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2 mai 2025
PAR NDIAGA LOUM ET IBRAHIMA SARR
GOUVERNANCE DES MÉDIAS PUBLICS : CE QU’IL NE FAUDRAIT PLUS JAMAIS REFAIRE !
Le pire travers du régime sortant ne résidait pas dans sa suffisance et son hostilité aux voix discordantes ; c’était de considérer tous ceux qui n’épousaient pas ses vues comme d’éternels aigris condamnés à l’indignation figée...
Sans prétention aucune ni volonté de donner des leçons certes renseignées par la connaissance scientifique à la fois empirique et théorique des médias, il nous semble opportun (à l’aune du traitement médiatique des nouvelles autorités récemment portées à la tête du pays constaté ces jours-ci au niveau de la RTS, notamment le Journal télévisé du soir) devoir attirer l’attention des tenants du pouvoir sur un certain nombre de pratiques à éviter pour que les mêmes causes ne finissent pas par produire les mêmes effets.
Nous prenons la précaution préalable d’ailleurs de ne pas dire ce qu’il faudrait faire (rompant avec une communication de nature verticale), ce qu’il ne faudrait non pas faire, mais ne plus refaire, étant entendu que c’est qui est déjà vu ou vécu renseigne plus ou mieux que ce qui n’est pas encore fait. Pour paraphraser Hegel, lorsqu’on interpréte intellectuellement l’histoire, c’est ou pour la refaire, ou pour la défaire. Or, donc, on ne peut refaire ou défaire que ce qui a été déjà fait.
En Afrique francophone, les pratiques de soumission et d’inféodation des journalistes des médias d’État (devenus par la force des choses des médias de gouvernement ou de régime) remontent loin dans le temps. Ces organes devaient servir avant tout à diffuser la parole du Chef et magnifier son œuvre. Les financements politiques de ces organes et les privilèges accordés à une caste de journalistes fonctionnaires, à la fois « carriéristes » et fidèles militants du parti au pouvoir, ont permis de sceller une alliance entre politiques et journalistes, et d’utiliser les organes gouvernementaux comme moyens de propagande. Des journalistes faisaient montre d’un grand zèle car leur promotion et leur avenir dépendaient de leur degré de soumission au pouvoir.
En outre, les thèses sur les journalismes dits d’« union nationale » puis de « développement », élaborées par l’Unesco, au cours des années 1960-1970, ont servi de prétexte au pouvoir central africain pour contrôler les médias. Au Sénégal, tout commença par la radio, héritée de l’État colonial. Ce qui lui avait donné de l’importance, c’était le rôle crucial qu’elle avait joué dans les crises que notre pays a connues : l’éclatement de la Fédération du Mali (regroupant le Sénégal et l’actuel Mali), la crise de 1962 entre le président Senghor et le président du conseil de gouvernement, Mamadou Dia, ainsi que la grève des étudiants et des travailleurs, en mai 1968 à Dakar. Ces crises ont permis à la radio d’acquérir la dimension de véritable élément de pouvoir politique. Puis, Le Soleil et la télévision d’État sont venus élargir la liste des organes gouvernementaux.
Plus de soixante ans après l’indépendance, certains journalistes évoluant dans le secteur public des médias sont restés des « griots » du pouvoir central du fait de la grande sécurité de l’emploi et de conventions-maisons garantissant de meilleurs salaires que dans le privé. En effet, le multipartisme intégral et la libéralisation progressive de l’espace médiatique n’ont pas changé les réflexes de subordination au pouvoir en place.
Au contraire ! Notons que le traumatisme des titres laudateurs dans les médias publics avait non seulement dépité et détourné nombre de Sénégalais qu’il eût aussi, sans exagération aucune, un impact psychologique troublant sur la conscience de l’ancien opposant au pouvoir socialiste, Wade, devenu président en 2000 après le « miracle » d’une première alternance politique passant par les urnes. Voici comment Wade, dès son arrivée au pouvoir, exprima son profond malaise face aux lignes éditoriales soumises et aliénées des médias publics : « Je ne veux plus de quotidien gouvernemental. Je confierai Le Soleil aux jeunes, nous n’avons pas besoin d’un organe gouvernemental qui fera les éloges du régime en place avec des éditoriaux dithyrambiques. Il faudra d’ailleurs procéder à l’arrêt de la publication du Soleil, le temps d’étudier les aménagements et les modalités de sa mutation ».
Ces propos manifestement excessifs qui brandissaient la menace de fermeture d’un média public aux conséquences désastreuses, si cela advenait, sont à replacer dans leur contexte et expliqués à l’aune des pires bassesses de ce que pouvait symboliser une conception étriquée, médiocre, choquante, d’un média d’État dans une République sérieuse. Si LeSoleil était le symbole de ce journalisme révérencieux, son pendant dans l’audiovisuel ne faisait guère mieux.
Si nous n’avions pas voulu être brefs, nous aurions énuméré une longue liste d’illustrations de ce « griotisme médiatique » qui chante à tue-tête les louanges du chef au pouvoir, ignorant souvent son opposition ou l’évoquant qu’à de rares occasions (comme lors des campagnes électorales) sinon pour la réduire à néant ou tout au moins la discréditer. On eût espéré que sorti de ce choc, le régime de Wade opérât les ruptures. Que nenni ! S’abreuvant à la même source du père libéral, Macky Sall, surpris ou « complexé » devant une subite petite gloriole, se laissera griser par les mêmes « griots » médiatiques.
À la différence notable que sous le règne de Sall, Le Soleil a été plus « sobre » et donc moins vulgaire dans l’expression de la soumission au pouvoir que la RTS dont le directeur, à l’intelligence sociale douteuse, semblait être le seul à ne pas comprendre que la mise sous le paillasson des lignes éditoriales, essentiellement orientées vers la promotion du régime en place et fermées systématiquement à l’opposition, serait une des causes de la défaite d’un pouvoir ivre d’excès, le 24 mars 2024.
Bref, tout ceci pour dire aux nouveaux tenants du pouvoir, que s’il y a une chose à ne plus refaire, c’est d’accaparer les lignes éditoriales des médias publics, de tomber dans l’auto-intoxication médiatique avec un journal télévisé dont les deux tiers du temps sont consacrés aux activités du chef de l’État et de son gouvernement, à la lecture soporifique du communiqué du Conseil des ministres et de la liste des personnalités reçues au palais, sans compter la suppression des émissions politiques donnant lieu à des débats contradictoires, l’instrumentalisation d’un organe de régulation médiatique (CNRA) aux missions dévoyées, zélées, et anachroniques.
Le pire travers du régime sortant ne résidait pas dans sa suffisance et son hostilité aux voix discordantes ; c’était de considérer tous ceux qui n’épousaient pas ses vues comme d’éternels aigris condamnés à l’indignation figée, au point de faire obstacle à leur libre expression. Ce sera tout une révolution certes ! Mais elle sera sur le long terme salutaire pour vous ! Prions que le piège tentant des pratiques médiatiques laudatrices ne dénature jamais vos postures d’humilité !
Sinon, le plus simple sera de réactiver des réflexes de soumission volontaire de journalistes qui n’ont jamais eu l’occasion de faire leur « métier tel qu’on le leur a appris à l’école » (dixit, l’ancien rédacteur en chef du journal Sud, le défunt Ibrahima Fall) en courant le risque de voir se consumer à petit feu un capital de sympathie jamais définitivement acquis tant qu’on ne l’entretient pas avec dextérité et une bonne dose d’intelligence sociale. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets.
Enfin, de soi-disant spécialistes de la communication tenteront de vous faire croire le contraire en vous invitant à avoir des « médias du Palais » comme par le passé, pour supposément vous aider à « poncer » votre image. Mais si c’est pour « polir » ou « enjoliver » une image, vous vous êtes appuyés jusqu’ici sur une maitrise des contenus et du processus de diffusion des médias sociaux, sachez qu’aucun contrôle des médias classiques ne vous amènera à faire plus et mieux. Nous voyons déjà les articles proprement téléguidés de ce fameux hebdomadaire africain « couvé » à Paris, comme ce « papier » pondu aujourd’hui sur une supposée grogne des cadres de l’armée avec la nomination de généraux aux postes ministériels. Voilà leur modus operandi :
1. Dans un premier temps, ils cherchent à vous approcher, vous amadouer, vous caresser dans le sens des poils.
2. Dans un deuxième temps, si vous résistez, ils vous menacent avec des articles visant à modifier ou façonner négativement les perceptions d’une certaine opinion publique.
