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20 mai 2025
MALICK GAKOU DÉFEND SES IDÉES DE CHANGEMENT
Ancien ministre, édile local, patron de parti, Malick Gakou cumule les expériences. L'homme de 61 ans, formé en Pologne, brigue la magistrature suprême, porteur d'un projet alternatif pour le Sénégal et militant convaincu dans le social
Recalé en 2019 à l’étape des parrainages, Malick Gakou, cette fois-ci dans le peloton des candidats du scrutin présidentiel du 24 mars, a une longue carrière politique et professionnelle doublée d’un engagement en faveur du social et du sport.
Le président du Grand parti (GP), formé en Pologne après son cycle primaire et secondaire à Pikine et Guédiawaye (banlieue de Dakar), ambitionne de diriger le Sénégal selon une vision déclinée dans le Projet alternatif suxali Sénégal (PASS) dont le but est de remettre le pays sur les rails du développement.
Né le 17 août 1961 à Dakar, Gakou, orphelin de mère à sa naissance (sa mère est décédée en couche) a été formé en Pologne, avant de faire ses premiers pas en politique au Parti socialiste (PS), puis à l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). Il créa par la suite sa propre formation politique dénommée ”Le Grand parti”.
Malick Gakou a vécu son enfance à Thiaroye Sur Mer, auprès de sa grand-mère Astou Seck. Il fit ses premiers pas à l’école primaire numéro 1 de ce village traditionnel Lébou, où il obtient son CEPE (Certificat de fin d’études primaires et élémentaires) et l’entrée en 6-ème.
Après l’école primaire, sa grand-mère déménagea à Pikine Guinaw-Rails où il fréquente le Collège de Pikine sud, renommé CEM Cherif Mouhamadoul Habib Tijani. Par la suite, sa famille se déplace à Guédiawaye où elle se fixa définitivement. Il décroche au lycée Seydina Limamou Laye son baccalauréat série F2 (électrotechnique).
Le tournant de la Pologne
Après le bac, Gakou obtient quatre (4) bourses étrangères pour poursuivre, selon son souhait, ses études, soit en Italie, en Chine, en Bulgarie ou en Pologne. Il choisit d’aller en Pologne après le conseil avisé d’un grand frère, qui était son vrai ami qui venait de terminer ses études en Ukraine.
En 1984/85, il entra à l’école des langues de Lodz, où il décroche un diplôme de langue polonaise avec mention et fut orienté à la célèbre école centrale de planification et des statistiques de Varsovie (SGPIS), première école des hautes études économiques en Pologne (1906), devenue Warsaw school of economics (SGH) en 1991.
Durant son séjour dans ce pays, le jeune étudiant sénégalais fut ainsi profondément marqué par l’histoire du roi Kazimierz Wielki (Casimir III) et les déchirements des années d’occupation nazie, suscitant chez lui un profond sentiment de ”polonité”.
Gakou dit avoir vécu de plein fouet toutes ces transformations engendrées par les conséquences de l’après-guerre et du partage du monde en deux blocs antagonistes (Est-Ouest).
C’est au firmament de cette ambiance historique qu’il obtient un master en commerce extérieur, et puis un doctorat en sciences économiques suivi d’une spécialisation en politique de développement en décembre 1992.
En Pologne, il mena parallèlement, aux études, une vie associative très intense au sein des Associations des étudiants sénégalais et africains, en plus de sa participation active au sein de l’Association Internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (AIESEC). Il fut ainsi le premier président de l’Association africaine des anciens étudiants en Pologne.
Une vie professionnelle forgée dans le secteur privé
A son retour au Sénégal, avec son doctorat en économie et une spécialisation en politiques de développement, il vécut deux années de chômage avant d’être repéré par Famara Ibrahima Sagna, président du Conseil économiques et Social (CES) devenu aujourd’hui Conseil économique social et environnemental (CESE) qui le recrute.
Il y occupa, tour à tour, les fonctions de consultant, conseiller technique, expert-conseiller technique et, enfin conseiller spécial.
En 2000, il fut nommé Directeur de Cabinet du ministre des Transports et des Infrastructures, Madieyna Diouf. Il quitte ce poste en mars 2001, à la suite du départ du Gouvernement du Premier ministre Moustapha Niasse et ses partisans. Ce départ du gouvernement le contraint à quitter l’administration.
Malick Gakou entame ainsi une carrière dans le secteur privé. A la suite des élections locales de 2009, il devient le président du Conseil régional de Dakar après avoir remporté haut la main les élections à Guédiawaye. A ce poste, il posa les prémices d’une réelle prise en charge de la problématique des inondations à Dakar, à la suite des fortes pluies de 2009.
Il est nommé ministre des Sports en 2012, puis ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel. Il démissionne à la suite de profondes divergences avec le Gouvernement en février 2013. Depuis lors, il a retrouvé sa fonction d’administrateur de plusieurs sociétés qui exercent dans le secteur privé national comme international.
Une carrière politique entamée au Parti socialiste (PS)
Sur le plan politique, Malick Gakou qui se définit lui-même comme ‘’un socialiste invétéré’’ a milité au Parti socialiste aux côtés de feu Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niass, feu Djibo Leyti Ka, feu Assane Diagne, Mata Sy Diallo, Babacar Sine, Abdourahim Agne entre autres.
