SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 mai 2025
Par Mounirou FALL
QUAND LES MOUVEMENTS CITOYENS REPRESENTENT LA NOUVELLE OPPOSITION EN AFRIQUE
Le printemps des partis politiques - Le déclic de Dakar du 24 mars 2024 constitue un « turning point » dans la longue marche des Acteurs non Etatiques dans la Démocratie en Afrique !
Partant du constat que les grilles de lecture habituelles des Mouvements citoyens et Associations en Afrique occultent les mutations en cours dans ce milieu ainsi que l’articulation de celles-ci avec les enjeux sociétaux, ce qui s’est passé au Sénégal le 24 mars 2024 avec les élections présidentielles met en évidence des mutations sociales des mouvements citoyens et associatifs. Ainsi l’observation des tendances lourdes de l’itinéraire de ces mouvements, révèle leur potentiel novateur et alternatif. Cette évolution signe la mort des partis politiques traditionnels.
La conjonction de quatre tendances (lames de fond) a produit cet effet : (i) l’empowerment communautaire et territorial, (ii) l’entrepreneuriat communautaire, (iii) la coproduction de services publics locaux ainsi que (iv) le positionnement de la société civile sur des enjeux nationaux et internationaux a abouti à cette consécration. Toutefois, ce potentiel innovateur pluriel était resté inhibé par diverses contraintes expressives d’un potentiel alternatif limité.
Une nouvelle grille de lecture s’impose.
Hors des clichés qui mettent en exergue le regain de spiritualité de la jeunesse africaine, le premier constat reste un désamour envers les partis politiques. Les clivages Gauche, Centre, Droite, libéral ou socialo ne marchent plus avec la transhumance politique. Il n’existe plus « d’écoles ou d’universités du parti » et autres affiliations quasi doctrinales aux partis traditionnels. Face à cela, la montée des Mouvements citoyens avec une nouvelle dynamique sociétale domine l’espace jadis politique : Les mouvements des Acteurs (dits) non Etatiques d’où émergent les mouvements citoyens de la jeunesse ont produit des députés, des maires, des entrepreneurs sociaux…des hommes d’Etat.
Plusieurs déclencheurs peuvent être identifiés. Les mouvements citoyens dans lesquels se reconnaît la jeunesse africaine (Plus de 75% de la population) sont cette soupape de survie hors des clichés qui se muent avec le temps en s’adaptant aux réalités de la vie face à ce capitalisme du désastre avec ses trois exigences traditionnelles : privatisation, déréglementation, réduction draconienne des dépenses sociales et chômage endémique.
Un nouveau Type de Citoyen (NTC) émerge, issu d’un militantisme « citoyen » que les acteurs politiques n’ont pas su appréhender à temps. Ce qui a créé une fracture sociale d’où émerge le nouveau militantisme « panafricain » des années 2020. La cristallisation des antagonismes a été facile avec l’apparition d’une nouvelle radicalité « panafricaine », qui s’insurge contre la présence militaire et économique étrangère et, plus globalement, pour s’affranchir de l’hégémonie du Franc CFA, synonyme d’un ordre international inique, qui s’exerce au détriment des pays de l’Afrique. Ce réveil brutal et « non prévue » s’est faite parallèlement à l’effritement après 60 ans des bases des « partis politiques » jadis calqués sur le modèle importé.
Face à ce déphasage entre les citoyens et les hommes politiques, l’option des politiques a plus été orientée vers la gestion de la « crise » - réelle ou supposée - pour entériner des solutions de rechange aux politiques existantes et les entretenir jusqu’à ce que des notions politiquement impossibles jadis deviennent politiquement inévitables telles les délits de « corruption de la jeunesse » ! Ainsi, le déclin des partis politiques traditionnels coïncide avec l’essor des mobilisations citoyennes populaires contre l’influence économique extérieure sur les richesses des pays d’Afrique francophone.
La dénonciation de l’emprise économique, de la mainmise sur les ressources naturelles, de la tutelle monétaire de l’ancienne métropole a été cultivée durant des décennies, souvent dans un relatif isolement, par des intellectuels, économistes et militants progressistes et/ou nationalistes – altermondialistes, postcoloniaux –, avant d’être mobilisée par les Jeunes étudiants ouest-africains inspirés par Sankara ou Cheikh Anta DIOP avant de trouver une caisse de résonnance sur les réseaux sociaux au cours des années 2010, avec la montée en puissance d’un cyber activisme souverainiste radical, alimenté dans une grande mesure par des membres de la diaspora. Au moment où les mouvements citoyens mettent le doigt sur l’exploitation des richesses de l’Afrique qui font tourner les industries et l’économie des pays du Nord, l’accès au savoir et à l’information ont permis la recherche de bâtir une société entièrement revue et corrigée qui sortirait de cette logique binaire de segmentation des rôles faisant de nos pays des consommateurs éternels et l’occident des transformateurs des ressources et matières premières locales.