3. Enfin, s’ils croient avoir réussi à vous faire peur, ils viendront vous proposer leur expertise en lobbying, en marketing à coup de milliards, pour supposément redorer un blason qui ne serait en réalité terni que par leur propre perception négative préconstruite.
C’est du FAUX ! C’est du TOC ! C’est du SUPERFICIEL ! Dans le contexte actuel, la meilleure image, celle qui parle à une jeunesse majoritaire, informée et décomplexée, est celle de l’authenticité, de la fidélité à sa nature, de l’assumation sans complexe de sa sénégalité, de son africanité. Pour ce faire, nul besoin d’embrigader des lignes éditoriales classiques ou recourir à des gourous médiatiques qui ont plus d’influence en réalité sur les hommes politiques qu’ils ne l’ont sur l’opinion publique, laquelle d’ailleurs n’existe plus sous sa forme aliénée, soumise et atomisée.
Ibrahima Sarr, Maître de conférences CAMES, ancien directeur du CESTI, ancien président de Théophraste, réseau mondial des écoles et centres de formation francophones de journalisme
(Co-auteurs de Les médias en Afrique depuis les indépendances : bilan, enjeux et perspectives Paris : L’Hamattan, 2018).
Par Mady Marie Bouaré
AFFAIRE MAITRE SYLLA CONTRE CONSEIL DE L’ORDRE DES AVOCATS
De l’exception corporatiste du barreau sénégalais dans la sous-région et le concept de «sénégalité» : Cour d’appel de Dakar Assemblée générale du 23 mai 2003 - Ce jour 26 déc. 05, la Justice sénégalaise semble malade.
Ce jour 26 déc. 05, la Justice sénégalaise semble malade. Accusée par une organisation internationale (transparency international), par les députés sénégalais (corruption dans la magistrature), elle se voit épaulée par les avocats dans la défense de leurs droits. Ce sentiment général de non-dit qui pèse sur cette «grande dame» en général me laisse perplexe. Dans cette perspective, il me plaît de revenir sur l’état de ce «corps» malléable qui permet un mouvement incessant entre les deux corporations et qui, à l’heure de leur décadence présumée, refuse concernant le barreau, la reconnaissance du certificat d’aptitude à la profession d’avocat délivrée par la France aux Sénégalais qui ont choisi de refuser toute immigration intellectuelle.
Par requête en date du 23 septembre 2002, monsieur Sylla, avocat à la Cour d’appel de Paris, de nationalité sénégalaise, saisissait le président de la Cour d’appel de Dakar aux fins d’infirmation de la décision implicite de rejet de sa demande d’inscription au grand tableau de l’Ordre des avocats du Sénégal. Par le présent arrêt, la Cour d’appel déclare le requérant mal fondé eu égard à l’article 16 de la Loi 84-09 du 4 janvier 1984. Ainsi, la Cour donne raison au Conseil de l’Ordre qui soutient que Me Sylla ne remplit pas les conditions légales requises pour y prétendre eu égard à trois raisons. Que d’abord le Capa français ne peut même pas lui permettre une inscription sur la liste de stage en l’absence d’une procédure nationale d’admission en équivalence d’un pareil diplôme par rapport au certificat d’admission à l’examen d’aptitude au stage du barreau qui tient lieu de Capa au Sénégal. Qu’en second lieu, le requérant n’est pas titulaire d’un certificat de stage délivré par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats et celui délivré par le Bâtonnier d’un barreau étranger ne saurait y suppléer. Qu’enfin que le requérant exerce la profession d’avocat en France ne lui permet pas de se prévaloir de conventions de réciprocité d’établissement entre l’Etat français et celui du Sénégal.
Au-delà du Droit, de sa malléabilité ou de sa dureté, dura lex. Sed lex. Par la pauvreté de l’argumentaire dont la Cour d’appel fait sienne, cet arrêt traduit sur un autre plan, la tragique comédie de la survivance sous l’ère de l’alternance d’un positionnement clientéliste frileux et discriminatoire à l’heure où la reconnaissance des diplômes et des compétences est acquise en Europe dont on singe la démocratie, à l’heure où certaines politiques tiersmondistes appellent au retour au pays des compétences des immigrés.
1 Faux problème de l’équivalence.
Ainsi, en rendant sa décision, la Cour d’appel opte pour une interprétation critiquable dont le fondement semble reposer sur un parallélisme entre l’exercice de la profession d’avocat suite à la réussite à un examen et la possession du Capa. Elle semble oublier que les titulaires du Capa français doivent, préalablement à l’examen d’entrée au Barreau, suivre une formation d’une année dans un institut d’études judiciaires. Ensuite seulement, ils peuvent subir le concours d’entrée au centre régional de formation professionnelle des avocats durant une année ponctuée de stage en cabinet, juridiction et services judiciaires, conclue par un examen de sortie et la possession du Capa. Ainsi débutent ils leurs carrières en tant que stagiaires pendant deux ans sous la direction d’un maître de stage avant d’être inscrits sur le grand tableau.
Le législateur sénégalais avait bien compris cette exigence, ainsi dans l’exposé des motifs de la loi n°84-09 du 04 janvier 1984 portant création de l’Ordre des Avocats, on pouvait y lire «le certificat d’aptitude à la profession d’avocat prévu par l’institution initiale du Barreau, puis supprimé par le décret n° 63-120 du 19 février 1963, a été réinstitué dans son principe, les modalités de son organisation étant renvoyées à un décret. Il est apparu indispensable, en effet, que les postulants au stage aient reçu une formation préalable théorique et pratique axée sur l’exercice de la profession d’avocat, la maîtrise en droit privé, même dans l’option judiciaire, ne constituant pas une préparation suffisamment spécifique pour le futur avocat stagiaire. En outre, l’exigence du certificat d’aptitude à la profession d’avocat pour toute candidature au Barreau permettra de réintroduire des dispositions sélectives dont le Bâtonnier déplorait, récemment la sélection. Le certificat d’aptitude à la profession d’avocat doit normalement être délivré dans le cadre d’un enseignement prodigué par des professeurs de faculté, par des magistrats expérimentés et par des avocats chevronnés. En attendant que son institution ait pu être matériellement réalisée, il est prévu, à titre transitoire, l’organisation d’un examen d’aptitude au stage, assuré par les soins du ministre chargé de la Justice, dans des conditions fixées par décret.
Le certificat d’admission à l’examen d’aptitude au stage du barreau sénégalais paraît donc bien maigre par rapport au certificat d’aptitude à la profession d’avocat français. Ainsi, la question qui se pose est de savoir si la carence de l’Etat sénégalais et de l’institution du Barreau devraient préjudicier aux Sénégalais de l’extérieur ? A cet égard, il convient de rappeler que les Sénégalais de l’extérieur ont vocation naturelle à rentrer et à participer à l’effort de développement de leur pays et non à traîner des savates à l’extérieur. Le requérant en l’espèce bénéficie d’une forte expertise et d’un diplôme reconnu, le Sénégal devrait s’en glorifier au nom de l’intérêt général de la Nation. C’est dans ce sens qu’il faut apprécier les exemples malien, nigérien, togolais et ivoirien qui, titulaires du Capa français, accèdent au barreau de leur pays à condition de trouver un stage.
