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20 mai 2025
LA TURQUIE, L'IRAN ET LE MAROC AVANCENT LEURS PIONS AU SAHEL
Dans le sillage du retrait de la France, la Turquie, l’Iran et le Maroc multiplient les initiatives en direction des régimes militaires du Sahel qui cherchent à diversifier leurs partenaires.
Avions de chasse, hélicoptères de combat… Face aux caméras de la télévision burkinabè, le directeur de l’agence turque de l’industrie spatiale et aéronautique déploie un catalogue alléchant pour des régimes militaires aux prises avec les groupes jihadistes.
Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, rappelle lui l’un des mantras des régimes sahéliens dont les armées souffrent de sous-équipement chronique: "Il s’agit pour nous de développer les capacités endogènes de manière à réduire notre dépendance".
Une dépendance aux forces étrangères, notamment de la France et d'autres pays occidentaux, qui ont été déployées pendant plus de dix ans dans la région, et rechignent à livrer du matériel offensif à des armées accusées de perpétrer des exactions contre les populations civiles.
Tandis que les troupes françaises pliaient bagage, les drones de combat livrés par la Turquie sont devenus des pièces maîtresses des dispositifs des armées du Mali et du Burkina Faso, engagées dans un conflit asymétrique. Leurs frappes seraient à l’origine de nombreuses victimes collatérales, d'après un rapport en janvier de l’ONG Human rights watch (HRW), ce que nient les autorités.
Début 2024, le Mali a réceptionné un nouveau lot de drones turcs Baykar prisés pour leurs performances, valant au PDG de l'entreprise qui les fabrique, Haluk Bayraktar, d'être décoré à Ouagadougou en avril 2022 sur instruction de l'homme fort du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré.
"Le secteur de la défense est le moteur de la politique étrangère turque dans les pays africains", souligne Federico Donelli, politologue et auteur d’un livre sur l’influence turque en Afrique. Alors que Moscou s’impose comme le principal allié des régimes militaires sahéliens, Ankara fait montre d’une politique "opportuniste" qui "tente de se positionner comme une alternative aux Européens et à la Russie", explique-t-il.
L’ancien chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavuşoğlu, "avait été la première figure internationale de haut niveau à rencontrer la junte militaire au Mali après le coup d’Etat d’août 2020. Ankara a également adopté une position conciliante avec la junte au Niger, pays clé dans la région pour la Turquie car situé à la frontière sud de la Libye, où Ankara possède de très nombreux intérêts", selon le groupe de réflexion italien ISPI.
Ankara mûrit également un projet de corridor transsaharien reliant les pays du Golfe de Guinée à l’Algérie, autre bastion nord-africain des investissements turcs, souligne Federico Donelli.
Concurrence du Maroc, de l'Iran
Un projet concurrent a déjà été initié par le Maroc, qui s’est dit prêt en septembre à mettre "ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires" à la disposition du Mali, du Burkina, du Niger et du Tchad, pays enclavés, dont les trois premiers ont annoncé fin janvier leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
"La Turquie a des capacités militaires. Avec le Maroc nous avons d’excellentes relations depuis l’indépendance, et il s’agit plutôt de développement économique", selon une source gouvernementale au Niger.
Maroc et Turquie, dont l’influence dans la région est ancienne, pourraient y subir la concurrence nouvelle de l'Iran, qui, depuis 2020 et les coups d’État au Mali, Burkina et Niger, multiplie les initiatives.
En octobre, Téhéran a signé plusieurs accords de coopération avec le Burkina Faso, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’urbanisme, de l’enseignement supérieur, et de la construction. Téhéran, également producteur de drones de combat, a annoncé fin janvier la création de deux universités au Mali, en plus de la signature de divers accords de coopération.