Il a passé toute sa jeunesse au sein de ce Parti, avant d’aller répondre en 1999, à l’appel de Moustapha Niass qui venait de créer l’Alliance des forces de progrès (AFP) dont il devient le numéro 2 en succédant à Madieyna Diouf.
A la suite de profondes divergences avec la Direction de l’AFP (juin 2015) sur l’orientation du Parti, il y fut exclu. Gackou met sur pied, le 17 août 2015 le Grand parti (GP). Recalé de la présidentielle de 2019 à l’étape des parrainages, il décide de soutenir la campagne du candidat Idrissa Seck dans le cadre de la ‘’Coalition Idy 2019’’, arrivée deuxième de l’élection, derrière le président sortant, réélu pour un second mandat.
Malick Gakou assure avoir été de tous ‘’les combats et justes causes’’ des populations. Ce qui lui a valu d’être désigné, le 31 mars 2022, ‘’Maire honoraire’’ de la ville de Guédiawaye.
Pour le scrutin présidentiel du 25 février, le leader du Grand parti se présente avec son Projet alternatif suxali Sénégal (PASS) qui ambitionne de remettre le Sénégal sur les rails du développement.
‘’Progressiste et humaniste dans l’âme’’
La trajectoire de Malick Gackou, c’est aussi un engagement dans le social et le sport.
‘’Progressiste et humaniste dans l’âme’’, porteurs des valeurs de la social-démocratie, M. Gackou est connu pour sa contribution au rayonnement du sport, de la culture, de l’éducation, de la santé et du développement humain dans sa ville Guédiawaye.
Mentor des artistes et mécène des événements culturels, Malick Gakou participe à travers divers actions à l’épanouissement de sa communauté.
Parrain de la Scolarisation des filles (SCOFI) dans le département de Guédiawaye, il participe au renforcement de la promotion du genre dans le système éducatif. La mise sur pied du Prix Seydina Limamoulaye qui distingue les meilleurs élèves de ce lycée emblématique éponyme est la traduction de l’importance qu’il accorde à la valorisation et la promotion de la jeunesse intellectuelle.
Président de la Fondation maternité solidaire, il contribue à la lutte contre la mortalité maternelle et infanto- juvénile partout dans le pays. Ladite Fondation a remis un don à l’Hôpital Mame Abdou Aziz SY Dabakh de Tivaouane à la suite de l’incendie qui a causé la mort de onze (11) bébés en juin 2022.
Il a organisé un téléthon qui a récolté cent millions de francs pour venir en aide aux sinistrés de la banlieue pendant des inondations.
Malick Gakou se décrit aussi comme un sportif ‘’de cœur, d’esprit et d’action’’. Président de Guédiawaye football club pendant 10 ans, il se définit comme ‘’un symbole vivant au-devant de tous les succès des champions de l’arène, des talents des stades et des stars des podiums’’.
Son engagement en faveur du sport lui a valu son entrée à la Fédération sénégalaise de Football (FSF) où il a tour à tour occupé les postes de Trésorier général adjoint, Président de la commission centrale des finances et vice-président en charge du marketing, jusqu’en 2009.
ALY NGOUILLE NDIAYE, UN POLYTECHNICIEN SUR LA LIGNE DE DÉPART À LA PRÉSIDENTIELLE
De la Banque de l'Habitat au gouvernement en passant par le privé, il a occupé des postes-clés dans différents domaines. L'ingénieur civil de formation brigue désormais le fauteuil présidentiel, avec sa connaissance des rouages du pouvoir
Aly Ngouille Ndiaye, candidat à l’élection présidentielle du 24 mars, est un polytechnicien ayant géré d’importants portefeuilles ministériels durant ces 12 dernières années aux côtés de Macky Sall, avant de s’affranchir pour aller à la conquête des suffrages des Sénégalais.
Cet ancien ministre de l’Intérieur est né le 16 août 1964, à Linguère, dans la région de Louga. Il est ingénieur en génie civil, diplômé de l’Ecole Polytechnique de Thiès où il est sorti major de sa promotion en 1988.
Brillant étudiant, le polytechnicien part ensuite aux Etats-Unis, pour compléter sa formation à l’institut de technologie de l’Illinois à Chicago où il obtient un diplôme de MBA avec une double spécialisation en Finance et Recherche opérationnelle en 1993.
A la fin de ses études au pays de l’Oncle Sam, il décline toutes les propositions qui lui ont été faites pour rentrer au bercail afin de servir son pays.
Une fois au Sénégal, il découvre le secteur bancaire sous les couleurs de la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS), où il a très vite gravi les échelons, en occupant respectivement plusieurs postes, auditeur, chef du service des caisses et guichets, chef de département des opérations de la clientèle, directeur du crédit et directeur de la clientèle et du réseau.
Il décide un départ négocié pour entreprendre et donner du temps à la politique.
Pionnier du microcrédit dans le Djolof, son terroir d’origine, il a marqué d’une empreinte indélébile ce secteur avec la création d’une structure financière dénommée DjoMEC (Djolof Mutuelle d’Epargne et de Crédit), comptant 12 000 adhérents pour un capital qui dépasse un milliard de francs CFA, permettant ainsi beaucoup de réalisation en termes de biens immobiliers.