2 Une restriction corporatiste lit de la fuite des cerveaux.
A l’image de ce positionnement sectaire s’inscrit, le refus opposé aux universitaires, docteurs en droit, titulaires du Capa, et des agrégés d’accéder au barreau sénégalais en soulignant l’incompatibilité entre la participation à une fonction publique d’établissement des universités de Dakar et de Saint-Louis et l’exercice de la profession d’avocat. En effet, aux termes des dispositions de la loi 87-30 du 28 décembre 1987 codifiée sous l’article 43 de la loi 84-09 du 4 janvier 1984 portant création de l’Ordre des avocats au Sénégal, les agrégés des facultés de Droit (et à mon sens, il faut élargir ce texte, aux docteurs en Droit) sont dispensés de stage. Invoquer la qualité de fonctionnaire des juristes universitaires qui, au demeurant, bénéficient d’une réelle indépendance est un argument dénué de bons sens. En effet, il est acquis de la compatibilité de l’enseignement juridique même sous le préau d’un établissement public avec l’exercice de la profession d’avocat dans la mesure où il s’agit d’une même communauté d’appartenance. Il y a plus qu’une interaction entre la théorie et la pratique juridique. Les démocraties majeures l’ont bien compris qu’il s’agisse des traditions de la commun Law ou des traditions juridiques latines. La France notre «chère vitrine» n’y échappe pas et la similitude des systèmes juridiques sénégalais et français est bien réelle. Si à une certaine époque, les Socialistes avaient enjoint l’ancien président de la République à choisir entre le Barreau et l’Université, aujourd’hui, le Sénégalais ne saurait sacrifier, sous l’autel d’un corporatisme et d’un clientélisme, une génération de juristes qui ont volontairement choisi de rejoindre la mère Patrie pour contribuer à l’œuvre de lisibilité et de transparence dans la construction du Droit et du renforcement d’une meilleure défense des justiciables.
3 Violation de principes constitutionnels fondamentaux.
En l’espèce, le requérant soutient que le refus du Conseil de l’Ordre de procéder à son inscription viole les deux principes constitutionnels fondamentaux de la non discrimination entre citoyens sénégalais et du libre établissement des Sénégalais sur l’ensemble du territoire national. Nous abondons dans le sens de Maître Sylla, car en effet, comment comprendre l’acceptation par le Barreau sénégalais de l’inscription de Me Faye, avocate au barreau du Val de Marne, qui a acquis la nationalité sénégalaise par l’effet de son mariage, sous le prétexte de l’existence d’une convention de coopération avec le barreau de Val de Marne ? Ce à quoi, la Cour d’Appel répond «qu’il en est également de l’invocation du précédent créé par le cas de Me Faye , la Cour n’étant pas tenue de réitérer une entorse aux principes légaux clairement définis» Sic et Hic ?? !!! Deux poids, deux mesures, voilà une discrimination qui ne dit pas son nom ! Positive, on l’aurait cru à l’égard du national d’origine, même si les valeurs et principes que nous défendons vont dans le sens d’une non-discrimination entre Sénégalais de n’importe quelle origine. Voilà sans doute l’affirmation de l’existence de «la Sénégalaise» en meilleure position sur le plateau de l’intégration et du retour au pays. Irons-nous jusqu’au parallélisme récemment avec la candidature présidentielle des binationaux. Voilà de quoi méditer ?
4 Derrière les fagots.
Il est grand temps que le Sénégal prenne ses responsabilités. Cette exception corporatiste et cette discrimination expliquent le pourquoi de tous les Sénégalais, ingénieurs, médecins, avocats et universitaires qui refusent obstinément de rentrer au Sénégal, tandis que d’autres cherchent coûte que coûte à immigrer. Cette décision conforte aujourd’hui mon analyse de comportements protectionnistes et frileux, d’une certaine démocratie minoritaire qui refuse de partager et d’intégrer les compétences extérieures. A l’heure où de pauvres justiciables sénégalais errent à la recherche d’avocats pour défendre leurs droits, où une alternance dite démocratique cherche à relever le défi, certains privilèges et pensées perdurent encore au Sénégal (faut-il briser la plume satanique de l’autre ?). Au nom d’intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
Mady Marie Bouaré
Docteur en droit privé et sciences criminelles
Maître de conférence à l’Université Gaston Berger
Avocat au barreau de Paris
Par M. Djibril BA
LA STRUCTURATION DES CHAINES DE VALEUR ET L’APPUI DES INSTITUTIONS AGRICOLES
Le parti Fepp tawfekh félicite la décision pertinente du nouveau gouvernement en fusionnant les ministères de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage.
Mis en place ce 05/04/2024, le nouveau gouvernement qui se veut de proximité, d’innovation et d’efficacité, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, s’est fixé des piliers majeurs pour faire face aux préoccupations pressantes des Sénégalais et des Sénégalaises.
Parmi ces piliers majeurs on peut citer : la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes, la lutte contre la vie chère et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Pour relever les défis précités, le secteur primaire au sens large du terme reste un écosystème incontournable dans toutes les stratégies qui seront éventuellement mises en place par l’équipe de M. Ousmane Sonko.
Le parti Fepp tawfekh félicite la décision pertinente du nouveau gouvernement en fusionnant les ministères de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage. La décision de créer un Secrétariat d’Etat aux coopératives agricoles et encadrement du paysan est aussi salutaire au regard des enjeux de réorganisation des producteurs ruraux.
Toutefois, compte tenu de la complexité du secteur, du niveau de formation des acteurs dont plus de 70% sont des exploitations de type familial, un certain nombre de préalables s’imposent pour asseoir une stratégie durable qui aboutira éventuellement à l’atteinte des objectifs escomptés.
Ces préalables permettent :
• aux instituions financière de mettre en place des schémas de financements sécurisant en proposant des produits et services à tous les acteurs des différentes chaînes de valeur à travers des modèles intégrés (contractualisation, warrantage, système de récépissé d’entrepôt, l’affacturage. etc.) ;
- de faciliter aussi l’interrelation et l’interaction entre les différents segments grâce à leur professionnalisation ;
- aux décideurs d’identifier clairement les besoins des acteurs et d’avoir plus de visibilité sur le fonctionnement des filières agricoles afin de proposer une politique agricole qui répond parfaitement aux besoins desdits acteurs ;
- la structuration des chaines de valeurs agricoles et agroalimentaires.
Le renforcement et la mise en place d’organisations de producteurs/entrepreneurs est un des piliers pour déclencher une dynamique organisationnelle dans le monde rural. En d’autres termes, le manque d’organisation des producteurs à la base dans les différentes zones agro-écologiques constitue un goulot d’étranglement qui pourrait freiner toute initiative de développement et de politique publique dans le secteur agricole. Dans ce sillage, la nouvelle équipe gouvernementale gagnerait, de concert avec les structures d’appui technique, la Dapsa et le secteur privé, à caractériser en toute rigueur les exploitations agricoles et agroalimentaires dans les différentes zones agro-écologiques du pays. A date, des visites de terrain et des entretiens effectués avec les acteurs ont permis de déceler beaucoup de défaillances dont le manque de formation, l’absence notoire de dynamique organisationnelle, surtout sur les filières horticoles et céréalières, absence d’interrelation entre les acteurs, faiblesse du maillon de la transformation, des entités agricoles informelles (non inscrites au registre de commerce, sans Ninea etc.). En définitive, l’organisation du secteur agricole facilitera : la distribution des intrants agricoles, l’identification des besoins en formation des acteurs, la mise en place de modèles d’agrobusiness inclusifs, l’identification des besoins en financement, l’implication du secteur privé, la mise en place de schémas de financement sécurisés pour les institutions financières, la mise en œuvre de toute initiative de développement en général, etc. Cette organisation facilitera la création de coopératives agricoles, de Gie de productions, d’entreprises agricoles ou toute autre forme d’organisation juridiquement reconnue. Enfin, une bonne connaissance de la structuration et de la coordination des chaînes de valeurs agricoles peut réduire les risques et les réticences des institutions financières à consentir des prêts au secteur agricole.
En somme, à l’état actuel, notre agriculture est confrontée à un défaut relatif à son modèle économique. A cela viennent s’ajouter la faiblesse de la dynamique organisationnelle à la base, le caractère familial de nos exploitations agricoles, nos habitudes alimentaires, la faiblesse du maillon de la transformation, etc. Dans le court terme, il urge de fortifier davantage les exploitations en coopératives très fortes et bien structurées en encourageant toutes les initiatives relatives à l’innovation.
• Quels services agricoles pour accompagner l’innovation agricole ?