De la stigmatisation à la reconnaissance
Les premières réactions face à l’émergence et l’affirmation de mouvements « Y’en a marre », M23, F24, au Sénégal, le « Balai citoyen » au Burkina Faso, et ces collectifs ayant incarné le renouvellement de l’activisme civique en Afrique, a été de les classer comme des épiphénomènes qui ne feraient pas « long feu ». Cependant, ces mouvements ont, chacun à leur manière, joué un rôle crucial dans les mobilisations populaires qui, au Sénégal (2011-2021-2023-2024) au Burkina (2014), en RdC (2015-2018), ont empêché leurs présidents respectifs de s’éterniser au pouvoir.
Au-delà du respect des constitutions, ces « mouvements citoyens » militaient (et militent toujours) pour une démocratisation substantive des institutions politiques de leurs pays, « dévoyées par des autorités corrompues et autoritaires ». Leur idée maîtresse est qu’une mobilisation citoyenne peut faire reculer le clientélisme et forcer les détenteurs du pouvoir à gérer l’État dans le sens de la bonne gouvernance et de l’intérêt de la population avec une justice indépendante.
Ces mouvements suscitent de l’enthousiasme et des émules dans et en dehors de leurs pays. Dans la foulée de leurs principales victoires, ils font face au défi organisationnel de leur structuration à l’échelle nationale, de leur inscription dans la durée comme « sentinelles de la démocratie », du renouvellement de leurs cadres. Leur rayonnement leur permet de mener un « Dialogue » et des partenariats avec des organismes internationaux pour mener des activités de sensibilisation/mobilisation à l’échelon local. L’Union Européenne a beaucoup participé à cette émergence des alternatives, depuis la signature de l’Accord de Cotonou qui faisait suite aux Conventions de Yaoundé et Lomé. En effet, Cotonou reconnait formellement la place et le rôle des Acteurs autres que les Etats dans la recherche du bien-être de leurs populations dans un « Dialogue Structuré ».
Bref, une relation dialectique existe entre les pouvoirs en place et les Mouvements citoyens issus d’une société civile néo-panafricaine. De larges mobilisations de rue ont créé les conditions sociopolitiques de la survenue de transitions, dont la réussite et l’inscription dans un registre panafricain ont suscité une floraison de collectifs « en appui aux transitions ». Tout cela en raison des dysfonctionnements de la gouvernance, de la corruption endémique, de la situation socioéconomique critique, de la perte de confiance des citoyens dans les partis politiques. La « société civile » se trouve au centre de ces dynamiques. Une société civile multiforme qui accouche d’acteurs nouveaux : les hommes politiques de demain en Afrique.
Fait exceptionnel, l’on assiste aussi à une jonction que tout semblait opposer. Il s’agit des Mouvements néo panafricains et des mouvements citoyens qui les ont précédés de quelques années. Sur la forme tout d’abord, les premiers apparaissaient virulents, clivants, (tel le mouvement France dégage) là où les seconds cultivent le registre légaliste - une mutation en partis politiques avec des modes d’action non violents basées sur le constat d’une dystopie du modèle de développement en vigueur. Sur le fond surtout, les premiers identifient la source des malheurs dans la subordination du pays à l’Occident, les seconds dans la subordination à une oligarchie locale corrompue. Domination externe pour les uns, domination interne pour les autres.
Le déclic de Dakar du 24 mars 2024 constitue un « turning point » dans la longue marche des Acteurs non Etatiques dans la Démocratie en Afrique !
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU ADOPTE UNE RÉSOLUTION POUR UN « CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT » À GAZA
À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, ce lundi 25 mars, à quatorze voix en faveur d'un texte exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Les États-Unis se sont cette fois abstenus.
À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, ce lundi 25 mars, à quatorze voix en faveur d'un texte exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Les États-Unis se sont cette fois abstenus. Cette résolution demande aussi la libération immédiate des otages et réclame que des médecins et des humanitaires puissent les voir au plus vite. Il aura fallu cinq mois et trois semaines au Conseil pour s’entendre et demander de stopper les bombardements d’une seule voix.