Pour marquer son entrée en politique, il met sur pied le Mouvement pour la renaissance du Djolof (MRD), en 2007.
Il noue une alliance avec le parti de Macky Sall, l’APR (Alliance pour la République), une année plus tard. Une fois élu, en 2012, ce dernier va le coopter au gouvernement où il va siéger pendant plusieurs années, occupant différents postes ministériels.
Fils de l’ancien maire de Linguère, feu Ibra Ndiatté Ndiaye, Aly Ngouille Ndiaye a marché sur les pas de son père, en briguant les suffrages des populations de sa ville natale aux élections locales de 2014 qu’il remporta devant son rival Habib Sy, un autre candidat à la prochaine élection présidentielle.
Réputé rigoureux et compétent, jouissant d’une bonne réputation, il était à la tête d’Aris Engineering, une société d’ingénierie immobilière, jusqu’à sa nomination en qualité de ministre de l’Industrie et des Mines.
Il a également été le président du conseil d’administration (PCA) de l’ASC Dahra lorsque ce club évoluait en ligue 1 de football.
Entre 2012-2017, il a été ministre sous la direction de trois Premiers ministres qui se sont respectivement succédé à la Primature, à savoir Abdoul Mbaye, Aminata Touré et Mohamed Boune Abdallah Dionne.
Il a été ministre de l’Energie, des Mines et de l’Industrie, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique sous le gouvernement de Mohamed Boune Abdallah Dionne.
Il quitte le gouvernement lors du remaniement intervenu en 2020, avant de revenir aux affaires avec la nomination d’Amadou Ba, en occupant le poste de ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural en 2023.
Nourrissant des ambitions présidentielles, il fait part de sa volonté d’être candidat à l’élection présidentielle après que le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé ne pas se représenter à sa propre succession.
Il démissionne alors de son poste de ministre de l’Agriculture pour briguer les suffrages des Sénégalais.
Aly Ngouille Ndiaye parle couramment anglais.
DAOUDA NDIAYE, UN INDÉPENDANT EN ACTIONS À LA PRÉSIDENTIELLE
Figure marquante de la lutte contre le paludisme, le leader du Mouvement Actions se lance dans la politique. Le chef du département de parasitologie de l'UCAD veut aujourd'hui mettre son expertise et son expérience internationale au profit du Sénégal
L’initiateur du mouvement ”Actions”, le professeur Daouda Ndiaye, chef du département de parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), un ”natif de Pikine”, va briguer les suffrages des Sénégalais à la présidentielle du 24 mars.
Chef du département de parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et conseiller spécial de l’Université Harvard de Boston (USA), Daouda Ndiaye a été révélé au grand public à travers les activités de son mouvement ”Actions”. Ndiaye présente une candidature indépendante à la présidentielle du 25 février. Il a passé haut la main l’étape du parrainage avec 46.656 parrains.
”Beaucoup de défis nous attendent, des défis que nous devons relever ensemble. C’est pourquoi, je voudrais déclarer ma candidature à l’élection présidentielle de 2024”, a-t-il déclaré le 6 juillet dernier lors d’un point de presse pour déclarer sa candidature à la présidentielle.
”Si j’ai pu aller à l’école, bénéficier d’un système de santé, d’éducation et réussir ma vie pour un natif de la banlieue, c’est parce que j’ai eu à bénéficier de l’argent du contribuable sénégalais”, avait-il expliqué en mettant en place son mouvement.
Cela, a-t-il ajouté, ”par le biais, en grande partie, d’impôts collectés, de taxes payées par des Sénégalais qui n’ont peut-être pas eu la même chance que j’ai eue pour la réussir”.
”C’est donc à mon tour d’aider ces sénégalais et enfants des sénégalais sans distinction de régions, de villes, de villages, d’ethnies ou de cultures. Je sens juste ce devoir de payer cette dette au Sénégal qui m’a tout donné”, estime le professeur en pharmacie.
Le mouvement social Actions ”Sén Tawféex, Sunu Yiité”, s’active particulièrement dans l’éducation, la santé, la solidarité et l’environnement. Car, estime-t-il, avoir une dette envers le Sénégal et la communauté sénégalaise dans son ensemble.
Le Pr Daouda Ndiaye, agrégé de parasitologie et mycologie est aussi le chef du service de parasitologie du Centre hospitalier universitaire Aristide le Dantec de Dakar. Directeur du Centre africain d’excellence sur le génome et les maladies infectieuses du Sénégal. Il est l’inventeur, en 2016, du test ”illumigene malaria” qui est une révolution dans le dépistage du paludisme.
Daouda Ndiaye est un fils de la banlieue dakaroise et le dit fièrement quand l’occasion se présente. Né à Pikine, précisément à Guinaw Rails, il a fait ses études primaires et secondaires à Pikine et a obtenu son baccalauréat au Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye en 1992 avant de rejoindre la faculté de médecine.
Directeur Afrique francophone et lusophone du Cours international OMS d’accréditation du diagnostic du paludisme, le Professeur a également mis en place Centre africain d’excellence sur la génomique des maladies infectieuses.