Depuis plusieurs décennies, pour accompagner le monde rural, l’Etat a mis en place plusieurs structures d’appui technique à travers les différentes zones agro-écologiques du pays. Elles fournissent aux Op les services de renforcement de capacités, de gestion financière et de conseils. Parallèlement, elles jouent le rôle d’intermédiaire entre les organisations de producteurs et les partenaires pour la définition, la négociation et le suivi des politiques et programmes de développement. Parmi ces différentes structures, on peut citer : l’Ancar, la Drdr, la Saed, la Sodagri, la Sodefitex etc. D’autres structures apportent aussi leurs services et expertises au monde rural pour mieux rentabiliser leurs business à la base. Il s’agit, entre autres, de l’Institut national de pédologie (Inp), la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas), la Banque agricole (Lba), l’Isra, la Direction de l’horticulture (Dhort), etc. Depuis leur création, elles ont toujours joué le rôle d’interface entre les acteurs du monde rural et leurs différents partenaires. Jadis très présentes sur le terrain pour répondre aux besoins du producteur, au fil du temps ces structures deviennent de moins en moins efficaces pour jouer pleinement leurs rôles et répondre aux besoins du monde rural.
Pour mettre en œuvre le programme agricole du gouvernement de M. Ousmane Sonko, un diagnostic institutionnel de ces différentes structures s’avère primordial pour assurer un service de qualité au profit de tous les acteurs des différentes chaînes de valeurs agricoles. Il s’agira de répondre aux questions ci-après : quel est le niveau de motivation du personnel de ces institutions ? Quelles sont les ressources humaines disponibles ? Leur niveau et leur type de formation sont-ils adaptés aux besoins du marché ? Quels sont leurs besoins en fonctionnement ? Quels sont leurs besoins en matériel et en logistique ? Une gestion de carrière est-elle prévue pour les agents de ces entités ? Pourquoi ces agents abandonnent-ils aussi facilement leur structure pour d’autres administrations : cas de l’Isra ?
La réflexion doit également être menée au niveau des associations de base, avec des animateurs préparés sur le plan méthodologique pour permettre une bonne adaptation des outils de diagnostic aux réalités du terrain.
• Le partenariat
Compte tenu des défis auxquels elles sont confrontées, les organisations de producteurs ont besoin de tisser des collaborations avec des partenaires qui pourront leur apporter un appui en démarche et outils méthodologiques. Plusieurs partenaires techniques sont présents sur le terrain. Mais force est de constater que la chaîne de valeur riz, compte tenu de son caractère de première denrée de consommation, est plus choyée en termes de partenariats (Usaid, Jica, Koica, etc.). Certaines chaînes de valeurs comme celles horticoles sont quasiment laissées à elles-mêmes occasionnant des impacts négatifs sur la rentabilité et la valeur ajoutée créée. La chaîne de valeur arachidière, compte tenu des fonds injectés, mérite plus d’attention. Le gouvernement actuel gagnerait à mettre en place un partenariat public-privé (Ppp) afin de booster le maillon de la transformation de certaines filières comme l’arachide, l’oignon, la pomme de terre, la mangue, etc. Ces partenaires peuvent être identifiés à partir de foires, salons, et des rencontres B2B qui pourraient être organisées par les structures d’appui conseil ou d’autres entités dédiées.
Le ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, accompagné par le Secrétaire général chargé des coopératives, devra encourager les démarches et initiatives qui se veulent innovantes dans la manière de travailler avec les Op. Elles s’appuient en grande partie sur les Ong, projets, partenaires techniques et financiers, etc. Ces entités contribueront fortement à la mise en place de réseaux et d’interactions entre les acteurs des chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires. Dans le cadre de ces partenariats, les acteurs de la chaîne de valeur doivent être au cœur du dispositif. Un dispositif de monitoring devrait aussi être mis en place afin de faciliter les synergies entre les différents projets et programmes, et éviter une mauvaise utilisation des ressources dans le monde rural.
UN ETAT QUI NE PROTEGE PAS L’ENFANCE NE PEUT PAS PROTEGER LES LANCEURS D’ALERTE
Fadel Barro, ancien coordonnateur régional de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (Pplaaf), exhorte les autorités à agir avec discernement.
Dans la quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, le Président Bassirou Diomaye Faye annonce une loi pour protéger les lanceurs d’alerte. Fadel Barro, ancien coordonnateur régional de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (Pplaaf) et du mouvement Y’en a marre, met en garde, dans cet entretien accordé à Le Quotidien, contre les dangers de politiser ce sujet et exhorte les autorités à agir avec discernement. A travers ses expériences et ses observations, l’activiste dévoile les véritables défis et propose des solutions concrètes pour protéger ceux qui osent défendre l’intérêt général, tout en mettant en lumière les obstacles qui persistent sur le chemin de la transparence et de la Justice. Fadel Barro estime que le Président Faye a tant de dossiers à éclairer d’abord, avant de s’occuper de la protection des lanceurs d’alerte.
Lors de son tout premier discours à la Nation, le 3 avril 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye, qui déclinait ainsi les orientations de son mandat, a promis, entre autres, de protéger les lanceurs d’alerte du Sénégal. Quelle est votre réaction ?
C’est une bonne chose de s’intéresser à la corruption, et aussi à ceux qui dénoncent ou veulent arrêter le vol. C’est une bonne chose également de vouloir préserver l’intérêt général. Et dans cette optique, on ne peut que se réjouir de la déclaration du Président Bassirou Diomaye Faye. Cela montre aussi sa volonté de bien faire. Maintenant, il est dangereux de lancer des choses comme ça. Ce n’est pas de cette manière qu’on protège le lanceur d’alerte. La protection des lanceurs d’alerte n’est pas un sujet politique. Et il ne faut pas politiser cela. Il ne faut pas que ce soit juste une déclaration publique qui risque d’étouffer ou d’occulter la vraie réalité. Si le Sénégal veut vraiment protéger les lanceurs d’alerte, on n’a pas à commencer par une déclaration. On doit protéger les lanceurs d’alerte, mais il y a tellement de choses à faire avant. Si le Président veut lutter contre le vol et la corruption, il y a d’abord les dossiers de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et on ne sait pas d’abord ce que contiennent ces dossiers-là. Il y a les dossiers de la Cour des Comptes avec les 1000 milliards du Covid19. On ne sait pas également dans quoi cet argent-là a été dépensé. Le Président Diomaye Faye a tant de dossiers à éclairer d’abord, avant de s’occuper de la protection des lanceurs d’alerte. A quoi ça sert de protéger les lanceurs d’alerte si le signalement, l’alerte elle-même, n’est pas traité par la Justice. Aujourd’hui, avec sa déclaration, tout le monde est en train de dire voilà, il y a tel vol par-ci et par-là. Tout le monde se prend pour un lanceur d’alerte. On risque à la fin de noyer les vraies alertes. On va noyer le vrai débat. C’est pour cela que j’exhorte les autorités publiques à se ressaisir et d’arrêter de faire des déclarations spectaculaires. Parce que, si on procède par le spectacle, et bien, on ne va pas protéger les lanceurs d’alerte, au contraire, on va les exposer. Parce que les vrais lanceurs d’alerte vont se cacher au détriment de faux lanceurs d’alerte, qui vont occuper la toile parce qu’ils font de la politique.
En tant que coordonnateur de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (Pplaaf) de 2020 à 2022, que propose cette plateforme pour renforcer la législation et la protection des lanceurs d’alerte au Sénégal ?
Je pense que la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (Pplaaf) est bien habilitée pour parler de ça. Avec le travail que j’avais fait là-bas, parce que j’ai coordonné la plateforme au niveau de l’Afrique francophone, nous avons formé des journalistes, des avocats et des barreaux au Sénégal et en Afrique. Et nous avons beaucoup travaillé aussi avec les institutions qui sont censées lutter contre la corruption. Donc, notre objectif était de sensibiliser et de former ces acteurs afin de mieux comprendre et protéger les lanceurs d’alerte. Le journaliste est le principal partenaire du lanceur d’alerte parce qu’un lanceur d’alerte, une fois qu’il fait sa révélation, il faut former des journalistes d’investigation pour vérifier si ce n’est pas juste de la délation ou bien s’il ny’a pas un intérêt particulier derrière. La formation des journalistes d’investigation est importante parce qu’ils permettent d’éclairer avant même que l’affaire n’atterrisse en Justice.
Justement, qu’est-ce qu’un lanceur d’alerte ?