La politique africaine de l’Iran est caractérisée par "un langage révolutionnaire, une logique tiers mondiste et anti-impérialiste", avec des "arguments diplomatiques évidents" pour des pays en rupture avec l’ex-puissance coloniale française, assure l’économiste Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Mais, ajoute-t-il, "les Iraniens signent des dizaines d’accords et aucun ne marche. Ils n’ont pas les financements nécessaires pour soutenir des accords, ni pour concurrencer sérieusement la Turquie ou l’Arabie Saoudite".
L'Iran, qui a augmenté sa production d'uranium enrichi à 60% selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pourrait-elle, à terme, convoiter les réserves d'uranium du Niger exploitées jusqu'à présent par la société française Orano ? "C'est notre ressource, on peut la vendre à qui ont veut", affirme une source gouvernementale nigérienne.
LE PUR MISE SUR LE PRIVÉ NATIONAL
Dans le document qui rapporte les quatre piliers du programme du Pur, le privé y occupe une bonne place. Le parti ambitionne aussi de créer 250 mille emplois par an d’ici 2034
Après douze ans, le constat est une économie extravertie et non compétitive, des institutions instables et politisées, des ménages pauvres, selon le Pur qui va faire focus sur le secteur privé. Son constat: «La contribution attendue du secteur privé national est restée très faible, loin des 30 % prévus dans le scénario optimiste du Pse», regrette Mamadou Aliou Dia. Qui souligne que le Pib par tête des Sénégalais est à améliorer. «En termes de Pib par habitant, notamment avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, le Sénégal continue d’avoir un Pib par tête plus faible». Pour le Pur, il est question de réaménager le climat des affaires au profit du secteur privé national. Il plaide également «la participation obligatoire du Secteur privé national (Spn) dans les Investissements directs étrangers (Ide) à hauteur de 51 %».
Il s’agit de réformer le code des investissements, selon Mamadou Dia, qui souligne qu’il est nécessaire d’imposer l’entrée du privé local ou entité publique dans le capital du privé étranger. C’est parce qu’il y a un manque à gagner. «A titre illustratif sur la période 2019-2021, les investisseurs étrangers ont rapatrié plus de 600 milliards de Francs Cfa par an, en termes de flux de revenus générés par les investissements. En d’autres termes, un franc Cfa investi rapporte un rendement moyen de 11 % (Flux revenus/stocks Ide). En nominal, les flux de revenus d’investissement rapatriés sont passés de 270 milliards de francs Cfa en 2012 à 615 milliards de francs Cfa en 2021». Sur un autre volet, le Pur programme qu’elle va favoriser la transformation locale des matières premières. Pour ce qui est de la politique d’industrialisation du Sénégal, elle sera basée sur des écosystèmes d’industries légères (sur les 5 ans) et aussi d’industries lourdes (sur les 10 ans), selon le candidat du Pur. Qui va aussi plaider pour des réformes monétaires sur le franc Cfa durant les deux premières années.
Le Pur va de même œuvrer pour la promotion du libre-échange afin de tirer le meilleur partie de la Zlecaf qui donne accès au Sénégal à 1,2 milliard de consommateurs. Par ailleurs, face aux crises, il est important de mettre en place des pôles de développement durable pour rendre notre économie plus dynamique et endogène, de l’avis du candidat. Qui révèle l’ambition de son parti de vouloir créer plus de 250 000 emplois par an d’ici 2034. Dans le domaine agricole, il y a l’objectif de la création de 14 pôles de développement durable (P2d) sur l’étendue du territoire. «Nous aurons besoin d’un espace de 20 000 ha pour chaque P2d», estime-t-il.
LES GRIEFS DES RECALÉS DE LA PRÉSIDENTIELLE
La requête déposée ce lundi 11 mars 2024 au nom de cinq requérants dont des députés et des électeurs, vise à obtenir auprès de la Cour suprême, la suspension de trois décrets organisant le scrutin du 24 prochain
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/03/2024
Une requête en référé-suspension a été déposée devant la Cour Suprême du Sénégal contre les décrets fixant la date et les modalités de l'élection présidentielle prévue le 24 mars 2024.