Il s’était fixé comme objectif de travailler pour l’éradication du paludisme après avoir échappé à cette maladie quand il était jeune.
Membre du Conseil scientifique de l’UCAD, il a reçu de l’académie française de pharmacie le Prix de la Pharmacie francophone 2020 pour la découverte en 2016 du test du paludisme ”Illumigene-Malaria”, jugé ”révolutionnaire”.
En, 1997, il a été le seul candidat admis en Médecine et Pharmacie au concours des Internes des Hôpitaux à Dakar.
LES PARTISANS DE BASSIROU DIOMAYE FAYE DÉFILENT, LUI RESTE INCARCÉRÉ
Emprisonné depuis près d'un an, le secrétaire général du parti dissout Pastef se retrouve le grand absent de cette campagne électorale pour l'instant. Pourtant, à travers lui, c'est tout un programme politique qui résonne dans les rues de Dakar
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/03/2024
Alors que la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 24 mars a officiellement débuté au Sénégal, un des candidats majeurs de l'opposition reste derrière les barreaux. En effet, Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti dissout Pastef et candidat de la coalition "Sonko Président", purge toujours une peine de prison malgré le démarrage du scrutin.
Porté par une forte popularité, des milliers de partisans se sont rassemblés dimanche lors du premier meeting de campagne de la coalition à Dakar. "Tout le monde est venu pour montrer notre force, montrer que nous sommes majoritaires dans le pays", a déclaré Abdourahmane Sankhare, un professeur de sciences présent à l'événement, cité par l'agence de presse française. Sur les tee-shirts et casquettes, le visage souriant de Bassirou Diomaye Faye est omniprésent. Pourtant, l'homme reste détenu depuis près d'un an pour "outrage à magistrat".
Inscrit parmi les 19 candidats en lice pour cette présidentielle, reportée une première fois, Bassirou Diomaye Faye purge actuellement sa peine à la prison de Rebeuss, à Dakar. Selon le journal Le Monde, qui a couvert le meeting à Dakar, ses sympathisants espèrent une remise en liberté prochaine dans le cadre d'une loi d'amnistie récemment adoptée ou d'une liberté provisoire. "L'important, c'est le projet et pas le candidat. Le fait qu'il soit encore détenu, 'ça nous motive encore plus'", a déclaré Ramatoulaye Diédhiou, une assistante de 28 ans.
Autre grande absente de ce rassemblement, Ousmane Sonko, arrivé troisième de la présidentielle de 2019 et dont la candidature a cette fois été invalidée. Son visage était omniprésent aux côtés de celui de Bassirou Diomaye Faye, avec le slogan "Ousmane mooy Diomaye", qui peut se traduire par "Ousmane, c'est Diomaye". L'opposant, également détenu, a appelé ses partisans à soutenir le candidat de la coalition "Sonko Président".
Lors de la présentation du programme aux médias samedi, plusieurs mesures fortes ont été avancées comme la suppression du poste de Premier ministre, la création d'un poste de vice-président ou encore la création d'une monnaie nationale en remplacement du franc CFA. "Notre programme est long et riche. On n'aura pas assez de dix ans pour tout mettre en oeuvre", a estimé Fary Yague, une étudiante de 26 citée par le journal Le Monde.
Alors que la campagne s'annonce très ouverte, le candidat de la mouvance présidentielle Amadou Ba s'est rendu dimanche en périphérie de Dakar, avant son meeting de lancement de campagne prévu lundi. Les anciens maires Khalifa Sall et Idrissa Seck courtisent également les électeurs. Seul bémol, le clip de campagne de Bassirou Diomaye Faye n'a pas été diffusé à la télévision nationale car préenregistré par son directeur de campagne, a justifié le régulateur audiovisuel sénégalais.
L’ORDRE NATIONAL DES CHIRURGIENS-DENTISTES ALERTE
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes va en guerre contre les faux dentistes qui implantent des cabinets dentaires sans être qualifiés.
Il y a quelques jours, un patient a été hospitalisé neuf jours après traitement chez un faux dentiste à Guédiawaye. Cette situation a fait sortir l’Ordre national des chirurgiens-dentistes de ses gonds pour dénoncer une prolifération de cabinets dentaires clandestins tenus par de faux dentistes.
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes va en guerre contre les faux dentistes qui implantent des cabinets dentaires sans être qualifiés. La présidente de l’Ordre, Dr Myriam Thérèse Arlette Dia Ntab, a été interpellée ces derniers jours sur une histoire de faux dentiste. « Pour clarifier, nous dirons tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un dentiste. Ce que nous avons lu dans les médias, lui aussi n'était pas un chirurgien-dentiste. On nous parle d'un cabinet paramédical et ce type de cabinet est privé et est tenu par un infirmier avec des limites définies par un arrêté ministériel», explique-t-elle. Selon elle, la santé dentaire est une pratique à part entière de notre système de santé. «Il y a un secteur bucco-dentaire, la pharmacie et la médecine générale. Sur l'esplanade du privé, quand on va dans un cabinet, on doit y trouver un chirurgien-dentiste, ses collaborateurs sont d'ailleurs sous sa responsabilité. Même s'il existe des techniciens supérieurs en odontologie, on les trouve beaucoup plus pour ne pas dire exclusivement dans les structures de santé publique», souligne-t-elle. Elle souligne que le Sénégal n’a pas encore atteint le nombre requis par l’OMS. «On n'est même pas encore 600 alors qu'il faut au moins plus de 1 800 chirurgiens-dentistes pour réussir un maillage national. Il est important de faire comprendre à la population qu'il ne faut pas aller dans un cabinet paramédical pour des soins dentaires. Ce ne sont pas les cabinets conformes qui manquent, à défaut, il faut aller dans le public. C'est regrettable de voir des gens risquer leur vie pour des soins prodigués par des personnes non qualifiés», regrette-t-elle.