Un lanceur d’alerte est un citoyen qui, dans le cadre de son travail, constate des nuisances à l’intérêt général et il décide d’y mettre un terme. Maintenant, c’est quoi la nuisance à l’intérêt général ? Ce ne sont pas que les scandales financiers. C’est aussi l’environnement. Par exemple dernièrement, quand la Pplaaf avait révélé, avec les journalistes d’investigation sénégalais, l’extermination des forêts du Sénégal dans le Sud de la Casamance, il y a des lanceurs d’alerte que nous avons protégés et que ces révélations étaient transmises aux journalistes. On ne connaît pas la teneur du lait ni de l’eau que l’on boit. Et ça par exemple, des lanceurs d’alerte pourraient nous dire est-ce que le lait en poudre qui est vendu au Sénégal, c’est du bon lait ou pas ? Donc, le lancement d’alerte, ce n’est pas que des affaires politiques et financières. Ce sont aussi des affaires environnementales, sanitaires, etc. Et un Etat qui ne protège pas l’enfance, ne peut pas protéger les lanceurs d’alerte. Vous voyez la condition des enfants dans la rue ! Donc, le Président Bassirou Diomaye Faye peut bien par exemple s’occuper de la protection de l’enfance au lieu de faire des annonces sur la protection des lanceurs d’alerte. C’est bien de lutter contre la corruption, mais il y a plusieurs autres chantiers au préalable.
Qui peut être lanceur d’alerte ?
Toute personne qui constate avec des preuves sans vouloir nuire personne...Toute personne qui pense qu’il peut l’arrêter parce qu’il a constaté une nuisance à l’intérêt général ; ça peut être un scandale financier, un vol, un détournement de deniers public, une affaire sanitaire, par exemple un hôpital où on vend des produits périmés. Ça peut être également des produits alimentaires et qu’on constate que ça peut mettre en danger les populations, et on décide de le révéler. Mais quand on décide de le révéler, ce n’est pas juste qu’on fait une dénonciation. Ce n’est pas juste de la délation. On décide d’en parler en public pour arrêter la nuisance à l’intérêt général. Mais quand on en parle en public, ça doit être des choses prouvées clairement et documentées. Le lancement d’alerte, ce n’est pas une vocation. Ce n’est pas un métier. Le lanceur d’alerte, c’est quelqu’un qui est engagé pour préserver l’intérêt général. Et il le fait sans attendre rien en retour. Il n’a pas un intérêt personnel là-dedans.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui envisagent de devenir des lanceurs d’alerte au Sénégal ?
J’encourage tout le monde à devenir lanceur d’alerte à condition qu’ils travaillent quelque part et qu’ils aient des preuves de leurs allégations et qu’ils peuvent se soumettre à la contradiction pour expliquer ce qu’ils disent ou ce qu’ils dénoncent. Attention, un lanceur d’alerte doit d’abord saisir sa hiérarchie pour arrêter la nuisance à l’intérêt général.
Par exemple, vous travaillez dans une structure, il y a un vol et vous avez saisi toute la hiérarchie pour l’informer de ce fait-là. Et puis, elle ne fait rien, tu décides de le révéler en public. Et au Sénégal, nous avons déjà des institutions comme l’Ofnac. Donc, l’urgence, c’est de voir qu’en est-il dossiers qui arrivent à l’Ofnac. Et le Président Bassirou Diomaye Faye ne devrait pas faire comme Macky Sall. Il doit juste enlever son coude sur les dossiers, avant de protéger les lanceurs d’alerte. Il faut juste qu’il enlève ses mains, son coude sur les dossiers comme les enquêtes de l’Ofnac, de l’Inspection générale d’Etat (Ige), de l’Inspection générale des finances (Igf), de la Cour des comptes...Il ne faut pas qu’on trompe les populations en leur disant lanceurs d’alerte. Tout le monde se jette alors que les voleurs sont en train de passer tranquillement de l’autre côté.
LA LONGUE MARCHE VERS UNE LOI ANTI-CORRUPTION
Pour renforcer la lutte contre la corruption au Sénégal et promouvoir une gouvernance plus transparente, le président Faye a annoncé une loi sur la protection des lanceurs d’alerte
Pour renforcer la lutte contre la corruption au Sénégal et promouvoir une gouvernance plus transparente, le Président Faye a annoncé une loi sur la protection des lanceurs d’alerte. Depuis cette annonce, la toile explose de supposées révélations explosives qui ressemblent plus à de la délation ou de la diffamation. Pour l’instant, il y a tellement de préalables à régler comme l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information et l’effectivité de la redevabilité. Avec ces instruments, le pays pourra minimiser les risques d’informations qui pourraient amener certains Sénégalais à se comporter comme des lanceurs d’alerte. En vérité, les nouvelles autorités marchent sur une ligne de crête.
Les attentes contenues dans les discours des nouvelles autorités visent la lutte contre la corruption, qui reste une question brûlante. Pour y arriver, il faudra nourrir un indispensable travail de justice et de vérité. Comment y arriver ? Pour quelles échéances ? Bien sûr, on peut comprendre l’engagement à faire avancer la lutte contre les prévarications, faire plus que l’action des prédécesseurs, que le chef de l’Etat veuille orienter son quinquennat sur des questions aussi lourdes. C’est sur cette ligne de crête qu’il va devoir marcher pour arriver à la mise en place de cette loi.
Depuis le 3 avril 2024 et le discours prononcé par Bassirou Diomaye Faye sur l’adoption d’une loi sur la protection des lanceurs d’alerte, la toile explose de «révélations explosives». Des réseaux sont créés. Des vidéos sur les patrimoines supposés de certains anciens pontes de l’ancien régime sont postées sur les réseaux sociaux pour les accabler par des soi-disant lanceurs d’alerte dont la détermination est gonflée par cette annonce présidentielle. Or, il faut un impressionnant travail de recueil de preuves avec l’établissement de faits matériels pour arriver à corroborer un éventuel scandale.
En réalité, depuis l’annonce du nouveau Président de protéger les lanceurs d’alerte dans le but d’instaurer une gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte, le pays semble vivre une période de transformation vertueuse dans sa lutte contre la corruption. Mais, il faut le dire, certains signalements ne resteront pas sans susciter des interrogations quant à leur crédibilité ou la véracité des accusations des dénonciateurs. Car, la facilité avec laquelle un individu peut se qualifier de lanceur d’alerte pourra conduire à une utilisation abusive de ce statut.
Joint par téléphone par Le Quotidien, le coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, préconise la mise en œuvre de manière efficace, de tous les instruments de prévention de la corruption disponibles au Sénégal, notamment la nouvelle loi sur la déclaration du patrimoine et le fonctionnement du Pôle judiciaire financier. «Pour lutter contre la corruption au Sénégal, il faut d’abord que tous les instruments de prévention dont on dispose soient mis en œuvre de façon efficace. Et aujourd’hui, on dispose d’une nouvelle loi sur la déclaration du patrimoine, nous avons également le Pôle judiciaire financier qui a en son sein le Parquet national financier. Nous avons également les corps de contrôle classiques que ce soit la Cour des comptes, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), les organes qui travaillent pour la régularisation des contrôles des marchés. Nous avons également des corps de contrôle internes. Je pense qu’il faut d’abord mettre en œuvre tous ces instruments-là», déclare Birahim Seck.
Ala place d’une loi pour la protection des lanceurs d’alerte annoncée par le Président Bassirou Diomaye Faye, le Coordonnateur général de l’antenne nationale de Transparency international exprime le besoin d’une loi sur l’accès à l’information. Il souligne que celle-ci devrait être accompagnée de garanties de redevabilité pour assurer l’efficacité et éviter les abus et la délation. «Pour le cas spécifique des lanceurs d’alerte, il faut tout d’abord disposer d’une loi sur l’accès à l’information, mais également que cette information soit encadrée par la redevabilité. On n’est pas contre la loi sur les lanceurs d’alerte, mais si on a déjà une loi sur l’accès à l’information, on n’aura pas besoin d’utiliser à outrance les lanceurs d’alerte», a-t-il fait savoir. «Une loi sur l’accès à l’information serait la base, on pourrait y adosser, pour renforcer la protection des journalistes et des lanceurs d’alerte, une loi spécifique», note une experte qui a travaillé sur ces questions.
Aujourd’hui, il y a une forme de désordre qui montre qu’il y a un travail en profondeur à effectuer. Birahim Seck rappelle que depuis cette annonce du Président Bassirou Diomaye Faye, l’on constate la montée d’une forme de délation. «En réalité, ce qu’on constate dans ce pays depuis l’annonce de Bassirou Diomaye Faye, c’est de la délation. Et la délation, les gens doivent faire très attention parce qu’elle peut conduire à un procès pour diffamation», prévient-il.