Ce cessez-le-feu à Gaza officiellement réclamé par la communauté internationale n'est prévu que pour la durée du ramadan, précise la correspondante de RFI à New York, Carrie Nooten. Cela montre combien les négociations sont restées tendues à New York. Elles reflètent bien entendu les tractations qui patinent sur le terrain. Un appel au cessez-le-feu pour le ramadan a été réclamé par le Soudan il y a dix jours, et cela aurait été un très mauvais signal que les États-Unis ne l’acceptent pas et le bloquent pour Gaza.
Depuis quelques jours, Joe Biden a changé de position vis-à-vis de son allié israélien. Il était enfin prêt à réclamer un cessez-le-feu, ce que Washington bloquait depuis plus de cinq mois. Mais l’entêtement de Benyamin Netanyahu sur une éventuelle attaque sur Rafah le pousse à hausser le ton et à ne plus le protéger sans condition à l’ONU.
Washington n’accepte pas pour autant un cessez-le-feu permanent. En effet, cette résolution prévoyait encore, quelques heures avant le vote, un cessez-le-feu le temps du ramadan, avec l’idée de parvenir à terme à un accord permanent. Les États-Unis ont négocié à la dernière minute un terme plus vague d’accord durable, signe que Washington souhaite garder encore un moyen de faire pression à la fois sur Israël et sur le Hamas.
Alors que les tendances donnent Bassirou Diomaye Faye en tête, le président sortant a adressé ses félicitations au vainqueur annoncé. Il valide ainsi les estimations faisant état de la défaite de son camp face à l'opposition
Le président Macky Sall a adressé lundi ses félicitations à Bassirou Diomaye Faye, donné gagnant de l’élection présidentielle de dimanche.
“Je salue le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars et félicite le vainqueur, M. Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant. C’est la victoire de la démocratie sénégalaise”, a indiqué Macky Sall dans un message publié sur le réseau social X.
Les premières tendances de l’élection présidentielle de dimanche donnent une large avance au candidat Bassirou Diomaye Faye, en attendant la proclamation officiel des résultats, au plus tard à minuit le vendredi qui suit le scrutin, soit le 29 mars.
Les résultats définitifs sont proclamés par le Conseil constitutionnel à partir du 3 avril.
Au total 7 371 890 électeurs sénégalais étaient appelés aux urnes pour élire le successeur de Macky Sall.
Dix-neuf candidats dont une femme étaient en lice pour ce scrutin présidentiel dont le taux de participation s’établit à environ 60 pour cent, les autorités en charge de l’organisation de cette élection.
DISCOURS D'ABDICATION DU CANDIDAT AMADOU BA
Réuni au siège de sa coalition ce lundi 25 mars 2024 au lendemain du scrutin, Amadou Ba a pris acte de sa défaite. Le candidat du régime sortant a rendu un hommage appuyé à Diomaye Faye, le félicitant pour sa victoire
Devant les militants de sa coalition Benno Bokk Yakaar réunis au siège ce lundi 25 mars 2024, le candidat Amadou Ba est revenu sur le résultat du premier tour de l'élection présidentielle. Dans son discours, il a admis sa défaite face à son adversaire Bassirou Diomaye Faye, que les tendances placent largement devant.
"Par l'expression et la sénédité, nos compatriotes ont conforté le statut de démocratie majeure de notre pays", a déclaré en préambule Amadou Ba, soulignant la vitalité des institutions sénégalaises à l'issue de ce vote. Il a ensuite réitéré ses "félicitations au président Bassirou Diomaye Faye", lui souhaitant "du succès à la tête de notre pays".
Amadou Ba a ensuite longuement remercié les Sénégalais pour leur participation "à cette étape importante de la vie de la nation". Il s'est dit "gratifié" par cette mobilisation citoyenne, associant "toute la classe politique, notamment mes adversaires d'un soir". Le candidat battu a également loué "l'administration pour la parfaite organisation" du scrutin.
L'ancien Premier ministre n'a pas manqué de faire part de sa "gratitude" au président sortant Macky Sall, lui témoignant son "soutien constant". Il a de la même manière salué "la grande mobilisation et le travail remarquables" de sa coalition Benno Bokk Yakaar et de son parti l'Alliance pour la République.
Amadou Ba s'est montré "plus que jamais déterminé au service" de son pays, actant sa défaite face à l'opposant Faye tout en affichant sa volonté de continuer à œuvrer pour le Sénégal.