Pour sa part, le secrétaire général, Dr Ibrahima Guèye, soutient que des personnes profitent du déficit de spécialistes pour installer des cabinets dentaires. «Aujourd'hui, des efforts sont faits et il y a des chirurgiens pratiquement dans plusieurs endroits. Il faut donc faire l'effort de frapper aux bonnes portes. La première mission de l'Ordre est de protéger la population», souligne-t-il. C'est pourquoi, dit-il, il faut une coordination entre le ministère de la Santé et l'Ordre pour régler ce genre de problème. «La loi est très claire à ce sujet, il faut être diplômé pour pratiquer. On a des plaintes qui dorment et des procès que nous avons gagnés ; et ceux qui sont sur le net pour la plupart sont des clandestins et sont dans l’illégalité», avertit il. Trésorière de l’Ordre, Dr Awa Diouf parle de la situation des techniciens supérieurs. Selon elle, leur corps a été créé pour apporter assistance aux chirurgiens-dentistes qui sont au niveau du public. La demande est forte et il n’y a pas assez de dentistes. «Il faut comprendre que ces derniers ne peuvent travailler que dans le public. Ils ne peuvent encore moins ouvrir un cabinet privé. Leur formation est d'ailleurs limitée, ils ne peuvent pas fournir tous les soins. Ils se limitent au détartrage, aux extractions simples etc.», a-telle précisé.
L’OPERATION DE CHARME DES CANDIDATS
Cherté de la vie, lutte contre le chômage, réconciliation, rupture…Pour leur premier temps d’antenne à la télévision nationale, les candidats ont fait des déclarations
Pour leur premier temps d’antenne à la télévision nationale, les candidats ont fait des déclarations. Des passages pour donner un avant-goût de leur programme. Le candidat Idrissa Seck, qui a ouvert le bal, a annoncé une stratégie pour s’attaquer à la cherté de la vie, au chômage des jeunes, aux problèmes de sécurité au niveau des frontières.
Le candidat d’«Idy2024» a mis en avant, lors de sa déclaration, son expérience et son parcours. Idrissa Seck a profité de l’occasion pour lancer un appel à la paix à tous les leaders, «parce que le travail qui nous attend est colossal»
Le candidat de la majorité, Bby, Amadou Ba, qui se dit confiant, a, quant à lui, promis de faire de la jeunesse sa priorité, «pour lui donner des raisons d’espérer». M. Ba promet également d’augmenter les financements pour les femmes, des logements décents, des soins de santé de qualité, d’améliorer le pouvoir d’achat, de travailler pour instaurer un climat de paix et de concorde.
Le candidat Thierno Alassane Sall, lui, veut régler le problème des institutions, rendre la Justice indépendante, faire du Sénégal la vitrine démocratique de l’Afrique de l’Ouest.Il promet aussi de s’attaquer à la corruption, de faire du Sénégal un pays autosuffisant dans le domaine agricole, un pays industrialisé.
Le leader de la Coalition «Malick Gackou 2024» a fait de la réduction du coût de la vie son cheval de bataille. Pour la première séquence de son temps d’antenne, M. Gackou s’est présenté comme un homme très au fait de la situation des différentes couches de la société à qui il a toujours apporté son soutien.
Daouda Ndiaye, également candidat à cette Présidentielle, a annoncé un programme axé sur 19 propositions, qui seront déclinées durant cette campagne pour le développement du Sénégal.
Le candidat Mamadou Lamine Diallo, lui, veut mettre fin au désespoir des jeunes Sénégalais avec «un agenda de redressement national, qui ouvre les portes de la grandeur du Sénégal». Il s’agira, d’après lui, de «faire du Sénégal l’une des grandes économies du monde». M. Diallo soutient qu’il va apporter des solutions aux problèmes liés à l’éducation, à la santé, au sport
El Hadj Mamadou Diao annonce des réformes qui vont permettre d’améliorer les soins de santé. Le candidat qui veut construire «un Sénégal fort et prospère» mise sur une nouvelle manière de penser et d’agir basée sur la confiance, la transparence, une vision politique moderne.
La seule candidate à cette Présidentielle, Anta Babacar Ngom, opte pour «un nouveau visage pour le Sénégal». Elle veut amener à la retraite les politiciens professionnels et se battre contre la corruption afin de mettre le Sénégal sur le chemin du travail avec des usines, des industries transformatrices.
L’opérateur économique Serigne Mboup, candidat aussi à cette élection, appelle au changement pour rompre avec nos dirigeants qui, selon lui, se sont comportés jusqu’ici comme des rois. Le candidat se fait le devoir de servir et développer son pays.