Adoption d’une loi sur l’accès à l’information
Pour éviter d’éventuels cas de délation, le Coordonnateur général de l’antenne nationale de Transparency international estime qu’il faudra impérativement que les citoyens fassent preuve de prudence. «Donc, si l’Etat veut faire le travail, nous avons pas mal d’instruments de contrôle et de régulation. Et nous conseillons fortement à l’Etat de s’appuyer sur ces corps de contrôle-là, mais également de mettre en place des mécanismes de loi sur l’accès à l’information, et aussi l’effectivité de la redevabilité. A ce moment-là, on pourra minimiser les risques d’informations qui pourraient amener certains Sénégalais à se comporter comme des lanceurs d’alerte», soutient le coordonnateur du Forum civil.
Par ailleurs, la transparence et la reddition des comptes sont au cœur des recommandations de Birahim Seck. Surtout que le Sénégal dispose d’outils assez performants, mais il reste surtout une volonté politique. «Tous les rapports qui sont produits par les corps de contrôle que ce soit l’Ige, l’Ofnac, la Cour des comptes et qui ne sont pas mis à la disposition du public doivent être rendus publics», insiste-t-il.
Il rappelle que le Code de transparence dans la gestion des finances publiques exige aux fonctionnaires, qui ont des informations qui pourraient porter atteinte à l’intégrité financière du Sénégal, de les dénoncer . «Ce que nous préconisons, c’est que le gouvernement travaille à encadrer cette disposition du Code de transparence dans la gestion des finances publiques. En réalité, c’est une autre forme de lancement d’alerte, mais c’est plus policier», souligne Birahim Seck.
Il appelle simplement le citoyen, qui est dans le système, à se conformer aux codes de transparence de la gestion des finances publiques avec une obligation de dénonciation quand il constate que les finances publiques sont «cannibalisées» dans le système.
LES PREMIERS PAS DU NOUVEAU GOUVERNEMENT ET LES ATTENTES DES SENEGALAIS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE WEEK END
Les journaux continuent à suivre les premiers pas et actions du gouvernement formé le 5 avril, trois jours après l’entrée en fonction officielle du président Bassirou Diomaye Faye et l'état des des finances de l'état d’évoquer entre autres l’état des fi
Dakar, 13 avr (APS) – Les journaux continuent à suivre les premiers pas et actions du gouvernement formé le 5 avril, trois jours après l’entrée en fonction officielle du président Bassirou Diomaye Faye, ne manquant par exemple pas ce samedi d’évoquer entre autres l’état des finances publiques et les craintes de lendemains difficiles pour les Sénégalais.
Le journal Sud Quotidien, s’intéressant à la question des finances publiques alerte en Une : ‘’L’Etat (est) sous tension’’.
Pour la publication du groupe Sud-Communication, cette situation résulte du niveau d’endettement qui tourne autour de 70 % du Produit intérieur brut (PIB), à peu près 15 000 milliards de francs cfa.
‘’Pour faire face à cette situation, le nouveau gouvernement envisage de réaliser un vaste état des lieux de la situation économique et financière du pays et élaborer un plan d’actions’’, indique Sud dans ses colonnes.
Un plan d’actions d’autant plus nécessaires que l’attente des Sénégalais est à la mesure des urgences auxquelles ils sont confrontés.
‘’Au cœur des préoccupations se trouvent les domaines cruciaux tels que la réforme de la justice, la lutte contre la corruption et le chômage, la gestion équitable des ressources naturelles, notamment le gaz et le pétrole et la préservation des ressources halieutiques et l’intégration africaine’’, fait savoir le journal Enquête.
Bes Bi le Jour choisit d’aller plus loin en agitant une menace sur la sécurité alimentaire. Se fondant sur un rapport d’agences onusiennes (Fao, Pam et Unicef) la publication rapporte que 500 000 Sénégalais sont concernés par cette menace.
Les mois prochains risquent d’être vécus durement par une partie de la population sénégalaise. D’après le rapport, 55 millions de personnes dont 500 000 au Sénégal seraient dans une situation d’insécurité alimentaire. Une situation qui interpelle le régime de Bassirou Diomaye Faye, estime la publication.
Pendant ce temps Le Soleil analyse les enjeux de l’annonce présidentielle de divulgation des bénéficiaires effectifs des entreprises extractives.
‘’La divulgation publique des bénéficiaires effectifs des entreprises extractives promise par le président Bassirou Diomaye Faye, une fois effective, sera un grand pas vers la bonne gouvernance économique et financière des ressources naturelles’’, estime le journal.
Il assure qu’avec cette décision, non seulement ce sera la fin de l’anonymat dans ce secteur, mais, mieux, les informations qui y sont relatives, seront démocratisées et accessibles au grand public. ‘’Jusqu’ici, seule une catégorie de personnes pouvait avoir accès à ces renseignements’’, rappelle Le Soleil.
”Tellement de préalables à régler”
Parmi les innovations que souhaite apporter le nouveau président de la République figure l’effectivité de la protection des lanceurs d’alerte par le biais d’une loi afin de promouvoir la bonne gouvernance.
A ce sujet, Le Quotidien souligne que depuis cette annonce, la toile explose de supposées révélations explosives qui ressemblent plus à de la délation ou de la diffamation.
‘’Il y a tellement de préalables à régler comme l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information et l’effectivité de la redevabilité, un instrument avec lequel, le pays pourra minimiser les risques d’informations qui pourraient amener certains Sénégalais à se comporter comme des lanceurs d’alerte. En vérité, les nouvelles autorités marchent sur une ligne de crête’’, met en garde la publication du groupe Avenir Communication.
Les nouvelles autorités sont par ailleurs interpellées au sujet du maintien en détention de certains détenus, incarcérés en raison d’activités liées à leur engagement politique, en dépit de la promulgation de la loi d’amnistie qui a favorisé la libération de centaines d’autres.
‘’La situation des personnes détenues qui devraient être libérées sur la base de la loi d’amnistie est confuse et tous ceux qui ont été victimes d’arrestation arbitraires et abus de qualification du parquet régional ne sont pas encore libre’’, déplore l’avocat Ciré Clédor Ly, dans des propos rapportés par L’AS quotidien.
Le journal L’Observateur, a, dans sa livraison du week-end, mis le focus sur les complications liées à la dépigmentation, évoquant notamment, dans un dossier, ‘’une mortalité de près de 100 % constatée depuis décembre pour les cancers cutanés’’.
Au Sénégal, la nécessité pour certaines personnes de changer de peau est constante. Malgré les multiples interpellations des dermatologues sur les conséquences, elles ne comptent pas changer de cap. Les mélanges de lotions, le cocktail explosif des savons et l’injection à la glutathionne peuvent sur le long terme entrainer des complications mortelles, fait remarquer le journal.
Par Alassane SALLA
NE VOUS TROMPEZ PAS D’ANGLE D’ATTAQUE
Félicitation à (OS) pour reprendre Monsieur Mansour Cissé journaliste chroniqueur. Lui (O.S) qui nous offert la voie et l’occasion d’être encore plus mature
Félicitation au peuple sénégalais, d’ici et de la diaspora
Félicitation à (OS) pour reprendre Monsieur Mansour Cissé journaliste chroniqueur. Lui (O.S) qui nous offert la voie et l’occasion d’être encore plus mature. Même les faibles d’esprit d’antan qui étaient les cibles faciles des politiciens du temps d’Abdou Diouf et Cie, d’Abdoulaye Wade et Cie et de Macky Sall et Cie sont devenue en espace de 7 ans (2017,2023) seulement des gens plus matures et plus responsables, jeunes et adultes, hommes et femmes, et même vieux et vieillards. Cet éveil des consciences n’a pas de prix.
Nos Hommages donc à (O.S) avec un grand H. l’Homme de la culture de l’intérêt général.