Cette requête introductive d'instance, déposée le 11 mars 2024 au nom de cinq requérants dont les députés Lamine Thiam et Saliou Dieng ; et Karim Wade, Mayoro Faye et Magatte Sy, vise à obtenir la suspension de trois décrets pris par le président de la République:
- Le décret n°2024-690 du 6 mars 2024 abrogeant le décret n°2023-339 du 16 février 2023 et fixant la date de l'élection présidentielle au 24 mars 2024.
- Le décret n°2024-691 du 6 mars 2024 portant convocation du corps électoral pour le scrutin du 24 mars.
- Le décret n°2024-704 du 7 mars 2024 fixant la période de campagne électorale du 9 au 23 mars.
Les requérants sont représentés par Maître Mohamed Seydou Diagne, avocat à la Cour. Ils estiment que ces décrets soulèvent "un doute sérieux quant à leur légalité" au regard du Code électoral.
Non-respect des délais légaux
Selon les requérants, les décrets attaqués violent deux dispositions clés du Code électoral sénégalais.
D'une part, l'article LO 137 prévoit que les électeurs doivent être convoqués "au moins quatre-vingt jours avant la date du scrutin". Or le décret de convocation du 6 mars ne respecte pas ce délai de 80 jours.
D'autre part, l'article LO 129 dispose que "la campagne électorale doit s'ouvrir vingt-et-un jours avant le premier tour". Alors que le décret du 7 mars ouvre la campagne seulement 15 jours avant le scrutin.
Ces violations créent, selon les termes de la requête, "un doute sérieux quant à la légalité des décrets attaqués".
Urgence de la situation
Les requérants soulignent également l'urgence de la situation, la campagne étant déjà en cours depuis le 9 mars et le scrutin prévu dans seulement 13 jours, le 24 mars. Ils estiment que l'exécution des décrets leur causerait "un préjudice suffisamment grave et immédiat". Aussi demandent-ils au juge des référés de la Cour suprême de bien vouloir suspendre les trois décrets attaqués dans l'attente d'un jugement sur le fond.
Une audience devrait se tenir prochainement pour que le juge statue sur cette requête introductive d'instance. Sa décision pourrait avoir un impact majeur sur le calendrier électoral.
par Dialo Diop
SORTIR PROPREMENT LE PRÉSIDENT SORTANT PAR LE SUFFRAGE UNIVERSEL
Il ne reste plus au président sortant que le recours à la tactique ultime du chaos électoral, pour échapper au verdict des urnes : par la violence généralisée durant la campagne, ou la fraude massive le jour du scrutin ou une combinaison des deux
En entretenant l’année dernière un faux suspense durable autour de sa troisième candidature illégale, le président sortant a, de fait, suspendu la Constitution en vigueur. Ce que personne n’a le droit de faire, fût-ce le président de la République !
De même cette année, en interrompant unilatéralement, par un décret scélérat, le processus électoral à quelques heures de l’ouverture de la campagne présidentielle, il a délibérément violé la loi fondamentale et le Code électoral. Ce qui relève de la haute trahison pour un soi-disant « gardien de la Constitution » …
Courtoisement mais fermement rappelé à l’ordre par le Conseil constitutionnel, il refuse obstinément de se conformer aux décisions exécutoires du « juge des élections », en convoquant par diversion un faux « dialogue national », fort heureusement boycotté par la quasi-totalité des candidats en lice.
Loin de s’avouer vaincu, le voilà à présent qui sort de son chapeau, tel un prestidigitateur machiavélique, un projet de « loi d’amnistie » taillé sur mesure, mais sous le couvert d’un vœu de « réconciliation nationale ». En réalité, une loi de circonstance, votée en procédure d’urgence par sa chambre d’enregistrement, dont l’objet principal sinon exclusif est d’effacer « légalement » les innombrables crimes politiques, sanglants ou non, liés à sa volonté forcenée, mais vaine, de se maintenir au pouvoir par la violence d’Etat et/ou la tromperie.