L’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye veut rendre le Sénégal prospère en mettant les moyens nécessaires dans l’agriculture, l’élevage, développer l’industrie qui va permettre de garantir de l’emploi aux jeunes.
C’est aussi le vœu de Déthié Fall. Le candidat promet d’apporter des solutions aux préoccupations économiques et sociales, au chômage, à la santé, l’éducation
Le candidat du Pur, Aliou Mamadou Dia, souhaite lui réconcilier les Sénégalais à travers un pacte social fort pour le développement du pays. Pour cela, il promet un accès aux services sociaux de base. «C’est notre ambition politique basée sur la vérité, la transparence, la confiance, le retour aux valeurs qui ont fondé notre société, notre République», a-t-il dit.
A l’image des autres candidats, Papa Djibril Fall fait de l’éducation, de la sécurité, de la santé et du chômage des jeunes, ses priorités. M. Fall promet aussi une gestion transparente des ressources et de changer la vie des Sénégalais.
Le candidat Khalifa Ababacar Sall s’est présenté en homme de paix qui veut réconcilier la Nation, faire les réformes nécessaires, les ruptures et travailler pour le développement du Sénégal.
L’ancien Pm Mahammed Boun Abdallah Dionne veut, lui, être «le Président de la réconciliation, de l’unité et de la souveraineté économique appliquée». Concernant les institutions, le candidat s’est engagé à appliquer les conclusions de la Cnri et aussi de faire un mandat unique.
Pour le candidat Boubacar Camara, il est temps d’avoir des gouvernants compétents et vertueux. «Notre pays est mal gouverné. L’endettement est excessif, la corruption gangrène notre pays, l’image du Sénégal est écornée. Mais l’espoir est permis. Sans tâtonnement, je ferai en sorte que les Sénégalais aient l’esprit apaisé», a-t-il déclaré.
Habib Sy, qui a décidé de mener la campagne pour Bassirou Diomaye Faye, soutient qu’il connaît le système et ce qui est à détruire pour construire le projet du parti Pastef.
Quant à Cheikh Tidiane Dièye, il veut mettre fin à l’injustice, à la corruption, et donner les moyens aux jeunes pour le développement du Sénégal. Le tout, souligne-t-il, basé sur un projet axé sur le patriotisme, la souveraineté et la refondation.
LE DIALOGUE COMMINAUTAIRE POUR PREVENIR LES VIOLENCES LORS DE LA PRESIDENTIELLE
Une journée de dialogue communautaire réunissant tous les acteurs pour une élection apaisée au Sénégal s’est tenue à Richard-Toll, à l’initiative du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l’ambassade du Canada et du projet Wanep
Richard-Toll, 11 mars (APS) – Une journée de dialogue communautaire réunissant tous les acteurs pour une élection apaisée au Sénégal s’est tenue à Richard-Toll (nord), à l’initiative du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l’ambassade du Canada et du projet Wanep-Sénégal.
“Nous sommes ici dans le cadre d’un dialogue communautaire pour amener les différents participants à diagnostiquer un peu ce qui a été à l’origine des violences que la commune a connues dernièrement et essayer de trouver des solutions, pour que ce qui s’est passé ne se reproduise plus”, a déclaré Alfred Gomis, coordinateur du projets Wanep- Sénégal, à l’ouverture de la rencontre organisée durant le week-end.
M. Gomis a précisé que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation en vue de la présidentielle du 24 mars prochain, avec l’objectif d’une élection paisible, calme et sans violence.
Selon lui, cette journée est une occasion pour les participants de trouver des réponses en vue de prendre des mesures urgentes à travers des initiatives locales pour parvenir à des solutions pérennes.
Jeswina Barboza, analyste du programme et coordinatrice cohésion sociale et prévention des conflits au PNUD, a souligné que cet organisme des Nations unies souhaite accompagner les communautés dans différents secteurs de développement pour favoriser leur autonomisation et leur résilience.
Elle a indiqué que les événements récents au Sénégal ont revêtu un caractère préoccupant, expliquant que c’est pourquoi le PNUD, en partenariat avec l’ambassade du Canada et le projet Wanep- Sénégal, a mis en place un projet axé sur la cohésion et la prévention des conflits.
Cette initiative vise à rechercher des solutions à travers le dialogue en vue de faire en sorte que la cohésion sociale, qui fait du Sénégal un exemple en Afrique et partout ailleurs, puisse être consolidée et préservée, a-t-elle lancé
«YAAY 2.0» ET KALISTA SY AU SOMMET
«Yaay 2.0» et «Hair Lover», ces deux séries de Kalista Production, ont remporté 9 des 20 récompenses mises en jeu pour la première édition du Grand Prix Gainde des séries. Sacrée meilleure série, «Yaay 2.0» est talonnée par «Salma» et «Baabel».
«Yaay 2.0» et «Hair Lover», ces deux séries de Kalista Production, ont remporté 9 des 20 récompenses mises en jeu pour la première édition du Grand Prix Gainde des séries. Sacrée meilleure série, «Yaay 2.0» est talonnée par «Salma» et «Baabel».