Vœux et Prières pour Monsieur le Président Diomaye Diakhar Faye que je vais appeler affectueusement le Président DDF. Rien, la bonne foi et la bonne volonté appelle l’aide de Dieu. Que Dieu vous accompagne avec les versets 1 à 5 de la sourate 48 Al Fathi, je cite : Innaa Fatahnaa Laka Fathane Moubiine, Wa Yann Souraka Lahou Nassrane Anziizane… Et le peuple qui vous a élu, sera aussi celui qui vous accompagnera (SPD). Je lance un appel à tous ces milliers de marabouts de tous bords qui priaient et faisaient des sacrifices pour (O.S) de se remobiliser pour également refaire des prières et des sacrifices pour qu’aucun ‘baatine’ de ‘deudeullé’ n’intervient entre (O.S) et le PR (DDF), ni entre leurs familles respectives par le sang, ni entre leurs proches par le sens et j’y insiste avec sérieux. Cheikh Bara Ndiaye refait ta coalition de ‘Niane’ pour qu’aucun ‘baatine’ ‘deudeullé’ ou pas n’intervient entre eux deux.
Je connais les capacités de nuisances des adversaires et même de certains qui sont des ennemis. Suivez mon regards : maitre e h d et m d pour ne citer que ces deux-là, ils ne leur restent que des œuvres de ‘baatine’ et plus particulièrement de ‘deudeullé’ entre les deux pour polluer l’œuvre. Et vous qui êtes marabouts vous savez mieux que moi que le ‘deudeullé’ existe bel et bien. Et ceci n’étais qu’une introduction, venons-en maintenant sur le sujet :-Ne vous tromper pas d’angle d’attaque
Bien sûr que vous aviez des partisans dans Yewwi askan wi qui vous ont suivi sur Diomaye 2024. Bien sûr que des coalitions, partis politiques et mouvements ont rallié pour la phase finale. Mais sachez que tous ensemble n’ont rien apporté de plus, n’ont rien ajouté sinon leurs statuts juridiques et leurs rhétoriques. Mais c’est le peuple d’ici et de la diaspora sans passer par eux et sans se soucier d’eux qui vous ont directement plébiscité. Ce peuple qui souffrait pendant 12 ans de la culture de l’injustice que distribuait le régime de Macky Sall et Cie.
Très tôt déçu de : La patrie avant le parti pour se retrouver devant le fait accompli non seulement le renforcement du parti avant la patrie mais également de la famille avant le parti et la patrie.
Très tôt déçu de : La rupture pour se retrouver devant le fait accompli de l’approfondissement des pratiques de ruses à la place et lieu de l’Intelligence, de la manipulation à la place et lieu du Mérite, de moi-même, ma famille, mes proches avant tout, à la place et lieu de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Très tôt déçu de : Gestion sobre et vertueuse pour se retrouver devant le fait accompli de : hop le départ, pléthore de ministres, ensuite des institutions taillées sur mesures pour caser des alliés et des mécontents du Benno pour entretenir le clientélisme, poussé jusqu’à ensuite distribuer des postes de ministres conseillers sans limites eux-mêmes ne savaient plus le nombre exacte. Et distribuer à des gens, les plus moins exemplaires du Sénégal au détriment par exemple de Monsieur Momar Samb (un baroudeur de l’avancée démocratique qui à portée leur lutte en 2011 sur ses épaule en étant au four et au moulin mais qui a été laisser au frigo pendant 12 ans parce qu’ils n’aiment pas ces genres d’hommes intègrent et vertueux + les montagnes de scandales placées sous coude et j’en passe. Et c’est ce peuple qui est témoin de toutes les formes d’injustices et d’impostures que Macky Sall servait et sévissait envers toutes personnes qui a une certaine légitimité quelques parts. Quels que soient le secteur et le domaine et plus encore envers deux personnalités qui le gênaient particulièrement et qui en fin de compte ont révélé sa nature de méchanceté, ce sont : Serigne Moustapha SY le Responsable Morale des Moustarchidine. Macky a tenté mille choses contre lui. Les plus méchants les uns et les autres mais personne n’était au courant parce que lui, il ne médiatise pas ses mésaventures. Et (O.S) parce tout simplement les gens le portent sur le cœur. Il sévissait contre lui, de façon si flagrante, sans gants et sans scrupules.
Ce peuple las de tous cela, ruminait sa colère et sa vengeance. Ce qu’il a déversé, en vous donnant 2.434.751 voix + les 15.172 de C. T. Diéye + les 3.206 de H.sy en total 2.453.129 voix avec ‘yènné’ et colère. Tout ce qu’on vous demande c’est de ne pas refroidir cet élan en donnant des postes et des positions à toutes ces personnes qui sont aujourd’hui à vos côtés, alors que du temps de Diouf et Cie, de Wade et Cie, de Sall et Cie, ils étaient les plus zélés à défendre, soutenir et expliqué le clientélisme d’Abdou Diouf et Cie, de la Mafia d’Etat d’Abdoulaye Wade et Cie, de la méchanceté et de l’absence de noblesse de Macky Sall et cie, il n’y a pas longtemps. Je veux citer : Habib Sy, Aïda Mbodj, Guirassy, Aminata Touré, etc., ce qu’on a retenu d’eux c’est leur zèle quand ils étaient aux commandes par contre les moins zélées de ces régimes comme Matar Cissé, Thierno Alassane Sall, Marie Teuw Niane, etc., peuvent entrer.
Vous connaissez très bien ceux qui étaient les zélés et nous n’en voulons pas d’eux, ne vous tromper pas d’angle d’attaque.
Par ailleurs un appel également à ces zélés d’hier des régimes précédents, mêmes si le Président (D.D.F) vous pressentent pour un poste, vous-mêmes refuser ce poste pour montrer que maintenant vous œuvrer pour l’intérêt général sans en attendre rien en retour et vous pouvez le faire et vous devez le faire car (O.S) le maitre d’œuvre de cette merveilleuse victoire l’a fait.
Si vous faite le contraire, vous vous tromper d’angle d’attaque.
Pour terminer je fais la proposition suivante : Compte tenu que c’est l’assemblée nationale fort de sa légalité qui a offert à Macky Sall cie (sa complicité pour orchestrer une amnistie que personne ne veut sinon euxmêmes, car ils savent ce qu’ils ont fait et ce qui les attend si la justice fait son travail) contre toute légitimité. Et compte tenu que la légalité et au service de la légitimité et que la légitimité suprême est le référendum. Je propose alors qu’un referendum se tient au mois de juin ou juillet pour interroger les sénégalais si oui ou non à l’annulation de cet amnistie que des coupables ont orchestré pour se tirer d’affaire. Et enfin tout ce que je conseille également : aux tenants du nouveau régime et au peuple sénégalais d’ici et de la diaspora.
C’est que : A Bonne foi, Bonne foi égale ! A Bonne volonté, Bonne Volonté égale !
(Heureusement que le gouvernement qui a été formé le 05 avril 2024 par le PM O.S a très bien abordé l’angle d’attaque, un seul Guirassy est tolérable).
REGARD CRITIQUE SUR L’INTERVENTION DE L’ECONOMISTE KAKO NUBUKPO SUR RFI
Commentant la récente volonté exprimée par les nouvelles autorités sénégalaises tendant à envisager le lancement d’une monnaie nationale, il a, dans ses développements, esquissé des reformes qu’il juge nécessaires sur le franc CFA
Nous avons suivi avec intérêt sur la Radio France Internationale (RFI) une intervention de Monsieur Kako Nubukpo, économiste reconnu et par ailleurs Commissaire en charge de l’Agriculture, des Ressources en eau et de l’Environnement à la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Celle-ci, actuellement largement partagée sur les réseaux sociaux, a porté sur plusieurs sujets notamment économiques dont entre autres, la question relative au franc CFA. Commentant la récente volonté exprimée par les nouvelles autorités sénégalaises tendant à envisager le lancement d’une monnaie nationale, il a, dans ses développements, esquissé des reformes qu’il juge nécessaires sur le franc CFA à savoir :
1- le changement de nom
2- l’abandon de la garantie de convertibilité
3- l’instauration de règles de rotation au poste de Gouverneur en ce qui concerne la BCEAO
4- la modification des règles de gouvernance notamment l’articulation des politiques monétaires et budgétaires
5- l’ouverture de concertation sur la question du régime de change mais en relation avec la CEDEAO.
Mon avis est que des réformes focalisées sur ces seuls paramètres évoquées par l’économiste ressembleraient à des réformettes. Le problème du franc CFA et les nombreuses contraintes qu’il fait peser sur nos économies demandent plutôt des modifications structurelles.