Et par conséquent, irrecevable dans son principe comme dans ses modalités. Au même titre d’ailleurs qu’une autre loi scélérate, adoptée en catimini cette fois et qui supprime l’obligation de la déclaration de patrimoine pour le chef de l’Etat et le(a) patron(ne) de l’OFNAC, dont les pouvoirs de police judiciaire ont été opportunément étendus…
Aujourd’hui cependant, consulté pour « avis » sur les conclusions du prétendu « dialogue », la décision courageuse du Conseil constitutionnel de s’en tenir au strict respect de la norme légale aura eu pour effet immédiat de mettre fin au jeu dilatoire du président sortant. Un jeu funeste auquel se prête complaisamment le bloc factice du Parti-Etat reconstitué avec les débris de l’UPS-PS-PDS-APR-BBY, etc., qui a fini de détruire ce pays en un demi-siècle.
Ainsi mis au pied du mur, il ne reste plus au président sortant, qui refuse de sortir, que le recours à la tactique ultime du chaos électoral provoqué, pour échapper au verdict des urnes : par la violence généralisée durant la campagne, ou la fraude massive le jour du scrutin, ou bien une combinaison des deux !
Or, l’on sait que des milices de nervis stipendiés et parfois dotées d’armes de guerre sont toujours en liberté à travers le pays, prêtes à semer un chaos artificiel susceptible de fausser, sinon de saboter le processus électoral, voire de servir de prétexte à la proclamation de l’état de siège ou de la loi martiale, équivalant à un coup d’Etat militaire de facto ou de jure…
Quoi qu’il en soit, la peur et l’insécurité sont incompatibles avec la libre expression d’un suffrage universel authentique.
Aussi, est-il d’une importance vitale pour le camp de l’alternative véritable de marcher sereinement vers une élection présidentielle calme, paisible et sereine, en s’abstenant de céder à la provocation de troubles par les agents du parti-État. Ce dernier joue sa survie de minorité privilégiée usurpatrice du pouvoir, tandis que notre « Coalition Jomaay Président » est une force tranquille, porteuse d’un projet alternatif de refondation de l’Etat et de la société. C’est pourquoi elle jouit de la confiance de l’immense majorité de nos concitoyens et, au-delà, de l’attention soutenue de l’ensemble des patriotes et démocrates africains du continent et de la diaspora. Pour ne pas trahir pareille espérance, il nous faut nécessairement préserver la paix civile et la sécurité citoyenne, en faisant tous preuve de la maturité politique et de la discipline individuelle et collective indispensables pour sortir proprement le président sortant, par le suffrage universel libre, paisible, régulier et sincère, au premier tour et sans coup férir.
Dialo Diop est membre de la Coalition Jomaay Président.
CARTE D’ÉLECTEUR, LE LONG CHEMIN PARCOURU
Un électeur ne peut voter qu’avec une carte d’identité biométrique à puce Cedeao. Cette carte offre l’opportunité de simplifier les procédures électorales en fusionnant les cartes nationales d’identité et d’électeur.
Un électeur ne peut voter qu’avec une carte d’identité biométrique à puce Cedeao. Cette carte à puce électronique multi application offre, en effet, l’opportunité de simplifier les procédures électorales en fusionnant les cartes nationales d’identité et d’électeur exigées jusque-là pour le vote. La carte d’électeur a été décrite à l’article L.53. Elle est couplée à la carte d’identité biométrique Cedeao. Cette dernière comportant au verso les données électorales fait office de carte d’électeur. Le terme «carte d’électeur» a été maintenu pour renvoyer à cette «carte d’identité biométrique Cedeao faisant office de carte d’électeur».