BASSIROU DIOMAYE DIAKHAR FAYE, CINQUIEME ET PLUS JEUNE PRESIDENT DU SENEGAL
Sorti largement en tête des suffrages à l’issue du scrutin présidentiel de dimanche, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va devenir à 44 ans le plus jeune président de la République du Sénégal, après que son challenger, Amadou Ba, a concédé sa défaite.
Dakar, 25 mars (APS) – Sorti largement en tête des suffrages à l’issue du scrutin présidentiel de dimanche, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va devenir à 44 ans le plus jeune président de la République du Sénégal, après que son challenger, Amadou Ba, candidat du pouvoir sortant, a concédé sa défaite avant même la publication des résultats officiels.
La victoire annoncée de l’inspecteur principal des impôts était sans doute loin d’être gagné tant les obstacles étaient nombreux.
Elargi de prison six jours seulement après le lancement officiel de la campagne électorale pour la présidentielle de ce dimanche, Bassirou Diomaye Faye était aussitôt monté au front, à l’assaut des suffrages, dans les habits d’un lieutenant devenu, par la force des choses, le leader de troupes engagées dans une lutte sans merci pour faire triompher un projet politique dans lequel beaucoup voient un idéal de renouveau.
La participation de l’inspecteur principal des impôts à l’élection présidentielle du 24 mars est à l’image des péripéties et nombreux obstacles auxquels sa formation politique a dû faire face depuis 2021, date à laquelle des accusations de viols ont été portées contre Ousmane Sonko, le leader des Patriotes africains pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), formation aujourd’hui dissoute.
La candidature du natif de Ndiaganiao, au coeur du pays sérère, est, sans doute, l’une des conséquences de l’âpre lutte menée depuis plus de trois ans par ce parti, un ‘’mortal kombat’’ avec le pouvoir en place, une adversité quasiment inédite qui a parfois pris des tournures tragiques et dramatiques : la prison, la mort et les blessures. Contrecoups de l’opposition de deux logiques apparues inconciliables tant les antagonismes sont restés vivaces entre les deux camps.
‘’Les morts ne reviendront pas, les amputés ne retrouveront ni leurs bras, ni leurs jambes, les éborgnés ne retrouveront pas leurs yeux et on a toujours des malades qui ont été évacués à l’étranger du fait de cette répression aveugle’’, a regretté le candidat de la coalition ‘’Diomaye Président’’, lors d’une conférence de presse organisée au lendemain de sa libération de prison.
Un séjour carcéral de près d’un an qui a sans aucun doute contribué à augmenter la cote du lieutenant d’Ousmane Sonko au sein des alliés et sympathisants de leur camp. Son engagement en est devenu plus raffermi, au même titre que son désir de lutter jusqu’au bout pour ‘’le projet’’, y compris par le sacrifice et le don de soi si nécessaire, toutes choses qui donnent des accents mystiques à une conviction, perçue dès le début : le pays vaut tout, jusqu’à mourir même pour lui.
Tout se passe comme si la prison a eu un effet d’accélération de la maturation politique de celui qui passait jusque-là comme un ‘’cerveau’’ dans l’ombre d’un mentor à l’exposition médiatique sans pareil. La prison a créé un leader tranquille, mais un leader quand même.
En atteste la posture adoptée par Bassirou Diomaye Faye dès sa sortie de la Prison du Cap Manuel, après avoir bénéficié, comme son leader, d’une remise en liberté à la faveur du vote d’une loi d’amnistie.
Les militants et soutiens d’Ousmane Sonko étaient sans doute loin de se douter que le véhicule qui fendaient la foule hystérique ce 14 mars là, n’était pas celui qu’ils croyaient. Jusqu’à ce que Bassirou Diomaye Faye, vêtu d’un boubou de couleur bleue, casquette vissée sur la tête, en émerge et déploie ses bras sous les acclamations.
Cette image, analysée à rebours du temps et du destin, sonne comme une intronisation populaire, d’autant qu’Ousmane Sonko, sorti de prison en même temps que le candidat de son groupe politique, n’a pas été aperçu par la foule. Il se susurre que le mentor a préféré s’éclipser cette nuit-là pour que son fidèle lieutenant attire toute la lumière possible d’un moment de vérité que seule la politique autorise.
‘’Bassirou est plus honnête que moi. Bassirou est un homme extrêmement brillant. Il est un homme d’action qui fait partie du projet depuis le début. Je place le projet entre ses mains. Bassirou, c’est moi’’, témoignait d’ailleurs Ousmane Sonko dans une vidéo consacrant la désignation du natif de Ndiaganiao comme candidat à l’élection présidentielle pour le compte de sa formation politique dissoute.
