Sénégal peine à financer son développement. Si la dette extérieure dépasse les normes, les facteurs internes plombent aussi la reprise
L’Etat du Sénégal est aujourd’hui sous tension financière à cause du niveau d’endettement qui tourne autour de 70%, à peu près à hauteur de 15000 milliards de Fcfa, selon certains économistes. Pour faire face à cette situation, le nouveau régime envisage de réaliser un vaste état des lieux de la situation économique et financière du pays et d’élaborer un plan d’action.
A la fin de l’année 2023, la dette du Sénégal était estimée à 72,2%, incluant le sur-financement des quatre (4) premiers mois de l’année 2024. En excluant ce financement ponctuel, la dette du Sénégal reste en deçà des 70% de la norme communautaire, puisque celle-ci (dette) «ressortirait à 69,2%.
Selon la Fmi, l’économie Sénégalaise n’est toujours pas en pleine reprise d’activités économiques. Ce retard est lié aux facteurs externes et internes. Pour les facteurs exogènes, on note la pandémie à Covid-19, la crise Russo-ukrainienne, la hausse du prix du baril de pétrole, la crise alimentaire, l’inflation et actuellement la crise au Moyen-Orient. Au niveau interne, on relève, entre autres, les tensions sociopolitiques, le report de la production du pétrole jusqu’au second semestre 2024. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le taux de croissance de 2023 qui a été révisé de 5,3% à 4,1% pour l’année.
Cette situation alarmante a poussé le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à demander mardi 9 avril à son Premier ministre, Ousmane Sonko, de réaliser un vaste état des lieux de la situation économique et financière du pays et d’élaborer un plan d’action.
Pourtant, lors du vote du budget de l’année 2024 à l’Assemblée nationale, l’ancien ministre des Finances et du budget Mamadou Moustapha Ba avait indiqué, concernant la dette, que « le Sénégal, suivant le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié le 12 avril 2023, fait partie des pays à risque de surendettement modéré. » Il revenait sur les seuils du Sénégal estimant que « la valeur actuelle nette de la dette extérieure rapportée au PIB est à 55% et le Sénégal était à 46% en 2022 et 45% en 2023. Pour la valeur actualisée de la dette extérieure par rapport aux exportations, le Sénégal est à 187% en 2022 et 191% en 2023 alors que le seuil est de 240% ».
Relativement à la rationalisation des dépenses, Mamadou Moustapha Bâ a rappelé qu'il y avait des indicateurs qui permettent de mesurer « si le pays vit en fonction de ses moyens ». Il s'agit, en effet des dépenses de fonctionnement rapportées au PIB. Ce taux qui était de 12% est maintenant, selon le ministre, de 8,78%. Ce qui atteste de la baisse du train de vie de l’État.
Toutefois, il faut préciser qu’en matière d’endettement, ce qui est important, ce n’est pas le taux. Il y a des pays qui sont à 100% d’endettement. Beaucoup de pays développés ont dépassé la barre des 60% qui est fixée en Europe.