Monsieur Kako Nubukpo a, me semble-t-il, omis dans son argumentation 5 mesures de fond que nous avions du reste rappelées dans une de nos dernières communications publiée dans la presse le 28 mars dernier.
1- Changer la parité fixe actuelle au sein de l’UEMOA et non pas en attendant d’en discuter avec la CEDEAO comme il le préconise, ce qui risquerait de retarder l’agenda. Ce régime de change gagnerait à être déterminé par rapport à un panier de monnaie caractéristique de notre structure de commerce extérieure. Une monnaie arrimée à l’euro, comme c’est le cas actuellement pour le franc CFA nous confine dans une position d’importateur, gêne considérablement nos exportations, notre balance commerciale et au-delà, l’impérieuse nécessité de transformer nos matières premières locales sur place grâce à de bonnes politiques d’industrialisation. Il faut une transformation structurelle de nos économies. Pour rappel, selon la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Afrique enregistre 35 milliards de dollars d’importations nettes de denrées alimentaires par an, un chiffre qui devrait atteindre 110 milliards de dollars à l’horizon 2025, si les tendances actuelles persistent. Au niveau de l’UEMOA, les importations de biens et services ont atteint 36 511 milliards de FCfa en 2022 soit 32.9% du PIB.
2- Imprimer nos billets de banque sur place ou à défaut sur la base d’appel d’offre international au lieu que ce soit toujours en France. L’impression des francs CFA, se fait à Chamalières par la Banque de France depuis sa création en 1945. Il est temps que les chefs d’État des pays de la Zone franc apprécient de manière optimale l’intérêt et l’opportunité du lieu de fabrication.
3- Modifier les règles de fonctionnement des organes de gouvernance des banques centrales des 3 zones concernées par le dispositif (UEMOA, CEMAC, COMORES) de manière à rendre les décisions entièrement africaines.
4- Revoir les missions de ces banques centrales en leur donnant une vraie mission de plein emploi au lieu des seuls objectifs réellement poursuivis de lutte contre l’inflation. Ce qui signifie en d’autres termes, desserrer l’étau de politiques monétaires restrictives et de ratios prudentiels calés sur ceux de la zone euro, lesquels handicapent l’accès au financement des acteurs économiques.
5- Faire circuler dans les 3 zones les mêmes signes monétaires afin de favoriser leur intégration. Rien ne peut justifier le fait que le franc CFA d’Afrique centrale ne soit pas interchangeable avec le franc CFA d’Afrique de l’Ouest.
Magaye GAYE
Économiste international Ancien Cadre de la BOAD et du FAGACE
LES MEDECINS PRIVES INTERPELLENT LE POUVOIR
Le Syndicat des médecins privés du Sénégal (Symes) a exprimé sa colère, hier, contre le Président Diomaye Faye, en listant ses vives préoccupations.
Le secteur de la santé n’a pas été pris en compte dans les 5 urgences déclinées par le nouveau gouvernement. Le Syndicat des médecins privés du Sénégal (Symes) a exprimé sa colère, hier, contre le Président Diomaye Faye, en listant ses vives préoccupations.
A l’attention du ministre de la Santé fraichement installé dans son fauteuil, le Syndicat des médecins privés du Sénégal (Symeps) a exposé un premier dossier sensible. Celui de la mise à l’écart de leur secteur par rapport aux urgences annoncées par le Président Bassirou Diomaye Faye. «Monsieur le ministre, nous sommes surpris et peinés de découvrir que la Santé ne fait pas partie des cinq axes prioritaires du gouvernement tels qu’énoncés par le chef de l’Etat. La santé devrait et doit être déclinée comme axe prioritaire du projet gouvernemental», ont dénoncé, hier, dans une lettre ouverte, les blouses blanches.
Ils justifient leur colère par le fait que «le système sanitaire sénégalais connait beaucoup d’insuffisances et d’inégalités avec une grande disparité des établissements de santé dans le territoire sénégalais, avec souvent des équipements insuffisants parfois vétustes». Toujours dans son diagnostic sur fond de doléances, le Symeps expose les chiffres alarmants du secteur. «Le Sénégal manque toujours cruellement de médecins avec près de 4000 médecins inscrits à l’Ordre national des médecins du Sénégal dont plus du cinquième sont installés dans le privé. Nous constatons avec une grande tristesse que le secteur privé de la santé est toujours relégué au second plan», ont fustigé Ardo Boubou Ba et ses camarades.
Estimant qu’«aucun pays ne peut développer son système sanitaire en se basant uniquement sur le secteur public». Ces médecins du privé soulignent que «malgré tout, force est de constater que les maux de la santé pourtant signalés par les syndicats et les professions médicales elles-mêmes, demeurent, au fur et à mesure que les ministres de la Santé et de l’action sociale se succèdent».
D’après un rapport de la Fao, de l’Unicef et du Pam, 55 millions de personnes seraient dans cette situation en Afrique de l’Ouest et du Centre dont 500 000 personnes au Sénégal.
Bés Bi le Jour |
Amadou BARRY & Malick SY |
Publication 13/04/2024
Les mois prochains risquent d’être vécus durement par une partie de la population sénégalaise. D’après un rapport de la Fao, de l’Unicef et du Pam, 55 millions de personnes seraient dans cette situation en Afrique de l’Ouest et du Centre dont 500 000 personnes au Sénégal. Une situation qui interpelle le régime de Diomaye Faye qui devra faire face, comme Macky Sall en 2012 avec 800 000 Sénégalais sous la menace de l’insécurité alimentaire.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement. Un rapport conjoint du Pam (Programme alimentaire mondial), de la Fao (Fonds des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation) de l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), publié ce 12 avril 2024, fait état de «500 000 personnes menacées d’insécurité alimentaire au Sénégal». Au-delà, en Afrique de l’Ouest et du Centre, près de 55 millions de personnes auront du mal à se nourrir pendant la période de soudure, de juin à août de cette année, s’inquiètent ces trois organismes spécialisés des Nations Unies. Qui notent que ce chiffre représentant «une augmentation de 4 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire par rapport aux prévisions de novembre dernier». Une situation d’incertitude qui s’ajoute à la description faite par le nouveau régime. Le chef de l’Etat a déclaré avoir trouvé une «situation déplorable», lors de sa rencontre avec la coalition Diomaye Président au King Fahd Palace. Alors que le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, a évoqué, selon Walfnet, une «situation difficile» que les populations devraient vivre.
Le syndrome de 2012 avec Macky Sall
Cette situation rappelle celle de 2012. Le Président Macky Sall, nouvellement élu, s’est heurté à un premier problème : 800 000 Sénégalais menacés de famine d’insécurité alimentaire dans certains départements du Sénégal. Il en fera une priorité en sollicitant les partenaires financiers. «Je lance un appel à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux pour soutenir nos efforts de mise en place d’un programme d’urgence visant à assister les zones rurales touchées par le déficit alimentaire», avait-il déclaré dans son premier message à la Nation du 3 avril 2012. Lors de sa toute première visite officielle qu’il avait réservée à la France, le Président Sall évoquait parmi les urgences, cette question. Paris avait libéré 80 milliards de FCFA au titre de l’aide bilatérale.
«La vulnérabilité des pays qui ont leur propre monnaie»
Pour remédier à ce spectre d’insécurité alimentaire, Martin Naindouba Djerandodje, expert régional Fao, déclare que «la Fao encourage l’Etat du Sénégal à mieux travailler avec le secteur privé pour mieux investir dans l’agriculture», soulignant que la situation est «beaucoup plus préoccupante dans d’autres pays de la région, notamment dans le sahel». Il ajoute : «Chaque année, la situation va de mal en pis. Lorsque nous avons fait la première analyse en novembre, le nombre de populations en insécurité alimentaire était autour de 49 millions. Maintenant, c’est 55 millions, y compris bien sûr les chiffres de la Centre Afrique». Il renseigne que «l’autre enseignement du rapport, c’est la vulnérabilité de certains pays de la sousrégion qui ont leur propre monnaie». Un débat qui concerne le Sénégal aussi, puisque les nouveaux dirigeants ont prévu dans leur programme une monnaie nationale, même si la question reste suspendue à une réflexion plus approfondie.