Bassirou Diomaye Faye, pendant longtemps numéro du deux du PASTEF, à travers ses fonctions de secrétaire général ou président des cadres de ce parti dissous, devient de fait la surprise du chef. L’héritier désigné, appelé à combattre, par une légitimation par substitution, un système que son mentor ne rêve que de terrasser.
De l’ambition à revendre
Si au premier abord il paraît de peu d’étoffe pour un homme aspirant à la magistrature suprême, il semble désormais établi que le candidat de la coalition ‘’Diomaye Président’’ a de l’ambition à revendre.
Il est tout aussi avéré que, pour avoir de la vision pour son pays, il ne suffit pas seulement de savoir haranguer les foules, comme ces politiciens professionnels passés maîtres dans l’art de faire le show.
Bassirou Diomaye Faye peut compter sur plus que cela. Le germe qui crée l’ambition s’était manifesté en lui depuis ses jeunes années.
En témoigne son refus de regagner son village natal, Ndiaganiao, dans le département de Mbour (ouest), après la proclamation des résultats du Baccalauréat pour lequel il pensait mériter plus qu’une mention passable. Car, bien souvent premier de sa classe, Bassirou a reçu l’annonce des résultats du Bac par des larmes de déception. Déception parce qu’il ne cherchait pas seulement le Bac mais avec la mention !
Ayant obtenu ce sésame d’office mais sans mention, Bassirou a été cueilli par son frère car il refusait de rentrer à la maison, renseigne une note biographique qui lui est consacrée. C’était en 2000, à Mbour.
Bac en poche, le natif de Ndiaganiao, né en 1980, fut orienté à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où il a obtenu sa maîtrise en droit.
Ce sésame lui permettra de se présenter au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et à celle de la magistrature. Il opta finalement pour la branche des impôts et domaines, section fréquentée quelques années plutôt par son leader Ousmane Sonko, tout comme certains autres cadres du PASTEF.
Qu’il soit arrêté quelques années plus tard, en avril 2023, avant d’être inculpé de plusieurs chefs, notamment outrage à magistrat, relève d’une véritable ironie du sort.
A sa sortie de l’ENA en 2007, son chemin croise celui d’Ousmane Sonko avec qui il partage le travail au quotidien à la direction générale des impôts et domaines mais aussi la même salle de sport.
Une amitié est née. En 2014, lors d’une des réunions ayant conduit à porter sur les fonts baptismaux le parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), il n’était que simple invité, indique une note consacrée à sa biographie. La même source renseigne que l’intrus a fini par taper à l’œil de ses hôtes, en se faisant remarquer, de par la pertinence de ses idées, sa rigueur surtout et sa production intellectuelle lors des réunions du bureau politique.
Très proche de Sonko, il sera vite copté pour diriger les cadres de Pastef, poste qu’il cumule avec celui de chargé de la diaspora. Il est décrit, à ce titre, comme l’artisan du maillage de PASTEF à l’étranger, notamment en Europe, où il a multiplié les tournées pour vendre le nouveau parti et partager ses valeurs et ses aspirations pour un Sénégal renouvelé et prospère.
”Bassirou est un esprit brillant, très discret, froid dans l’analyse, cohérent dans les idées et sait exactement dans chaque situation donnée comment maîtriser ses sentiments’’, peut-on lire dans sa biographie.
Il est aussi dépeint comme une personne qui ”s’oppose farouchement lorsqu’il n’est pas d’accord avec une idée ou une approche, mais aussi qui se range avec fidélité et loyauté lorsqu’une décision est prise, fût-elle en contradiction avec la sienne”.
En fin de compte, cette victoire à l’issue de la présidentielle consacre, aux yeux de certains inconditionnels, l’accomplissement d’une prophétie : célébrer son anniversaire dans les habits d’un président élu.
AMADOU BA RECONNAÎT SA DÉFAITE
Le candidat du pouvoir admet la victoire de Bassirou Diomaye Faye, au vu des tendances du premier tour, dans un communiqué publié ce lundi 25 mars 2024. Une annonce forte qui confirme le séisme politique en cours
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du candidat du régime sortant Amadou Ba actant la victoire de son adversaire Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du dimanche 24 mars 2024.
"COMMUNIQUÉ
Au regard des tendances des résultats de l'élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle, je félicite le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire des le premier tour.
Je prie le tout puissant lui accorder l'énergie et la force nécessaires pour assumer cette haute fonction à la tête de notre pays.