«En 1978, j’avais voté à plusieurs reprises et dans des localités différentes»
S’exprimant sur la mise en place de cette carte d’électeur, unique pièce pour voter, le septuagénaire Malick Ndong confie : «C’est une très bonne chose parce qu’avant, il fallait disposer d’une carte d’identité et voter. Je me souviens lors des élections de 1978, j’avais voté à plusieurs reprises dans le département de Foundiougne et dans des localités différentes. Il fallait seulement montrer sa carte d’identité et voter.»
Avant l’instauration de cette pièce unique, l’électeur avait la possibilité de voter avec son passeport, son permis de conduire. Même des ordonnances (document remis par l’autorité administrative après la perte de la carte d’identité) ont été utilisées pour voter. C’est en 2007 que les choses ont commencé à bouger avec la présentation par l’électeur de la carte d’identité et de la carte d’électeur, toutes les deux numérisées pour accomplir son droit de vote.
USINE DE DESSALEMENT DES MAMELLES, LES TRAVAUX EXÉCUTÉS À 40%
Les travaux de construction de l’usine de dessalement des Mamelles (Dakar) d’un coût estimé à 158 milliards de francs CFA sont exécutés à hauteur de 40%, un niveau de réalisation dont s’est félicité lundi le ministre de l’Eau.
Dakar, 11 mars (APS) – Les travaux de construction de l’usine de dessalement des Mamelles (Dakar) d’un coût estimé à 158 milliards de francs CFA sont exécutés à hauteur de 40%, un niveau de réalisation dont s’est félicité lundi le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam.
“On a constaté que les travaux avancent bien avec un niveau d’exécution de 40% qui nous permettra de terminer les travaux de génie civil à la fin de l’année de 2024-début 2025, et commercer de faire les essais de mise en service en juin 2025”, a-t-il déclaré.
Serigne Mbaye Thiam effectuait une visite de chantier de cette usine de dessalement d’eau, en présence du directeur général de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES), Charles Fall, et du maire de la commune de Ouakam, Abdoul Aziz Guèye.
Il a rappelé que ce projet, d’un coût de 158 milliards de francs CFA, est financé par l’Etat du Sénégal à travers un prêt concessionnel de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), pour un montant de 137 milliards de francs CFA.
Le reste de ce financement provient de la contrepartie de l’Etat du Sénégal, d’un montant de 20 milliards de francs CFA, et de la SONES, pour un montant de plus de 1,5 milliard de francs CFA.
Selon Serigne Mbaye Thiam, le projet de l’usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles sera exécuté en deux phases et aura, à terme, “une capacité de 100 000 m3 par jour”.
“La première [phase] sera mise en service en juin 2025 et va permettre d’injecter dans le réseau 50 000 m3 par jour”, a précisé le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, selon qui ce projet vise à sécuriser et diversifier l’alimentation en eau de Dakar.
“Jusqu’à présent, relève-t-il, l’alimentation en eau de Dakar était assurée par des forages et les eaux du lac de Guiers à travers plusieurs projets.
“C’est la première usine de dessalement que nous avons dans le pays. C’est un projet important qui comprend plusieurs composantes. Il y a la composante de l’usine de dessalement, la station de pompage, l’usine de traitement d’eau proprement dite, et un troisième site au niveau des réservoirs des Mamelles”, a détaillé M. Thiam.
Il a aussi visité le chantier de reconstruction du centre de santé de Ouakam, dans le cadre des mesures d’accompagnent mises en place par l’Etat du Sénégal à travers la SONES, en lien avec la conduite de ce projet.
Le ministre a signalé que le projet de l’usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles est accompagné d’un important volet social visant à “faciliter” son acceptabilité par les populations.
Aussi, l’Etat, à travers la SONES, a-t-il décidé d’un “certain nombres d’actions” au profit des populations locales, dans le cadre de la responsabilité sociétale d’entreprise.
“La première action, c’est le centre de santé de Ouakam qui a été complétement repris pour en faire un centre de santé plus moderne dont les travaux sont en cours et devraient être terminés au mois de juin 2024”, a-t-il-expliqué.