La première édition du Grand Prix Gainde des séries sénégalaises a sacré, ce samedi, la série Yaay 2.0 de Kalista Production. La série était une des 20 séries en compétition pour cette première édition. Yaay 2.0, qui traite de l’infertilité, entre autres sujets, remporte ainsi un chèque de 10 millions de francs Cfa. «La série est sacrée pour son originalité, la maîtrise de son langage cinématographique, la justesse et la clarté de son geste artistique, pour son audace dans le choix des thèmes (stérilité, maternité, santé sexuelle, traumatisme…), la qualité technique et la profondeur de sa recherche», salue le jury présidé par Amina Seck, écrivaine et scénariste. Salma de Sol Invictus Media s’adjuge la deuxième place avec un chèque de 5 millions de francs. «Salma met face-à-face différents sujets sociaux souvent difficilement abordables : la religion et la spiritualité, la foi et les dictées sociales, l’apparente pureté et la débauche, le bien et le mal, le machisme et l’émancipation. La série réunit des mondes que tout semble séparer. Salma a également séduit le jury par son casting réussi», souligne le jury. En troisième position, c’est Baabel de Marodi Sas Africa qui remporte les 3 millions. Outre ces grands prix, la soirée a également permis de couronner l’excellence dans la technique audiovisuelle. Ainsi, entre Yaay 2.0 et Hair Lover, Kalista production engrange les prix du Meilleur scenario, la Meilleure réalisation, le Meilleur montage et le Meilleur décor. Roger Felmont Sallah, qui interprète Sandiery dans Yaay 2.0, remporte également le prix de la Meilleure interprétation masculine, tandis que Lala Laurette Ndiaye (Mariama dans la même série), remporte le prix de la Révélation féminine. Aïcha Ba Diallo, l’héroïne de Salma, remporte haut la main le prix d’Interprétation, tandis que Moustapha Mboup (Cire) de la même série remporte le prix de la Révélation masculine. Vautours d’EvenProd remporte les prix Maquillage et costume, tandis qu’Impact de Marodi, celui du Son et Cœurs Brisés de EvenProd, le prix de la Musique originale. «Cette cérémonie met en lumière la richesse et la diversité de notre patrimoine audiovisuel», a indiqué le ministre de la Culture, du patrimoine historique, des industries créatives et des loisirs. Pour le Pr Aliou Sow, «bien plus que de simples divertissements, les séries sont le reflet de notre société, de nos valeurs, de nos aspirations et de nos défis».
Si depuis ces dernières années, le succès des séries a dépassé les frontières du pays, des pionniers ont balisé le chemin. C’est ainsi que le prix Rétrospectives a été remis à El Hadji Mamadou Niang Leuz, pour ses réalisations comme Un café avec…, Dinama Nekh. De même, le prix Légende a été remis au duo de la série Goorgorlou, Habib Diop et Seune Sène. Des prix hommages ont aussi été remis aux familles des défunts Jean-Paul d’Almeida et Mentor Ba. «En plus du beau et du bien, le cinéma et l’audiovisuel ont un rôle important dans l’employabilité des jeunes et des femmes. Avec des formations de qualité, un bon encadrement et un accompagnement adéquat, nous pouvons espérer être au sommet d’ici quelques années», a souligné la présidente du jury, Amina Seck. Au total, sur les 20 séries qui s’étaient portées candidates, seules 8 ont été éligibles. Et au final, chacun des vainqueurs est reparti avec un trophée, inscrivant dans l’histoire du cinéma, cette soirée de récompenses que de nombreux artistes ont égaillée de leurs belles notes musicales.
par Ousseynou Nar Gueye
LES CANDIDATS SUR LA RTS : TRIOMPHE DE LA WOLOFOCRATIE DÉMAGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Le premier vainqueur de cette élection présidentielle 2024 est le populisme en marche, tenant de la main gauche la démagogie à citations coraniques et de la main droite, la wolofocratie conformiste
Premier temps d'antenne des candidats présidentiels diffusé à la RTS ce dimanche 10 mars : la majorité des candidat(e)s a parlé exclusivement wolof. Certains du wolof entrecoupé à la fin de français (pour le néo-alphabétisé Serigne Mboup, qui a des choses à prouver en matière de gauloiserie).
D'autres du français émaillé à la fin de wolof (pour le présumé poulet de Korité Amadou Bâ, dont le wolof de boy town sans accent Ndring sert de gage qu'il n'est pas Guinéen), là où la vendeuse de poulets Anta Babacar Luther Queen a fait du wolof martial, style Taekwondo (sport efficace mais peu halal pour tordre le cou aux gallinacés!). Ou enfin du françouoloffulaani (pour M.L. Diallo Tekki, qui veut rameuter jusqu'au Tekrur).
En 2019, des 5 candidats, seul "Çonqueault" avait fait son premier temps d'antenne RTS (et ses autres passages RTS aussi !) uniquement en wolof, ce qui me semblait déjà anticonstitutionnel (et anticonformiste aussi, il est vrai. Mais bon : Encore heureux!) : il a fait des émules chez tous les 18 candidats de 2024 (moins un candidat aphone à la RTS, Diomaye qui joue la pièce de théâtre "En attendant Godot" à la prison du Cap Manuel...). Dès lors, interprète-fixeur pour journaliste de la presse étrangère est un métier d'avenir, à moins que ChatGPT travaille aussi en wolof.