Je lui souhaite beaucoup de réussite et de succès pour le bien-être du peuple sénégalais"
AMADOU BA FÉLICITE BASSIROU DIOMAYE FAYE POUR SA VICTOIRE À LA PRÉSIDENTIELLE
Ces félicitations interviennent dans un contexte où les résultats de l'élection présidentielle sont encore en attente de confirmation officielle.
Dans un communiqué officiel publié ce lundi 25 mars 2024, Amadou Ba, candidat à l'élection présidentielle, a adressé ses félicitations à Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour sa victoire dès le premier tour.
Ces félicitations interviennent dans un contexte où les résultats de l'élection présidentielle sont encore en attente de confirmation officielle. Cependant, Amadou Ba a tenu à saluer la victoire présumée de Bassirou Diomaye Diakhar Faye et à reconnaître sa légitimité en tant que nouveau chef d'État.
Il a également exprimé ses vœux de réussite et de succès au nouveau Président, tout en lui souhaitant la force et l'énergie nécessaires pour diriger le pays.
L’ACT D’ABDOUL MBAYE FÉLICITE DIOMAYE PRÉSIDENT
Pour le camp de l’ancien Premier ministre, les tendances sont fortes, devenant irréversibles dans l’attente de leur validation par les autorités compétentes
A travers un post sur le réseau social X, Abdoul Mbaye, leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), a partagé un communiqué de son parti félicitant Bassirou Diomaye Faye. Pour le camp de l’ancien Premier ministre, les tendances sont fortes, devenant irréversibles dans l’attente de leur validation par les autorités compétentes.
« La seule onction qui vaille est le suffrage librement exprimé par le peuple sénégalais qui a manifesté sans ambages son désir d’un avenir meilleur, incarné par une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques. Cette forte demande d’un nouveau destin, exprimée par une forte majorité de nos compatriotes dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, s’impose à tous. Elle ne doit être ni entravée, ni trahie », lit-on dans le communiqué.
L’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) a ainsi félicité la coalition Diomaye Président « pour cette victoire, historique sans aucun doute ». Selon Abdoul Mbaye et son camp, cette victoire confirme en effet l’existence d’une démocratie sénégalaise qui, « même malmenée et manipulée, réussit à trouver les ressorts idoines » pour provoquer les réponses indispensables et les alternances à la mauvaise gouvernance.
« Nos vœux et prières sont pour une gouvernance nouvelle porteuse d’espoir, notamment au profit de cette jeunesse qui la réclame au prix du sang versé lors de manifestations et des vies perdues en mer lorsqu’elle fuit sa terre natale », conclut le communiqué.
ADJI MBERGANE KANOUTÉ DE BENNO FÉLICITE DIOMAYE FAYE
« Bassirou Diomaye a gagné et on ne peut qu’accepter », concède la vice-présidente du groupe parlementaire Benno bokk yakaar.
Bassirou Diomaye Faye est donné vainqueur au 1er tour du scrutin du 24 mars. Mais son adversaire tarde encore à le reconnaître. En attendant Amadou Ba, qui devrait concéder sa défaite et féliciter Bassirou Diomaye Faye, c’est la première voix au sein de Benno bokk yaakaar qui s’y met. « Bassirou Diomaye a gagné et on ne peut qu’accepter », concède Adji Mergane Kanouté, vice-présidente du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar.
PRÉSIDENTIELLE 2024, IDY FÉLICITE LE PEUPLE SÉNÉGALAIS
Contrairement à la réaction des autres candidats de l'opposition, qui ont félicité le candidat de la coalition "Diomaye président", le leader de Rewmi a préféré rendre hommage au peuple.
Le leader du parti Rewmi a réagi suite aux premières tendances donnant Bassirou Diomaye Faye favori de l'élection présidentielle. Contrairement à la réaction des autres candidats de l'opposition, qui ont félicité le candidat de la coalition "Diomaye président", le leader de Rewmi a préféré rendre hommage au peuple sénégalais dans son ensemble.
"Dans l'attente de la publication officielle des résultats de l'élection par les instances habilitées, je tiens à exprimer mes félicitations au peuple sénégalais qui s'est exprimé clairement et dans le calme lors de ce scrutin crucial", a déclaré le leader de Rewmi.
Il a également tenu à saluer le travail de l'administration sénégalaise en charge de l'organisation du scrutin, reconnaissant ainsi l'effort et le professionnalisme déployés pour assurer le bon déroulement de l'élection.