Un autre volet concerne “l’accompagnement des professionnels qui travaillaient autour de ces sites”, par la dotation de camions frigorifiques et la mise à disposition d’une usine de fabrication de glace pour les maraîchers exerçant sur place, a ajouté Serigne Mbaye Thiam.
Il a par ailleurs annoncé la réhabilitation ou la construction d’un récif pour maintenir les écosystèmes de poissons.
PRÉSIDENTIELLE, TOUT N'EST PAS ENCORE PRÊT, RÉVÈLE LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR
Makhtar Cissé, le nouveau ministre de l'Intérieur, a été officiellement installé ce lundi. L’homme qui va organiser la présidentielle, s’est exprimé sur ces joutes électorales. Il a fait un petit point sur les préparatifs.
Makhtar Cissé, le nouveau ministre de l'Intérieur, a été officiellement installé ce lundi. L’homme qui va organiser la présidentielle, s’est exprimé sur ces joutes électorales. Il a fait un petit point sur les préparatifs.
Durant la séance de passation de service, ce lundi, avec Me Sidiki Kaba, le nouveau ministre de l’Intérieur a fait le point sur le niveau de préparation du scrutin du 24 mars prochain. Makhtar Cissé a révélé que «le matériel est déjà acheminé, mais il reste encore quelques détails à régler ici et au niveau des bureaux à l’étranger».
L’ex-ministre du Pétrole souligne, cependant, qu’il n’y a pas d’inquiétudes à ce niveau. Il estime que notre pays a une forte tradition d’organisation des élections. L’administration est assez efficace à ce niveau, «et ne ménagera aucun effort pour l’accomplissement de cette mission au profit de la démocratie sénégalaise», rassure-t-il.
L'ex-ministre du Pétrole demande aux différents services de l’Etat impliqués dans l’organiser l’élection, à garder le cap et à travailler à l’organiser à la perfection. Mais, il souligne qu’aussi importante qu’elle soit, cette élection est juste un moment de notre vie nationale.
«Le Sénégal ne s’arrêtera pas parce qu’il y a une élection. Il continuera bien après cette élection. La République saura compter, j’en suis sûr, sur le patriotisme, le professionnalisme et le sens des responsabilités des hommes et des femmes qui composent cette administration», indique-t-il, assurant que la Daf, la Dge et Cie, sont bien rodées.
RECOURS CONTRE LE DÉCRET DE CONVOCATION DES ÉLECTEURS
Le Front démocratique pour des élections inclusives passe à l'acte pour faire barrage au scrutin du 24 mars. La coalition, qui réclame une reprise de l'ensemble du processus, a déposé devant la Cour suprême une requête en annulation du décret présidentiel
Le Front démocratique pour des élections inclusives (Fdpei) tient sa promesse. La coalition composée du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de plusieurs autres formations politiques a effectivement saisi la Cour suprême ce lundi 11 mars 2024 avec un recours en annulation du décret présidentiel convoquant le corps électoral pour le scrutin du 24 prochain.
C'est Mamadou Diop Decroix, porte-parole du Fdpei, qui a annoncé le dépôt de la requête devant la plus haute juridiction du pays. "Nous venons de déposer notre requête devant la Cour suprême pour contester ce décret qui trahit la loi électorale. Le président de la République devait se conformer à l’esprit de cette loi. Nous ne pouvons pas laisser cette forfaiture. Nous avons invité la Cour suprême à annuler ce décret", a-t-il déclaré devant la presse, cité par Seneweb.
Le porte-parole de la coalition estime que dans ces conditions, "il ne s’agit pas d’aller coûte que coûte vers une élection qui est, à la base biaisée". Le Fdpei regroupant les candidats recalés par le Consei constitutionnel avait avancé son intention de saisir la Cour suprême dès l'annonce de la date du scrutin, le 8 mars dernier. "Nous attaquerons dès lundi le décret de convocation du collège électoral et de tout autre décret concernant cette élection du 24 mars pour excès de pouvoir devant la cour suprême avec demande de sursis à exécution", avait-il annoncé dans une déclaration face à la presse.