Le premier vainqueur de cette élection présidentielle 2024 est donc le populisme en marche, tenant de la main gauche la démagogie à citations coraniques et de la main droite, la wolofocratie conformiste. Conclusion ? : "En avant, mars !".
En attendant la promesse des fleurs de darkassé, dambarass, soumps, et autres madds éclos ce dimanche soir sur la RTS, 'Marssons!' seulement...., on verra les fruits sahéliens que cela donnera à la gare du 24 mars.
Le message subliminal de ce recours unanime au wolof par les candidats présidentiels pour leur temps d'antenne à la télévision publique est que le précurseur en la matière, Ousmane Çonqueault, est l'absent le plus présent de cette campagne électorale. D'ores et déjà.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur du site d’info Tract.sn et Managing Partner d’Axes & Cibles Com.
par le chroniqueur de seneplus, Jean Pierre Corréa
NOUS PRENONS DATTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Il sera intéressant d’observer, en plein jeûne, nos candidats s’astreindre à ne point mentir sur leurs projets, à éviter toutes surenchères populistes, à avoir des propos empreints de la spiritualité
Jean Pierre Corréa de SenePlus |
Publication 11/03/2024
Comme Dieu fait bien les choses. Figurez-vous qu’Il a inspiré notre Conseil constitutionnel et notre futur-ex président de la République à fixer la date du scrutin en pleins carêmes musulman et chrétien, mettant s’il en était encore besoin, cette singularité exceptionnelle sénégalaise de concorde religieuse en exergue.
J'ai la chance d'être né à Saint-Louis, de mère Saint-Louisienne, dans une ville où le cimetière abrite ensemble, catholiques et musulmans à Sor et d'être originaire, par mon père, de Ziguinchor où le même cimetière est la dernière demeure des catholiques et des musulmans... Je suis nostalgique d'une époque où le cardinal Thiandoum offrait à son ami Seydou Nourou Tall le caravansérail qui appartenait au clergé, l'espace nécessaire pour y dresser cette belle mosquée qui fait la fierté d'un Sénégal aujourd'hui amputé de ses élégances.
Nous qui aimons tant, au détour de chaque phrase, préciser que nous sommes un peuple musulman, allons donc traverser 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges, accompagnés durant 15 jours, par nos frères catholiques qui depuis le début de l’ère statistique, plafonnent toujours à 5%, créant interrogation sur leurs capacités à faire, eux aussi des enfants…, mais je disgresse…
En théorie, nous devrions vivre dès ce lundi, 30 jours de bonheur, de félicité, de tranquillité, de partage et de fraternité œcuménique.
Certains aiment à préciser que quand leurs amis chrétiens jeûnent, ils ne s’en rendent même pas compte, parce que simplement, ils ne les entendent pas gémir, ni se plaindre et évoquer leur jeûne pour justifier leurs paresses à faire leur boulot… Nous espérons rencontrer des hommes et des femmes qui ne se plaindront pas du jeun, dans des bureaux climatisés, naviguant sur Facebook ou Whatsap, alors que le Prophète Lui, PSL, s’est affranchi de l’épreuve sous 50° ! Un peu de décence dans la complainte de l’affamé tout de même….
On peut rêver durant ces 30 jours, de réseaux sociaux sans vulgarités ni injures, avec des acteurs sociaux qui privilégient une des recommandations majeures de l’Islam, à savoir la circonspection et la prudente retenue, qui empêchent d’avoir à proférer d’insoutenables conneries…Astafiroulah !!! Je m’égare.
Mais la particularité du Ramadan de cette année, c’est évidemment, qu’il se déroule en pleine campagne électorale d’une présidentielle à multiples rebondissements et que tous désirent être sans accrocs ni évènements fâcheux. Nous prions tous pour que tous ces sacrifices communs et prières communes, diffusent sur notre Sénégal paix et concorde, et surtout, redonnent aux populations de l’espoir et de la confiance en sa classe politique.
Il sera intéressant d’observer, en plein jeûne, nos candidats sur les tréteaux de campagne, s’astreindre à ne point mentir sur leurs projets, à éviter toutes surenchères populistes, à avoir, c’est le moment le plus approprié, des propos empreints de la spiritualité que ces moments religieux requièrent. Nous espérons que leurs meetings ne provoqueront pas de violences, et que le sang ne coulera point.
Nous allons profiter durant 15 jours de l’absence d’invectives entre politiciens, sans bagarres, sans injures, sans présomptions ni arrogances, grâce à des hommes politiques manifestant compassion, empathie et attention pour les populations dont ils attendent les suffrages.
Ce sont aussi 30 jours durant lesquels nous serions bien inspirés de nous demander si dans l’émission des prières que l’on envoie à Dieu à longueur de prêches, d’émissions de radio, de chants religieux nocturnes et perturbant la mobilité et la quiétude des citoyens, d’évocation pour jurer, de tous les saints hommes de Dieu qui peuplent notre spiritualité, de nous demander donc pourquoi Dieu souvent ne nous entend pas. Y’a un problème de réception… Y’a un truc qui cloche…
Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu…
Il n’y a aucune raison que ses grâces ne nous mènent pas vers un vrai redressement que notre jeunesse surtout quémande de tout son désespoir.