Avec ce recours, la coalition espère que la plus haute juridiction du pays invalidera le décret présidentiel afin de contraindre le président Macky Sall à reprendre l'ensemble du processus électoral sur des "bases légales et inclusives". Pendant ce temps, la campagne électorale bat son plein sur le terrain depuis dimanche 10 mars 2024.
LOI D’AMNISTIE, LE CUD APPELLE LES DÉPUTÉS À SAISIR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Collectif des universitaires pour la démocratie estime que toutes les voies légales qui offrent la possibilité d’empêcher l’insertion de cette loi dans notre ordonnance juridique devraient être utilisées.
Le Collectif des universitaires pour la démocratie (CUD) regrette le vote de loi d’amnistie par l’Assemblée nationale le mercredi 06 Mars dernier : « Il s’agit sans doute d’un affront à l’État de droit et d’une négation de la justice », a soutenu le CUD dans un communiqué. À partir de cette même note, ces enseignants qui militent pour la bonne marche de la démocratie au Sénégal avaient mis en exergue les conséquences désastreuses de cette loi d’amnistie dans un Manifeste intitulé «La loi d’amnistie ou le second assassinat des martyrs de 2021 à 2024» qui a été signé par 227 universitaires.
Dans cette logique, le CUD estime que : « toutes les voies légales qui offrent la possibilité d’empêcher l’insertion de cette loi dans notre ordonnance juridique devraient être utilisées. Ainsi, nous invitons les députés qui avaient voté contre l’amnistie à saisir le Conseil constitutionnel afin qu’ils la déclarent contraire à la Constitution ».
Car poursuit le collectif, « aux termes de l’article 74 de la constitution, le recours peut être introduit notamment par 1/10 des membres de l’Assemblée nationale dans les six jours francs suivant l’adoption définitive de la loi. S‘ils le souhaitent, les députés en ont donc jusqu’au 14 Mars pour saisir le Conseil constitutionnel »
En outre, le CUD à travers son observatoire juridique se met à la disposition des députés pour supporter, le cas échéant, de faire technique dans le cadre de cette action et n’exclut pas après épuisement de saisir les juridictions internationales.
LE GRAND RETOUR DE KHALIFA SALL
Figure historique du PS, ancien maire de Dakar, Khalifa Sall brigue à 68 ans la magistrature suprême, avec toute l'expérience politique accumulée au fil des décennies. Malgré des déboires judiciaires, cet acteur majeur de la vie politique repart au combat
Instituteur de formation, plusieurs fois ministre, député et élu local durant le règne du Parti socialiste, Khalifa Ababacar Sall, 68 ans, fait partie des acteurs qui régentent la vie politique sénégalaise depuis plusieurs années, au point de pouvoir revêtir les habits d’un cacique engagé, à travers l’élection présidentielle du 24 mars, dans l’une de ses ultimes batailles politiques.
La validation de la candidature de l’ancien maire de Dakar pour le scrutin du 24 mars, après avoir été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel en 2019, sonne déjà comme une revanche de l’histoire pour le natif de Louga, une localité du nord du Sénégal.
Khalifa Ababacar Sall a connu un militantisme politique très précoce, à l’image de sa génération qui a grandi dans les tumultes estudiantins de mai 1968. Ainsi, à 12 ans, il s’engage et acquiert sa carte de membre de l’Union progressiste sénégalaise, devenue Parti socialiste, qui a gouverné de 1960 à 2000. Il occupe très tôt des responsabilités importantes au sein de cette formation politique avant d’en être exclu avec 65 autres personnes pour dissidence.
De secrétaire national des Jeunesses socialistes, il sera promu responsable des jeunes, secrétaire aux élections, puis secrétaire à la vie nationale du Parti socialiste.
Khalifa Sall a été plusieurs fois député et ministre. En 1983, à la faveur des élections générales, il commence sa carrière en tant que député à l’Assemblée nationale, l’un des plus jeunes de cette législature, disait-on. Il reste à l’Hémicycle comme membre du Bureau jusqu’en 1993, année au cours de laquelle il vit sa première expérience gouvernementale comme ministre chargé des Relations avec les assemblées. Il occupe ce poste jusqu’en 1998 et devient ministre du Commerce du dernier gouvernement socialiste dirigé par Mamadou Lamine Loum.
Après la première alternance politique intervenue en 2000 avec l’élection de l’opposant historique, Abdoulaye Wade, Khalifa Sall devient consultant auprès d’organisations internationales du système des Nations unies, avant de retourner à l’Assemblée nationale en mai 2001. Il ne quitte l’Assemblée qu’en 2007 au lendemain des élections législatives de cette année marquées par le boycott de l’opposition, lit-on dans une note biographique qui lui est consacrée.
En mars 2009, sous la bannière de la coalition Benno Siggil Senegaal (en wolof s’unir pour relever le Sénégal), Khalifa Ababacar Sall est élu maire de Dakar avec 81 voix sur 100 des suffrages exprimés devant Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade et candidat du Parti démocratique Sénégalais, alors au pouvoir.
En juin 2014, il est réélu haut la main cette fois sous la bannière de la liste Taxawu Ndakaaru (Debout pour Dakar) et bat le Premier ministre et candidat du gouvernement à Grand Yoff.
S’il est si fréquent jusqu’à devenir presque une certitude en science politique que la fonction de ministre de l’Intérieur ou maire de la capitale d’un pays conduisent généralement à la magistrature suprême, ce ne sera pas le cas avec Khalifa Sall. Car quelques années seulement après sa réélection à la tête de la municipalité de Dakar, l’ancien patron des Jeunesses socialistes sera rattrapé par l’affaire dite de la caisse d’avance.
Il a été notamment accusé en 2017 d’avoir profité de ses fonctions pour ”détourner” la somme d’un milliards 800 millions de FCFA. Condamné à 5 ans de prison et à payer une amende de 5 millions de francs CFA, il est révoqué avant de bénéficier de la grâce présidentielle en 2019.
Au cours de ce long feuilleton judiciaire, ses partisans n’ont eu de cesse de mettre en avant la thèse ”d’un procès politique” destiné à éliminer un adversaire potentiel du président Macky Sall, en vue de l’élection présidentielle de 2019 que ce dernier avait remportée dès le premier tour.
Le rapprochement de l’ancien secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng avec le président Macky Sall n’aurait rien arrangé de l’ambition des jeunes loups politiques aux dents longues de la trempe de Khalifa Ababacar Sall. Cette nouvelle génération pensait que leur tour était arrivé de prendre les rênes du Parti socialiste qui a dirigé le pays pendant 40 ans avant que n’intervienne la première alternance politique survenue en 2000.
La tendance du PS animée par cette jeunesse qui pensait qu’il était inconcevable qu’un parti politique historique ne dispose pas de candidat à une élection présidentielle sera exclue du parti de Senghor pour insubordination et dissidence.
Ironie du sort celui qui avait fait cavalier seul, sous la Bannière de Taxawu Dakar pour se faire élire à la tête de la mairie Dakar avant de la perdre après des ennuis judiciaires sera remplacé par un de ses lieutenants les plus en vue, Barthélémy Dias lors des élections locales de 2022.
Khalifa Ababacar Sall que ses partisans présentent comme l’incarnation de la dignité, de la persévérance, de la résistance, de la cohérence, de la constance et de l’endurance en politique joue sans doute son destin politique avec l’élection présidentielle de cette année.
S’il réussit à se faire élire au soir du 25 février à la magistrature suprême, il aura signé sans doute sa réhabilitation politique après des démêlés judiciaires qui lui ont coûté son fauteuil de maire de la capitale, et par extension, la revanche des Socialistes après 24 années passées dans l’opposition.